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Témoignage de David Simon, Parrain du projet « Envol des Femmes »

David Simon, collaborateur chez Alstom et parrain du projet « Envol des Femmes » co-financé par la Fondation Alstom, nous partage son expérience lors de l’atelier de clôture du projet à Ouarzazate, organisé par Elevages sans frontières (ESF) et de l’association Rosa. Cette semaine riche en échanges et en découvertes lui a permis de rencontrer les éleveuses bénéficiaires du projet et de suivre les différentes étapes de la mise en place de la filière caprine  – de la culture du fourrage à la transformation du lait en fromages locaux. Découvrez le récit qui reflète l’impact concret du projet « Envol des Femmes » sur la vie de ces familles rurales. « En tant que parrain du projet « Envol des femmes » co-financé par la fondation Alstom, j’ai eu la chance d’être invité par ESF et Rosa dans la région de Ouarzazate pour participer à l’atelier de clôture du projet. Ce fut une semaine courte, mais intense, rythmée par de nombreuses visites et échanges avec l’équipe projet et les éleveuses bénéficiaires. Au cours de ces quelques jours sur place, j’ai eu l’occasion de visiter plusieurs élevages de moutons et de chèvres, de me rendre dans les champs où les éleveuses cultivent la luzerne comme fourrage pour leur élevage. J’ai pu admirer l’ingéniosité des techniques d’irrigation et pu ressentir à quel point l’eau est une ressource précieuse dans cette région. La visite de la fromagerie a aussi été un moment fort de ce séjour et nous avons pu goûter les délicieux fromages préparés avec le lait collecté dans les élevages. Il est très intéressant de voir que ESF et Rosa ont réussi à mettre en place toute une filière de production, depuis la culture de la luzerne, jusqu’à la vente des fromages. Cette filière va continuer à se développer, grâce au principe du « Qui reçoit donne« , permettant aux éleveuses bénéficiaires de faire participer à leur tour d’autres éleveuses en leur donnant une agnelle ou une chevrette issue de leur élevage. En tant que parrain du projet pour la fondation Alstom, j’avais suivi l’élaboration du projet avec les équipes d’ESF et Rosa, je m’étais forgé une idée du projet au travers des photos, des films et des témoignages que j’avais consultés, mais ma visite sur place a donné une toute autre dimension.   J’ai pu rencontrer les éleveuses et me rendre compte de leur quotidien, de voir leurs difficultés mais aussi et surtout leurs réussites. Leur courage et leur détermination à bousculer les principes et l’ordre établi, dans des conditions de vie parfois difficiles, sont admirables. J’ai aussi été frappé par la joie, le bonheur, les rires et les sourires de toutes ces personnes qui vivent simplement mais savent se contenter de l’essentiel.  L’association ROSA organise régulièrement des formations et des ateliers pour leurs éleveuses. Au-delà des apprentissages techniques, cela permet de créer une communauté de femmes. Au sein de cette communauté, les éleveuses s’épanouissent, échangent, rient et vivent ensemble. La sororité et la bienveillance entre toutes ces femmes est à mon sens la grande réussite de ROSA et d’ESF. La semaine s’est terminée par l’atelier de clôture du projet, un grand temps d’échange et de prise de parole avec les interventions des membres de l’équipe d’ESF et Rosa, du vétérinaire référent sur le projet, des témoignages d’éleveuses, … Une grande et belle réunion de la plupart des parties prenantes au projet ! Enfin je voudrais remercier les équipes de ESF et Rosa, en particulier Pauline, Hassania, Tahra, Zahra, ainsi que toutes les éleveuses pour leur accueil chaleureux ! » Un grand merci à David Simon et à la Fondation Alstom pour leur engagement aux côtés d’Elevages sans frontières et de l’association ROSA. Ce projet illustre l’impact concret de la solidarité et de l’entraide pour les éleveuses, qui, en s’appuyant sur leurs compétences et leur persévérance, transforment leur quotidien et celui de leurs familles. Grâce à des initiatives comme le projet « Envol des Femmes », ces communautés peuvent envisager l’avenir avec confiance dans une dynamique de partage et de développement durable. Pauline Casalegno Directrice

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Bienvenue à notre nouveau parrain, Dr Hugues Fabrice Zango !

Un grand saut pour Elevages sans frontières ! Nous avons le plaisir d’annoncer une nouvelle étape majeure dans l’histoire d’Elevages sans frontières ! Dr Hugues Fabrice Zango, champion du monde de triple saut et docteur en génie électrique, rejoint officiellement notre association en tant que parrain. En Afrique, Hugues Fabrice Zango est une légende vivante. Champion du monde du triple saut, il s’est imposé comme l’une des figures les plus emblématiques de l’athlétisme et du sport africain. Il a offert au Burkina Faso sa première médaille olympique aux Jeux de Tokyo en 2021. En 2023, il a décroché son titre mondial à Budapest avec un saut impressionnant de 17,64 m propulsant son nom parmi les plus grands sportifs du continent. À 30 ans, Hugues Zango ne se contente pas d’exceller sur les pistes. Il est aussi un brillant docteur en génie électrique, diplômé de l’université d’Artois dans le Nord de la France, un parcours exceptionnel qui reflète son ambition et sa détermination. Au-delà de ses exploits sportifs, c’est son engagement pour un avenir durable et solidaire en Afrique qui nous inspire et nous honore. En rejoignant Elevages sans frontières comme parrain, Hugues Zango s’apprête à mettre son aura et sa notoriété au service des familles paysannes, en particulier au Burkina Faso, son pays natal, mais aussi dans d’autres régions du continent. Dessin de Christian Bassolé alias « Main2Dieu » À travers ce partenariat, Hugues Zango apportera son soutien à nos initiatives de lutte contre l’insécurité alimentaire, d’autonomisation des familles vulnérables et d’émancipation des femmes. Son parcours exceptionnel, qui allie réussite académique et sportive, fait de lui un modèle pour toute une génération et un ambassadeur remarquable pour porter les valeurs de solidarité et de résilience que nous défendons. En tant que parrain d’Elevages fans frontières, Hugues Zango nous aidera à franchir de nouveaux obstacles et à aller encore plus loin dans notre mission de soutenir les familles rurales vulnérables. Son implication marque le début d’une collaboration prometteuse pour construire ensemble un avenir meilleur. Un immense merci à Hugues pour son engagement à nos côtés ! Grâce à lui, nous portons nos ambitions encore plus haut avec toujours plus de détermination à changer la vie des familles paysannes que nous accompagnons. Pauline Casalegno Directrice Retrouvez un reportage de TV5 Monde sur Hugues Zango (juillet 2024) : cliquez ici

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Le bien-être animal au cœur de nos actions

Elevages sans frontières souhaite mettre en lumière son engagement pour améliorer les pratiques d’élevage et promouvoir le bien-être animal auprès des familles paysannes accompagnées. Qu’est-ce que le bien-être animal ? Selon l’Organisation mondiale de la santé animale, le bien-être animal repose sur 5 libertés fondamentales : Absence de faim, de soif ou de malnutrition : les animaux doivent avoir un accès constant à de la nourriture et de l’eau de qualité.   Absence de peur ou de détresse : les animaux doivent vivre dans un environnement qui réduit au minimum le stress et les situations anxiogènes.   Absence de stress physique et/ou thermique : les conditions climatiques ne doivent pas affecter négativement la santé des animaux.   Absence de douleurs, de lésions ou de maladies : des pratiques de soins et de prévention doivent être en place pour éviter toute souffrance.   Liberté d’expression d’un comportement naturel : les animaux doivent pouvoir interagir de manière naturelle, en se comportant selon leur espèce. Pourquoi est-ce important ? Le bien-être des animaux ne concerne pas seulement les animaux eux-mêmes. Il est désormais prouvé que les souffrances animales et celles des éleveurs sont liées. Des animaux en bonne santé contribuent à des élevages plus productifs et à des communautés plus résilientes. Ils renforcent également l’empathie, le sens des responsabilités et la qualité des relations entre les éleveurs et leurs animaux. Le bien-être animal dans nos projets Dans nos projets, nous mettons un point d’honneur à promouvoir des pratiques d’élevage qui respectent ces 5 libertés. Concrètement, nos actions se déclinent ainsi : Alimentation adaptée et équilibrée : nos équipes forment les éleveurs à des techniques de nourrissage qui utilisent des ressources locales. En intégrant des cultures fourragères et des résidus agricoles, ils peuvent nourrir leurs animaux de manière durable sans compromettre les besoins alimentaires de leur propre famille. Témoignage d’un éleveur au Nord Togo : « En fabriquant mes propres formules alimentaires pour mes pintades, je m’assure qu’elles aient tous les apports énergétiques, protéiniques, minéraux et vitaminiques nécessaires. Environnement sécurisé : nous veillons à ce que les sites d’élevage soient adaptés aux besoins des animaux en aménageant des espaces propres, sécurisés et protégés des intempéries ou des prédateurs. La construction de bâtiments d’élevage avec des aires de repos ombragées et des points d’eau contribue à réduire le stress physique et thermique. Témoignage d’un éleveur au Bénin : « Je veille à ce que mes pintadeaux ne souffrent ni du froid ni des maladies en maintenant une température adéquate dans le bâtiment d’élevage. » Accès aux soins vétérinaires : nous facilitons l’accès aux services vétérinaires de proximité en formant des auxiliaires d’élevage qui collaborent avec des vétérinaires pour prévenir et traiter les maladies. La prévention passe aussi par des pratiques d’hygiène sur les sites d’élevage comme la propreté des mangeoires et des abreuvoirs. Témoignage d’une éleveuse au Bénin : « Avant, je ne connaissais pas les maladies ni les soins pour mes poulets. Maintenant, je sais les repérer et l’auxiliaire d’élevage du village m’aide à les soigner avec des produits de qualité ou à prévenir le vétérinaire si nécessaire. » Liberté de mouvement et comportements naturels : nos projets permettent aux animaux de se comporter naturellement. Par exemple, les ruminants ont un accès régulier à l’extérieur pour pâturer. Les volailles, quant à elle, peuvent circuler dans des cours ou des champs où elles peuvent s’ébattre, se nourrir et se reposer. Cela améliore leur bien-être mental et physique. Témoignage d’une éleveuse au Nord Togo : « Voir mes pintades se promener dans les champs, pondre leurs œufs et gratter la terre me prouve qu’elles sont heureuses et épanouies. » Pour conclure Chez Elevages sans frontières, nous sommes convaincus que le bien-être animal est au cœur de la durabilité des systèmes d’élevage et de l’amélioration des conditions de vie des familles rurales. Les pratiques que nous promouvons bénéficient non seulement aux animaux, mais aussi aux éleveurs, en renforçant leurs compétences et leur résilience face aux défis économiques et environnementaux. Nous sommes fiers de collaborer avec des éleveurs et éleveuses passionnés, qui agissent chaque jour pour le respect des animaux, de leur environnement et de leur communauté. Bonne lecture et au plaisir de poursuivre nos réflexions et d’avancer ensemble sur la question du bien-être animal. SYLVAIN GOMEZ Responsable projets

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Bilan de l’année 3 du projet Filières vertes au Bénin

Au Bénin, l’agriculture est au cœur de l’économie, avec 70 % de la population active travaillant dans ce secteur. Cependant, près de la moitié des béninois font face à une insécurité alimentaire. Les petites exploitations familiales, très contributrices au PIB et à la production agricole nationale, manquent d’organisation et de ressources pour prospérer. En conséquence, le pays dépend largement des importations alimentaires, dont des produits carnés congelés qui sont souvent de qualité inférieure. Le projet Filières vertes vise à améliorer la production locale d’animaux et de viandes de qualité et soutenir les éleveurs locaux, afin de renforcer la sécurité alimentaire et les économies locales du Bénin ou béninoises. Objectifs et réalisations du projet Lancé en octobre 2021, dans les départements du Zou, du Mono, et de l’Atlantique au profit de 130 éleveurs locaux, le projet Filières vertes se termine dans ce mois de septembre. Voici un aperçu des principales réalisations de cette troisième et dernière année de projet portées par les ONG ESFB et ACED et l’entreprise La Bonne Viande : 1. Développement et intégration de modèles d’élevage durables Amélioration des unités d’élevage : cette année, 38 nouveaux éleveurs, principalement des femmes, ont été aidés pour démarrer ou renforcer leur activité. Ils ont reçu des animaux, des bâtiments d’élevage et des équipements pour dynamiser leur activité d’élevage. Formations techniques des éleveurs.euses : ces éleveurs ont suivi des formations sur les bonnes pratiques d’élevage : de l’importance d’un bon habitat pour les animaux à la gestion économique de base des élevages en passant par le choix des espèces, l’alimentation, la santé animale et la reproduction. Santé animale : grâce à la formation de 6 vaccinateurs locaux, les cheptels sont régulièrement vaccinés et surveillés, assurant ainsi une meilleure santé des animaux. Préservation de la santé animale : grâce à la formation de 6 vaccinateurs villageois, les animaux sont régulièrement vaccinés, déparasités et surveillés, garantissant ainsi le maintien de leur santé. Accompagnement dans le développement du projet d’élevage : 20 éleveurs identifiés comme « Talents » ont suivi une formation sur l’élaboration de plans d’affaires et ont été mis en relation avec des institutions financières pour faciliter l’accès au crédit et donc l’investissement au niveau des ateliers d’élevage. Développement des services en soutien aux élevages : un incubateur, une provenderie, un champ-école et un service d’appui-conseil aident les éleveur.euse.s dans la production de poussins, dans la production d’aliments et dans  la gestion de leurs exploitations. 2. Renforcement des circuits courts de commercialisation pour la valorisation des animaux Formation des coopératives d’éleveurs : les nouveaux éleveurs ont été formés à la gestion associative et les responsables de 9 nouvelles coopératives choisis par les éleveurs ont été formés sur leurs rôles, sur leurs responsabilités et sur la tenue des outils de gestion des coopératives ; ceci pour bien assurer le suivi des activités de ces dernières et la défense des intérêts de leur communauté/leurs pairs. Formation du transformateur La Bonne Viande et tissage d’alliances productives : l’entreprise a bénéficié d’échanges d’expériences avec l’entreprise française Lesage et Fils pour améliorer sa gestion, ses techniques de transformation et l’organisation de ses ventes. Des concertations pour réviser les modalités de collecte et d’approvisionnement en animaux ont été menées en LBV et les éleveurs.euses. Amélioration des conditions d’abattage des animaux : 3 points d’abattage de lapins ont été mises en place non loin des unités d’élevage, avec bâtiment et équipements. Grâce à cet endroit dédié, le transport des animaux s’en trouve réduit et les conditions sanitaires de leur préparation améliorées. 3. Valorisation des connaissances et promotion des acquis du projet Documentation des expériences projet : des notes, des documents de référence et des vidéos ont été élaborés pour expliquer les innovations, les réussites et les adaptations qui ont été nécessaires pour améliorer les conditions d’élevage et de valorisation des animaux. Des témoignages de bénéficiaires et de partenaires du projet illustrent les exemples mentionnés et les leçons tirées en vue d’inspirer d’autres éleveur.euse.s à adopter ces bonnes pratiques. Campagnes de sensibilisation : des spots publicitaires ont été diffusés sur les ondes des radios locales pour promouvoir les avantages du produire, transformer et consommer local. Ces campagnes ont renforcé la visibilité des produits carnés locaux et des acteurs de la production et de la transformation engagés sur les filières locales. Ils permettent aussi aux consommateurs d’être informés, de prendre du recul sur leurs habitudes de consommation et de potentiellement les faire évoluer. En participant à des foires des produits locaux, La Bonne Viande a contribué à la promotion du produire/transformer/consommer local. Témoignages de bénéficiaires Rosemonde, 27 ans, est nouvellement éleveuse de lapins. Elle a considérablement amélioré ses revenus grâce à son élevage de lapins développé par le projet. Depuis avril 2023, son cheptel de base est passé de 8 à 53 lapins. Les ventes réalisées lui ont permis de générer un revenu de 138 000 FCFA (210€*). Elle explique les changements occasionnés par le développement de cette activité économique : « Grâce à ce projet, je peux subvenir aux besoins de mes enfants et rendre fier ma famille ». Gildas, 31 ans, a vu son élevage de lapins passer de 1 à 157 têtes. Il réalise 400 000 FCFA (610€) de vente tous les 3 mois. Il explique : « Mon élevage m’a permis d’acheter une moto tricycle, d’améliorer ma production de manioc et de préparer l’expansion de mon activité vers les ruminants et les poulets locaux en réinvestissant les gains tirés de la vente de mes lapins dans ces élevages. » *SMIC Togo : 52 500 FCFA soit 80 € Le projet Filières vertes a permis de transformer la vie des éleveurs locaux en améliorant leurs revenus et en renforçant la sécurité alimentaire au Bénin. Les prochaines étapes visent à consolider ces succès et à promouvoir une agriculture durable, en soutenant les liens entre producteurs locaux et consommateurs pour un développement économique inclusif et résilient. Filières Vertes clap de fin : et après ? Le projet Filières Vertes a permis de renforcer un bassin d’éleveurs qui ont amélioré leur organisation et leurs pratiques. Il a aussi initié le

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Les 72h de la pintade à Dapaong

La ville de Dapaong, située au nord du Togo, a célébré du 20 au 22 juillet 2024 la première édition des 72 heures de la Pintade. Cet événement a été organisé par l’ONG Élevage et Solidarité pour les Familles du Togo (ESFT), en partenariat avec Elevages sans Frontières (ESF) et l’Institut de Formation en Alternance et Développement (IFAD). Il s’inscrit dans la phase 2 du projet Or Gris des Savanes, visant à soutenir le consommé local dans les préfectures de l’Oti, Tandjoaré et Tone. Les objectifs de l’évènement L’objectif principal de cette journée était de promouvoir la consommation locale et de valoriser la pintade, une volaille qui joue un rôle culturel et socio-économique essentiel pour les populations de la région des Savanes. Les activités et festivités Les festivités se sont principalement déroulées en deux lieux. À l’hôtel Dapaong, le lancement officiel a été présidé par le Représentant du Préfet de Tône. Les chefs cantons ont ensuite expliqué l’origine culturelle de cette fête. Un chef cuisinier a présenté quelques mets locaux à base de pintade, et les étudiants de l’IFAD ont interprété un sketch sur l’importance de consommer local. Les célébrations se sont poursuivies à l’unité d’abattage et de transformation du projet « Or Gris des Savanes », qui a également servi de restaurant pendant l’événement. Les participants ont eu l’occasion de déguster divers plats à base de pintade, mettant en valeur la richesse culinaire locale. La participation et l’affluence Lors de la cérémonie de lancement, plusieurs personnalités ont pris la parole, notamment Mme Tchacolow Sylvie, directrice exécutive de l’ONG ESFT, et M. Kabore Joseph, référent du projet ESF. Ils ont souligné que cette journée offre une opportunité unique de valoriser les produits locaux, ce qui permettrait aux producteurs d’augmenter leurs revenus. Ils ont également insisté sur le potentiel de l’agriculture comme source d’emploi pour les jeunes et les femmes. Mme Tchacolow a exprimé le souhait que cette journée devienne une tradition annuelle dans la région des Savanes. L’événement a attiré plus de 70 personnes, dont des représentants des autorités coutumières, les préfets, les autorités communales, ainsi que des représentants des éleveurs. Cette diversité a enrichi les échanges et contribué à la réussite de l’événement. https://youtu.be/LEcRMqrl6Bc Extrait du Journal du Dimanche de la TVT du 28 juillet 2024 M. Lamboni Komi, Directeur Régional de l’ICAT, représentant du préfet de Tone, a salué cette initiative qui offre une plateforme pour la promotion de la production, de la commercialisation et de la consommation de la pintade locale. Il a souligné que cette journée devrait non seulement rehausser la valeur culturelle et économique de la pintade, mais aussi améliorer les revenus des acteurs et renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations. Il a encouragé tous les acteurs impliqués à continuer leurs efforts pour que cette journée devienne une véritable fête célébrée par les habitants de la région des Savanes, au Togo et dans le monde entier. Le rendez-vous est donné pour la prochaine édition, avec l’espoir de voir une participation encore plus grande. Joseph Kaboré Responsable du projet Or Gris des Savanes

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[Témoignage] De l’espoir dans ma famille

SAWADOGO SIBDOU, éleveuse du projet Voie Lactée au Burkina Faso, partage son parcours et les défis quotidiens qu’elle surmonte pour subvenir aux besoins de sa famille. À travers l’agriculture, l’élevage et un petit commerce, elle se bat pour assurer une vie meilleure à ses cinq enfants.  Malgré les difficultés liées aux récoltes et aux périodes de soudure, le projet Voie Lactée a apporté un soutien crucial, transformant ses pratiques d’élevage et apportant une lueur d’espoir pour un avenir plus prospère.  Découvrez son témoignage, marqué par la résilience et l’espoir pour améliorer la qualité de vie de sa famille et de sa communauté. Je m’appelle SAWADOGO SIBDOU. J’ai 50 ans, je suis mariée et j’ai 5 enfants qui vont tous à l’école. Je fais de l’agriculture, de l’élevage et un peu de commerce. Je cultive du niébé, du sorgho, de l’arachide et de l’oignon. À cause des problèmes de pluies, les récoltes sont mauvaises. Nous consommons une grande partie de ces récoltes et faisons un peu de stock pour vendre au marché de Kaya (situé à 20 km du village) lorsque les prix des céréales grimpent. Cette activité est pénible car je dois m’occuper seule des enfants, travailler aux champs et marcher chaque jour 40 km quand il faut vendre. Les défis avant le projet Avant le projet, j’avais deux chèvres que je laissais divaguer pour brouter, mais en période de récolte, je les attachais pour qu’ils n’endommagent pas les cultures des voisins. Je n’avais pas de bergerie et ne me souciais pas beaucoup des soins des animaux, ce qui causait parfois leur mort. Pendant les périodes de soudure, il n’y avait pas d’herbe et c’était difficile pour les animaux de trouver à manger, ainsi que pour nous-mêmes. Je me rappelle que mon mari et moi avons passé 2 jours sans manger, donnant le peu que nous avions trouvé à nos enfants. L’impact du projet L’équipe projet est venue nous former sur l’élevage et nous a dotés d’animaux. Grâce à la formation, j’ai appris à construire un habitat pour les animaux, à nettoyer et à rendre propre la bergerie et à utiliser les déjections animales pour fertiliser nos champs. Nous avons appris à faire des mélanges d’herbes et de tourteaux pour nourrir les animaux et à stocker de l’herbe pour les périodes de soudure. Je sais maintenant comment prévenir les maladies et faire appel aux auxiliaires d’élevage pour les soins. Cependant, le coût des soins pour les animaux reste une difficulté majeure. De l’espoir pour l’avenir Je suis membre d’une organisation de femmes éleveuses et productrices d’oignons. Mes femelles sont gestantes, et d’ici peu, j’aurai plus de 10 têtes dans mon troupeau. Je pourrai vendre des animaux pour subvenir aux besoins de scolarisation, de soins médicaux de mes enfants et renforcer mon petit commerce. Avec les dons d’animaux du projet, il y a une lueur d’espoir dans ma famille. J’espère devenir commerçante de bétail et faire prospérer ma famille. Si j’ai trois souhaits à faire, ce serait d’avoir des revenus pour assurer trois repas par jour, renforcer ma maison qui est délabrée et obtenir un moyen de déplacement pour aller au marché de Kaya. SAWADOGO SIBDOU Eleveuse de chèvres – Projet Voie lactée

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Zoom sur une mission bénévole – Comment mieux nourrir les élèves ?

Au Bénin, où l’éducation maternelle et primaire est gratuite depuis 2006, l’alimentation scolaire est identifiée parmi les principaux facteurs favorisant l’accès, le maintien des élèves à l’école et contribuant à améliorer leur apprentissage. Le gouvernement béninois a choisi depuis plusieurs années de s’investir dans le développement de cantines scolaires, notamment en milieu rural, pour renforcer l’accès à l’éducation des population plus vulnérables. Ces cantines manquent toutefois de protéines animales en raison de contraintes financières. Fin 2023, Aude Lefebvre et Mathieu Tricart ont mené bénévolement une étude avec Elevages sans frontières visant à évaluer la faisabilité de l’introduction de protéines animales dans les cantines pour améliorer l’alimentation des enfants. Aude et Mathieu sont allés à la rencontre d’une dizaine de directeurs d’école, des équipes pédagogiques, des parents et bien sûr des éleveurs, pour mieux comprendre le fonctionnement des cantines et évaluer les possibilités de partenariat avec des éleveurs locaux de viande. Trois pistes ont été proposées : le circuit court avec les éleveurs locaux, la mise en place d’élevages intégrés à l’école et l’intégration d’élevages communautaires chez les éleveurs locaux. L’étude recommande une initiative pilote dans une école pour concrétiser ces propositions, soulignant l’importance de l’implication communautaire, de l’expertise en élevage et du suivi rigoureux pour leur réussite. Les conclusions soulignent l’importance de l’introduction des protéines animales dans les menus des enfants et recommandent des solutions locales et durables alignées sur la vision d’Elevages sans frontières. MERCI à Aude Lefebvre – Responsable développement Grands Comptes, API Restauration et Mathieu Tricart – Responsable Marketplace & Partenariat, Spareka.

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La sécurité alimentaire : inquiétudes ou améliorations ?

Selon les données de la FAO*, environ 783 millions de personnes dans le monde souffrent sévèrement de la faim, tandis que 3 milliards ne peuvent pas se permettre une alimentation saine et équilibrée, soit plus de 40% de la population mondiale. *Food and Agriculture Organization La prise de conscience de l’enjeu d’améliorer la sécurité alimentaire des territoires, à commencer par la nôtre, a été largement favorisée par les dernières crises sanitaires et environnementales. Des actions existent et sont mises en place, telles que les programmes de distribution alimentaire, le soutien à des projets agricoles durables, des systèmes de stockage améliorés et des campagnes de sensibilisation sur les modes des productions agricoles et de consommation, etc. Ces actions ont contribué à réduire la prévalence de la malnutrition et de l’insécurité alimentaire dans de nombreuses régions du monde. Cependant, les derniers chiffres sont implacables et montrent un recul de la sécurité alimentaire à l’échelle mondiale. Les défis sont nombreux : le changement climatique, les conflits armés, les crises économiques et les inégalités sociales compromettent la sécurité alimentaire de nombreuses populations. Les effets de la pandémie de COVID-19 ont également exacerbé la vulnérabilité des plus démunis, notamment les femmes, mettant en lumière l’urgence d’agir pour garantir à chacun un accès durable à une alimentation de qualité. Les enfants sont particulièrement touchés, avec un enfant de moins de 5 ans sur 3 souffrant de malnutrition, selon l’UNICEF. Face à ces défis, il est crucial de renforcer et d’étendre les actions existantes. Investir dans la recherche et le développement agricoles, promouvoir des pratiques agricoles durables et mettre en place des politiques efficaces pour soutenir les petits agriculteurs sont des mesures indispensables. La coopération internationale joue également un rôle clé pour assurer une répartition équitable des ressources alimentaires.  Au-delà de la prise de conscience, on ne doit plus se contenter d’énumérer les causes de l’insécurité alimentaire et d’invoquer la complexité des défis. Il est essentiel d’agir d’une part sur l’origine des crises et des conflits et d’autre part de donner la priorité aux solutions concrètes et pérennes à notre portée, en s’assurant qu’elles sont adaptées aux besoins et modes de vie des populations aidées. Ensemble nous pouvons œuvrer pour un avenir où chacun aura accès à une alimentation suffisante, saine et durable. Pauline Casalegno Directrice

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Sécurité alimentaire : quels leviers sont actionnés pour la préserver ?

LE SAVIEZ-VOUS ? La différence entre sécurité alimentaire et souveraineté alimentaire La sécurité alimentaire garantit l’accès à une nourriture nutritive et suffisantepour tous. La souveraineté alimentaire défend le droit des populations à définir leurs propres politiques agricoles et alimentaires pour une autonomie durable. Permettre à tous les êtres humains d’avoir à tout moment la possibilité physique, sociale et économique de se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive, représente un réel défi planétaire au regard des inégalités sociales et des crises économiques, climatiques et sécuritaires qui affectent la sécurité alimentaire. Sur les territoires d’intervention d’Elevages sans frontières, des paysans, des paysannes, des collecteurs, des transformateurs et des commerçants contribuent à la mise à disposition de lait, de produits laitiers, d’œufs, d’animaux ou de produits carnés sur les marchés. La sécurité alimentaire à laquelle ils contribuent est toutefois menacée : les difficultés de production, de préparation et de stockage limitent l’accessibilité de ces produits pour les consommateurs et compromettent la disponibilité stable de ces aliments nutritifs. Pour lutter contre l’insécurité, Elevages sans frontières et ses partenaires activent 4 leviers : Lutter contre les inégalités sociales et économiques La sécurité alimentaire est menacée par la faible reconnaissance des acteurs du monde rural. Les femmes représentent plus de la moitié des emplois des systèmes agroalimentaires et les jeunes représentent près des 2/3 de la population des pays où nous travaillons, ainsi que les futurs professionnels du secteur agricole. Pourtant, ils sont souvent les premiers exclus car les jeunes et les femmes ont plus de difficultés à initier une activité agricole par manque de capital économique ou de formations. ESF met en œuvre des approches inclusives qui aident à lever les obstacles à l’émancipation de ces groupes spécifiques pour leur permettre de participer pleinement aux filières d’élevage et d’en accroître le potentiel. Au Togo, dans les Savanes, le projetOr Gris forme les partenaires à animer des forums-débats et à renforcer la capacité d’agir des femmes. Il soutient aussi la professionnalisation des jeunes avec les Maisons Familiales de Formation Rurale (MFFR) et facilite l’accès aux financements par un dispositif de crédit-subvention développé avec l’institution de microfinance COOPEC-SIFA, permettant l’aménagement des sites d’élevage et le lancement des activités. Améliorer les moyens de production Être éleveuse ou éleveur nécessite l’accès à divers « moyens de production ». Cela inclut l’accès aux animaux, au matériel pour construire des bâtiments d’élevage, à l’alimentation pour les animaux, aux terres agricoles, ainsi qu’aux connaissances techniques. Les conflits et les problèmes de sécurité sont par ailleurs une cause directe de l’insécurité alimentaire car ils peuvent entraîner la destruction de surfaces agricoles et d’élevages, ou rendre inaccessible l’accès aux champs et aux pâturages. Nous formons, octroyons des bâtiments, des équipements et des animaux. Des services vétérinaires de proximité sont également suivis afin que les éleveuses et éleveurs puissent soigner leurs animaux. Au Burkina Faso, le projet Voie Lactée a contribué au renforcement de la filière laitière mise à mal par la crise sécuritaire qui a freiné la circulation des troupeaux, fait fermer des unités de transformation et occasionné le déplacement de ménages. Certains d’entre eux ont été appuyés par le projet. La disponibilité du lait local s’en trouve renforcée. Augmenter la résilience des fermes des agroéleveurs Les enjeux de gestion durable des territoires, d’adaptation et d’atténuation des changements climatiques sont structurants dans les projets d’ESF. Pour préserver les eaux, les sols, les capacités de production et la cohabitation de l’élevage avec les autres activités agricoles, ESF soutient le développement de pratiques agroécologiques qui permettent entre autres l’augmentation des rendements et la complémentarité cultures-élevages. Soutenir la commercialisation La préparation des produits issus des fermes et leur acheminement d’une manière sécurisée vers les lieux de vente ne sont pas toujours aisés. ESF appuie des dispositifs de collecte, de transformation et de commercialisation pour augmenterla mise en marché de produits bien conditionnés et donc l’accessibilité des consommateurs à ces produits. Les coûts de production et les prix de vente sont étudiés pour garantir des revenus aux agroéleveuses et agroéleveurs, tout en maintenant des prix abordables pour les consommateurs. Au Bénin, ESF étudie et travaille la collecte et la transformation des animaux avec notamment l’entreprise privée béninoiseLa Bonne Viande. Ce partenaire innove en matière de valorisation des produits carnés locaux notamment via le mécénat de compétences porté par l’entreprise française LESAGE ET FILS. Sylvain Gomez Responsable de projets

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On déménage !

Après 5 ans à Lille et plus de 17 ans à Wasquehal, Elevages sans frontières (ESF) s’apprête à écrire un nouveau chapitre de son histoire. D’ici quelques mois, l’équipe d’ESF redeviendra lilloise en s’installant à La Loco, un tiers-lieu innovant situé dans l’ancienne cité industrielle de Fives Cail, au cœur de Lille. Ce déménagement marque une étape importante pour l’association, en parfaite cohérence avec ses valeurs et ses ambitions. Un déménagement en harmonie avec nos valeurs La décision de déménager à La Loco s’inscrit pleinement dans les principes prônés par Elevages sans frontières dans le cadre de ses projets. En effet, La Loco incarne la mutualisation des connaissances, la consommation écoresponsable et le soutien de l’économie locale. En rejoignant cet espace, ESF s’engage à poursuivre son action en faveur de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) et à contribuer activement au développement d’un éco-quartier dynamique et riche en services. La Loco : un écosystème dynamique et inspirant Située dans l’ancienne cité industrielle de Fives Cail, La Loco est bien plus qu’un simple bureau. Ce tiers-lieu est un véritable écosystème où entreprises, associations, groupes d’habitants et porteurs de projets à impact sociétal positif peuvent se rencontrer, collaborer et s’épanouir. En intégrant cet espace, ESF rejoint une communauté engagée et solidaire, prête à partager ses expériences et à innover ensemble pour un avenir meilleur. Un bâtiment écoresponsable et inclusif Le siège d’Elevages sans frontières à La Loco sera situé dans un bâtiment à énergie positive, hautement performant et bas-carbone. Ce bâtiment a été construit par des entreprises locales et inclusives, favorisant l’insertion professionnelle. Cette approche écoresponsable et inclusive reflète parfaitement les engagements de notre association et renforce notre détermination à promouvoir un développement durable et solidaire. Un nouveau foyer pour de nouvelles aventures Pour Elevages sans frontières, La Loco sera bien plus qu’un simple lieu de travail. Ce sera notre nouveau foyer, un point de départ vers de nouvelles aventures professionnelles et humaines. Nous sommes impatients de rejoindre cet écosystème dynamique et inspirant, où nous pourrons continuer à œuvrer pour le développement des populations rurales à travers le monde, en leur apportant des solutions durables et solidaires. Ce déménagement est une étape cruciale pour notre association, marquant notre engagement renouvelé envers nos valeurs et notre mission. Nous sommes convaincus que cette nouvelle résidence à La Loco nous permettra de renforcer notre impact et de poursuivre notre action avec encore plus de détermination et de succès. Pour en savoir plus sur nos projets et suivre notre actualité, rendez-vous sur notre site internet et nos réseaux sociaux. Facebook-f Youtube Linkedin Instagram Natalia Dhalluin Chargée de communication digitale La nouvelle adresse apparaîtra dans nos communications à partir du mois d’août.

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[Phase 2] Ensemble pour un avenir meilleur en Zambie centrale

Nous sommes ravis de vous annoncer le lancement prochain de la Phase 2 du projet Des lions et des vaches d’Elevages sans frontières, mené en partenariat avec l’association Melindika, dans la Province Centrale de Zambie. Cette initiative s’inscrit dans une démarche d’amélioration des conditions de vie des communautés vivant de l’élevage et de préservation de l’environnement. Province Centrale de Zambie, à proximité du Parc National Kafue La Phase 2 : vers l’harmonie et la prospérité Cette nouvelle phase se déroulera dans les plaines de la rivière Kafue en bordure d’un grand parc national. Elle s’étendra sur 36 mois et se concentrera sur 4 objectifs clés en collaboration avec les habitants de la chefferie Musungwa : Améliorer les pratiques d’élevage et les services de santé animale. Développer une micro-filière pour collecter et valoriser le lait local. Contribuer à la gestion collective des ressources pastorales. Permettre une cohabitation entre humains et faune sauvage. Activité agropastorale Service vétérinaire de proximité Les défis à relever ensemble Dans cette région, des lourds obstacles entravent le bien-être des communautés locales et menacent l’équilibre fragile entre la population et la nature : Problèmes de santé et de productivité des animaux en raison de l’accès limité aux soins vétérinaires et d’un manque de connaissances techniques. Difficultés pour valoriser le lait en raison de l’éloignement géographique et du manque d’infrastructures de transformation. Pressions sur les aires de pâturage et les ressources en eau entraînant des conflits sur leur utilisation et une diminution du contrôle communautaire sur des terres régies par des droits coutumiers. Présence d’une faune sauvage à préserver représentant une menace pour les élevages. Les objectifs pour un avenir meilleur L’objectif principal de ce projet est de contribuer à la préservation de l’agro-écosystème (homme-environnement-animal) de la chefferie de Musungwa à travers la promotion de systèmes d’élevage durables et respectueux des ressources du parc national de Kafue. Pour y parvenir, nous visons à : Renforcer les pratiques traditionnelles d’élevage pour 350 éleveurs dans 6 localités. Soutenir l’émergence d’initiatives innovantes pour une gestion durable des ressources pastorales et de la cohabitation avec la faune sauvage. Les résultats attendus : des changements pour un impact durable Cette nouvelle phase devra apporter des changements concrets, notamment : L’adoption de nouvelles pratiques d’élevage et un accès de proximité aux services vétérinaires. Une augmentation de la production laitière et des revenus pour les éleveurs et les éleveuses. Une meilleure gestion des ressources naturelles. Une sensibilisation aux méthodes de protection du bétail avec le souci de préserver la faune sauvage. Traite du lait Guide chien de garde de troupeaux Les réalisations antérieures et perspectives La Phase 1 du projet a déjà posé des bases solides, avec des réalisations concrètes telles que la mise en place et la construction d’un centre communautaire d’élevage, un accès augmenté des éleveurs.euses aux services vétérinaires, l’étude de faisabilité de la création d’une laiterie pour valoriser le lait local, l’analyse des conflits population-faune sauvage, l’expérimentation des nouvelles pratiques visant à protéger le bétail et la création de 3 coopératives d’éleveurs. Pour la Phase 2, nous nous engageons à continuer sur cette lancée, en œuvrant ensemble pour que familles et faune sauvage vivent en harmonie dans les plaines de la rivière Kafue. Restez connectés pour suivre les avancées du projet ! Thibault Queguiner, Chef de projet Zambie Les productions réalisées dans le cadre des projets en Zambie : Etat des lieux et perspectives : Conflit prédateur/bétail dans les communautés bordant le Parc National de Kafue en Zambie Projet pilote de mise en place de 5 chiens de protection de troupeaux dans des élevages de bovins en réponse à un conflit humain-prédateur grandissant Étude de marché d’une filière laitière locale à Itezhi-Tezhi ®Crédits photo David Guersan

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L’histoire d’Amira, transformatrice et vendeuse de lait au Burkina Faso

Au Burkina Faso, le projet Voie lactée offre aux communautés rurales un chemin vers un avenir plus prospère. C’est dans ce cadre que nous rencontrons Amira Kaboré, jeune transformatrice et vendeuse de lait, dont le témoignage révèle l’importance de cette initiative. Le projet Voie lactée des femmes de l’Oubritenga est une initiative visant à soutenir le développement de la filière laitière dans les régions rurales du Burkina Faso. Il vise notamment à améliorer les conditions de vie des éleveurs et à créer des opportunités économiques durables pour ces communautés. Pour ce faire, le projet met en place des programmes de formation, fournit du matériel et des équipements adaptés et encourage la mise en place de pratiques agricoles durables. En favorisant la transformation locale du lait et en renforçant les capacités des acteurs locaux, le projet Voie lactée contribue à dynamiser l’économie rurale et à améliorer la sécurité alimentaire dans la région. Son rôle de transformatrice et vendeuse de lait et l’appui-projet « Je m’appelle Amira. J’ai 22 ans et je viens de Ouagadougou. Je suis célibataire sans enfant, ce qui facilite mes allers-retours. Je vais à Ziniaré en début de semaine et rentre passer les weekends dans ma famille à Ouagadougou, mon lieu de vie. Je suis diplômée en agroalimentaire ; ce qui m’a valu d’être recrutée par APIL pour travailler à la laiterie du projet au poste de cheffe transformatrice et vendeuse. Voilà une année que j’occupe ce poste. J’ai sous ma responsabilité une autre transformatrice : Madame OUEDRAOGO Valentine. Nous avons été formées par APIL au sein de son unité laitière à Kaya. Tout le matériel a été obtenu grâce au projet Voie lactée. Je réceptionne le lait apporté par les collecteurs, j’en teste la qualité puis j’en supervise la transformation, le conditionnement et enfin la vente. » Réception du lait apporté par le collecteur Unité de transformation de la laiterie « Voie lactée des femmes de l’Oubritenga » La vente du lait « Les prix de vente varient en fonction de la nature et du volume du produit : – le lait frais est vendu à 750 FCFA le demi-litre et 1 250 FCFA le litre (1,90 euros). – le yaourt est vendu à 250 FCFA et 700 FCFA (1,10 euros) selon le grammage. Nous sommes ouverts tous les jours (de 7h à 17 h) sauf le dimanche. De par le positionnement de la boutique en bord de l’axe principal RN3 goudronné Ouagadougou – Ziniaré – Kaya, à l’entrée/sortie de Ziniaré, la vente du lait est facilitée : des particuliers, des services traiteurs et des boutiquiers s’arrêtent tous les jours. En moyenne, nous vendons 20 000 FCFA (30 euros) de produits laitiers par jour donc environ 400 000 FCFA (610 euros) dans le mois. De ces 400 000 FCFA sont soustraites toutes les charges (ferments, contenants, factures d’eau et d’électricité), nous avons pour le moment de maigres bénéfices estimés à moins de 50 000 FCFA (76 euros) le mois. » Selon la Banque mondiale, le revenu mensuel moyen par habitant au Burkina Faso s’élève à 64,5€, soit 776€ par habitant et par an. Réfrigérateur contenant les bouteilles de lait et yaourts tansformés Laitierie « Voie lactée des femmes de l’Oubritenga » L’itinéraire de collecte et de transformation du lait « Le lait est collecté par des collecteurs qui circulent à moto entre les villages de Barkoundba-peulh, Lelexé et Monemtenga car c’est dans cette zone que se trouvent les producteurs les plus importants. La collecte a lieu 3 fois dans la semaine à raison de 40 litres à chaque collecte, soit 120 litres par semaine. En saison sèche, notamment entre Février et Mai, il est difficile de maintenir cette capacité de collecte. On sent que des efforts doivent encore être faits pour l’alimentation et l’abreuvement des vaches. Dans l’avenir, le nombre d’éleveuses fournisseuses va aussi devoir augmenter pour pouvoir maintenir notre capacité de transformation avec du lait frais. Car nous ne souhaitons pas travailler avec de la poudre de lait. Au niveau des éleveuses, les collecteurs font une première vérification à vue du lait et collectent le lait trait par les éleveuses dans des bidons offerts par le projet. A l’arrivée du lait, je le teste avec un testeur de qualité qui permet de mesurer la quantité et de vérifier la qualité du lait. Si le test est validé, le lait est pasteurisé pendant 30 à 40 min grâce au pasteurisateur reçu par le projet qui fait monter le lait à une température de 60 degrés pour le lait frais et 90 degrés pour le yaourt. Nos stérilisateurs ont une capacité de 40 litres. Après refroidissement, le lait pasteurisé est : – soit mis directement en bouteilles afin de proposer du lait frais pasteurisé. – soit transformé en yaourt : on y ajoute du ferment, de la vanille et du sucre. Après une mise au repos pendant une à deux heures à température ambiante, le yaourt formé est placé dans des boîtes qui sont par la suite étiquetées et placées au frigo. » Les ambitions d’Amira « Ce serait bien que notre unité diversifie sa proposition de produits laitiers. De mon côté je n’abandonne pas mon rêve d’entreprendre dans le domaine de l’agroalimentaire pour avoir ma propre entreprise. J’y arriverai ! ». Le récit d’Amira Kaboré illustre l’impact concret du projet Voie lactée sur la vie des communautés rurales au Burkina Faso. Amira incarne la détermination des jeunes entrepreneurs à saisir les opportunités offertes par le projet Voie lactée. Malgré les défis qui restent à relever, notamment ceux liés à la saisonnalité et à la logistique, Amira et les équipes d’APIL et d’Elevages sans frontières restent déterminées à contribuer au développement économique de la région à travers la valorisation du lait local. Amira Kaboré Transformatrice et vendeuse de lait – Projet Voie lactée Propos recueillis en mars 2024 par Yenoudié Rébéka Roxane Soukaïna LANKOANDE, juriste, écrivaine et consultante dans le cadre du projet Voie Lactée des femmes de l’Oubritenga.

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Élevage durable au Bénin : renforcer les circuits courts pour une consommation responsable

Le projet Filières Vertes : renforcer l’agriculture locale au Bénin Le projet Filières Vertes mené au Bénin a pour objectif de renforcer l’agriculture locale et de promouvoir la consommation de produits régionaux. Plus spécifiquement, il vise à résoudre les défis rencontrés par les petits éleveurs vulnérables au Bénin, notamment le manque de moyens, de formation et de services. Il cherche à améliorer les conditions d’élevage, à développer des circuits courts de commercialisation et à valoriser les produits locaux, contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté, au développement économique et à la promotion de modes de production durables. Le contexte dans lequel s’inscrit le projet est celui de la territorialisation de l’agriculture au Bénin, encouragée par le gouvernement pour promouvoir la consommation locale. Cette initiative facilite la collaboration avec les acteurs du Conseil agricole, permettant ainsi la planification, la coordination et le suivi du projet en harmonie avec les politiques publiques. Les réalisations clés du projet Les principales réalisations du projet comprennent l’identification et la formation de jeunes vulnérables, la mise en place d’infrastructures et d’équipements d’élevage, ainsi que des actions de commercialisation et de promotion des produits locaux. Des campagnes de vaccination, des échanges entre nouveaux et anciens éleveurs, et la structuration de pôles de développement sont également à souligner. Installation d’un élevage de lapins Supervisation de la campagne de vaccination Les avancées de la filière en amont et en aval Les résultats obtenus par le projet sont significatifs, tant en amont qu’en aval de la filière. En amont de la filière, plusieurs avancées ont été observées : Appropriation des techniques d’élevage amélioré : Sur les deux premières années du projet, 50 des 62 bénéficiaires ont adopté avec succès des pratiques d’élevage durables et intégrées, améliorant ainsi la qualité de leurs productions. Cette appropriation a conduit à une meilleure gestion des élevages, favorisant la reproduction des animaux et augmentant les revenus des éleveurs. Amélioration de la production en produits carnés : L’adoption de ces pratiques a également indirectement conduit à une amélioration des gabarits de carcasse et à une professionnalisation de La Bonne Viande, l’entreprise partenaire du projet. Intégration des concepts de bien-être animal et de One Health : Le projet a initié l’intégration de ces concepts auprès des bénéficiaires, renforçant ainsi les pratiques d’élevage respectueuses des animaux et la sensibilisation à la santé publique. Boucherie LA BONNE VIANDE Transformation des produits carnés En aval de la filière, les progrès sont également significatifs : Renforcement des circuits courts durables : Des coopératives organisées ont favorisé une meilleure cohésion entre les éleveurs, préparant ainsi le terrain pour des ventes groupées à l’avenir. Aide à la vente des produits : Les alliances avec des entreprises comme la boucherie La Bonne Viande ont facilité la commercialisation des produits, notamment pour les éleveurs de lapins qui rencontraient des difficultés à trouver des débouchés. Sensibilisation des consommateurs : Des actions de communication, telles que des vidéos et des spots radio, ont été entreprises pour sensibiliser les consommateurs aux produits carnés locaux, ciblant potentiellement jusqu’à 150 000 personnes. Spot radio de la Bonne Viande https://www.youtube.com/watch?v=xf3tJZfHWtQ Vidéo d’ACED réalisée après 18 mois de mise en œuvre du projet mettant en lumière les quelques résultats obtenus à mi-parcours. En conclusion, ce projet représente une initiative prometteuse pour renforcer l’agriculture locale au Bénin, améliorer les conditions de vie des éleveurs et promouvoir une consommation responsable et durable. Les perspectives : continuité et élargissement des actions Pour l’année à venir, le projet prévoit de continuer à renforcer les capacités des éleveurs, à étendre les circuits courts durables et à sensibiliser davantage les consommateurs. Des initiatives de capitalisation et de plaidoyer seront également menées pour promouvoir l’engagement des politiques dans la promotion du consommer local. Témoignage d’une éleveuse de lapins Je m’appelle Rose ADJAGBE, j’ai 34 ans. Je suis mariée avec 4 enfants à AKPOLI-DJIKPO Ulrich, je suis coiffeuse de formation et orpheline de père. J’ai passé une enfance difficile. Quand j’ai connu mon mari, il m’a aidé à obtenir mon diplôme et à venir en aide à ma famille. Mais lorsque nos charges ont commencé à augmenter avec le nombre d’enfants nous étions impuissants face aux nécessités de ma famille. Nous avons donc décidé de commencer l’élevage pour joindre les deux bouts. Mon mari a donc acheté des porcs et je l’aidais à en prendre soin. Un jour, il est rentré avec une cage contenant une lapine mère qui a mis bas quelques jours après son arrivée de 8 lapereaux qui sont tous morts parce que nous ignorions comment en prendre soins.  Une amie à moi m’a parlé du groupement de lapins ‘’Fondéou’’ qui pouvait m’aider à prendre soins de ma lapine. Je me suis donc rapprochée et j’ai intégré la coopérative. Quelques mois après mon adhésion, j’ai été mis au courant du projet porté par l’ONG ‘Eleveurs Sans Frontières Bénin’ qui accompagne depuis des années le groupement Fondéou dans la cuniculture. Sur la base de critères, j’ai été sélectionnée pour recevoir l’appui du projet. J’ai bénéficié d’une lapinière de 6m/4m, d’un clapier en fer de 10 cages, 20 abreuvoirs et 20 mangeoires, 5 boîtes à nids et des formations théoriques et pratiques en techniques d’élevages de lapins.  En 7 mois, je suis passé de 8 lapins (3 femelles et 5 lapereaux) à 102 lapins (1 mâle, 10 femelles et 91 lapereaux). J’ai déjà vendu 71 lapins à 194.750 FCFA (env. 300€). J’envisage d’ici deux ans d’agrandir mon bâtiment, de confectionner de nouveaux clapiers en fer et d’augmenter le nombre de mes géniteurs à 30 femelles et 3 mâles. Merci à l’ONG Eleveurs Sans Frontières Bénin et ses partenaires. Rose ADJAGBE Les partenaires opérationnels Les partenaires financiers

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Les Femmes Relais Environnement et Santé Animale au Maroc

Dans le cadre du projet Envol des femmes, des Femmes Relais dédiées à l’Environnement et à la Santé Animale (FRESA) sont accompagnées au sein des villages. Ce projet vise à soutenir 102 éleveuses de chèvres et de moutons dans leur installation et leur émancipation socio-économique grâce à leur activité d’élevage. Dans la région de Ouarzazate, les femmes rurales sont confrontées à un défi supplémentaire avec l’accentuation des sécheresses due au changement climatique. Face à ces vulnérabilités croissantes, l’équipe ROSA/Elevages sans frontières a décidé d’innover en accordant une attention particulière à la santé environnementale et animale. Pour faciliter l’intégration de ces enjeux dans les villages, 10 femmes relais spécialisées dans l’environnement et la santé animale ont été sélectionnées dans le cadre du projet. Les FRESA, c’est quoi ? Les femmes relais environnement et santé animale sont des éleveuses bénéficiaires du projet. Elles assurent la relation entre les services vétérinaires et les groupements au sein des villages. Elles organisent également les activités de sensibilisation aux pratiques agroécologiques et à la valorisation du fumier issu de leur élevage. Parage des onglons – santé animale Compostage – santé environnementale Pourquoi mettre en place des FRESA ? Il a été constaté dans certains élevages des cas récurrents de maladies chez les animaux avec une méconnaissance des démarches à suivre pour les éleveuses. Jusque-là, peu de contact était établi entre les éleveuses et les services vétérinaires agréés. De plus, l’équipe recevait aussi des demandes d’anciennes éleveuses en cas de maladies dans leurs élevages. Il a donc semblé nécessaire d’introduire des femmes relais dynamiques et volontaires pour assurer la coordination des besoins des groupements villageois avec les services de santé animale. En outre, ces dernières années, la zone de Ouarzazate a connu des épisodes de sécheresse de plus en plus intenses. Cette situation s’accompagne d’un appauvrissement des sols et d’une augmentation de l’utilisation de produits chimiques dans les pratiques agricoles. Ce constat découle d’une évaluation des pratiques effectuées par l’équipe au cours de la deuxième année du projet. Ainsi, la santé environnementale devient une priorité pour les populations concernées. Afin de sensibiliser et de faciliter la transition vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement, il a été décidé de continuer à former les femmes relais dans ce domaine. Les objectifs des FRESA Faciliter la relation entre les vétérinaires et les éleveuses pour une meilleure prise en compte de la santé animale au sein des élevages. Faciliter la transmission des pratiques agroécologiques au sein des villages. Favoriser le lien entre la santé animale et la santé environnementale au sein des villages à travers les femmes relais. Assurer un impact durable à long terme. Comment s’organise l’accompagnement des FRESA ? Pour commencer, il est primordial d’installer les bénéficiaires afin qu’elles puissent acquérir des connaissances grâce aux formations sur l’élevage dispensées par l’équipe, qu’elles aient un bon suivi des pratiques enseignées et qu’elles soient volontaires pour jouer ce rôle. Les bénéficiaires sont sélectionnées par groupements selon des critères établis par l’équipe, notamment l’accès à une parcelle pour les activités environnementales. Elles participent à des formations similaires à celles des éleveuses, avec un accent particulier sur les points clés qui les concernent davantage. Lors des formations en santé animale, elles sont présentées aux services vétérinaires afin de discuter des enjeux et d’échanger des contacts téléphoniques. En ce qui concerne l’aspect environnemental, elles sont sensibilisées aux pratiques agroécologiques lors de séances pratiques sur le terrain (visites de parcelles) et participent à des formations sur la valorisation du fumier et du compost. Quels sont les résultats constatés en année 3 du projet ? Concernant la santé animale : on remarque une dynamique dans les villages, une meilleure coordination pour les campagnes de vaccination et d’antiparasitaires entre les regroupements d’éleveuses et les services vétérinaires, une meilleure considération globale de la santé animale dans les élevages, ce qui se traduit par une plus grande autonomie des éleveuses dans la gestion de la santé de leurs troupeaux. En ce qui concerne l’environnement : on remarque une réponse positive à l’épandage du fumier sur les terres avec moins de sécheresse et moins de mauvaises herbes que sur d’autres parcelles avec un épandage direct des excréments des animaux. Cependant, des défis persistent pour le moment. Une évaluation plus complète sera possible à la fin du projet, à l’issue des deuxièmes sessions de ces initiatives prévues pour la troisième année du projet. Kbira Ouchen Kbira témoigne Kbira, une éleveuse de chèvres déterminée, nous partage son expérience. Grâce au projet, elle est devenue une femme relais environnement et santé animale dans son village, offrant son aide et ses conseils aux autres éleveuses en cas de besoin. Lire son témoignage Pour la suite Pour la prochaine étape du projet Envol des femmes, prévue pour octobre 2024, il est envisagé de renforcer le rôle des femmes en leur proposant une formation technique approfondie sur les pratiques agroécologiques. Cela sera accompagné d’un suivi de leurs pratiques agricoles sur leur parcelle, ainsi que de tests de cultures visant à améliorer la résilience du système d’élevage face aux changements climatiques. De plus, il est prévu d’intensifier les formations en santé animale pour ces éleveuses, dans le but de les transformer en relais reconnus par les services vétérinaires. Cela leur permettra d’effectuer certains actes au sein des villages, tout en suivant la réglementation du territoire. Aline Migault Chargée de mission

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[Témoignage] Kbira Ouchen et l’impact du projet Envol des femmes

Pendant une période de trois ans (oct 2021 – sept 2024), le projet Envol des femmes, initié par Elevages sans frontières en collaboration avec l’association locale Rosa, accompagne 148 éleveuses dans la région de Ouarzazate. L’objectif principal est d’accompagner 102 femmes dans le développement d’une activité d’élevage de moutons ou de chèvres, offrant ainsi des sources de revenus et favorisant leur autonomisation socio-économique.  Ce programme comprend la mise en place d’élevages, la formation aux pratiques d’élevage efficaces et durables, ainsi que le suivi régulier des activités d’élevage. De plus, il intègre un suivi économique et des sessions de sensibilisation à l’entrepreneuriat. Un aspect crucial du projet est le renforcement des connaissances en santé animale, assuré par des formations dispensées par le service vétérinaire local, ainsi que la nomination de 10 femmes relais au sein des villages. L’objectif global de ces initiatives est d’assurer la pérennité à long terme des activités d’élevage. Découvrez le témoignage de Kbira, éleveuse caprins, femme relais environnement et santé animale et relais suivi économique Je m’appelle Kbira Ouchen, j’ai 43 ans, j’habite dans le village d’Aghane, je suis mariée et j’ai 5 enfants. Mon mari est forgeron et mon aîné est militaire. Ils travaillent tous les 2 dans d’autres régions et reviennent de temps en temps dans le village. Moi, je reste au village pour m’occuper de la maison et des enfants. Je commence ma journée en général, par les tâches dans la maison et auprès des enfants, puis je pars aux champs. Lorsque je rentre, je vais m’occuper de mon élevage. Grâce au projet Envol des femmes d’Elevages sans frontières et Rosa, j’ai bénéficié de 2 chèvres et débuté une activité qui me permet d’avoir du lait pour ma famille. Mon élevage me permet aussi d’avoir mes propres revenus. Avec le projet, j’ai reçu des formations en élevage, en santé animale, en suivi économique pour mon activité et à la transformation du fumier et compost. Formation au compostage Formation valorisation du fumier Dans mon village, je suis femme relais environnement et santé animale. Si une éleveuse a des problèmes avec ses animaux, elle vient chez moi et j’essaie de l’aider ou la conseiller. Si je n’ai pas de solution, j’oriente vers le service vétérinaire de la région. Avant le projet, je n’avais pas de connaissances en élevage, je ne faisais pas attention à la nourriture que je donnais ou au nettoyage de mon enclos. Je ne faisais pas non plus attention à ce que j’achetais ou aux dépenses que je faisais. Suivi des dépenses avec cahier de gestion Aujourd’hui, j’ai conscience de l’importance de l’hygiène pour mes animaux et je fais attention au matériel dont j’ai besoin pour qu’ils soient bien. J’ai compris aussi l’importance du sevrage des animaux. Enfin, je surveille mes achats et mes dépenses pour mon activité. Il faut être patiente au début, le temps du démarrage de l’élevage, mais je conseille aux femmes de bénéficier des actions de Rosa et ESF. Dans le futur, je m’imagine continuer à développer mes compétences en élevage, être indépendante et capable de subvenir à mes propres besoins. Ainsi, elles peuvent avoir leur propre activité génératrice de revenus et apporter du lait pour leurs familles. Dans le futur, je m’imagine continuer à développer mes compétences en élevage, être indépendante et capable de subvenir à mes propres besoins. Kbira Ouchen

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[Étude] Des cantines scolaires approvisionnées en protéine animale

Notre projet a germé début janvier 2023. Aude avait très envie de (re)partir à l’étranger, Mathieu avait très envie de découvrir la coopération. Le dénominateur commun était notre attrait pour l’Afrique et notre soif d’aventure. L’équation était posée, on décide de se donner une chance et d’avancer dans nos recherches. Quelques mois plus tard, nous rencontrons l’association Elevages sans frontières à qui nous proposons nos compétences et qui nous confie une mission en collaboration avec un de leurs partenaires locaux Éleveurs Sans Frontières Bénin. It’s a MATCH ! Nos entreprises respectives nous soutiennent (MERCI), c’est comme ça que nous nous retrouvons le 1er Novembre 2023 au départ d’Orly à destination de Cotonou. Notre mission : étudier la faisabilité de l’introduction de la protéine animale dans les cantines scolaires pour développer un nouveau canal de distribution en circuit court et améliorer l’alimentation des enfants avec tous les impacts bénéfiques associés. Aude LEFEBVREResponsable de developpement Grands Comptes chez API RestaurationMathieu TRICARTResponsable Marketplace & Partenariat chez Spareka L’alimentation scolaire intégrée, associée à la production locale, se révèle être un filet de protection sociale aux multiples objectifs au Bénin. Karimou Salimane, Ministre des enseignements maternel et primaire du pays, souligne son impact positif sur l’accès à l’éducation, la performance scolaire et la garantie d’une alimentation saine. Dans cette perspective, Aude et Mathieu ont entrepris pour Elevages sans frontières, une étude visant à évaluer la faisabilité de l’approvisionnement en protéine animale dans les cantines scolaires. Contexte et justification de l’étude Le Bénin a rendu officiellement gratuit l’accès à l’éducation maternelle et primaire depuis 2006, plaçant l’alimentation scolaire parmi les mesures essentielles pour favoriser l’accès, la rétention et la performance des élèves.  Les cantines scolaires, soutenues par le Programme National d’Alimentation Scolaire Intégré (PNASI), ont été identifiées comme un moyen de lutter contre l’absentéisme, le redoublement et l’abandon scolaire, en améliorant significativement la nutrition des élèves. Cependant, une carence notable en protéines animales, sauf le fretin, persiste dans les repas des cantines scolaires en raison de contraintes financières. Convaincu des bienfaits de la sécurité alimentaire, l’État béninois a débloqué des fonds pour les cantines mais l’approvisionnement en protéines animales reste un défi. La Mission L’étude initiée par Elevages sans frontières vise à étudier la faisabilité de l’approvisionnement en protéine animale des cantines scolaires au Bénin. Les objectifs principaux incluent l’analyse du fonctionnement des cantines scolaires, l’évaluation des opportunités de partenariat avec des fournisseurs locaux de viande, l’identification des opportunités et contraintes d’approvisionnement, ainsi que l’étude de faisabilité de l’intégration d’élevages locaux. Analyse et recommandations L’étude révèle le fonctionnement du PNASI avec des livraisons trimestrielles de vivres sèches (maïs, riz, niébé, sel, huile) mais souligne l’absence de protéines animales. Pour introduire la protéine animale, trois pistes sont aujourd’hui à étudier plus en profondeur : un circuit court avec les éleveurs locaux, la mise en place d’un élevage intégré à l’école, l’intégration d’un élevage communautaire chez un éleveur local. La réussite de ces initiatives reposera également sur des fondamentaux tels que la sécurité, l’implication communautaire, l’expertise en élevage et le suivi rigoureux. L’étude recommande une initiative pilote dans une école pour concrétiser ces propositions. Ces approches ont chacune des contraintes et des avantages spécifiques qu’il convient maintenant de creuser avant une expérimentation qu’Elevages sans frontières souhaite pouvoir tester dans un avenir proche. Conclusion L’analyse met en lumière l’importance de l’approvisionnement en protéine animale dans les cantines scolaires béninoises. Les recommandations s’orientent vers des solutions locales et durables, alignées sur la vision d’Elevages Sans Frontières. En renforçant l’alimentation scolaire, le Bénin peut créer un environnement éducatif propice à la croissance et au développement des enfants. Merci à Aude et Mathieu pour leur travail !

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[Témoignage] De l’adversité à l’épanouissement : le parcours de Dame Kitiyésso au Togo

Dans le nord du Togo, le projet Or Gris des Savanes vise à améliorer les conditions de vie des éleveurs et des éleveuses de pintades. Dans sa deuxième phase, le projet s’engage à accroître les revenus des communautés locales en créant une filière pintade renforcée, rémunératrice et respectueuse de l’environnement. La mission est claire : insérer socialement et professionnellement les femmes et les jeunes de la région des Savanes grâce à une filière pintade « Or Gris des Savanes » renforcée. À travers le récit de Dame Kitiyésso, découvrez l’impact concret de ce projet. Témoignage de Dame Kitiyésso, bénéficiaire du projet Or Gris des Savanes Ce témoignage a été recueilli en janvier 2024 par notre équipe au Togo : ESFT (Elevages et Solidarité des Familles au Togo). Voici l’extrait de l’interview en vidéo. https://elevagessansfrontieres.org/wp-content/uploads/2024/01/Dame.mp4#t=4 « Je m’appelle DAME Kitiyésso, j’ai 35 ans, je suis mariée avec 5 enfants ; 2 filles et 3 garçons. J’habite le village de Kpandjini dans le canton de Galangashie, préfecture de l’Oti (Togo). Avant d’être bénéficiaire du projet Or Gris des Savanes, mon mari et moi avions beaucoup de difficultés dans l’élevage. Nous avions beaucoup de mortalité de poussins et pintadeaux allant jusqu’à 100%. Nous avions un poulailler traditionnel dont une partie de la toiture était en très mauvais état, l’eau de pluie s’infiltrait ; les conditions financières ne nous permettaient pas de le réparer. Le peu de récoltes que nous faisions étaient utilisées pour payer l’alimentation des animaux. Depuis 3 ans, je suis éleveuse associée(1) de DOUTI Komi auprès de qui je mets en pratique les connaissances théoriques apprises dans le cadre du projet, comme comment bien alimenter mes volailles ou encore les bonnes pratiques de couvaison des œufs de pintades. Grâce aux connaissances acquises et aux conseils de l’équipe ESFT, je suis motivée et engagée à poursuivre cette activité que mon mari et moi voulions abandonner. Dans le cadre du projet, j’ai été sélectionnée pour bénéficier de formations sur les itinéraires techniques d’élevages de pintades. On nous a appris les normes de construction des poulaillers, les techniques pour bien formuler l’aliment des pintades et des pintadeaux, les bonnes pratiques d’hygiène dans le poulailler pour éviter les maladies dans les élevages et/ou en limiter ainsi que la gestion financière d’une unité d’élevage avec des cahiers de suivi. Aujourd’hui, j’ai 23 pintades, 16 canards et 12 poules. Je me réjouis de ce début d’amélioration de nos conditions de vie. Les revenus issus de l’élevage m’ont permis d’acheter les tenues scolaires de mes enfants et d’acheter une chèvre pour faire de l’élevage de petits ruminants. Après les formations, par le biais de la COOPEC SIFA, j’ai pu ouvrir un compte bancaire. J’ai reçu une subvention de 245 000 FCFA (375€) qui m’a permis de construire mon poulailler amélioré. D’ici peu, je devrais recevoir les équipements d’élevage, les produits vétérinaires, l’aliment et même des pintades pour renforcer mon activité. Aujourd’hui, je peux dire que je suis épanouie dans cette activité. Je veux développer mon élevage pour aider mon mari à subvenir aux besoins de la famille, surtout la santé et la scolarisation de mes enfants. Je remercie le projet Or Gris des Savanes, tous les partenaires de mise en œuvre et les généreux donateurs de nous soutenir. » Bravo Kitiyésso ! (1) Une éleveuse associée désigne une éleveuse bénéficiant de l’accompagnement d’une éleveuse talent. Une éleveuse talent est une éleveuse confirmée, agissant comme une référence pour d’autres femmes du village souhaitant s’engager dans l’élevage. Elle les oriente et donne des conseils précieux pour assurer la réussite de leur activité. Je découvre le projet Témoignage recueilli par Soumana Lagbema Chargé de projet ESFT

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Impact du séisme au Maroc et les perspectives d’avenir en 2024

Séisme au Maroc : défis et réponses du Projet Envol des Femmes Le 8 septembre dernier, un séisme d’une ampleur considérable a touché le Sud du Maroc. Les bénéficiaires et les activités du projet Envol des Femmes, dans la région de Ouarzazate ont été impactées. La proximité et la réactivité de l’équipe de Rosa, notre partenaire au Maroc, ont été déterminantes pour évaluer la situation et réagir efficacement. Les éleveuses, bénéficiaires directes du programme, ainsi que leur famille, ont été touchées psychologiquement et économiquement par ce tremblement de terre. Si on ne déplore heureusement aucune victime, certaines ont subi des dommages importants dans leurs habitations et leurs élevages entraînant des perturbations dans leurs activités. Des mesures d’urgence ont été mises en place : des visites pour un soutien dans les villages, l’orientation vers les aides de l’Etat marocain et la distribution d’aliments pour les animaux. Des dégâts importants ont également été enregistrés au niveau de la coopérative laitière COROSA qui permet la transformation du lait de chèvres en formages et yaourts. Les éleveuses étant prioritairement focalisées sur les réparations à faire sur leur habitation, la collecte de lait a naturellement connu un recul significatif après le séisme. Les clients (Kasba, restaurants, etc.) et les consommateurs sont fortement dépendants de l’activité touristique, ils ont donc également diminué leurs demandes en produits de la coopérative le temps de leurs propres réparations et le retour des touristes. Ces 2 éléments ont eu un impact majeur sur les ventes. Alors que la collecte de lait concernait 8 villages avant le séisme, elle est actuellement limitée à 4 villages seulement. Une fermeture temporaire d’un mois de la coopérative est planifiée en février afin d’effectuer les réparations du bâtiment. Cette période correspond à la mise-bas des chèvres et à un arrêt de la collecte de lait, afin de limiter les impacts sur l’activité économiques de COROSA et donc des éleveuses. Amina témoigne… Découvrez le témoignage d’Amina, éleveuse et employée de la Coopérative Corosa. Je consulte Vers l’avenir : défis et ambitions pour l’Autonomisation des éleveuses en 2024. Parallèlement, les efforts pour améliorer le système d’élevage et les formations aux bonnes pratiques se poursuivent. L’appropriation par les éleveuses des outils de suivi économique, qui ont démontré leur efficacité pour analyser le bon fonctionnement des élevages en termes d’alimentation, d’hygiène et de santé animale, demeure un défi à relever. La phase 2 du projet est d’ores et déjà en préparation. Elle consistera à accompagner les éleveuses vers un système élevage-agriculture capable de s’adapter aux crises socio-climatiques auxquelles elles font face aujourd’hui. Les activités pour améliorer leur capacité à élaborer un système économiquement viable seront aussi poursuivies. Les actions de l’équipe se concentreront également sur l’appui aux coopératives, visant une meilleure valorisation des produits issus des élevages (lait, laine, cuir par exemple) et leur autonomisation. Malgré les obstacles rencontrés, l’équipe Rosa reste résolue à poursuivre sa mission d’émancipation des femmes et d’amélioration des conditions d’élevage. L’année 2024 s’annonce propice à des changements significatifs, avec un engagement renouvelé en faveur de la collaboration, de la formation et de l’innovation. Je contribue à la rénovation de Corosa Pauline Casolegno Directrice

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Séisme Maroc : Amina, éleveuse et employée de la Coopérative Corosa témoigne

« Je m’appelle Amina Abdeddine, j’habite à Tifoultoute, j’ai 31 ans et je suis célibataire. J’ai bénéficié de l’appui en élevage de Rosa/Elevages sans frontières en 2021, lors du projet Imik S’Imik. Mon élevage a été touché par le séisme du 8 septembre au Maroc. Mon enclos a été en partie détruit. Je réfléchis toujours à comment je vais faire pour réparer mon enclos et louer une nouvelle parcelle de luzerne car ma zone de stockage a aussi été touchée. Je n’ai trouvé nulle part où louer car tout le monde en a eu besoin après le séisme.  Le tremblement de terre a touché tout le village, pas seulement moi. Depuis, j’ai remarqué que tout a augmenté, l’alimentation pour les animaux aussi. Dans mon village, les habitants cherchent à avoir des revenus mais le séisme a fait que toutes leurs économies vont vers les réparations maintenant. Ma maison, par exemple, a aussi des fissures importantes. J’ai recommencé à donner du lait à la coopérative laitière Corosa récemment mais avec une plus petite fréquence car je n’ai plus le même état d’esprit. Je pense encore au séisme. L’alimentation que je donne aux chèvres, soit je n’ai pas l’argent pour l’acheter soit je n’ai plus le moral pour aller la chercher dans les champs. Je reste choquée. Ma mère a pris le relais dans mon activité d’élevage pour l’instant. La coopérative Corosa est une coopérative qui a beaucoup aidé les femmes, surtout avec la production de lait. Maintenant, les femmes ont des revenus mensuels, c’est bénéfique pour elles. Elles peuvent avoir leur propre argent et aider leurs familles.  Pour ma part, je suis salariée de Corosa depuis 2022. Je suis chargée de remplir les fiches de production et de stockage, conformément aux normes de l’ONSSA (Office Nationale de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires). Je gère aussi les besoins de production dans la coopérative. Et si nous avons une commande, nous préparons les produits avec mes 2 autres collègues. L’activité de Corosa a beaucoup changé depuis le séisme, presque un virage à 180 degrés. Il n’y a plus la même fréquence de ventes, même les passages de clients ont diminué.  Les fissures importantes de la coopérative sont très visibles et peuvent aussi effrayer les clients. Certains d’entre eux nous demandent si nous n’avons pas peur de travailler ici. Il arrive que des clients préfèrent attendre leurs commandes à l’extérieur à cause des fissures. Lorsqu’un camion passe à côté de la coopérative, nous craignons que ce soit un nouveau séisme. Nous sortons tout de suite de la coopérative de peur que le sous-sol s’effondre devant nous. Si la coopérative reste dans cet état, elle va fermer. Nous cherchons de l’aide pour que la coopérative reste debout et fonctionne de nouveau. » La Coopérative COROSA La coopérative est née de la volonté d’ESF et de ROSA de promouvoir les produits issus de l’élevage, de valoriser le travail des femmes et de garantir des revenus grâce à la commercialisation de produits issus du lait. En l’absence de statut, les femmes ne pouvaient vendre le fromage de chèvre. Elles décident alors de créer une coopérative leur autorisant la commercialisation. C’est en 2008 que la coopérative COROSA voit le jour. Elle compte aujourd’hui plus d’une centaine d’éleveuses réparties dans 8 villages autour de Tamassint. Ces éleveuses sont les adhérentes de l’association ROSA. Elles ont bénéficié du don d’animaux d’Elevages sans frontières et viennent régulièrement fournir le lait à la coopérative. Depuis, la coopérative s’est étendue et a permis la vente de produits dérivés. Avec l’obtention de l’autorisation de l’ONSSA, elle s’est ouverte à de nouveaux marchés comme les établissements touristiques et quelques supermarchés. Cela a aussi aidé à appuyer les compétences de transformation et assurer aux clients un respect des normes sanitaires. 3 techniciennes y travaillent à temps plein et se répartissent le travail de la transformation des produits. Amina Abdeddine Éleveuse et employée de la Coopérative Corosa Je contribue à la rénovation de Corosa

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Des produits laitiers locaux pour tous

En cette Journée Mondiale de l’Alimentation, il est crucial de rappeler l’importance de l’alimentation pour la santé et le bien-être de tous. Dans les pays où nous intervenons, l’urgence est notamment de soutenir des filières laitières durables et équitables. Les filières laitières européennes présentent des réalités contrastées. L’élevage laitier industriel, qui est le modèle dominant dans la plupart des territoires, assure une production laitière abondante couvrant largement les besoins nationaux. La fin des quotas laitiers et l’ouverture du marché à l’international ont engendré un export massif de lait en poudre de qualité nutritionnelle médiocre. Parallèlement, dans les pays du sud où Elevages sans frontières intervient, les filières laitières font face à des défis importants. On y trouve des élevages sédentaires et pastoraux non industrialisés, des ressources naturelles insuffisantes, des rendements laitiers faibles, ainsi que des moyens techniques et financiers limités pour les éleveurs. De plus, l’absence de soutien au développement des chaînes de valeur laitière locales et la concurrence déloyale des importations en provenance de l’Europe compliquent encore davantage la situation. Pourquoi soutenons-nous les filières laitières dans nos pays d’intervention ? Nous soutenons activement les filières laitières pour améliorer les conditions de vie des familles paysannes en leur permettant de diversifier leurs activités génératrices de revenus grâce à l’élevage laitier. Cette diversification contribue à réduire leur vulnérabilité économique. Ensuite, nous visons à améliorer la sécurité alimentaire en enrichissant les apports nutritionnels des ménages, en particulier ceux des enfants, grâce à la disponibilité de produits laitiers locaux de qualité. Cela a un impact direct sur la santé et le bien-être des populations. De plus, nos actions favorisent la création de richesses et d’emplois dans les territoires d’intervention, ce qui stimule le développement économique local. Enfin, en soutenant les filières laitières locales, nous renforçons la souveraineté alimentaire des pays où nous collaborons réduisant ainsi leur dépendance aux importations. Comment notre appui contribue-t-il au développement des filières laitières ? Elevages sans frontières contribue au développement de filières laitières dans 4 pays (Maroc, Burkina Faso, Haïti et Zambie) par : L’amélioration des conditions d’élevage : des infrastructures et des équipements d’élevage sont fournis afin d’accroître la productivité et le bien-être des animaux. Le microcrédit animal : l’accès des éleveurs aux animaux est facilité grâce au « Qui reçoit… donne », afin de réduire les barrières financières au démarrage de l’élevage laitier. La formation et l’assistance technique : des formations approfondies et une assistance technique sont offertes aux éleveurs pour améliorer leurs compétences en matière de gestion du bétail et de conduite d’élevage. La mise en place d’outils de valorisation : nous soutenons la création de structures telles que les centres de collecte, les laiteries et les fromageries pour transformer et commercialiser le lait localement. La promotion du consommer local : des actions de communication, des opérations marketing et des campagnes de sensibilisation sont mises en place pour encourager la consommation de produits laitiers locaux auprès des consommateurs.   Exemples de projets dans différents pays : Au Maroc : un programme de microcrédit animal a été mis en place pour développer l’élevage de chèvres laitières. Une fromagerie locale a également été créée. Au Burkina Faso : des étables améliorées ont été construites et des formations ont été dispensées aux éleveurs pour améliorer leur production et la collecte de lait. En Haïti : l’accès à l’alimentation animale a été amélioré et les compétences des jeunes en élevage bovin laitier ont été développées à travers des élevages-écoles. En Zambie : des études sur le potentiel laitier et une étude de marché ont été menées. Un modèle économique gagnant-gagnant est à l’étude entre les éleveurs et les transformateurs avec le montage d’un plan d’affaires pour la création d’une laiterie. Quels effets sur les territoires et les populations touchés par les projets ? Nos projets ont un impact significatif sur les territoires et les populations que nous accompagnons : Au Maroc Les femmes éleveuses s’émancipent et jouent un rôle essentiel dans la production d’aliments nutritifs pour leur famille et leur territoire. Une coopérative de femmes est devenue un acteur clé dans le développement de la transformation laitière. Au Burkina Faso Les revenus des femmes s’améliorent pour un impact positif sur leur nutrition et celle de leurs enfants. En Haïti La jeunesse s’engage davantage dans le développement de la filière laitière. De jeunes éleveurs entrepreneurs ont pu développer leur activité d’élevage bovin laitier. En Zambie Nos projets contribuent à proposer des alternatives économiques aux éleveurs locaux pour atténuer le conflit homme-faune sauvage. Elevages sans frontières s’engage activement dans des campagnes de plaidoyer envers les décideurs politiques pour protéger les acteurs des filières en Afrique de l’Ouest. C’est notamment au travers de la campagne « Mon lait est local » que nous nous investissons au côté du Comité français pour la solidarité internationale (CFSI) et d’autres acteurs. Cette campagne vise à sensibiliser et à faire pression sur les décideurs politiques européens pour promouvoir et protéger les producteurs locaux et les chaînes de valeur laitières. Cette démarche vise à garantir une meilleure équité commerciale et à préserver la souveraineté alimentaire de ces pays. Thibault Queguiner, Responsable projets Je souhaite soutenir ces projets

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Burkina Faso : Salamata, éleveuse de la Voie Lactée, partage son expérience

Un lait burkinabé de qualité grâce à une filière durable, sociale et solidaire ! C’est ce que veulent construire l’ONG APIL et Elevages sans frontières avec les femmes à travers le projet Voie Lactée des femmes de l’Oubritenga (VLFO). Depuis octobre 2020, ce sont 150 éleveuses laitières qui sont formées au métier et dotées d’animaux (caprins et bovins) et d’équipements pour fournir un lait local de qualité aux consommateurs et offrir également un revenu durable aux familles. 6 villages de l’Oubritenga dont 3 dans la commune de Ziniaré et 3 autres dans la commune de Zitenga sont bénéficiaires de ce projet.  Récemment, nous avons parcouru ces différentes localités et rencontré des bénéficiaires. Une d’elle a tenu à nous partager son ressentis et son appréciation du projet. Témoignage de Salamata DICKO, éleveuse caprin « Je me nomme DICKO Salamata. J’ai la cinquantaine et je suis mère de 6 enfants dont 3 filles âgées de 8, 10 et 14 ans et 3 garçons âgés de 2, 5 et 12 ans. Aucun de mes enfants n’a eu la chance d’être scolarisé pour des raisons financières mais je ménage tous mes efforts avec mon mari pour scolariser mon benjamin Sayouba qui a actuellement 2 ans.  Lelexé est un grand village et notre quartier est malheureusement éloigné de près de 6 kilomètres de l’école. La plupart des enfants du quartier ne vont pas à l’école car c’est loin et ils n’ont pas de moyen de déplacement ou un parent disponible pour chaque fois les y accompagner. Certes, nos enfants ne vont pas à l’école mais ils nous aident à faire de l’élevage caprins ou bovins. Nous vivons de cette activité et un peu de l’agriculture même si nous ne disposons que d’une petite portion de terre. Notre production agricole de sorgho et de niébé fourrager se situe sur un demi hectare qu’un propriétaire a bien voulu nous prêter. Nos récoltes ne nous permettent pas de couvrir l’alimentation de la famille pour toute l’année. Nous sommes obligés, à partir du mois de février, d’acheter des vivres pour nourrir la famille. Les ressources financières du ménage viennent de la vente de lait de nos animaux. Tous les 3 jours, nous avons un marché à Bissiga où nous vendons le lait de vache et de chèvre. Mon mari possède 2 vaches et moi 2 chèvres avec lesquelles nous pouvons mener cette petite activité génératrice de revenu.  Avec les revenus dégagés, j’arrive à payer la nourriture, des condiments, à soigner mes enfants et nous acheter des habits. Concernant ma vie de femme en tant qu’éleveuse, je peux dire que je suis heureuse. Je ne dépends pas chaque fois de mon mari pour mes besoins et je me sens utile en participant aux frais du quotidien. L’indépendance d’une femme, c’est être considéré par son mari, la société et de pouvoir mener une activité en famille. De l’appui, les femmes en ont besoin car nous rencontrons des difficultés dans l’élevage. Nous ne disposons pas d’eau potable pour la famille et nos animaux. Il faut aller loin pour en trouver. De plus, l’alimentation devient compliquée car les prix sont en hausse et les services vétérinaires plus coûteux. Nous ne disposons pas d terres pour des cultures fourragères. C’est ce qui limitent les femmes à s’engager dans cette aventure. Ce n’est pas facile si tu n’as aucun appui. Le projet Voie Lactée est arrivé au bon moment dans nos vies. J’ai pu renforcer mes capacités en élevage laitier, bénéficier de 3 caprins dont 2 chèvres (qui ont déjà mise bas) et recevoir une mangeoire et un abreuvoir. 48 000 FCFA m’ont également été versés pour construire ma chèvrerie sans oublier la formation reçue en fauche et conservation du fourrage ainsi que la dotation en semence de niébé. Mon mari également a profité des différentes formations pour mieux s’occuper de son troupeau. Maintenant, je suis propriétaire de caprins et le projet a renforcé mes liens avec mon mari. APIL a vraiment aidé les femmes à travers les théâtres forum organisés dans nos villages. Les hommes ont pris conscience de l’importance d’inclure les femmes dans les prises de décision familiales et sociétales. C’est une grande avancée et je tiens à remercier APIL et Elevages sans frontières pour cet éveil de conscience. J’ai foi que la laiterie qui sera mise en place par le projet viendra transformer nos vies et nous permettre d’être encore plus autonome. » Témoignage recueilli par le département de la communication de notre partenaire APIL en juillet 2023.

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Zambie : des chiens pour protéger le bétail

En bordure d’un parc national de Kafue en Zambie, la coexistence Homme-faune sauvage est un défi majeur pour les populations locales que nous accompagnons dans le cadre du projet ‘Des Lions et des Vaches’. Dans cette zone, les éleveurs perdent régulièrement du bétail notamment à cause de la prédation des félins sauvages. Pour limiter ce phénomène, notre partenaire Melindika a mis à l’essai la mise en place de chiens de garde dans quelques sites d’élevage bovins. Après des entretiens et visites, 5 bénéficiaires disposant d’enclos renforcés ont ainsi été identifiés. La formation des éleveurs Avant de recevoir leur chiot, les éleveurs ont suivi une formation mise en place par Melindika avec l’aide d’une éducatrice canine de Lusaka. L’objectif de cette formation était de leur expliquer les modes de conduite d’un chien de garde de troupeau et les différentes règles à respecter en termes d’alimentation, de santé, de bien-être et sur l’éducation du chiot. La sélection des chiots En ce qui concerne la sélection des chiots, le choix s’est porté sur des races locales qui sont plus adaptées au terrain et moins couteuses. Des chiots de différentes origines ont été sélectionnés. Notre intention étant de comparer s’il y aura des différences dans les résultats par la suite : 3 chiots provenant d’un refuge à Lusaka : des tests de comportement ont été effectués avec une comportementaliste canine italienne, Alexa Capra, afin de sélectionner des chiots calmes, sociables, pas très joueurs et pas agressifs. 2 chiots provenant d’Itezhi-Tezhi, ville proche de la chefferie de Musungwa : chiens que les communautés peuvent trouver autour de chez elles. Dans ce cas, le choix des animaux étant souvent restreint à l’état de santé, il a été plus difficile de mettre en place les tests. Le traitement (vaccination, antiparasitaires et stérilisation) et le suivi de santé des chiots ont été assurés par Melindika. Une formation aux bonnes pratiques de dressage et de soins pour les chiens a également été dispensée. Le placement des chiots dans les élevages Durant les mois de juin et juillet, 5 chiots ont été placés dans les élevages. Lors du placement, l’état de l’enclos est vérifié (capable d’accueillir un chiot sans danger). Puis chaque éleveur a construit un abri pour le chiot à l’intérieur de l’enclos. Tout le matériel et la nourriture nécessaire ont également été fournis au démarrage de l’activité. Suite au placement, des visites de contrôle régulières ont été organisées et seront réalisées au cours des prochains mois par le référent local Boyd. Les premiers constats : les chiots se sont bien adaptés et ont déjà créé des liens intéressants avec les veaux. Ils se sont bien appropriés les enclos ainsi que leurs abris. Certains chiots suivent déjà le troupeau et le berger dans des sorties très proches de l’enclos. Un des chiots a même alerté son propriétaire alors que des hyènes rodaient autour de l’enclos la nuit. Concernant la suite de l’expérimentation, il est prévu le protocole suivant : 2-4 mois : le chiot reste dans l’enclos renforcé, la journée avec les veaux et la nuit avec l’ensemble du troupeau. 4-6 mois : le chiot peut commencer à suivre les veaux qui commencent à sortir, soit sur une demi-journée ou toute la journée (toujours accompagné de quelqu’un pour surveiller le troupeau et le chiot). > 6 mois : le chiot peut sortir tous les jours avec le troupeau (toujours accompagné de quelqu’un pour surveiller le troupeau et le chiot). Le suivi régulier permettra d’affiner nos pratiques en matière de protection de bétail et de trouver la démarche le plus efficace pour permettre aux communautés de monter des projets similaires d’elles-mêmes. Pour l’instant, on observe un fort investissement et des prises d’initiatives pertinentes de la part des éleveurs du projet, ce qui est encourageant pour la suite ! Thibault Queguiner, Responsable projets

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Burkina Faso : du théâtre pour mieux parler Élevage et Égalité des chances

Au Burkina Faso, le lait local n’intervient que faiblement dans les circuits de commercialisation et de transformation, ce qui conduit le pays à importer chaque année des quantités croissantes de lait en poudre. Conscient des bienfaits nutritionnels et de la rentabilité du lait local, l’ONG APIL et Elevages sans frontières se sont donnés pour objectif de défendre le lait local à travers la mise en œuvre du projet La voie lactée des femmes de l’Oubritenga (VLO) dans 6 villages de la région du Plateau Central, notamment la province de l’Oubritenga. Ce projet vise à soutenir 150 femmes ainsi que leurs familles dans l’amélioration de leur cheptel laitier, à optimiser leur production laitière et à multiplier leurs revenus issus du lait local. Ce projet a débuté en octobre 2020. Depuis, il a permis de renforcer les connaissances des bénéficiaires en élevage avec le travail d’itinéraires d’élevage bovin et caprin laitiers, de dispenser des formations en élevage adaptées au contexte environnemental, sécuritaire et aux exigences de la production laitière avec notamment une complémentarité cultures-élevages et enfin d’améliorer et de renforcer les sites d’élevage (animaux, bâtiment, alimentation animale, semences fourragères). A cette étape du projet un autre partenaire Batik International nous a rejoint pour mener un diagnostic genre et mettre en lumière l’implication des femmes dans la filière mais aussi les freins, les inégalités et les violences qu’elles vivent et qui handicapent le développement de leur entrepreneuriat et de la société en général. Batik international a apporté une plus-value à notre intervention. Ainsi l’axe transversal du projet « Défense des droits et de l’autonomisation des femmes » est complété par le projet « Parions l’égalité » qui veut contribuer à la réduction des inégalités liées au genre en favorisant l’insertion socio-économique des zones urbaines et rurales. Pour ce faire, une campagne de sensibilisation a été réalisée la semaine du 29 mai au 3 juin 2023 à travers des théâtres forum. L’objectif étant de sensibiliser les bénéficiaires au comportement des communautés dans les 6 villages du projet VLO. La troupe théâtrale Bassy de Ziniare a ainsi joué des saynètes autour des thématiques d’élevages durables et résilients, de l’entrepreneuriat féminin, de l’égalité des chances et du produire/transformer/consommer local. Les objectifs visés par cette campagne de sensibilisation étaient d’encourager le développement de bonnes pratiques d’élevage, d’amorcer une réflexion et un dialogue autour de l’égalité des droits entre hommes et femmes et de renforcer la connaissance et la capacité de choix des consommateurs pour un soutien aux économies locales. Le bilan de la semaine fut satisfaisant à en croire les participants. En témoignent les retours recueillis au terme des sensibilisations : « Cela fait plus de 30 ans que je vis à Lelexé, je n’avais jamais assisté à un théâtre forum. J’ai apprécié cette expérience. C’est certes une mise en scène comique mais le théâtre fait ressortir le quotidien des femmes et des hommes. Des messages forts ont pu être transmis. Je pense que chacun a pu tirer des leçons de cette activité et je remercie l’ONG APIL, Elevages Sans Frontières et Batik International pour cette belle opportunité. » Boukaré Diandé du village de Lelexé « Merci au projet et à ses partenaires d’avoir pensé à nous. Ce que nous pensions et ce que nous ne pouvions pas dire aux hommes, vous l’avez dit aujourd’hui et c’est une grande avancée. De par les différentes réactions pendant et après le théâtre forum, je crois fortement à un changement pour permettre une égalité de chances à tous et à toutes. » Awa OUEDRAOGO du village de Tamasgo De notre passage dans les 6 villages, nous avons constaté que l’insécurité du pays limitait les communautés à se retrouver. Cette campagne de sensibilisation a permis les retrouvailles dans une ambiance ludique et conviviale. Une des participantes a avoué que cela faisant très longtemps qu’elle n’avait pas autant rit. Ce fut un plaisir de voir ces personnes s’en réjouir, d’oublier leurs soucis et de croire en un avenir meilleur. De telles activités sont donc à perdurer. Article rédigé par le département de la communication et de la mobilisation des ressources de l’ONG APIL le 3 juin 2023.

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Paroles de : Abdoulaye ADAM, un partenaire engagé

« Je suis Abdoulaye ADAM, Directeur d’ENPRO*, ONG togolaise qui défend depuis 1999 des valeurs à la fois sociales et environnementales. Nous collaborons avec Elevages sans frontières depuis 2021 en particulier sur le projet « Du champ à l’assiette ». Nous nous mobilisons pour lutter contre l’appauvrissement des sols et la dégradation de l’environnement tout en fournissant des emplois aux hommes et femmes à travers le développement d’une activité économique durable. En promouvant des pratiques agroécologiques, nous agissons pour la préservation de l’écosystème par la production du compost pour restaurer et emblaver des sols dégradés par les intrants chimiques et par la valorisation des sachets plastiques pour empêcher leur incorporation aux sols. Chez ENPRO, nous prônons le compostage familial ou individuel auprès des agriculteurs et éleveurs. Plus largement, notre objectif est de vulgariser cette pratique sur tout le territoire national par la mise en place de sites de compostage dans chacune de nos régions. ENPRO souhaite également mettre en place un centre de formation en promouvant l’agroécologie. » *Écosystème Naturel Propre (ENPRO) Nous avons tous pour ambition, comme le dit notre slogan, de laisser « Une belle terre pour nos enfants.» Abdoulaye ADAM, Directeur d’ENPRO

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Zoom sur une réussite : hygiène et contrôles à toutes les étapes

Au Maroc, dans la région d’Ouarzazate, la coopérative laitière COROSA, implantée avec l’aide d’Elevages sans frontières, a pour priorité la santé humaine en fournissant des produits laitiers de qualité et sains, respectant les normes de sécurité sanitaire. Cette attention débute dès la traite, chez les éleveuses. Puis, dans chaque village, une femme leader est responsable de la collecte du lait et s’assure de la bonne qualité du produit : elle lave, désinfecte les citernes et teste le lait de chaque femme (test organoleptique et de l’acidité). Elle doit respecter les bonnes pratiques d’hygiène et accompagne les femmes pour s’assurer de l’état sanitaire des chèvres (mammite, utilisation de traitements, etc.). Afin de garder un produit frais, le lait est prélevé de 5h30 à 8h par le collecteur et testé à la réception. Cette recherche de qualité et d’hygiène s’effectue donc à chaque étape, de la collecte à la transformation. La collecte de lait à Tazroute Le contrôle qualité chez COROSA La transformation du lait en fromage Ce processus s’est renforcé depuis l’obtention de l’agrément sanitaire en 2016. Ainsi, l’Office National de Sécurité Sanitaire et Alimentaire (ONSSA) effectue un contrôle pluriannuel à la fromagerie pour s’assurer du respect des conditions d’hygiène et des consignes indiquées. Un ensemble de fiches de qualité est rempli au quotidien, pour chaque étape du processus, depuis la collecte jusqu’à la livraison et le nettoyage. Des analyses annuelles sont faites pour le lait, l’eau et tous types de produits. L’entretien, la maintenance et l’étalonnage du matériel se font également chaque année. Le personnel doit aussi avoir des attestations sanitaires qui assurent sa sécurité et préviennent des maladies infectieuses. L’ensemble de ces fiches et normes est ensuite contrôlé par le service de l’ONSSA. Les retours positifs de l’ONSSA et des consommateurs sont une belle reconnaissance pour les éleveuses, pour Corosa et ses partenaires. Aline Migault Chargée de mission

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Flash Actu : Pourquoi un nouveau centre de soutien à l’élevage en Zambie ?

En décembre dernier, un centre communautaire de soutien à l’élevage a ouvert ses portes dans la Province Centrale de Zambie. Il se situe au sein de la chefferie Musungwa, à Basanga, village principal des communautés bénéficiant du projet. Il appartient à SOLEWE, société à responsabilité limitée zambienne créée en mars 2021 par Melindika. Cette association partenaire a pour objectifs de soutenir l’autonomie des familles rurales, améliorer leurs conditions de vie et gérer durablement les ressources naturelles locales. Mais à quoi va servir ce centre ? Il permettra de rassembler et consolider les services vétérinaires dispensés au sein de la chefferie, de renforcer l’implication des acteurs locaux dans la gestion collective de la santé animale et des ressources naturelles et enfin, d’agir contre les attaques de lions à la frontière du Parc National de Kafue. Il est géré par 5 Assistants en Santé Animale (ASA) formés par Melindika, chacun issu d’un village différent. La vente de médicaments, des conseils et des actes vétérinaires y sont proposés. Une pharmacie vétérinaire centralisée est implantée avec un réfrigérateur contenant les vaccins. Il dispose par ailleurs d’un espace de stockage, de formation et de regroupement pour les éleveurs ainsi que d’un atelier de construction de harnais pour les ânes. Afin de bénéficier des avantages du centre, les éleveurs devront être organisés en coopérative. Cela leur permet de devenir de véritables acteurs du développement de l’élevage local. Ils auront droit gratuitement à une inspection annuelle de leur ferme ainsi qu’à une visite annuelle d’un ASA leur permettant d’obtenir un registre d’élevage. Ils suivront deux formations gratuites par an sur la santé animale et pourront participer aux programmes de recherche vétérinaire réalisés par des volontaires de Melindika. Des prix réduits sur les campagnes de vaccination leur seront proposés. Enfin, les coûts engendrés par le déplacement d’un ASA lors d’une consultation ne sera pas à régler, ils seront pris en charge grâce à leur cotisation. Bien entendu, tous ces services restent accessibles aux éleveurs ne souhaitant pas s’organiser en coopérative, moyennant finance. Une ère nouvelle s’ouvre pour l’élevage traditionnel de la chefferie Musungwa ! Laura Guido, Chargée du projet « Des Lions et des Vaches »

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Au coeur du terrain : « Une seule santé », comment agir concrètement ?

LE SAVIEZ-VOUS ? 75 % des maladies infectieuses humaines émergentes ont une origine animale. _Organisation mondiale de la santé animale Ces maladies, transmises des animaux à l’homme sont appelées zoonoses : il en existe plus de 200 types connus (OMS). Cette transmission peut se faire lors d’un contact direct entre un animal et un être humain, en consommant des aliments contaminés (viande, lait, etc.), ou encore par la présence d’un environnement contaminé (eau, sol, air). Selon l’organisation mondiale de la santé animale, l’approche « une seule santé¹ » résume un concept connu depuis plus d’un siècle, à savoir que la santé humaine, la santé animale et la santé végétale sont interdépendantes et liées à celle des écosystèmes dans lesquels elles existent. Dans un contexte où de nouvelles maladies humaines apparaissant chaque année dans le monde sont en partie d’origine animale, Elevages sans frontières a décidé depuis plusieurs années d’agir pour l’intégration de l’approche « une seule santé » dans son action. Pour les pays dits « à faible et moyen revenus » où nous intervenons, l’élevage contribue à la subsistance et à l’alimentation des populations rurales vulnérables. Il est donc crucial de protéger et de sécuriser leur avenir en protégeant leurs animaux et les écosystèmes où ils vivent afin de préserver la sécurité sanitaire et la sécurité alimentaire sur ces territoires. Comment Elevages sans frontières et ses partenaires intègrent cette approche sur le terrain ? En contribuant au développement d’élevages sains et viables Les maladies animales peuvent impacter la santé et les maladies humaines, celle des animaux domestiques et sauvages. Selon les études récentes², plus de la moitié des agents pathogènes causant des maladies humaines sont d’origine animale et contribuent au développement de maladies infectieuses. De plus, les principaux facteurs causant de lourdes pertes dans les élevages et menaçant les revenus des éleveur·euse.s soutenus par nos projets sont dus aux maladies animales et à l’absence de services vétérinaires. En s’alliant à des acteurs experts de la santé animale et des services vétérinaires privés et publics pour sensibiliser et former les éleveur·euses·s aux bonnes pratiques, nous agissons pour la bonne santé des animaux et l’amélioration des conditions d’élevage. Au Togo dans la région des Savanes, la santé et le bien être animal des élevages de pintades sont garantis par l’apport de savoir-faire, de moyens matériels et la mise en place de services vétérinaires de proximité. L’objectif est d’améliorer au quotidien la conduite des animaux et les infrastructures d’élevage et ainsi de diminuer les maladies animales impactant la productivité des activités économiques des éleveur·euses. En contribuant au développement d’élevages sains et viables La perte de biodiversité et l’intensification des activités humaines font partie des causes de l’émergence de nouvelles maladies : l’élevage industriel, la consommation de viande de brousse ou la déforestation non contrôlée augmentent les risques d’apparition et de diffusion de zoonoses. Pour lutter contre ces dérives et pratiques dévastatrices, nous soutenons le développement de systèmes agricoles intégrés et mobilisons des moyens techniques et financiers pour accompagner la transition agroécologique dans les exploitations agricoles accompagnées. En Haïti, les jeunes éleveur·euse·s de la commune de Belladère apprennent, via les rencontres des « écoles paysannes », à améliorer la santé de leurs sols en produisant des engrais verts à la place des intrants chimiques, à associer cultures fourragères et cultures vivrières et à développer plus de complémentarités culture-élevage. Un ensemble de pratiques et connaissances qui leur permet d’augmenter la production en lait de leurs vaches, les revenus issus de leur élevage et les détournent de la production de charbon de bois néfaste pour leur environnement. En encourageant la valorisation et la commercialisation de produits animaux de qualité Plus de 70 %³ de protéines animales supplémentaires seront nécessaires pour nourrir le monde d’ici à 2050. Leur consommation en milieu rural et urbain est trop faible dans les pays où nous intervenons, particulièrement pour les femmes et les enfants. Pour subvenir aux besoins nutritionnels et alimentaires de leur population, ces pays sont de plus en plus dépendants d’importations en produits animaux de piètre qualité issus d’activités agroindustrielles fortement carbonées. Les acteurs des filières animales quant à eux peinent à développer leur offre de produits. Le manque de moyens techniques et financiers et l’absence de services de contrôle limitent leurs capacités à développer une transformation et un conditionnement assurant la sécurité, l’hygiène et la salubrité des produits. En contribuant à la diversification de l’offre locale de produits animaux en circuits courts et à l’amélioration des conditions de transformation, ESF favorise l’accès à des produits sains et de qualité pour tous. Au Burkina Faso à Ziniaré, les femmes de l’Oubritenga sont impliquées dans la collecte et la transformation du lait grâce à une laiterie en création. Pour garantir la sécurité sanitaire et la qualité alimentaire des produits laitiers commercialisés, éleveuses, collecteurs et transformateurs sont sensibilisés et formés à la maîtrise des conditions d’hygiène et des bonnes pratiques de transformation. Ainsi par l’échange de savoirs et de savoir-faire promus par et auprès de l’ensemble des acteurs des chaines de valeur de l’élevage, ESF entend soutenir et diffuser une communauté de pratiques saines, responsables et respectueuses de la santé unique. Thibault Queguiner, Responsable projets ¹ et ² OMSA, Une seule santé – site web, 2023³ FAO, 2011. L’élevage dans le monde en 2011 – Contributionde l’élevage à la sécurité alimentaire

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Le retour d’expérience d’un donateur en visite au Togo !

Qui êtes-vous ? Depuis quand soutenez-vous ESF ? Philippe Renou, 66 ans, pisciculteur retraité, ingénieur en agriculture de l’ISAB. Je soutiens occasionnellement Elevages sans frontières depuis quelques années et régulièrement depuis peu. L’approche « Qui reçoit… donne » et la spécificité « agricole » ont attiré mon attention et rendent cette association humanitaire un peu différente des nombreuses autres associations. D’autre part, les appels à dons ne sont pas misérabilistes mais plutôt positifs et enthousiastes. Qu’est-ce qui vous a motivé à nous contacter pour aller découvrir un de nos projets d’intervention ? Le hasard m’envoie au Togo en avril 2023 (mariage d’une cousine) et je me suis souvenu qu’ESF œuvrait là bas. Les témoignages des éleveurs du Togo m’avaient touché dans les comptes rendus d’ESF. J’ai eu très envie de rencontrer ces éleveurs et me suis donc rapproché d’ESF France pour savoir si cela serait possible. Pauline Casalegno, Directrice d’ESF, Natalia Dhalluin, Chargée de communication et Marina Njaki, Chargée des relations donateurs, m’ont reçu aimablement au siège de Wasquehal. Après un rappel de l’historique d’ESF, elles m’ont décrit le fonctionnement actuel de l’association, les missions en cours et celles en projet ainsi que les moyens humains et financiers. Elles ont accepté que je puisse me rendre sur place, échanger avec les partenaires ESF Togo ainsi qu’avec des bénéficiaires des aides. Elles souhaitaient vivement un petit compte rendu de mon séjour et de mes rencontres au Togo. Qui avez-vous rencontré sur place au Togo ? Non sans quelques difficultés pratiques liés au Togo (pas d’adresse précise, pas de Google Maps…), mais grâce à l’organisation d’ESF France et ESF Togo et à mon nouvel ami togolais Edmond, j’ai eu le plaisir de rencontrer, au siège de l’association à Lomé, Sylvie Tchacolow-Tagba, Directrice, Moyeme Foyeme, Assistante et Abalo Alfado, Animateur technicien d’ESFT. Les échanges ont été sympathiques et très enrichissants. Où êtes-vous allé ? Sur quel projet ? Mes interlocuteurs m’ont confirmé qu’il n’était pas prudent de se rendre sur le lieu du projet Or Gris des Savanes (au Nord du Togo), étant donné la proximité avec le Burkina Faso et le climat politique… De plus, c’était compliqué compte tenu du temps de trajet… J’étais donc invité à découvrir le projet Du Champ à l’Assiette à environ 1h de la capitale. Accompagné d’Abalo et Edmond, avec un véhicule gentiment prêté par une connaissance sur place, je me suis rendu dans le secteur de Nyegbé. Les routes et la conduite sont un peu différentes de ce qu’on connait en France… Terminant par quelques kilomètres de chemin à peine praticable, nous sommes arrivés au lieu de rendez-vous. Abalo avait parfaitement organisé la rencontre avec les adhérents (bénéficiaires) de la coopérative Tarkpare qui nous attendaient. Des échanges eurent rapidement et facilement lieu avec, le plus souvent, l’aide des interprètes Edmond et Abalo ! Toutes les personnes rencontrées ne parlaient pas le français (mais le comprenaient en général). Puis visites de 2 élevages de chèvres associés à des élevages de poulets et moutons sans compter les cultures avoisinantes de ces petites exploitations. Est-ce qu’il y a une différence entre ce que vous avez vu et ce que vous imaginiez ? Je n’imaginais pas grand-chose avant de me rendre sur place, mais j’étais incapable d’imaginer les conditions de vie des paysans togolais : des ressources financières quasi-nulles, des conditions de vie très dures (ni eau courante, ni électricité, des logements réduits au strict minimum, un travail très dur physiquement…) et , malgré cela, de l’optimisme, de l’enthousiasme, la foi en des jours meilleurs… L’entraide entre eux m’a marqué, le conseiller-technicien semble très proche des éleveurs. J’ai également échangé rapidement avec des adolescents, fils d’une éleveuse, en formation professionnelle (électricité, maçonnerie) : leur détermination à se sortir de leur situation tout en souhaitant poursuivre leur activité d’élevage et aider leur mère m’ont interpellé. Qu’est-ce qui vous a marqué durant cette visite ? Qu’avez-vous retenu ? J’ai réalisé que : Quelques dizaines d’euros pour chacun d’eux était énorme, La priorité des personnes rencontrées était de pouvoir scolariser leurs enfants, Quelques chèvres représentent un capital assurance-vie ; en cas de grave problème de santé, vendre une chèvre donnera les moyens financiers de se rendre chez le médecin ! Ces éleveurs (éleveuses en majorité) sont des personnes admirables, courageuses, intelligentes, pleines de bon sens, positives… J’ai eu honte de leur reconnaissance à mon égard tant elles sont bien plus méritantes que moi. Avez-vous quelque chose à ajouter ? Il est étonnant que la vie soit si dure au Togo, tant pour les « citadins » que pour les « villageois » ; j’ai vu des paysages luxuriants, des terres fertiles, le grand port de Lomé, des gens tellement gentils et généreux… J’ai très envie de mieux connaitre ce pays et ses habitants. ESF a déjà permis de réaliser beaucoup de choses au Togo. Leur communication et argumentaires sont parfaitement fidèles à la réalité ! De très nombreuses personnes m’ont touché, je souhaite les revoir en espérant que leur situation se sera un peu améliorée et je souhaite y contribuer. Philippe Renou

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Zahra accompagne les éleveuses sur le volet environnement au Maroc

Zahra Jamil, animatrice sur la thématique environnement du projet « Envol des femmes » au Maroc nous partage son expérience Mon nom est Zahra JAMIL, j’ai 27 ans, je viens d’un petit village appelé “Tassaouant” à côté d’Agdez, au Sud de Ouarzazate. Je suis mariée. J’ai fait une formation agricole et eu mon diplôme de technicienne spécialisée en commercialisation des intrants agricoles en 2018. Je travaille avec l’association ROSA depuis juillet 2019. Je suis animatrice et responsable sur la thématique environnement pour le projet « Envol des Femmes« . A travers les visites régulières sur le terrain, je constate l’impact positif et significatif du projet sur les femmes, notamment sur leurs connaissances en élevage et en agroécologie. Aussi, elles gagnent en confiance, leurs prises de parole et de décisions dans les groupes et réunions sont plus aisées, de même au sein de leur foyer, avec leurs familles. Ce que j’apprécie dans ce travail c’est d’être au contact de la terre et des animaux, suivre les brebis et les chèvres. La routine n’a pas sa place avec les femmes que j’accompagne dans les champs. La richesse des partages rend ma fonction enrichissante. J’aime faire des sessions de mise en pratique avec les femmes à travers des activités environnementales, notamment la fabrication d’un bon compost/fumier qui va nous aider à suivre notre culture de la fourche à la fourchette. C’est concret ! Parmi les choses qui pourraient être améliorées dans le projet, je dirais qu’il serait intéressant d’ouvrir les connaissances de l’équipe à d’autres thématiques. Pour moi, l’équipe Rosa devrait animer des formations en entrepreneuriat/gouvernance, en développement personnel, etc. Je souhaite pour ce projet la pérennisation des activités d’élevage pour les femmes afin qu’elles continuent de bénéficier de leurs propres revenus. Je sens vraiment le changement qu’apporte ce projet aux femmes sur le volet économique spécifiquement. Cela aide clairement à l’autonomisation des femmes. Merci ROSA et ESF de me permettre de vivre cette expérience unique et de faire confiance en mes compétences. Zahra Jamil

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Une femme, une éleveuse, une entrepreneuse !

Mariam Diallo, bénéficiaire du projet « La Voie Lactée des femmes de l’Oubritenga » partage son expérience sur le projet. Barkoundouba est un village peulh de la commune de Ziniaré située dans la région du Plateau Central au Burkina Faso. Situé à 15 km du chef-lieu de la commune, Barkoundouba signifie « la terre des hommes dignes et valeureux ». Là-bas nous avons rencontré Mariam Diallo, 36 ans, et son mari. Mariée et mère de 5 enfants (2 garçons et 3 filles), Mariam a pour activité principale l’élevage de bovins et la vente de lait de vache. Elle est membre du groupement Djam-naati qui existe depuis 2016 et rassemble 70 femmes. Mariam fournit du lait de vache, pour approvisionner les femmes de son village engagées dans la transformation et la vente : « Il y a 12 ans, grâce à mon adhésion au groupement, j’ai pu bénéficier d’une formation sur la transformation du lait : j’ai appris à faire la pasteurisation du lait et la transformation en yahourt. Avec le projet « la Voie lactée des femmes de l’Oubritenga », j’ai pu renforcer mes capacités sur la gestion de mon élevage. Je pratiquais l’élevage avant mais il y avait pas mal de paramètres qui m’échappaient comme le rationnement des animaux, la fauche, la conservation du fourrage et les avantages de l’étable pour ses vaches. Ce paquet de savoirs vient galvaniser mon activité et je suis sûre que cette activité m’apportera des économies durables dans l’avenir. Je n’avais pas de projet de construction de hangar étable car je n’avais pas les ressources financières pour, mais aussi parce que je ne connaissais pas les avantages d’un tel aménagement. Le projet m’a permis de construire mon étable avec l’appui de mon mari qui me soutient depuis le début du projet. » Son mari complète : « J’apprécie le soutien apporté aux femmes du village pour améliorer les conditions de vie des ménages. C’est moi qui ai mobilisé les agrégats (sable et graviers), trouvé le maçon et qui ai suivi les travaux. Je n’hésitais pas à interpeler le maçon lorsqu’il ne respectait pas ses engagements. J’ai aussi ajouté 30 000 FCFA pour la réalisation des travaux. » Mariam poursuit : « J’ai vraiment des difficultés pour l’alimentation de mes deux vaches. Le son de maïs et les tourteaux sont chers et ne sont pas disponibles à proximité. Or, j’ai bien compris que la production laitière est fonction de l’alimentation donnée à mes vaches. Une vache peut produire 1 à 4 litres de lait en période hivernale. Elle pourrait produire autant en saison sèche si une attention particulière est accordée à l’alimentation. Mais la saison sèche coûte cher en alimentation des vaches. Je vois un avenir meilleur : j’ai été formée, j’ai pu construire une étable. Il me reste à améliorer mes équipements et renforcer mon cheptel laitier pour mieux produire. Je suis confiante pour la vente du lait qui sera facilité avec la laiterie. »

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« Parions l’Égalité » avec les Femmes de « la Voie Lactée de l’Oubritenga »

Au Burkina Faso, les éleveurs laitiers doivent faire face à une concurrence déloyale avec l’importation croissante de poudre de lait réengraissée avec de l’huile de palme, organisée par des multinationales européennes qui profitent de ce produit d’importation abondant et bon marché. Deux à trois fois moins cher, cette poudre de lait importée concurrence durement le lait local. La production locale ne couvre pas tous les besoins : 72% pour le Burkina Faso (en 2015). Ce qui est honorable pour le pays par rapport à d’autres pays de la sous-région. Mais la quantité de lait local valorisé demeure encore faible. Les zones de production sont éloignées et la production demeure très saisonnière car l’alimentation des animaux reste difficile en saison sèche. Il est par ailleurs plus facile de conserver et de transformer du lait en poudre que du lait local pour lequel les exigences en termes de maintien de l’hygiène et de la chaine du froid sont indispensables. Pourtant le potentiel est là et l’élevage constitue un levier pour combattre la pauvreté notamment celle des éleveurs burkinabè, et fournir des produits locaux de qualité aux habitants du Burkina Faso. L’élevage fait vivre, génère des revenus et contribue à la sécurité et à la souveraineté alimentaires du pays. Les femmes sont très impliquées dans les activités d’entretien du bétail, de traite, de transformation et de commercialisation du lait ; et ce malgré les inégalités d’accès à des biens, des services ou des sphères de décision occasionnées par la société encore très patriarcales dans laquelle elles évoluent. Par ailleurs, elles sont cantonnées à certaines sphères et une bonne part de leur investissement demeure invisible et soumis à des violences économiques, psychologiques, physiques ou sexuelles. Ces potentiels ont donc du mal à s’exprimer pleinement d’autant plus que le Burkina Faso doit se montrer résilient face à la situation économique (inflation), sécuritaire (terrorisme) et climatique (réchauffement) à laquelle il fait face. En 2015, la Cedeao a lancé une « offensive lait » avec notamment une campagne « Mon lait est local » dans 6 pays dont le Burkina Faso. ESF et ses partenaires APIL et Batik International soutiennent ce plaidoyer et y contribuent à travers les activités des projets « La Voie Lactée des Femmes de l’Oubritenga » et « Parions l’Egalité », à savoir : L’amélioration des capacités et des moyens des ménages d’éleveurs pour la production, la collecte, la transformation et la commercialisation du lait local. Le renforcement de l’organisation des femmes et de leurs connaissances en matière de droits. Une sensibilisation des communautés rurales et urbaines à travers la promotion d’une culture d’égalité. Découvrez les avancées de notre action sur ces trois volets : Des animaux, des formations et une unité laitière pour plus de produits laitiers locaux Avril 2023 : 28 vaches laitières ont été octroyées à 28 éleveuses préalablement formées aux itinéraires de production pour un meilleur entretien des animaux sur le plan de l’habitat, de l’alimentation, de la santé et de la conduite. L’unité laitière « La Voie Lactée » a été terminée et équipée et ses trois transformatrices ont été formées par APIL aux techniques d’entretien des locaux et des équipements, à la pasteurisation et à la confection de yahourt et de gapal. Ce sont elles qui réceptionneront et valoriseront le lait trait par les ménages d’éleveurs de la zone d’intervention et apporté par les 15 collecteurs formés (par APIL aussi) dans le cadre du projet. Un réseau de femmes relais pour renforcer les connaissances en matière de droits des femmes Février – Mars 2023 : 12 femmes de 6 villages ont été formées par une experte en droits humains sur les droits spécifiques des femmes, le leadership féminin et le plaidoyer. La formation a été restituée dans les villages avec l’appui de l’experte et d’APIL. Les chefs coutumiers présents lors de la restitution ont reconnu ces droits ainsi que le déploiement et le mandat de ces femmes relais qui seront motrices dans l’émergence et le portage d’un plaidoyer féminin dans les groupes féminins et dans les cadres de concertations villageois, communaux et provinciaux. A travers ces formations, les connaissances et les capacités endogènes sont renforcées : les savoirs des femmes sont augmentés ; des femmes leaders sont confortées dans leurs rôles ; de nouvelles sont identifiées et prennent confiance en elles ; un plaidoyer s’organise pour surmonter les contraintes locales. Du théâtre et du dessin pour sensibiliser les communautés sur les bienfaits d’une égalité de genre Mars – Avril 2023 : la troupe de théâtre Bassy de Ziniaré a élaboré une saynète théâtrale pour informer et sensibiliser sur la nécessité de maintenir de bonnes conditions d’élevage et de préserver les droits des jeunes filles et des femmes comme l’accès à la formation, la participation à la prise de décision, l’accès à la propriété, la protection face au mariage forcé ou précoce. La pièce fait aussi la promotion des bienfaits du lait de chèvre encore faiblement valorisé au Burkina Faso. Elle sera jouée dans les 6 villages d’intervention du projet courant – juin et en 2024 et sera améliorée au fur et à mesure des représentations et des messages que souhaitent véhiculer les éleveuses. A côté de cela, des dessins présentant les violences et les inégalités entre hommes et femmes ont été réalisées par l’artiste Main2DIEU, lors d’une session de formation dédiée à l’égalité de genre et organisée par Batik International. Les 60 dessins ont été valorisés dans le cadre d’une exposition lancée à Ouagadougou et sera itinérante au Burkina FASO et au-delà pour contribuer au développement de cette culture d’égalité. A bientôt pour d’autres nouvelles des projets « Voie Lactée » et « Parions l’Egalité » ! Sylvain Gomez, Responsable projets

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Zambie : émergence d’une filière laitière à Itezhi-Tezhi

En Zambie, seulement 15% de la production laitière s’insère dans le circuit commercial formel. L’essentiel du lait, les 85% restants, est auto-consommé frais, fermenté ou vendu localement au sein des communautés. Ce constat est le même dans la chefferie de Musungwa : les éleveurs éprouvent des difficultés à vendre leur lait et la consommation familiale et locale ne parvient pas à absorber le potentiel de production laitière, particulièrement en saison des pluies. La commercialisation du lait reste malgré tout une priorité pour les éleveurs. Les opportunités de développement de cette filière lait locale semblent nombreuses : cheptels en grand nombre sous-valorisation du potentiel de production des vaches laitières présence de cadres de concertation locaux, d’organisations d’éleveurs et d’interprofessions dynamisme du secteur de la transformation à l’échelle nationale présence et consommation de produits laitiers au sein des communautés et dans la ville d’Itezhi-Tezhi située à 30 km des villages augmentation des débouchés du fait de la croissance démographique et de l’urbanisation Une filière lait local à construire Les éleveurs de la chefferie Musungwa rencontrent de nombreux freins au développement du marché du lait local malgré un potentiel laitier relativement élevé : Frein de production : saisonnalité de la production laitière – faible en saison sèche (de mai à novembre) et élevée en saison des pluies (de décembre à avril) mortalité des troupeaux liée aux attaques de lions, maladies infectieuses et mauvaise gestion du pâturage conduisant à une mauvaise alimentation Frein de collecte : voies de communication inondées en saison des pluies troupeaux reculés en saison sèche Frein de transformation : peu d’intérêt des acteurs majeurs de la transformation pour la zone car très enclavée marché local à faible potentiel A la demande des bénéficiaires, un projet de développement et soutien de la filière lait bovin local a été mis à l’étude. L’implantation d’une micro-laiterie peut-elle être faisable et viable à Itezhi-Tezhi ? Depuis août 2022, une étude de faisabilité technique, économique et financière de la création et la mise en exploitation d’une unité de transformation du lait local à Itezhi-Tezhi a débuté. Ce travail d’analyse doit permettre de confirmer le potentiel laitier. Il doit aussi préciser les conditions de faisabilité et de viabilité d’une mini-laiterie. Cette étude contribuera à la structuration d’une chaine de valeur lait local durable. Cela permettra aux éleveurs de valoriser leur production et d’améliorer leurs revenus. Les objectifs spécifiques de cette étude sont les suivants : Dimensionner et structurer le système de collecte en fonction des zones de production et disponibilité saisonnière du lait Définir les processus de fabrication, technologiques et les équipements nécessaires à la collecte, transformation du lait et au conditionnement des produits laitiers Proposer un « modèle socio-économique » viable et rémunérateur pour les éleveurs, et préciser la forme juridique adaptée à l’exploitation et gestion de l’unité de production Déterminer les coûts relatifs à la collecte, production, commercialisation des produits et à la gestion de l’activité, les résultats prévisionnels d’exploitation, ainsi que le plan de financement du projet d’installation de la laiterie Fixer les stratégies de marketing et commercialisation à adopter pour une distribution et positionnement des produits sur le marché régional et national Quel est le potentiel laitier dans cette zone ? Le potentiel de production de lait a été déterminé en soumettant des questionnaires aux éleveurs de 6 villages bénéficiaires. Il a alors été défini qu’environ 700L/jour pouvaient être collectés en saison sèche et 2000L/jour en saison des pluies. Ce potentiel laitier a été établi en considérant les éleveurs qui étaient prêts à s’organiser en coopérative afin de faire partie du projet. C’est un potentiel de démarrage qui évoluera au fil des années. Les routes et moyens de collecte ont été étudiés afin d’optimiser au maximum cette étape primordiale. L’inondation des plaines en saison des pluies rend l’accès aux villages difficile. Sachant que le lait cru doit avoir un temps de transport de 2h maximum avant d’être réfrigéré, l’option la plus probable est d’implanter un centre de collecte dans le village principal, à Basanga. Les éleveurs viendront y déposer leur lait quotidiennement. Ce dernier sera réfrigéré dans des tanks à lait. Un camion collecteur passera tous les deux jours en saison sèche et quotidiennement en saison des pluies pour collecter le lait. Le temps de transport est doublé en saison des pluies, un grand détour doit être fait afin d’atteindre Basanga. Néanmoins, il reste à finaliser l’étude de faisabilité pour déterminer le dimensionnement de la laiterie à implanter à Itezhi-Tezhi. Les volumes de lait à collecter seront déterminés par le marché et la demande des consommateurs en produits laitiers. Laura Guido Chargée de mission

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Haïti : les écoles paysannes, un dispositif d’éducation informel prometteur pour les jeunes

En Haïti, 65% de la population est rurale et pratique l’élevage familial traditionnel dont l’élevage bovin (environ 700 000 familles). Pourtant le pays est en pénurie de lait, 2ème poste budgétaire d’importation de produits alimentaires après le riz. En effet, la filière laitière haïtienne fait face à de multiples difficultés : le lait est un produit très périssable et doit être transformé pour être conservé plus longtemps alors que le manque de capital et d’infrastructures est important. Les périodes de surproduction et de rareté alternent sur un marché dominé par le lait en poudre importé. A cela s’ajoute les crises socio-économiques (multiplication des gangs partout dans le pays, kidnapping, rareté du carburant, etc.). Le pays vit dans une insécurité alimentaire sans pareil. Cette situation frappe tous les secteurs d’activité en commençant par l’agriculture et l’élevage. Ce dernier rencontre des difficultés pour son développement à cause du manque de soutien technique ; de la faible disponibilité en fourrages, en intrants et infrastructures d’abreuvement ; d’un manque d’accès aux soins vétérinaires, aux crédits et aux connaissances. Ce qui limite grandement la productivité des systèmes d’élevages bovins-laitiers. L’accès au marché des produits laitiers est tout aussi difficile et ce dans un contexte où les produits importés font une forte concurrence aux produits locaux. Or, les activités d’élevage, notamment la production de lait, si elles sont bien conduites peuvent constituer une alternative financière intéressante à certaines activités dégradantes de l’environnement. Pour répondre à ces problématiques, le CEHPAPE(1) en partenariat avec ESF et l’AJDL(2) mettent en œuvre le projet Le Lait de Collines de Lascahobas cofinancé par l’AFD(3). Ce projet vise à améliorer la sécurité alimentaire et les conditions de vie de la jeunesse rurale haïtienne par le développement d’une filière lait local durable. Au cours de ce projet de 3 ans (Octobre 2020-Septembre 2023), les bénéficiaires du projet pourront accéder à une activité économique rémunératrice en lien avec les différents maillons de la filière lait local. Pour y parvenir, le projet LDCL met en œuvre notamment depuis 2 ans une approche de conseil novatrice : « les Ecoles Paysannes ». Qu’est-ce que les Écoles Paysannes (EP) ? Ces sont des rencontres qui facilitent l’échange de savoir-faire entre pairs et l’apport de connaissances sur la gestion et conduite d’élevage bovins-laitiers. Un groupe « école paysanne » est constitué d’une trentaine de personnes. Les participants sont les 400 bénéficiaires du projet issus des différentes localités où le projet intervient. Chaque rencontre entre agro-éleveurs est préparée avec les animateurs EP et l’équipe technique du projet sur une journée. Ce sont les animateurs qui convoquent leurs participants pour une rencontre de 2 à 3 heures pour échanger et acquérir des savoir-faire théoriques et pratiques sur la conduite et la gestion d’un atelier d’élevage bovin laitier. Quels sont les objectifs des Écoles Paysannes ? L’école paysanne comme dispositif d’éducation informelle pour jeunes et adultes a pour principal objectif de : Renforcer les connaissances et les capacités de prise de décision des familles d’agro-éleveurs dans le développement de leurs activités d’élevage Motiver les familles pour qu’elles transmettent leurs connaissances Améliorer les capacités d’organisation des familles d’agro-éleveurs par la formation, l’accès à l’information et aux connaissances des acteurs sur leur territoire Promouvoir une approche d’équité de genre et transgénérationnelle. Quelles sont les modules de formation dispensés ? Les techniciens de l’équipe projet dispensent plusieurs modules de formation pratiques sur la conduite d’élevage bovin-laitier sur les aspects suivants : La préparation de rations alimentaires La gestion des chaleurs et la monte, les mise-bas, le cycle de lactation et des mises bas La traite et l’hygiène La commercialisation du lait La gestion économique. Ce dispositif s’appuie sur la conduite d’expérimentations collectives pour la validation et l’introduction de nouvelles pratiques : L’établissement d’une parcelle fourragère La fenaison et la préparation du fourrage L’établissement de clôtures et haies vives comme banque de fourrage et protéines La production de compost enrichi de fumure animale, la lombriculture, l’ensilage. En plus de ces aspects, l’accent est mis sur l’intégration de l’élevage aux autres cultures de la ferme (agroécologie) et aux contributions de l’élevage à l’amélioration de la nutrition et de la sécurité alimentaire des familles. La présence des Écoles Paysannes dans les localités du projet participe à l’insertion sociale et professionnelle des jeunes agro-éleveurs. Grâce à elles, ils gèrent mieux leur cheptel bovin et arrivent à dégager davantage de revenus de leur activité. Témoignage d’un animateur en École Paysanne Pollas kesner « Je suis Pollas kesner, l’un des 13 animateurs du groupe Ecole Paysanne qui travaille dans la localité de Loparonne. Mon rôle est d’animer des formations afin d’aider les agro-éleveurs à mieux gérer leurs activités. Le projet Le Lait des Collines de Lascahobas est une opportunité offerte par les trois partenaires (CEHHPAPE, ESF & AJDL). A nous, agro-éleveurs, de saisir cette belle opportunité. J’anime toutes les rencontres sous la supervision de l’équipe technique du projet. Selon moi, le projet apporte beaucoup. Avant, personne n’avait l’habitude de cultiver des fourrages pour les animaux et de recevoir des formations sur des thématiques aussi professionnalisantes. Grâce au projet, nous avons une réserve de fourrages suffisante pour alimenter les animaux et chaque participant est maintenant en mesure de préparer des foins. Je souhaite aujourd’hui que mon groupe deviennent un groupe d’entrepreneurs importants dans la commune en matière de production de fourrages, du compost, de lait pour approvisionner la laiterie et pourquoi pas de bovins laitiers de race pure. Les petites exploitations familiales sont aujourd’hui le moteur de la production animale si l’État dispose de techniciens pour les encadrer. Les agro-éleveurs du pays et spécialement ceux de Belladère devraient être davantage soutenus afin que la filière puisse continuer à se structurer et à se développer ». Thibault Queguiner, Responsable projets (1) AJDL : Action Jeunes pour le Développement Local(2) CEHPAPE : Centre Haïtien pour la Promotion de l’Agriculture et la Protection de l’Environnement(3) AFD : Agence Française de Développement

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[Témoignage] Des produits laitiers haïtiens appréciés des locaux

Le projet Le lait des collines de Lascahobas vise à améliorer les conditions de vie de la jeunesse haïtienne par le développement d’une filière lait locale, durable et inclusive, notamment par la mise en place et le développement d’une micro-laiterie. Cette micro-laiterie a pour vocation la collecte auprès des éleveurs bovins soutenus par le projet et la transformation du lait pour une mise en marché en circuit court de bouteilles de lait pasteurisé et aromatisé sous la marque Lèt Agogo. Historiquement les produits laitiers de la marque Lèt Agogo étaient vendus à la capitale et dans d’autres régions. Depuis 2017, une micro laiterie a été implantée dans la zone de Belladère (Région du Centre Ouest d’Haïti). Badin, fidèle consommatrice des produits Let Agogo, nous livre son témoignage : « Je m’appelle Badin, originaire de Pernal, dans la commune de Belladère. Je suis âgée de 24 ans. J’ai commencé à consommer les produits Lèt Agogo en 2013 car j’étais dans la Capitale à l’époque et la maison où j’étais hébergée était très proche d’une laiterie. Régulièrement, j’allais à la laiterie pour acheter les produits let Agogo, notamment le yaourt. J’aime tellement ces produits. Quand je suis rentrée chez mes parents à Belladère, j’étais heureuse d’apprendre qu’il y avait une laiterie juste à côté de chez eux à Miraud. Les produits let Agogo sont très appréciés ici, ils sont considérés comme des produits de bonne qualité. Quand j’achète un produit Lèt Agogo, j’apporte des vitamines et minéraux à mon corps. De plus, j’encourage les acteurs de la filière et je contribue à l’économie de ma localité en valorisant les produits du terroir au lieu des produits importés. Je trouve que les produits Lèt Agogo sont délicieux et peuvent concurrencer n’importe quels autres produits laitiers importés. En tant que fille d’agro éleveur, je me dois d’encourager la filière bovine. C’est grâce à leur activité d’élevage que mes parents ont réussi à me payer toute ma scolarité. Je leur dois bien ça ! La laiterie de Miraud est l’unique microentreprise de transformation de la commune. J’invite tout le monde à la soutenir. D’autant plus qu’elle est porteuse de débouchés économiques pour les éleveurs, les boutiques/commerçants et pour les jeunes de la commune. J’espère qu’un jour l’entreprise produira également du yaourt, du fromage pour mettre sur le marché afin de diminuer les importations de produits laitiers ». C’est en soutenant le développement de l’élevage familial et la valorisation d’une production laitière locale à Belladère qu’Elevages sans frontières et ses partenaires contribuent à l’essor d’une micro filière lait local. Ainsi, les acteurs de cette petite chaîne de valeur, éleveurs.euses, collecteurs, transformateurs, distributeurs et consommateurs participent à l’économie du territoire et à l’augmentation d’une offre de produits laitiers sains et de qualité, et cela tout en diversifiant les retombées économiques de leurs activités. Thibault Queguiner, Responsable projets

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[Témoignages] Des revenus à venir grâce à la vente du lait en Zambie

Boyd et Ducan ont été sélectionnés pour faire partie des futurs bénéficiaires du projet « Des Lions et des Vaches » en Zambie. Ce projet consiste à notamment mettre en place un système de collecte de lait viable et adapté aux conditions du bassin de production permettant aux agropasteurs de vendre leur lait et donc de générer des revenus. Boyd Mukuni, éleveur bovin, village de Basanga « Je m’appelle Boyd Mukuni, j’ai 47 ans et 9 enfants. Je viens du village de Basanga dans la chefferie de Musungwa en Zambie. Je vis de l’agriculture. J’ai beaucoup d’animaux : des chèvres, des poules, des vaches. Je cultive aussi différentes sortes de cultures : du maïs, du tournesol, des arachides. Grâce à la construction de la mini-laiterie, il va enfin y avoir quelqu’un pour acheter mon lait. Cela signifie que j’aurai une nouvelle source de revenus et que je pourrai survivre ! Mon activité sera plus forte car j’aurais plus d’argent. C’est vraiment un beau projet cette mini-laiterie. Je pourrai également m’assurer que mes animaux soient bien soignés. Grâce au projet, je vais pouvoir apprendre de nouvelles choses : comment garder et protéger mes animaux par exemple. Il faut que l’on soit très sérieux vis-à-vis de ce projet et que l’on travaille ensemble, en tant que communauté. » Duncan Shing’andu, éleveur bovin, village de Basanga « Je m’appelle Duncan Shing’andu, j’ai 44 ans et 6 enfants. Je viens du village de Basanga dans la chefferie de Musungwa en Zambie. Je cultive, j’élève des animaux et je travaille à la clinique de Basanga en tant qu’agent en médecine générale. Trouver de bonnes semences pour nos cultures est très difficile. Tout est très cher ! Je manque aussi de main d’œuvre pour mon activité d’élevage et pour le désherbage. La partie la plus compliquée consiste à nourrir correctement nos animaux pendant la saison sèche. A cette période, il n’y a plus d’herbe ni d’eau. Aujourd’hui, j’ai du lait mais personne pour me l’acheter. Grâce au projet, je pourrai enfin vendre mon lait pour couvrir mes frais et avoir une nouvelle source de revenus. En faisant partie de ce projet, cela me motivera à vraiment bien m’occuper de mes vaches. J’essaierai de mieux les nourrir afin d’avoir du lait de bonne qualité. J’espère que ce projet sera productif. S’il est correctement accepté et bien implémenté, il aidera les communautés ainsi que ma famille. J’acquerrai beaucoup de connaissances et ce sera une très grande opportunité de vendre du lait. Je pourrai subvenir aux besoins de ma famille. »

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Maroc : le lancement du marrainage a débuté !

Dans le cadre du projet Envol des femmes, la mise en place d’une activité de marrainage est réalisée. Suite à une première initiative concluante avec le précédent projet Imik S’Imik, le marrainage a été reconduit pour l’ensemble des 102 éleveuses et filleules. Elles seront suivies par 34 marraines. Le marrainage, c’est quoi ? Des femmes expérimentées, appelées marraines, accompagnent donc de jeunes éleveuses, appelées filleules, dans la gestion globale de leur élevage, au côté de l’équipe projet. Pourquoi mettre en place le marrainage ? Il a été constaté dans les villages un manque d’implication des jeunes femmes dans les groupements villageois. Il a été également observé une difficulté de la part des femmes âgées notamment, à accepter l’engagement des plus jeunes dans les groupements et dans l’activité d’élevage. De même, il y a un manque de convictions de la part de l’entourage dans les capacités des jeunes femmes. Enfin, ces dernières ressentent également la peur de l’échec. Face cet ensemble de faits, l’équipe Rosa-ESF a cherché à impliquer les anciennes éleveuses et leur entourage afin d’intégrer plus facilement les jeunes femmes. L’objectif du marrainage C’est de permettre aux femmes nouvellement éleveuses d’être accompagnées non seulement par l’équipe ROSA, mais aussi, par des éleveuses anciennement bénéficiaires, expérimentées et désireuses de partager leurs connaissances apprises. C’est également de permettre une meilleure intégration de ces femmes dans leurs villages. Enfin, la mise en place du marrainage permet la transmission des bonnes pratiques aux autres éleveuses, à la suite du projet, afin qu’elle soit accompagnée par une éleveuse référente et expérimentée en élevage. Faire appel à une femme âgée expérimentée est déjà souvent utilisée dans les villages. L’équipe souhaite donc mettre en avant cette activité et encadrer ce processus pour : mieux accompagner les éleveuses dans leur montée en compétences favoriser le dialogue intergénérationnel favoriser l’intégration des jeunes dans la sphère publique du village  permettre davantage de reconnaissance dans les communautés des anciennes éleveuses bénéficiaires. Comment le marrainage s’organise ? Pour aider au bon suivi de proximité des marraines, le choix a été fait de former des groupes à raison d’une marraine pour 3 ou 4 filleules maximum. Des critères ont été définis pour s’assurer du bon fonctionnement et du soutien apporté au sein des groupes, tels que la proximité entre filleules et marraines et la bonne relation initiale. L’expérience acquise dans leur élevage, le souhait de transmettre à des plus jeunes et le maintien des bonnes pratiques enseignées par l’équipe ROSA sur le long terme sont également des critères pris en compte. Pour mettre en place ces groupes marraines-filleules, l’équipe se base sur ses connaissances des villages et des anciennes éleveuses bénéficiaires ainsi que des observations lors des visites terrain. Depuis fin janvier 2023, l’équipe met en place ces groupes marraines-filleules au sein des villages . Et sur le terrain alors ? 1ère étape : les nouvelles et anciennes bénéficiaires se réunissent pour expliquer leur activité et demander aux femmes comment elles font en cas de difficulté dans leurs élevages. Les personnes auxquelles elles font appel sont identifiées. De même les anciennes bénéficiaires présélectionnées et participant à cette réunion sont interrogées sur leurs pratiques et l’intérêt d’encadrer les plus jeunes. 2ème étape : les jeunes éleveuses de chaque groupe se réunissent chez leur marraine pour visiter son élevage. L’occasion de réexpliquer le fonctionnement du groupe. 3ème étape : l’équipe de Rosa suit les visites dans les villages et s’assure du bon accompagnement des marraines et du bon déroulé du groupe. 4ème étape : une réunion annuelle entre l’équipe et les groupes de chaque village est organisée pour s’assurer du bon fonctionnement général et rappeler les enjeux de la collaboration. Je remercie l’association Rosa de m’avoir donné l’opportunité de transmettre l’expérience que j’ai acquise à d’autres éleveuses grâce à leur encadrement et leurs formations. Fadma Hamidi Aline Migault Chargée de mission

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[Témoignage] Fadma, une confiance et une estime de soi retrouvées

En novembre 2022, l’association ROSA a organisé une rencontre de sensibilisation au projet Envol des Femmes dans la région de Ouarzazate. L’occasion pour l’association de sélectionner les futures bénéficiaires du projet, plus précisément du micro-crédit animal, aussi appelé « Qui reçoit… donne ». Les bénéficiaires sont sélectionnés selon des critères bien précis : être jeune (moins de 35 ans) être membre de l’association locale être membre d’une famille à ressources économiques moyennes/basses être motivée à gérer un projet d’élevage être prête à construire une bergerie avec les moyens locaux disposer d’un terrain agricole pour cultiver la luzerne et le fourrage (locataire ou propriétaire) avoir de l’eau à proximité s’engager à assister aux formations et réunions dans le village et ailleurs. Lors de la rencontre, l’association Rosa, partenaire d’ESF, a rencontré Fadma. Elle remplissait tous les critères de sélection hormis celui de l’âge. Malgré cela, elle a été choisie car elle présentait un fort intérêt pour le projet et que son mari n’avait pas de revenus stables. Une femme en pleine mutation Au départ, Fadma n’avait pas d’élevage et souhaitait avoir des animaux pour développer sa propre activité et gagner des revenus. Elle avait une vie sociale restreinte et ne sortait que très peu de son village hormis avec son mari ou son fils aîné. Grâce au projet, elle a reçu une première formation sur l’abreuvement, l’alimentation et l’hygiène en décembre. Elle a ensuite reçu 2 chèvres. Depuis elle gère bien son activité et elle gagne en confiance. Sa vie sociale s’étoffe notamment grâce au contact des autres femmes du projet. Elle semble plus épanouie. Fadma témoigne… Ce témoignage recueilli en janvier s’est déroulé durant la seconde formation sur le thème « mise bas et soins donnés à la mère et aux petits à la naissance ». « Je m’appelle Fadma Boullatar, j’ai 42ans. J’ai 4 enfants, 2 filles et 2 garçons. Je suis mariée. Mon mari a un travail occasionnel. En ce moment, il travaille dans le café d’une station-service. Grâce au projet et depuis peu, je vends le lait de mes chèvres à la coopérative COROSA (coopérative laitière créée par l’association ROSA pour valoriser le lait de chèvres en produits transformés) pour avoir d’autres revenus et pouvoir faire face aux imprévus. Mes frères m’aident aussi. A côté, je continue aussi la rénovation de ma maison. Mes 2 filles utilisent un transport scolaire pour aller à l’école. Il est parfois difficile de payer ces dépenses et d’avoir encore de l’argent en fin de mois. Je me sens à l’aise pour travailler dans mon élevage, je le fais de bon cœur. Et je continue à travailler aux champs pour ma famille, je cultive désormais de l’aliment pour mes animaux. La vente de lait me permet d’acheter de la nourriture supplémentaire pour mes animaux. Grâce à cela, j’arrive à ne pas avoir trop de charges avec mon élevage. La seule contrainte au départ était la construction de ma chèvrerie car je n’avais personne pour m’aider à la construire ni le matériel nécessaire, mais maintenant c’est bon, j’ai réussi ! Grâce au projet, je bénéficie de nombreuses choses. J’ai accès à différentes formations sur les bonnes pratiques d’élevage : comment nettoyer l’abri, comment aider les animaux durant la mise bas, etc. J’ai pu améliorer ma confiance en moi aussi. Les rencontres avec les autres femmes me permettent d’oublier mes problèmes. Maintenant je suis contente, je me sens soulagée d’un poids. Ces rencontres me permettent de sortir, je me sens capable d’effectuer mes démarches, notamment administratives, toute seule. Avant, j’étais toujours à l’intérieur de ma maison, je ne passais que de la maison aux champs et des champs à la maison. Je ne savais pas comment était le monde à l’extérieur. Mais maintenant, je rencontre les autres bénéficiaires du projet qui sont devenues des amies. On sort ensemble. L’arrivée de ce projet a changé de nombreuses choses pour moi. Dans le futur, je m’imagine avec un grand enclos, devenir comme les anciennes bénéficiaires aujourd’hui expérimentées, arrivant à bien vendre avec leurs élevages et répondre aux propres besoins en viande de leur famille. Je souhaite aussi finir la rénovation de ma maison et assurer un futur à mes enfants, grâce aux revenus de mon élevage. Je remercie Rosa et tous ceux qui ont participé à ce projet. » Bravo Fadma ! Aline Migault Chargée de mission

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Bénin : de nouveaux bénéficiaires identifiés pour 2023

Ce mardi 13 décembre 2022, la commune de Z-Kapota au Sud du Bénin accueillait les équipes d’ESFB afin de valider le choix des nouveaux éleveurs bénéficiaires du projet Filières Vertes pour l’année 2023. La réunion s’est déroulée toute la matinée en présence du chef du village et d’une cinquantaine d’adhérents de 2 coopératives agricoles locales. Ce moment a une importance toute particulière car elle permet à de nouveaux éleveurs vulnérables de bénéficier de l’appui des équipes d’ESFB pour professionnaliser leur activité d’élevage et ainsi dégager de meilleurs revenus pour subvenir aux besoins de leur famille. Chaque année, environ 40 nouveaux éleveurs peuvent devenir bénéficiaires du projet Filières vertes. Une cinquantaine d’éleveurs des 2 coopératives agricoles de volailles réunit dans la commune de Za-Kpota pour la validation du choix des 5 nouveaux bénéficiaires du projet Filières Vertes pour l’année 2023 Ce matin-là, 37 éleveurs avait fait la demande quelques mois plus tôt pour devenir des nouveaux bénéficiaires du projet. Au final, 5 d’entre eux ont été retenus sur des critères bien précis. Pour devenir bénéficiaire du projet, il faut effectivement répondre à un certain nombre de critères qui doivent permettre d’une part, de garantir aux foyers les plus vulnérables de sortir de la pauvreté mais aussi de s’assurer que ces familles seront en mesure d’assumer un élevage et ses contraintes sur le long terme. L’après-midi, l’équipe d’ESFB s’est rendue dans le village de Ouémé pour valider le choix de nouveaux éleveurs bénéficiaires au sein d’une coopérative de poulet gérée et administrée exclusivement par des femmes. Cette fois-ci, ce sont 3 éleveuses qui ont été choisies parmi les 7 qui avaient fait une demande de suivi. Éleveuses de la coopérative de volailles située dans le village de Ouémé dans l’attente de la remise du choix des nouvelles bénéficiaires pour l’année 2023 Parmi les critères de choix, il y en a 5 essentiels : L’âge : 75% des éleveurs doivent avoir entre 18 et 35 ans. L’objectif étant de participer à la dynamisation des campagnes en limitant l’exode rural et en encourageant les jeunes à s’installer dans des métiers d’élevage. Le genre : 65% des bénéficiaires sont des éleveuses. En effet, au Bénin, comme dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest, ce sont les femmes qui assurent les tâches agricoles et cela permet d’améliorer leur autonomie financière. Le concept de « ménage » : l’objectif étant de pouvoir sortir un maximum de familles de la précarité, seule une personne du foyer peut bénéficier du projet La motivation : au préalable, un entretien de motivation est réalisé par l’un des conseillers terrain de l’ONG ESFB afin de déterminer le niveau de viabilité et de pérennité que pourra avoir le projet sur le futur bénéficiaire. Le but étant qu’in fine, l’éleveur améliore son revenu et gagne en autonomie financière de manière durable. Les critères zootechniques : l’élevage et le domicile de l’éleveur doivent être proches géographiquement afin de limiter les phénomènes de divagation des animaux mais aussi afin de permettre une surveillance régulière. L’éleveur doit également garantir qu’il dispose d’un espace minimum pour assurer le bien-être des animaux. Une fois le choix des nouveaux éleveurs bénéficiaires validé auprès des coopératives, il reste une toute dernière étape qui attestera officiellement leur suivi et leur accompagnement au sein du projet Filières Vertes. À savoir, la participation à leur toute première formation sur la conduite d’un élevage. Cette formation est primordiale car elle atteste de la motivation de l’éleveur ainsi que de sa capacité à assurer le suivi d’un élevage et des nouveaux animaux qui lui sont donnés. Passée cette étape, ESFB fournira des animaux selon le principe du « Qui reçoit… donne » et accompagnera le nouvel éleveur dans la structuration de son bâtiment d’élevage (mise en place d’abreuvoirs, mangeoires, …). Il est important de préciser que ces formations sont accessibles à tous, y compris aux éleveurs qui ne bénéficient pas du projet Filières Vertes. L’idée étant de diffuser le plus largement possible l’expertise en conduite d’élevage. Houénagnon Tomoussossi Houénagnon a 38 ans, elle fait partie des nouvelles bénéficiaires sur la commune de Za-Kpota. Maman de 5 enfants âgés de 2 à 18 ans, elle est veuve depuis 2 ans et a débuté l’élevage de poulets début 2022 afin de subvenir aux besoins de ses enfants et de leur assurer une scolarisation. Aujourd’hui, seulement 2 d’entre eux vont à l’école. Son but étant de pouvoir tous les envoyer à l’école grâce à son métier d’éleveuse. Actuellement elle possède 3 poulets et 1 coq mais sa motivation en étant suivie par ESFB est de « gagner en technicité, moderniser son élevage avec des enclos afin d’éviter la divagation et la perte d’animaux ». Son objectif d’ici 3 ans serait d’avoir 30 poulets qui lui permettraient d’assurer un revenu minimum pour faire vivre sa famille. Francisca Sakato Francisca a 36 ans, elle est mariée et maman de 4 enfants âgés de 3 à 12 ans qui vont tous à l’école. Son mari est chauffeur de taxi et elle a décidé en 2021 de démarrer un élevage de poulet et de s’en occuper entièrement seule. En parallèle de son activité d’élevage, elle fait des ménages et vend des condiments sur les marchés. Elle s’est portée volontaire pour bénéficier de l’appui d’ESFB car elle souhaite améliorer ses revenus, être rentable et vivre exclusivement de son métier d’éleveuse pour ne pas avoir à s’absenter de son domicile et s’éloigner trop longtemps de sa famille. Aujourd’hui, elle possède 6 poules et 1 coq et souhaite au cours de l’année 2023 passer à 8 poules, 2 coqs et faire naître une quinzaine de poussins. Sarah Charvet Chargé de projets

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[Témoignages] En Zambie, la bonne santé des animaux et des hommes est un enjeu majeur !

Melick et Malambo sont bénéficiaires du projet « Des Lions et des Vaches » en Zambie. Ils ont tous les deux bénéficié du projet communautaire vétérinaire mené par notre partenaire Melindika. Ce projet consiste à mettre en place des services vétérinaires à l’attention des éleveurs des communautés. Des ateliers et campagnes de sensibilisations sont organisés pour garantir la santé des élevages et des hommes. Les assistants en santé animale formés par Melindika sont présents dans la majorité des villages soutenus par le projet pour assurer les soins de base et vaccinations, vendre des produits vétérinaires et former les éleveurs en santé animale. En améliorant la santé des troupeaux, le projet contribue à la sécurisation des moyens d’existence essentiels à la survie des populations de la chefferie Musungwa. @Mélindika Malambo Hamane, assistant en santé animal et éléveur bovin, village d’Ibula Je m’appelle Malambo Hamane, j’ai 35 ans et 2 enfants de 8 et 5 ans. Je viens du village d’Ibula situé dans la chefferie de Musungwa en Zambie. Je vis de l’agriculture. Depuis plusieurs années maintenant, je suis aussi Assistant en Santé Animale auprès de SOLEWE, pour mon village. L’élevage n’est vraiment pas facile. Le principal challenge concerne les médicaments. Si les animaux ne sont pas bien traités comme, par exemple, un mauvais dosage ou alors un médicament pas adapté, cela conduit à une baisse voire à un échec de production. Rien n’est facile. Le pâturage est aussi très difficile car je n’ai pas de main d’œuvre pour emmener mon troupeau pâturer dans les plaines. Cela rend le pâturage très limité. Et si mes vaches ne mangent pas comme il faut, alors cela a un impact sur la productivité de mon troupeau. Si j’avais plus d’argent, j’achèterai une bonne clôture afin de protéger mes animaux et de pouvoir délimiter l’aire de pâturage. Avoir une bonne clôture est en réalité plus important que d’avoir de la main d’œuvre pour moi. En étant Assistant en Santé Animale, j’ai appris à diagnostiquer, à vacciner, à injecter, à vermifuger. J’ai aussi appris les différentes maladies qui existent et comment les combattre. Mon activité est plus forte à présent car mes animaux sont en bonne santé. Je suis capable de les soigner quand ils en ont besoin. Et un animal en bonne santé est signe que l’élevage se développe bien et que mon activité évolue. La clé de l’agriculture et de l’élevage plus particulièrement, est d’avoir des animaux en bonne santé. Grâce au projet, mon quotidien s’est amélioré et mes revenus ont augmenté. Les fermiers de mon village bénéficient de mon assistance technique vétérinaire. Je les forme, je leur facilite l’accès aux médicaments, ceci afin qu’un maximum d’éleveurs puisse avoir des animaux en bonne santé. @Mélindika Melick Kapoyo, éleveur bovin, village d’Ibula Je m’appelle Melick Kapoyo, j’ai 44 ans et 11 enfants. Je viens du village d’Ibula situé dans la chefferie de Musungwa en Zambie. Je vis principalement de l’agriculture, j’ai des animaux et des cultures. Je fais aussi de la poterie afin d’avoir d’autres revenus. Mon plus gros challenge est de soigner mes animaux car les médicaments coûtent cher et je n’ai pas énormément d’argent. J’ai 150 vaches à soigner, ça fait beaucoup ! Grâce au projet, j’ai accès à des campagnes de vaccination ainsi qu’à des soins pour protéger contre les tiques. Globalement, je traite mes animaux tout seul. Mais quand c’est trop difficile, j’appelle Malambo, l’Assistant en Santé Animale d’Ibula afin qu’il puisse m’aider. C’est auprès de lui que je me fournis en médicaments. Lui sait me conseiller. Et j’ai appris beaucoup de choses depuis que je fais partie de ce programme. Je peux dire que, grâce au projet, mes animaux sont sains et en bonne santé. Je peux produire plus et élever plus d’animaux.

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[ Témoignages ] Burkina Faso : quand l’élevage améliore les conditions de vie d’une veuve et de ses enfants

Barkoundouba, commune de Ziniare, région du Plateau Central, Burkina Faso Une précarité accentuée par un statut de femme, veuve, avec enfants à charge « En 2007, Guidi perd son mari qui lui a laissé à sa charge 6 enfants : 3 filles et 3 garçons. De l’héritage de son défunt mari, elle n’a rien perçu. Elle vivait au dépend de sa belle-famille avec qui les mésententes se sont multipliées et elle s’est vue obligée de s’installer seule avec ses enfants. Nourrir sa famille, scolariser ses enfants, deviennent ainsi un dilemme pour cette mère célibataire. Malgré les rares soutiens ponctuels de son entourage, il lui fallait plus pour subvenir aux besoins de sa famille. Elle savait s’occuper des vaches comme son mari a pris soin de lui apprendre de son vivant. Et elle a tenté… Guidi s’est donc lancée dans l’élevage. Sensible aux difficultés traversées par la veuve, une bonne âme a volé à son secours en lui octroyant un prêt, avec lequel Guidi a acheté une vache laitière. Elle a pu gagner un peu d’argent avec la vente du lait. Non sans effort : en l’absence de moyen de déplacement, elle marchait plus de dix kilomètres jusqu’au marché de Ziniaré pour vendre son lait. Guidi a pu rembourser ce premier prêt avec ses économies mais aussi avec la vente de l’animal… Elle entame par la suite des démarches pour obtenir un nouveau prêt et une nouvelle vache. Face à sa situation sociale et au regard de sa détermination, elle a été sélectionnée par le projet « la Voie Lactée des Femmes de l’Oubritenga« . Elle témoigne sur les changements apportés par le projet dans sa vie et sa famille, accompagnée d’une de ses filles, Rasmata, nouvelle bachelière orientée en linguistique à l’Université de Koudougou. » Un renforcement des capacités bénéfique : la parole à la bénéficiaire « Je suis Guidi BARRY et j’ai la cinquantaine. Grâce au projet, ma vie a changé et je garde l’espoir que demain sera meilleur. Le projet m’a permis de voir l’élevage différemment. Un élevage avec plus d’expérience peut faire de toi une femme épanouie. A présent, je connais les différentes races de vaches et de chèvres et ainsi je peux orienter mon élevage. Mes capacités ont été renforcées sur l’alimentation des animaux. Je sais que pour obtenir un lait de qualité il me faut bien nourrir mes animaux, respecter des règles d’hygiènes et faire suivre la santé de mes animaux par un vétérinaire. Il faut être rigoureuse dans ses pratiques pour avoir de l’argent. Avec les formations en marketing que j’ai reçues, je vais à la recherche de clients. En juillet, j’ai reçu du niébé fourrager que j’ai semé. C’est la première fois que je fais cette culture. J’ai aussi reçu un bouc et deux chèvres. Ces animaux représentent beaucoup pour moi ; c’est pourquoi je leur apporte les plus grands soins. » « Une maman plus forte c’est rassurant et motivant » : témoignage de la fille de la bénéficiaire « Je suis Rasmata BARRY, fille de Guidi BARRY. Depuis que mon père n’est plus, c’est maman qui est notre papa. Elle a toujours fait de son mieux pour nous mettre quelque chose sous la dent tous les jours. Depuis qu’elle participe au projet, Maman est plus engagée dans ses activités d’élevage. Auparavant elle ne faisait pas recours aux services vétérinaires. J’ai été très heureuse de la voir revenir à la maison avec un bouc et deux chèvres. Elle est aux petits soins avec ses animaux. C’est avec l’élevage que notre mère subvient à nos besoins. Ma mère représente tout pour moi et j’ai conscience que je dois la rendre fier et la remercier de tout son soutien. »

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[ Témoignage ] Burkina Faso : une nouvelle pratique culturale intégrée à l’élevage

Témoignage d’Adama Diallo, éleveuse à Monemtenga – Commune de Ziniare « Je m’appelle Adama Diallo. Je suis arrivée dans le village de Monemtenga suite à mon mariage. Chez nous les peulhs, nous avons un lien très fort avec les animaux d’élevage. L’élevage est une de mes passions d’enfance. J’ai eu la chance de faire partie des bénéficiaires du projet « La Voie lactée des femmes de l’Oubritenga« . C’est un projet qui me tient à cœur car il permettra aux femmes d’atteindre une autonomie financière qui renforcera les économies de leur ménage. Au-delà des formations en élevage, nous avons reçu des chèvres et des semences de niébé fourrager : une première pour nous, femmes peulhs dont la communauté n’a pas pour habitude d’en cultiver, contrairement à la communauté mossi. Nous avons récolté notre propre haricot et cette année nous n’allons pas en acheter. Cultiver le niébé est moins compliqué que nous le pensions. Désormais, nous le cultiverons pour ses graines et pour le fourrage qu’il procure à nos animaux. Cela nous mettra, eux et nous, à l’abri de la faim. C’est un bel apprentissage pour moi et ma famille. »

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[ Témoignages ] Bénin : des éleveurs et éleveuses améliorent leurs revenus

Béatrice, Archille et Brigitte sont tous bénéficiaires du projet « Filières vertes » au Bénin. Grâce à l’amélioration de leurs pratiques d’élevage et à une meilleure gestion de leur activité, les éleveurs et éleveuses augmentent leur production et dégagent davantage de revenus. Ils peuvent ainsi mieux se nourrir et améliorer leurs conditions de vie. Béatrice AGASSAOU, 45 ans, éléveuse de poules et de porcs « Je m’appelle AGASSAOU Béatrice. Béninoise, je suis éleveuse à Ouémè Dokon, un village situé dans la commune d’Abomey [Département du Zou]. J’ai 45 ans et je suis mère de 6 enfants dont 3 garçons et 3 filles. Je vis avec mon mari et je fais l’élevage de poulets locaux et de porcs. En dehors de l’élevage, je fais aussi un peu de commerce. En effet, je prépare de l’akassa [pâte de maïs accompagnant les viandes et poissons, très consommée en Afrique de l’Ouest] que je livre à d’autres revendeurs en gros. C’était de ça que vivaient mes enfants et moi. Avant le projet, ma principale difficulté était la faible maitrise des techniques d’élevage, surtout la conduite des poussins, ce qui fait que j’avais perdu tous mes poulets. Il ne me restait que 3 poules et 1 coqs en 2021. Je suis membre de la coopérative Yavo de Ouémè qui n’est composé que de femmes éleveuses de poulets. C’est au cours de l’une de nos réunions que la Présidente a effectué une demande de soutien du projet pour les éleveuses de la coopérative. C’est ainsi que j’ai été sélectionnée et appuyée en poulets locaux. En 2022, j’ai bénéficié d’un bâtiment d’élevage de 16m², de 4 mangeoires, de 2 abreuvoirs, d’une poussinière et de déparasitant. J’ai reçu 10 géniteurs dont 9 poules et 1 coq Goliath et j’ai également bénéficié de la première vaccination contre la peste aviaire. J’ai suivi entièrement la formation sur les techniques d’élevage des poulets locaux. Je reçois très régulièrement la visite des animateurs de l’équipe projet. De toutes les formations reçues, l’aspect qui m’a le plus impacté est celui de la conduite des poussins qui est une nouvelle notion que j’ai apprise et que j’ai expérimentée dans mon élevage. Cette nouvelle technique m’a permis de réduire un peu les pertes de poussins due à la divagation et aussi d’accroitre un peu mon effectif. Cela fait déjà six mois que j’ai démarré avec le projet et j’ai effectué une première vente récemment qui s’élève à un montant de 18000 FCFA [environ 27,5€]. Aujourd’hui je suis à un effectif total de 63 poulets dont 15 géniteurs et 48 jeunes. D’ici peu, grâce aux ventes que je pourrais faire, j’envisage d’augmenter l’effectif de mon cheptel, d’investir dans du matériel d’élevage afin de tirer davantage de revenus de mon activité. » Archille ADJOVI, 39 ans, éleveur de moutons « Je m’appelle ADJOVI Archille, âgé de 39 ans, je suis cultivateur et éleveur d’ovins  et de caprins dans le village de Hayakpa [Département de l’Atlantique] au Bénin.  Je suis père de 6 enfants dont le premier est en classe de 6ème, le second en classe de CM1, le troisième en classe de CE1, le quatrième en classe de CP et les autres sont encore petits. Je me suis lancé dans l’élevage de petits ruminants sans m’être formé. J’ai commencé fortuitement avec des ovins : 2 femelles et 1 mâle. Ces animaux ont commencé par se reproduire et je voyais déjà mon troupeau s’accroitre quand une maladie bizarre a tué une bonne partie de mes animaux. Je me suis retrouvé à une dizaine de petits ruminants. Je n’avais pas de bergerie, j’avais juste fabriqué un abri pour les animaux qui étaient non seulement exposés aux intempéries et qui n’étaient pas en sécurité. J’avais de l’ambition mais je manquais de moyens. Grâce au projet, j’ai pu avoir une bergerie digne de ce nom, une formation de qualité, un complexe de mangeoires et d’abreuvoirs et des médicaments pour les animaux. J’ai reçu 5 ovins (dont 1 mâle et 4 femelles) que nous allons rendre après pour installer d’autres personnes dans le besoin [tous les projets soutenus par Elevages sans frontières sont basés sur le principe « Qui reçoit… donne »: pour chaque animal reçu, les familles bénéficiaires s’engagent à faire don d’un animal né de leur élevage à une autre famille vulnérable]. Des vaccinateurs villageois d’animaux ont été formés et nos animaux ont été vaccinés et suivis gratuitement par le Conseiller de l’ONG. Grâce à leurs appuis, je n’ai plus eu de mortalité. Toutes mes femelles sont déjà gestantes et d’ici quelques mois j’aurai les premiers petits. Comme effectif actuel, j’ai 2 mâles 13 femelles et 8 petits, soit au total 23 petits ruminants. Sur les conseils de l’équipe projet, j’ai commencé par valoriser la fumure organique issue des animaux pour amender mon champ sans dépenser pour l’achat d’engrais chimique. Je suis plus que content et je remercie tous les donateurs qui ont pensé à nous. » Brigitte KPOKANDJO, 25 ans, éleveuse de lapins « Je suis Brigitte KPOKANDJO, âgée de 25 ans et mère de 3 enfants (8 ans, 6 ans et 4 ans). J’habite le village d’Adjido dans la commune de Za-Kpota bénéficiaire du projet Filières vertes en 2022. J’ai abandonné l’école en 6e puis je suis tombé enceinte. Je me suis mise en apprentissage en coiffure mais mon diplôme m’a été confisqué par ma patronne car je n’ai pas soldé les frais de formation d’apprentissage. Pour m’en sortir avec déjà 3 enfants à charge, je fais le commerce d’oranges. J’ai été sélectionnée pour bénéficier de lapins. Grâce au projet j’ai reçu un bâtiment d’élevage de 24m2, 15 abreuvoirs, 15 mangeoires, 5 boîtes à nid, un clapier de 10 cages, un flacon d’Alfamec, un sachet d’Anticox, 10 géniteurs, un accompagnement en provende sur les 3 premiers mois, une formation sur l’élevage de lapin et un suivi continu. Après 6 mois d’activité, je suis à un effectif de 42 lapins dont 8 géniteurs. J’ai fait ma première vente de 5 lapins à 14 000fcfa [environ 21€] en ce mois de septembre 2022. Une partie a servi à m’approvisionner en

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Focus sur l’autonomisation et la défense des droits des femmes

Un développement local est-il possible lorsqu’on ignore plus de 50% de la population ? Le constat de la forte discrimination des femmes encore aujourd’hui dans les sociétés et des conséquences négatives sur les dynamiques de développement des territoires est aujourd’hui partagé. Afin de mieux lever les contraintes spécifiques rencontrées par les femmes, ESF et ses partenaires doivent renforcer leurs compétences d’intégration du genre dans les projets. Depuis sa création, Elevages sans frontières a toujours accordé une place importante aux femmes et aux jeunes filles dans ses projets, dans une volonté de travailler avec les populations vulnérables. L’appui à l’autonomie des femmes a récemment fait l’objet d’ateliers d’échanges et de travail, lors des réflexions sur la stratégie d’Elevages sans frontières (plan stratégique en cours de finalisation). C’est également dans cet objectif qu’un partenariat a été tissé avec Batik International, ONG spécialisée dans l’autonomisation des femmes et la défense de leurs droits. Le projet « Parions l’Egalité » offre un cadre d’apprentissage de bonnes pratiques pour ESF et ses partenaires. Prévu sur 3 ans (2022 – 2024), il vise à réduire les 11 violences et les inégalités liées au genre par une amélioration des pratiques des ONG et des activités sur le terrain. En interne, le projet a permis à ESF et d’autres ONG d’échanger sur leurs pratiques, sur les difficultés rencontrées, les leviers du changement et d’analyser leurs positionnements. Ces échanges viennent également nourrir un chantier ouvert cette année pour l’élaboration d’un mécanisme d’alerte et de prévention des fraudes et des harcèlements sexistes et sexuels notamment. Dans le cadre de notre action, le projet « Parions l’Egalité » offre des ressources techniques et financières au projet La Voie Lactée des Femmes de l’Oubritenga au Burkina Faso. Le diagnostic de départ a été affiné avec un meilleur repérage des inégalités liées au genre. Des activités visant à les réduire ont par la suite été formulées, comme l’octroi d’un broyeur et de charrettes pour un allègement de la pénibilité de leurs travaux ou la tenue de forums/débats pour une amélioration du dialogue dans les communautés. Les bonnes pratiques initiées par « Parions l’Egalité » sont diffusées dans les projets d’ESF au delà du Burkina Faso : au Nord Togo, au Maroc ou au Bénin, pour un meilleur accompagnement des femmes et une amélioration de nos pratiques. Sylvain Gomez Chargé de projets ESF

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Les temps forts d’Elevages sans frontières (juillet 2021 – juin 2022)

OCTOBRE : Lancement du projet « Envol des femmes » Une nouvelle action en appui à l’autonomisation socio-économique des femmes rurales vulnérables de la province de Ouarzazate au Maroc, à travers l’élevage de chèvres et de moutons. OCT-DÉC : Capitalisation « Or Gris des Savanes » Capitalisation des méthodes adoptées sur le projet Or Gris des Savanes Phase 1 (champs école, élevages écoles, entrepreneuriat rural) et réalisation de vidéos. JANVIER : Lancement du projet « Parions l’Egalité » Le projet «Parions l’Egalité» porté par Batik International et mis en œuvre par APIL et ESF vient renforcer le volet du projet « Voie Lactée » dédié à la lutte contre les violences et les inégalités liées au genre. JANVIER : ESF fête ses 20 ans ! Le 26 janvier 2002, ELEVAGES SANS FRONTIERES est annoncée au Journal Officiel. Depuis 20 ans, le défi lancé par le fondateur André Decoster pour aider des familles vulnérables à sortir durablement de la grande pauvreté grâce à l’élevage a mobilisé des milliers de personnes dans 15 pays. AVRIL-MAI : 1ère pierre de l’unité laitière « Voie Lactée » Le village de Nakamtenga accueillera l’unité laitière « Voie Lactée » pour la collecte et la transformation du lait de la zone d’intervention du projet. MAI : Expérimentation de la méthanisation ESF et ENPRO expérimentent la méthanisation comme source d’énergie renouvelable pour des ménages d’agroéleveurs au Togo. MAI-JUIN : ESF lauréat de 2 prix ESF est récompensé du premier Prix par les lycéens du Lycée Jean Cassaigne pour son action au Nord Togo et lauréat du Prix « Medici for equality » pour son projet « Envol des femmes» au Maroc. JUIN : Adhésion à Coordination Sud Une adhésion au mois de juin permettant à l’association d’avoir accès à des ressources utiles à l’action ainsi qu’à des lieux d’échanges de pratiques.

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Le mécénat de compétences au service de notre action

Elevages sans frontières soutient le partage d’expériences et le renforcement des initiatives économiques et entrepreneuriales au sein des filières animales dans ses pays d’intervention. Nous nous employons, depuis plusieurs années, à développer des partenariats avec des entreprises françaises du secteur de l’agroalimentaire et œuvrant dans d’autres domaines d’activités. Notre ambition : susciter et instaurer progressivement du « mécénat de compétences » entre acteurs économiques du nord et du sud investis ou non dans les mêmes secteurs d’activités. Qu’est-ce que le mécénat de compétences ? Cela consiste pour une entreprise à mettre à disposition ses collaborateurs sur leur temps de travail au service d’actions d’intérêt général. Pour Elevages sans frontières, il peut être multiforme et se concrétiser par exemple par : de la prestation de services où l’entreprise partenaire réalise à ses frais une mission bien déterminée sur l’un de nos projets ; ou bien par la mobilisation de salariés qui s’engagent bénévolement dans l’appui à la réalisation des activités d’un projet. Quelles retombées pour Elevages sans frontières et son action ? Cette forme de mécénat représente plusieurs atouts pour l’association, en particulier l’accès à de nouvelles compétences grâce à l’implication de collaborateurs. Cela permet à nos salariés et à ceux de nos partenaires au sud, via une expérience humaine enrichissante, de perfectionner leurs savoir-faire et d’acquérir de nouveaux outils de travail. C’est aussi un moyen qui contribue à élargir notre réseau en rencontrant de potentiels futurs bénévoles et de nouveaux sympathisants investis dans notre action. Quelle valeur ajoutée pour l’entreprise partenaire et ses salariés ? Pour l’entreprise, cela permet de travailler sur la cohésion sociale entre les collaborateurs qui vont s’engager pour une cause et sur les valeurs portées par l’entreprise. Ainsi, cet engagement sociétal des salariés permet à l’entreprise de les fédérer autour d’une action de solidarité internationale et d’assoir sa responsabilité sociale. Pour les salariés qui s’engagent, en physique ou à distance, sur des missions concrètes sur les projets d’ESF, c’est un moyen de s’enrichir sur le plan personnel, de donner du sens à son investissement professionnel, de faire de nouvelles rencontres et de découvrir l’association et ses projets. C’est aussi une source d’évolution et de remotivation dans leur travail et un premier pas vers l’engagement bénévole. Le mécénat de compétences au cœur de notre action au sud, cas du projet « Filières vertes » au Bénin Notre appui au développement des filières animales intègre, dans le projet « Filières vertes », des activités visant à contribuer à l’essor de la chaine de valeur viande locale. L’objectif premier du projet étant de renforcer la mise sur le marché de produits carnés issus d’une agriculture familiale, en quantité et qualité suffisantes pour une augmentation de leur consommation dans le pays et une rémunération plus juste des éleveurs.euses. Pour y contribuer, nous facilitons la mise en relation de collectifs d’éleveurs.euses avec l’entreprise béninoise La Bonne Viande autour d’un partenariat commercial. Les éleveurs.euses investis dans l’élevage de lapins sont appuyés par Eleveurs sans frontières Bénin (ESFB) dans l’amélioration de leur production et l’organisation de la commercialisation de leurs animaux. La Bonne Viande s’engage, quant elle, à acheter leurs animaux et à les former aux critères de qualité requis pour leur mise en marché. Afin de contribuer à la professionnalisation de nos équipes dans la mise en œuvre de ce projet, mais également aux ressources humaines de l’entreprise La bonne viande, nous avons depuis 2021 initié une collaboration de mécénat de compétences avec l’entreprise Lesage & Fils, spécialiste de la transformation et de la distribution des produits carnés dans le nord de la France. Grâce à l’implication du Directeur des achats et production, François Lesage, l’entreprise s’investit dorénavant à nos côtés et met au service de notre action son expérience et ses expertises techniques. Autour de ce partenariat, nos partenaires et salariés échangent à distance avec les collaborateurs de l’entreprise sur les problématiques techniques qu’ils rencontrent dans le développement de leurs activités et identifient ensemble des solutions viables pour contribuer à la structuration des différents maillons des filières animales. Dans ce cadre, nous avons récemment organisé la venue en France de Nadia Akiyo, Co-fondatrice et Directrice Adjointe de La Bonne Viande, pour une immersion de 3 jours au sein de l’entreprise Lesage & Fils. Au programme : découverte de l’entreprise,  visites des infrastructures et différentes chaines de production, formations techniques sur les métiers de la boucherie et traiteur, ainsi que des échanges d’expériences et partages de savoir-faire avec les salariés. Découvrez l’intérêt et les bénéfices d’un tel partenariat : https://youtu.be/qemISPLVMHM Thibault Queguiner Chargé de projets ESF

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Consommer local : levier d’émancipation et de développement

Dans les pays d’intervention – Bénin, Togo, Burkina Faso, Maroc, Haïti entre autres – avec le boom démographique, la croissance économique et l’urbanisation croissante, la consommation de produits laitiers et carnés est en forte augmentation. Cependant, la production locale ne répond pas à toute cette demande : la production de lait local ne couvre que la moitié de la consommation en Afrique de l’Ouest, voire un tiers au Sénégal. En Haïti, le lait constitue le 2ème poste budgétaire d’importation de produits alimentaires après le riz. Les produits importés comme la viande, le lait en poudre et le riz sont majoritairement consommés et souvent perçus comme plus attractifs sur le plan de la qualité, du prix et de la facilité d’utilisation. Or, cette prédominance des importations issues de l’agro‐industrie a des impacts néfastes dans plusieurs domaines : Pour l’économie locale : les importations concurrencent les produits des petits paysans qui peinent à vivre de leur travail, faute de moyens pour produire et vendre en quantité et en qualité. Rappelons qu’en Afrique de l’Ouest, 90% de la production agricole est issue de petites exploitations. Pour la santé : les produits transformés contiennent souvent des additifs – sel, sucre, conservateurs – et sont de moindre qualité nutritive, comme la volaille congelée traitée à la javel ou le lait en poudre enrichi avec de l’huile de palme. Pour l’environnement : les modes de production, le conditionnement, le transport et les emballages des produits importés laissent une lourde empreinte par leur dégagement de CO2 et leurs déchets. Pourtant, dans ces pays avec un secteur agricole représentant jusqu’aux 2/3 de la population active et dotés d’une grande biodiversité non cultivée et cultivée, la croissance de la demande pourrait offrir de larges débouchés aux petits producteurs afin qu’ils puissent enfin répondre aux besoins essentiels de leur famille : alimentation, soins, scolarisation, habitat. L’appui à la production et à la consommation locale est la clé du développement. Elevages sans frontières s’inscrit pleinement dans cette vision en contribuant à l’organisation de systèmes alimentaires plus justes, par l’implantation de microentreprises d’élevage familial productives et respectueuses de l’environnement, par l’organisation de circuits courts et la promotion du « consommer local ». Voici quelques initiatives menées en collaboration avec Elevages sans frontières LET’AGOGO (Haïti) : un lait produit, transformé et consommé sur le même territoire Grâce à l’appui d’Elevages sans frontières, la micro-laiterie Let’Agogo a été réhabilitée en 2017. C’est l’unique micro-entreprise de transformation sur la commune de Belladère. Cette micro-laiterie a pour vocation la collecte auprès des éleveurs bovins et la transformation du lait pour une mise en marché en circuit court de bouteilles de lait pasteurisé. RIZ BERCEAU (Togo) : un riz local, produit de terroir issu d’une agriculture paysanne respectueuse de l’environnement Le projet « Du Champ à l’Assiette » promu par Elevages sans frontières a permis la création d’une unité de transformation du riz : une entreprise mutualisée entre 17 coopératives qui permet la commercialisation du riz en circuit court, une meilleure redistribution de la valeur ajoutée et in fine l’amélioration des revenus des producteurs et productrices. Selon la technologie agroécologique SRI, ce riz de la marque « Berceau » est produit grâce à l’utilisation du compost au détriment des engrais chimiques. Ce principe favorise l’exploitation durable et harmonieuse du sol-eau-lumière permettant à la plante d’exprimer son potentiel de production. COROSA (Maroc) : le fromage de chèvre, levier d’émancipation pour les femmes marocaines dans le développement de leurs activités d’élevage La coopérative COROSA est une fromagerie montée grâce au soutien d’Elevages sans frontières et de l’association marocaine ROSA. COROSA assure la collecte quotidienne de lait dans les différents villages du projet « Envol des femmes » dans la région de Ouarzazate. Le lait est transformé en yaourt et fromage et est revendu à Ouarzazate principalement. Les revenus réguliers issus de la vente du lait permettent aux éleveuses de chèvres de couvrir les besoins quotidiens et d’améliorer leurs conditions de vie. LA BONNE VIANDE (Bénin) : un partenariat avec un transformateur privé garantissant un débouché rémunérateur aux éleveurs.euses. La Bonne Viande, partenaire du projet « Filières Vertes », travaille à la professionnalisation de la boucherie charcuterie au Bénin. L’entreprise familiale a pour vocation de promouvoir le « consommer local » en connectant les acteurs du secteur de l’élevage avec les consommateurs urbains de Cotonou par une mise en marché de gamme variée de produits viande de qualité en circuits courts. En prêtant ses services au projet, l’entreprise contribue à : Offrir un réseau de distribution de boucheries de proximité et un service de livraison rapide Améliorer le pouvoir d’achat des petits producteurs en les aidant à optimiser leurs techniques de production et en achetant leur produit à un prix équitable Promouvoir la participation des femmes et des jeunes à la chaîne de valeur afin d’améliorer leur situation socioéconomique. LA BOBAR (Togo) : la première boutique Bar Restaurant 100% produits du terroir L’ONG togolaise OADEL, en collaboration avec Elevages sans frontières, a ouvert la Boutique-bar-restaurant BoBaR de promotion et vente des produits du terroir. Alors qu’aucun lieu n’existait à part les supermarchés, qui offraient des gammes réduites de produits locaux transformés et conditionnés, la BoBaR propose en un seul lieu plus de 300 produits locaux à acheter à la boutique, à boire au bar et à manger au restaurant. Ces initiatives peuvent encore grandir et être diffusées pour ainsi contribuer à une plus grande accessibilité et disponibilité des produits alimentaires locaux transformés et conditionnés pour un plus grand nombre de consommateurs. Ensemble, engageons-nous avec détermination et pragmatisme pour une alimentation locale suffisante pour tous, en quantité et en qualité. Je fais un don

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Des pratiques d’élevage respectueuses du bien-être animal

A l’occasion de la journée mondiale des animaux, Elevages sans frontières souhaite partager sa contribution à l’amélioration des pratiques d’élevage et au bien-être animal à travers son action auprès de familles paysannes. C’est quoi le bien-être animal ? D’après l’Organisation mondiale de la santé animale, les 5 libertés fondamentales pour assurer le bien-être des animaux dans les élevages sont les suivantes : Liberté 1 : absence de faim, de soif et de malnutrition Liberté 2 : absence de peur et de détresse Liberté 3 : absence de stress physique et/ou thermique Liberté 4 : absence de douleurs, de lésions et de maladies Liberté 5 : liberté d’expression d’un comportement normal de son espèce Le bien-être animal ne profiterait qu’aux animaux ? Non, il est prouvé que les souffrances animales et celles de ceux qui les élèvent sont intimement liées. Les relations avec les animaux aident à l’éducation des femmes et des hommes et favorise le développement de qualités humaines comme l’affection, l’empathie et le sens des responsabilités. Le bien-être animal au cœur des projets d’Elevages sans frontières Sur le terrain, nos équipes, nos partenaires et collaborateurs veillent à ce que le bien-être animal soit un axe transversal aux pratiques d’élevage promues et que les 5 libertés fondamentales soient respectées : – Liberté 1 : Absence de faim, de soif et de malnutrition Comme pour l’Homme, l’alimentation est le premier médicament de l’animal : des animaux bien nourris, ce sont des animaux apaisés qui disposent de forces physiques pour résister aux maladies. Ce sont aussi des animaux qui se développent mieux et qui répondent mieux aux besoins alimentaires des humains. Dans le cadre de nos projets, les éleveuses et les éleveurs se forment à des techniques de nourrissage en veillant à l’équilibre des rations afin de ne pas créer un stress alimentaire occasionné par des quantités insuffisantes ou des carences nutritives. Pour parvenir à une alimentation animale de qualité, tout en préservant l’alimentation de la famille, il faut savoir et pouvoir cultiver en qualité et quantités suffisantes. Les agroéleveurs.euses accompagnés améliorent leurs pratiques sur leur ferme familiale en renforçant la complémentarité entre les élevages et les cultures. Ceci passe par les cultures fourragères, les associations de culture, la fertilisation organique (par valorisation des déjections animales) et/ou la fabrication de formules alimentaires à base des ressources locales. Concernant la prévention du stress hydrique, l’implantation des élevages se fait en fonction des points d’accès à l’eau pour les éleveurs. Regard d’un éleveur du Nord Togo : pour une alimentation équilibrée « J’ai appris à améliorer et à valoriser certaines de mes cultures (et leurs résidus). A présent, je fabrique moi-même mes propres formules alimentaires pour nourrir mes pintades en veillant à ce qu’elles aient tous les apports énergétiques, protéiniques, minéraux et vitaminiques nécessaires. Des animaux qui mangent bien, ce sont des animaux en bonne santé, qui se sentent bien et qui produisent bien. » – Liberté 2 : Absence de peur et de détresse Afin de ne pas générer du stress, source de maladie ou de comportement agressif, des actions sont menées pour avoir des gestes rassurants et des habitats adaptés. Les formations dispensées proposent des pratiques ou des aménagements pour diminuer la peur ou la détresse animale occasionnées par des chiens errants, des mauvaises manipulations ou la peur nocturne des animaux. La première préconisation est la mise en place de conditions d’élevage apaisantes, l’aménagement d’un lieu sécurisé pour les jeunes (poussinière, éleveuse) ou la séparation par sexe ou par âge pour préserver la tranquillité des femelles ou des plus jeunes. Les éleveuses.eurs sont également formés à l’instauration d’un  lieu et d’un temps de traite rassurants pour l’animal (lieu fixe, sans personne aversive pour l’animal). En revanche, un gros travail reste à faire sur les conditions de transport des animaux, dans des pays où les transports se font dans des conditions parfois sommaires, même pour les êtres humains. Retour d’un animateur de projet au Sud du Togo : sensibilisation à la peur et à la détresse animale « Dans le module de formation imagé que je déroule pour les éleveurs, la question de la peur, du stress et de la détresse animale est évoquée. J’ai des images qui sensibilisent à l’importance d’avoir un site d’élevage calme et paisible. Concernant l’abattage des animaux, l’état sanitaire à l’abattage des animaux est strictement contrôlé et l’abattage clandestin strictement interdit. La maltraitance des animaux peut être punie par la loi. Les consommateurs togolais commencent à être sensibles à cette question et à faire le lien entre santé animale et santé humaine et celui entre santé animale et qualité de la viande. » – Liberté 3 : Absence de stress physique et/ou thermique Soleil de plomb, saison chaude, saison des pluies, vents violents, forte variation de température entre le jour et la nuit : le climat et la météo ne sont pas toujours cléments et ne viennent pas aider au maintien du bien-être des animaux. Le stress physique et thermique nuit à la santé des animaux et à la réussite des activités d’élevage. Aussi, les projets menés par ESF comprennent toujours un volet « Amélioration du site d’élevage » avec notamment la construction de bâtiments d’élevage permettant aux animaux de se mettre à l’abri. Les cours entourant ces bâtiments sont parfois agrémentées d’arbres pour favoriser l’ombrage. Ces bâtiments sont équipés de mangeoires et d’abreuvoirs qui limitent la compétition et les conflits entre animaux pour accéder à la ressource alimentaire ou à l’eau. Ils sont souvent accompagnés d’une aire de circulation qui permet aux animaux d’avoir accès à l’extérieur. Ces aménagements permettent aussi de protéger l’intégrité des animaux en évitant la prédation par des animaux sauvages, les vols ou la divagation responsable d’accidents comme les chocs avec les véhicules. En offrant un espace de tranquillité sécurisé, les éleveuses.eurs garantissent le bien-être de leurs animaux et la productivité de leurs élevages. Regard d’un éleveur du Nord Togo : le chauffage, un facteur primordial pour la survie des pintadeaux « Lorsque vient la période des pintadeaux, je délaisse le lit conjugal pour dormir non loin de mon élevage et veiller au bon

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Alexia : un stage au Maroc décisif pour sa vie professionnelle

Alexia Pignol est étudiante en 3ème année à l’École d’Agronomie de Montpellier en cursus ingénieur « Système agricole et agroalimentaire des pays du Sud ». Dans le cadre de sa formation, elle a effectué un stage ouvrier de 6 semaines dans notre zone d’intervention au Maroc, sur le projet ‘Envol des femmes‘. Nous avons eu plaisir à recueillir ses impressions à la fin de son stage. Bonjour Alexia, tu reviens d’un stage au Maroc, sur le projet Envol des femmes : pourquoi ce stage et pourquoi chez ESF ? Bonjour ! Oui en effet, je viens de passer à peu près deux mois immergés dans la région de Ouarzazate. D’après moi, le point de départ de ce projet est mon goût pour le voyage. J’avais à cœur de faire mon stage ouvrier à l’étranger pour découvrir un système de culture différent de celui exercé en France. Originaire du sud de la France, région de terroir viticole et arboricole, je n’avais jamais vraiment pratiqué une culture d’élevage. Déterminée dans mes choix, j’ai rapidement découvert l’association Elevages sans frontières et ses missions solidaires au Maroc. Sous le charme de ce projet associant mon intérêt pour l’associatif et l’agriculture des pays du Sud, j’ai décidé de me lancer. Avec ce stage, ESF m’a permis d’aller beaucoup plus loin qu’un simple stage ouvrier, j’ai également pu découvrir le fonctionnement associatif d’une mission à l’internationale. Quelles ont été tes principales activités durant ce stage ? Mon stage s’est déroulé en deux temps. Au cours des deux premières semaines, je me suis concentrée sur le travail de transformation du lait en fromage au sein de la coopérative COROSA. J’ai participé à la préparation des fromages frais et des tommes ; de la fabrication au conditionnement. Par la suite, je me suis focalisée sur le travail agricole des femmes éleveuses. J’accompagnais tous les matins Fatma, une éleveuse membre de l’association ROSA, dans les champs afin de faucher la luzerne. Nous finissions la matinée en nourrissant les animaux avec la luzerne récoltée plus tôt puis nous nettoyions la chèvrerie afin de récolter le fumier.  Nous faisions deux traites par jour, la première en fin de matinée et la seconde en début de soirée. Durant cette période, j’ai également eu la chance de rencontrer plusieurs adhérentes afin de recueillir leurs témoignages sur leurs expériences personnelles au sein de l’association ROSA, leurs responsabilités, leurs ressentis, etc. Ces témoignages m’ont permis de mieux appréhender l’organisation sociale de l’association. Ce projet a comme objectif principal de contribuer à l’émancipation des femmes ; as-tu peu percevoir l’impact du travail de ROSA et ESF sur le terrain ? Oui, tout à fait. Sur place on remarque clairement que les femmes adhérentes au projet parviennent à s’émanciper du rôle qui leur est attribué par la société marocaine. Ce travail leur permet d’avoir un projet à elles, indépendamment de l’activité de leurs maris et elles en sont très fières. Ce projet permet aux femmes de devenir des actrices de la société et de prouver qu’elles ont du potentiel. D’après moi, la construction d’un projet mène à un sentiment de liberté et d’autosatisfaction que ces femmes ont trop peu de fois eut l’occasion d’avoir. Concrètement, le projet leur permet d’avoir un salaire pour acheter ce dont elles ont envie sans l’intermédiaire de leurs maris. Cette dimension financière est une émancipation au quotidien. Pour finir, ce qui m’a surtout marqué chez les quelques femmes que j’ai pu rencontrer, c’est l’énorme soutien qu’elles reçoivent de leurs maris. J’ai remarqué qu’il y avait une réelle entraide positive sans aucun sentiment de jalousie ou de frustration. Et pour terminer, quel est le souvenir le plus marquant, pour ta vie personnelle et professionnelle ? Globalement, ces deux mois à Ouarzazate ont été marquants et décisifs pour ma vie professionnelle. Tout au long de cette expérience, j’ai été confrontée à l’inconnu en étant obligé de m’adapter à un environnement qui n’était pas le mien. Ce voyage a été complexe mais surtout enrichissant et intéressant. Cette expérience m’a fait prendre du recul sur les idées d’interculturalité et d’acceptation de l’autre. Chaque souvenir, chaque petit évènement de vie était chargé en émotions et en enseignements. Du mariage traditionnel à la danse traditionnel ahwach aux simples repas en famille en passant par le travail au champ avec Fathma, Siham et Kawtar, chaque moment était unique. C’est une expérience qui restera ancrée dans ma façon de penser et de voir le monde. Un grand merci à Alexia pour son retour d’expérience et pour son implication durant ce stage. Nous lui souhaitons une bonne continuation et encore de belles expériences à vivre !

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Témoignage de Lenga, jeune éleveur togolais formé par la MFFR

« Je m’appelle Lenga GNANDJA. J’ai 32 ans, diplômé du Brevet de Technicien en Electro-technique. Je réside à Natoundi dans le canton de Nagbéni au nord du Togo. Je suis actuellement une formation en aviculture à la Maison Familiale de Formation Rurale (MFFR) de Nagbéni. Nous sommes 20 dans la promotion et avons déjà passés plusieurs modules portant sur : l’habitat des pintades, l’équipement, l’hygiène et l’entretien d’un poulailler, l’alimentation des volailles, les maladies et la gestion d’une entreprise. A ce stade, j’ai le sentiment d’avoir les acquis pour développer mon activité avec plus de facilité. Mes connaissances en technique d’élevage ont été approfondies grâce aux différentes thématiques abordées lors de ma formation. Chez moi, j’ai un petit effectif de 20 pintades, 32 poules et coqs. Je sais maintenant comment prendre soin des animaux, comment bien les nourrir et assurer leur bonne santé pour produire davantage. Au centre, nous avons également participé à un atelier pédagogique où nous avons appris à incuber les œufs des pintades et à fabriquer l’aliment pour les animaux (à base de maïs, sorgho, soja, petit poissons et drèche de Tchakpa – boisson locale). Nous visitons régulièrement des éleveurs talents pour échanger sur leur quotidien et leurs pratiques. Aujourd’hui, je recherche un appui financier pour installer ma ferme afin d’éviter la divagation de mes animaux et les vols. A l’avenir, j’aimerai être reconnu dans ma localité et même au plan national comme un grand aviculteur ; devenir une référence en la matière pour accompagner les jeunes désireux de se lancer dans cette activité. » Découvrez le projet

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Burkina Faso : « Parions l’Egalité »

Prendre conscience et mieux se préparer à la lutte contre les inégalités et les violences subies par les femmes Le projet « Parions l’Egalité », c’est quoi ? Porté par Batik International sur une période de 3 ans (janvier 2022 – décembre 2024), le projet « Parions l’Egalité* » vise à réduire les inégalités liées au genre en favorisant l’insertion socio-économique de femmes en zone urbaine et rurale. Ceci avec un programme de sensibilisation et d’accompagnement des femmes et de leurs entourages au Sénégal, en Tunisie, en Mauritanie et au Burkina Faso. Au Burkina Faso, le projet consolide le volet « Défense de l’Egalité de Genre et de l’autonomisation des femmes » du projet « La Voie Lactée des Femmes de l’Oubritenga », mis en œuvre par Elevages sans frontières et APIL, en répondant aux objectifs suivants : 1) Favoriser l’accès des femmes à l’emploi et aux ressources productives avec une meilleure insertion, reconnaissance et maitrise de ces dernières sur la filière laitière. 2) Promouvoir une culture d’égalité avec une information, une sensibilisation et une réflexion communes entre communautés, ONG, acteurs économiques, autorités et autres pouvoirs ou services publics, sur les constats d’inégalités et la possibilité de les réduire par un changement des perceptions et des comportements. 3) Renforcer les capacités de réponse d’ESF et d’APIL voire d’autres acteurs de la société civile avec le développement de pratiques permettant d’être en phase en interne avec les valeurs et les principes défendus ; et de mieux préparer et mieux mettre en œuvre les actions visant à réduire les inégalités entre les femmes et les hommes. Un renforcement des capacités d’ESF et d’APIL Du 05 au 11 août, ESF et APIL ont participé à la mission de Batik International à Ouagadougou. Violences économiques, psychologiques, physiques ou sexuelles : cette rencontre leur a permis de mieux prendre conscience des violences pouvant être faites aux femmes et d’approfondir leur diagnostic « Genre, Elevage et Egalités des Chances ». Les deux organisations se sont dotées de nouveaux outils et de méthodes pour mieux cibler et expliquer les inégalités de genre. Elles ont aussi travaillé leurs plans d’action pour mieux répondre aux déséquilibres constatés. Participant à la rencontre et sensible à la question de l’autonomisation des femmes, l’artiste Christian Bassolé (dit Main2DIEU) a élaboré un lot d’images reflétant les discussions et les constats de la rencontre. Ses productions feront l’objet d’une exposition itinérante. L’alphabétisation, une nécessité Constat de l’inégalité des chances Des moyens de production à la hauteur de l’implication des femmes ? Maitrise des moyens de production par les femmes : un challenge Les activités prévues Le projet « Parions l’Egalité » prévoit : l’octroi d’animaux et de matériels aux femmes pour un renforcement de leur activité d’élevage et une diminution de la pénibilité de leurs tâches. la production de supports de sensibilisation et d’aide au débat sur les questions liées Genre (saynète théâtrale, kit imagé, photos, vidéos, audios, exposition itinérante) l’organisation de rencontres, de forums-débats et d’expositions pour informer, sensibiliser les populations rurales et urbaines sur les droits des femmes et inciter aux changements. La défense des droits des femmes et de leur autonomisation : une cause à laquelle tient Elevages sans frontières. Découvrez le projet SYLVAIN GOMEZ Référent projet « La Voie Lactée des femmes de l’Oubritenga » * Projet mené avec le soutien financier de l’Agence Française de Développement (AFD).

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Bénin : lancement du projet filières vertes

Le 11 août 2022, Elevages Sans Frontières et ses partenaires locaux ESFB (Eleveurs Sans Frontières Bénin), ACED (Action pour l’environnement et le développement durable) et LBV (La Bonne Viande) se sont réunis dans le village d’AWAWE dans le département du Mono au Sud-Bénin pour le lancement du projet Filières d’Elevages Vertes (alliances innovantes pour des filières viandes durables et adaptées aux consommateurs). Les autorités locales et administratives étaient présentes ainsi que les bénéficiaires. C’est un projet qui vise développer un modèle innovant de circuit-court de commercialisation des viandes locales, écoresponsable, sur la base d’un partenariat entre éleveurs et une entreprise privée et qui consolide l’approche « Produire Local, Consommer Local ».  Trois filières seront renforcées telles que les filières Lapin, petits ruminants et poulets locaux. Il sera mis en œuvre dans 3 départements au Sud Bénin (Mono, Zou et Atlantique). Découvrez le projet Micro-crédit animal : remise des volailles Remise des équipements d’élevage Au cours de la cérémonie de lancement, chaque partenaire de mise en œuvre a présenté son rôle et ses actions autour du projet et a précisé la nécessité de travailler en synergie pour l’atteinte des objectifs du projet. Les bénéficiaires ont également exprimé leur bonheur et soulagement quant aux solutions apportées par le projet car ils avaient beaucoup de difficultés dans leurs élevages, dans le transport et la commercialisation des produits. A la fin de la cérémonie, une visite guidée par les bénéficiaires a permis de constater les premières réalisations des activités du projets dans leurs unités d’élevage. GÉRAUD YEVUH Référent projet « Filières vertes »

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« La Voie Lactée des Femmes de l’Oubritenga » : où en sommes-nous à mi-parcours ?

Vendredi 22 juillet, les éleveuses du projet La Voie Lactée des Femmes de l’Oubritenga* et les services techniques de l’élevage se sont réunis à Ziniaré, pour échanger avec Elevages sans frontières et APIL sur les avancées du projet. A ce jour, 150 éleveuses ont amélioré leurs pratiques en élevage et se sont initiées à la culture fourragère. Après étude de faisabilité, une unité laitière est en train d’être construite, et les éleveuses avec leur entourage ont entamé une réflexion sur les inégalités de genre. Les participants à la rencontre ont aussi ciblé les faiblesses, les manques et les besoins persistants en vue d’améliorer les activités du projet en cours et d’identifier les enjeux pour une possible nouvelle phase du projet comme : la défense des droits des femmes, la préservation de l’environnement l’accès à l’eau l’insertion socio-économique des déplacé(e)s la paix sociale. Le projet a profité de l’évènement pour distribuer des semences de niébé destinées à aider à la production de fourrages pour nourrir les animaux. Découvrez le projet https://elevagessansfrontieres.org/wp-content/uploads/2022/08/Journal-Burkina-Faso.mp4#t=1 JT de 13H du 13 août 2022 de la RTB – Burkina Faso SYLVAIN GOMEZ Référent projet « La Voie Lactée des femmes de l’Oubritenga » * Projet mené avec le soutien du Comité Français de Solidarité Internationale / Fondation de France (CFSI/FF)

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Burkina Faso : des chèvres pour renforcer l’entrepreneuriat des éleveuses burkinabè

Rappel du contexte du projet Depuis octobre 2020, face au contexte environnemental et sécuritaire instable que connait le Burkina Faso, 150 éleveuses de 6 villages de la province de l’Oubritenga, dans le Plateau Central, se sont formées dans l’amélioration de leurs connaissances et de leurs pratiques en élevage avec l’appui du projet La Voie Lactée des Femmes de l’Oubritenga*. A cet effet, elles ont construit des bâtiments d’élevage améliorés. Avec leur entourage, elles ont aussi entamé une réflexion sur les inégalités de genre. Une étude de faisabilité a aussi été menée pour la construction d’une unité laitière. L’objectif : renforcer l’entrepreneuriat féminin sur la filière laitière pour une amélioration et une diversification des produits laitiers et ainsi une meilleure satisfaction des besoins des consommateurs. Un renforcement des moyens de production Ce 14 juillet 2022, une cérémonie de remise s’est déroulée au niveau du centre agroécologique d’APIL de Nakamtenga, dans un des 6 villages d’intervention du projet, en présence de la directrice régionale et du directeur provincial des ressources animales et halieutiques : 50 éleveuses de caprins et 25 éleveuses de bovins ont reçu des mangeoires et des abreuvoirs dans le cadre de l’amélioration de leurs sites d’élevage. 25 éleveuses de chèvres ont aussi reçu 3 chèvres chacune. Ces éleveuses nouvellement dotées se sont engagées à rembourser ce microcrédit animal en réservant des chevreaux issus de leurs élevages pour les 25 autres éleveuses en attente de l’amélioration de leurs moyens de production. Bonne chance à elles ! 100 autres éleveuses attendent les vaches qui renforceront leur activité d’élevage. Nous vous donnerons bientôt de leurs nouvelles. Ce microcrédit animal, Elevages sans frontières l’adapte à la vulnérabilité des éleveurs engagés dans ses projets. Il permet d’instaurer un contrôle social et des liens de solidarité entre les ménages d’éleveurs. Micro-crédit animal : remise des chevreaux Cérémonie : remise des équipements d’élevage Des animaux, des équipements mais pas que…. Le projet a aussi dupliqué sa parcelle expérimentale de production fourragère : une nouvelle parcelle de maralfalfa a été installée au niveau du centre agroécologique d’APIL à Nakamtenga. L’innovation se rapproche des bénéficiaires et bientôt des tentatives d’appropriation au niveau des parcelles des ménages d’agroéleveurs seront testées. Ceci afin de mieux nourrir les animaux pour améliorer leur production laitière. Les éleveuses et leur entourage ont mené un diagnostic « Genre et Egalité des Chances » afin de cibler les inégalités et les violences faites aux femmes et qui nuisent au développement de leur entrepreneuriat et de leur bien-être socio-économique. Les activités en faveur de l’autonomisation des femmes seront renforcées avec le projet « Parions l’Egalité » dont nous vous parlerons sous peu. Enfin, une unité laitière est en cours de construction sur le même site. Elle permettra de recueillir et de valoriser les quantités de lait produites sur la zone d’intervention du projet. A bientôt pour des nouvelles des premières dégustations de lait pasteurisé, yaourt, dégué, gapal ou autre produit laitier. Découvrez le projet SYLVAIN GOMEZ Référent projet « La Voie Lactée des femmes de l’Oubritenga » * Projet mené avec le soutien du Comité Français de Solidarité Internationale / Fondation de France (CFSI/FF)

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Lancement officiel du projet « Or Gris des Savanes » – Phase 2

Lancement officiel de la phase 2 du projet « Or Gris des Savanes : appui à la filière pintade au Togo » Le vendredi 15 juillet, Elevages sans frontières et ses partenaires togolais, ESFT, OREPSA, FMFRT et COOPEC-SIFA, ainsi que d’autres acteurs locaux de la région des Savanes, comme les services techniques étatiques et les collectivités locales, se sont réunis à Tandjoare pour expliquer la seconde phase du projet « Or Gris des Savanes ». Rappelons que la seconde phase du projet souhaite pousser plus loin les résultats obtenus, en contribuant davantage à l’insertion socio-professionnelle des femmes et des jeunes de la région des Savanes grâce à une filière pintade viable, respectueuse de l’environnement et productrice de richesses. Pour cela, trois approches sont mises en œuvre : L’approche « Genre et Egalité des Chances » vise le développement d’un entrepreneuriat durable et inclusif en élevage. Elle prévoit des parcours de formation endogènes et innovants et des dispositifs d’accès aux ressources productives (bâtiments, équipements, animaux) pour faciliter l’installation en élevage des femmes et des jeunes. L’approche « Une Seule Santé » vise une gestion respectueuse de l’environnement des élevages avec le développement de services vétérinaires de proximité, la diffusion de pratiques agroécologiques via des champs-écoles et l’initiation à des processus de gestion locale collective des ressources naturelles des terroirs villageois. L’approche en « Economie Sociale et Solidaire » vise un renforcement des économies locales. Elle comprend un accompagnement d’initiatives économiques (provenderie, unité de transformation, unités d’équipements) et une consolidation de l’organisation et de la défense des intérêts des éleveurs via des coopératives, des unions, une plateforme régionale et des alliances productives entre les acteurs économiques de la filière. Concrètement, près de 600 agroéleveurs•euses vulnérables amélioreront la productivité de leurs élevages de pintade, leurs rendements agricoles, leurs capacités d’organisation et donc leurs revenus. Les consommateurs bénéficieront aussi des retombées du projet en bénéficiant d’un meilleur accès à des produits pintades locaux et de qualité. Découvrez le projet Prévu pour une durée de 3 ans (2022 – 2024) et toujours avec le soutien de l’Agence Française de Développement (AFD), le projet est en plein ciblage de ses bénéficiaires et dans la préparation de ses méthodologies.  Pour que l’élevage de pintades contribue à un développement local durable et inclusif dans la Région des Savanes. JOSEPH KABORÉ Référent projet « Or Gris des Savanes » Source : Le Journal Agricole N°70 – Juillet 2022

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Elevages sans frontières de retour au Kosovo

Un lien particulier avec le Kosovo C’est au Kosovo, il y a plus de 20 ans, qu’Elevages sans frontières a lancé son tout premier projet d’appui à la filière caprine. Ce petit territoire (plus petit que la Région Île de France !) sortait alors d’une guerre aux effets dévastateurs : victimes civiles, déplacements massifs de population, ou encore perte des biens et des moyens d’existences. Pendant 17 ans, ESF a mené des projets auprès de 500 familles ayant perdu leur capacité de productions agricoles, pour leur permettre de relancer une activité économique. 17 ans d’action en chiffres 242 ménages bénéficiaires directs 266 familles bénéficiaires du « Qui reçoit… Donne » Des projets menés dans 14 Municipalités Ces derniers mois, la guerre en Ukraine a ravivé le regain d’attention pour les pays des Balkans occidentaux : ces Etats encore fragilisés par les guerres, sont eux-aussi candidats ou « candidats potentiels » à l’intégration à l’Union Européenne. Cependant, la pacification de la région et sa stabilité économique et sociale restent des enjeux clés dans ce processus. Un nouveau projet qui se lance ! Fin juin 2022, Elevages sans frontières s’est rendu à Pristina (capitale du Kosovo) pour rendre visite à son partenaire historique, l’ONG kosovare Meshqerra, en vue de la préparation d’un nouveau projet mené conjointement.  Meshqerra a été créé en 2013, à la suite du retrait de Heifer International au Kosovo. Son équipe est aujourd’hui constituée de 4 salariés motivés, à l’expertise et aux projets reconnus. Meshqerra s’est spécialisé dans les projets bovins et caprins qui sont portés sur l’ensemble du territoire, en partenariats avec les acteurs publics locaux. La mission a permis une ré-immersion dans ce contexte, à la fois éloigné des autres pays d’intervention actuels d’Elevages sans frontières, mais proche dans les problématiques qui touchent les populations rurales et les plus vulnérables. L’élevage de chèvres au Kosovo bénéfice d’un potentiel prometteur : les pâturages sont abondants et les villages ont un accès à l’eau tout au long de l’année. Dans les familles d’éleveurs, tout le monde participe que ce soit pour mener les animaux en pâturages, cultiver les terres, traire (la plupart du temps à la main), transformer les produits de manière artisanale ou encore pour vendre les produits aux voisins. Au fil des rencontres, la fracture entre le milieu urbain et rural s’est fait de plus en plus sentir. La plupart des familles visitées dans des villages excentrés vivent dans une grande précarité. Les allocations de l’Etat (environ 170€ euros par mois), ne sont pas des « coups de pouce » suffisants pour aider ces familles durablement, et les chocs économiques (liés à la Covid-19, l’inflation,…) accentuent leur vulnérabilité. Elevages sans frontières est enthousiaste à l’idée de renouer avec ses racines, de transposer son expérience sur ce territoire avec les populations vulnérables du Kosovo. Notre mission : doter les éleveurs et éleveuses en animaux et en équipements, les former à la conduite d’élevage, à la transformation et la commercialisation du lait et également les former à la reproduction et à la santé animale. A très vite pour le lancement du projet ! MARION BUTTY Référent projet, Kosovo

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Elevages sans frontières lance un projet en Zambie !

Aux abords de la 3ème plus grande réserve naturelle d’Afrique, on retrouve le parc national Kafue. Dans cette zone, les enjeux environnementaux sont nombreux et la coexistence Homme-faune sauvage est un défi majeur pour les populations locales et le territoire de la chefferie Musungwa. C’est autour de cette problématique et des actions menées par l’association Melindika dans cette région de la Zambie que le partenariat avec Elevages sans frontières né en 2021. Un diagnostic technico-économique de la filière laitière confirme le potentiel laitier des ménages d’agropasteurs vivant en bordure du parc national Kafue. Les deux acteurs font alors le choix de s’engager dans la formulation d’un premier projet pilote commun. Notre partenaire Melindika agit pour le développement rural en appui aux élevages paysans. Elle intervient dans les domaines de l’élevage et de la santé animale dans les zones défavorisées. En juin 2022, le projet « Des lions et des vaches » est officiellement lancé ! Il vise à renforcer les systèmes d’élevages traditionnels bovin-laitiers de 195 ménages d’éleveurs. En soutenant les activités d’élevages dont dépendent étroitement les population locales pour vivre et subvenir à leurs besoins, le projet entend sécuriser leurs principaux moyens d’existence et proposer une alternative économique tangible à la consommation de viande de brousse et au braconnage des animaux du parc de Kafue. Découvrez le projet Les activités phares de l’action participeront : à l’autonomisation des services vétérinaires offert jusqu’à lors par Melindika, à l’organisation des éleveurs et éleveuses en collectif autour de la gestion et conduite de leurs activités d’élevage à la définition des moyens nécessaires à la création d’une unité de transformation laitière capable d’offrir un débouché rémunérateur et juste pour les ménages Ilas et Tongas vivant sur ces plaines. Au terme de ce premier projet, Elevages sans frontières et Melindika s’inscriront en 2023 dans une nouvelle phase. Elle visera à faciliter les moyens matériels et l’appui technique pour l’organisation de : la collecte, la transformation et la commercialisation d’un lait local respectueux de l’environnement et de la faune sauvage. THIBAULT QUEGUINER, Référent projet « Des lions et des vaches »

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Les élèves de 6ème de Marcq Institution : acteurs du projet haïtien

19 années d’action à nos côtés n’ont pas entamé la motivation et la mobilisation du Collège Marcq Institution. L’équipe pédagogique a reconduit cette année encore l’action de sensibilisation et de vente caritative avec les treize classes de 6ème de l’établissement. L’action s’est déroulée sur une semaine du 22 au 26 novembre 2022. Marina, notre Chargée des Animations Scolaires et Christine, Responsable de la Collecte, sont intervenues une heure dans chaque classe de 6ème, afin de présenter aux élèves les missions d’Élevages sans frontières à savoir : permettre l’autonomie des femmes et des familles, favoriser le développement durable et la solidarité en Afrique de l’Ouest, en Haïti et au Maroc. Comme chaque année, nous proposons aux élèves de s’engager en menant une vente solidaire afin de contribuer de manière concrète à la réalisation d’un de nos projets. Et c’est le projet haïtien « Le lait des collines de Lascahobas » qui a été choisi pour cette saison. L’objectif de ce projet consiste à aider 380 éleveurs et éleveuses démunis à Haïti en leur offrant des vaches laitières pour améliorer leurs conditions de vie. Parmi eux, 190 jeunes vulnérables vont pouvoir démarrer un élevage de vaches qui leur donnera un nouveau départ dans la vie ! Des élèves de 6ème : acteurs du projet haïtien Les élèves ont été attentifs et curieux tout au long des interventions. Découvrir le quotidien d’enfants haïtiens qui vivent en zone rurale leur a permis de porter un regard différent sur notre mode de vie occidentale et de comprendre les enjeux essentiels de la solidarité internationale. Vivre sans eau courante, dans des régions frappées par le réchauffement climatique, les crises politiques, où aller à l’école n’est pas une garantie pour tous… Voilà qui donne à réfléchir ! Cette semaine de sensibilisation permet d’impliquer et de motiver les élèves à vendre le plus d’objets possibles en décembre avant les fêtes de fin d’année. Cette fois-ci, ce sont de petites décorations en forme d’ange à mettre dans le sapin qui ont été proposées à leur entourage. 2650€ ont ainsi pu être collectés grâce à ces élèves devenus les ange-gardiens du projet ! Sensibiliser oui, et après ? Afin de tenir les collégiens informés sur l’avancée du projet et de leur montrer l’impact qu’a eu leur action solidaire sur la vie des familles paysannes haïtiennes, Marina a régulièrement demandé des nouvelles du projet à nos collaborateurs sur le terrain. C’est tout récemment qu’elle est revenue au collège pour conclure l’action, en présentant le bilan du projet aux élèves et au corps enseignant. L’occasion de les remercier de vive voix en valorisant leur engagement comme il se doit. Grâce à eux, 8 vaches laitières ont pu être distribuées à 8 familles haïtiennes avec tout le nécessaire pour démarrer leur élevage. Bravo à eux ! https://www.youtube.com/watch?v=aGWMmcFPaz0 Bénédicte Delecour, Animatrice en pastorale, Marcq Insitution Nous tenons à remercier sincèrement le Collège de Marcq pour sa confiance dans cette belle initiative et cette collaboration que nous entretenons depuis de nombreuses années maintenant. Un grand merci aussi à tous les élèves pour leur écoute et leur implication dans le projet.

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Au cœur du quotidien d’une éleveuse – Vies à Vies 2022

Au Burkina Faso, la journée des femmes rurales commence bien souvent avant les premières lueurs de l’aube pour se terminer une fois que tout le monde est couché. Leur travail, invisible ou mal valorisé, contribue à l’équilibre social et économique des foyers mais traduit de fortes inégalités entre les sexes. Mariame, 5 enfants : son bébé dans le dos, elle prend soin de ses 5 vaches UN BIEN-ETRE COLLECTIF AU DETRIMENT DE CELUI DES FEMMES 5h30 du matin : se lever, balayer la cour, allumer le foyer, préparer le petit déjeuner pour toute la famille, réveiller les enfants, les débarbouiller, les habiller, les nourrir et les envoyer à l’école pour ceux qui y vont. Veiller au bien-être des enfants : une priorité pour les femmes. Au tour des animaux ! Il est 8h30, ces derniers reviennent des pâturages et du point d’abreuvement. C’est l’heure de la traite et de la tétée pour le veau qu’il ne faut pas oublier mais qui ne doit pas non plus boire tout le lait ! Le lait fuse plus ou moins dans la calebasse en fonction des saisons : les vaches ne mangent pas tout le temps à leur faim. Djeneba, Mariame, Salimata – pour ne citer qu’elles – ont commencé à garder quelques vaches au village pour que ces dernières dépensent moins d’énergie et produisent plus de lait. Cela implique toutefois de leur porter nourriture et eau. Veiller au bien-être des animaux : une nécessité si les femmes veulent gagner sur la vente du lait. A la corvée d’eau maintenant ! A vélo, en charrette ou à pied : tous les moyens sont bons pour rapporter le précieux liquide à la maison. Des heures pour parcourir des kilomètres, attendre son tour à la borne fontaine, le tout sous un soleil de plomb, pour recevoir parfois à peine de quoi répondre aux besoins du foyer et des animaux. L’eau est là, l’approvisionnement en bois est fait (une autre corvée assurée par les femmes) : c’est l’heure de préparer « la popotte » ! Faire cuire le riz et les condiments achetés au marché avec parfois les bénéfices tirés de la vente du lait. Veiller au bien-être des estomacs du foyer : une obligation à laquelle se tiennent les femmes. Cette charge de travail domestique se ressent dès le plus jeune âge et le temps pour prendre soin de soi, pour apprendre, se reposer est moindre comparé à celui des hommes. Coumbo prépare de quoi nourrir les volailles. L’heure du bain pour le fils de Mariame UN TRAVAIL INVISIBLE ET TEINTÉ D’INÉGALITÉS Dans la communauté peulh, les femmes ne cultivent pas et sont plus expertes en élevage avec le développement d’une activité économique autour de la traite. Dans la communauté mossi, les femmes sont très impliquées dans les travaux champêtres mais sont moins spécialistes en élevage, avec une activité de traite essentiellement dédiée à la consommation familiale. Dans tous les cas, les femmes ne sont pas propriétaires de la terre, des infrastructures et des animaux. Elles n’ont pas non plus le contrôle de certains maillons des filières comme l’achat ou la vente des animaux. Ce sont les maris qui donnent ou pas l’autorisation pour l’exploitation du lait, tout comme la participation aux organisations paysannes ou politiques. Pourtant, si les femmes avaient le même accès aux ressources productives et aux sphères de décision que les hommes, le rendement des exploitations augmenterait de 20 à 30% selon la FAO. Ce patriarcat s’installe très tôt dans les mentalités. Comme on dit en mossi, « Rawa katar bilié » : quel que soit son âge, un garçon reste un garçon et est toujours supérieur à la femme. La lessive avec cette eau si précieuse Djeneba, 4 enfants : à la traite de ses 10 vaches ENCORE PLUS DIFFICILE POUR LES DEPLACÉES Depuis 2015, le Burkina Faso connait une crise sécuritaire sans précédent. Les attaques terroristes se sont multipliées au nord, à l’est et à l’ouest. En mars 2022, la population déplacée a été estimée à 1,7 million de personnes. Des conflits peuvent survenir lorsque les ressources essentielles à la vie font défaut. Du fait de leur rôle dans la gestion de ces ressources, les femmes se retrouvent au cœur de ces tensions. La pression autour de la terre, de l’alimentation et de l’abreuvement du bétail peut mettre en péril la cohésion sociale. Dans le cadre du projet « Voie Lactée », les communautés de 6 villages de l’Oubritenga travaillent avec ESF et son partenaire APIL(1) pour que les femmes puissent s’engager sereinement dans le projet, avoir un meilleur accès aux ressources et aux bénéfices, mieux les contrôler et enfin faire appliquer leurs droits juridiques, sociaux et politiques. Le tout compris, accepté et soutenu par toutes et tous. SYLVAIN GOMEZ, Référent projet « Voie Lactée des femmes de l’Oubritenga » (1) Action pour la Promotion des Initiatives Locales

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Zoom sur le parcours de Michel – Vies à Vies 2022

JEUNE ÉLEVEUR DE PINTADES AU TOGO Au Togo, 48% de la population a moins de 18 ans. Chaque année, les jeunes qui arrivent sur le marché du travail peinent à réussir leur insertion professionnelle. Le lien entre manque de formation et chômage est évident. Le projet « Or Gris des Savanes » a permis à Michel de lancer son projet d’élevage de pintades. https://www.youtube.com/watch?v=6MXM3FptTSA Michel Tchable, jeune éleveur de pintades ambitieux Michel Yentaguime Tchable a 23 ans. Il vit dans les Savanes, dans le village de Kourientre. Sa famille n’a pas pu lui payer sa scolarité au-delà de la 1ère. Grâce à son engagement dans l’élevage, il a été retenu pour faire partie des 60 jeunes qui ont été formés à la Maison Familiale de Formation Rurale de Nagbéni. Pendant 7 mois, il a reçu des formations en élevage, en commercialisation et en gestion d’exploitation. Il sait à présent élaborer un aliment local pour pintade, incuber des œufs, dispenser les soins vétérinaires nécessaires au maintien de la bonne santé de ses animaux mais aussi suivre et évaluer son activité. Il a aussi été accompagné dans le montage et le financement de son projet d’élevage. Sur la base du plan d’affaire qu’il a formulé, il a été sélectionné et a reçu une subvention qui lui a permis de construire, d’équiper son poulailler et d’acheter des animaux. Cette formation et cet accompagnement ont été possibles grâce aux animateurs et aux formateurs des partenaires togolais FMFRT et ESFT(1). Avec les bénéfices tirés des ventes de pintades, il participe aux dépenses du foyer comme l’alimentation et la scolarisation de ses 6 frères et sœurs. Une partie de ses ressources est aussi réinvestie dans les activités agricoles. Devenu un modèle pour sa génération, il conseille et encourage des jeunes à s’investir comme lui dans cette activité qui lui permet de subvenir à ses besoins, de contribuer à ceux de son entourage et de participer au développement économique du territoire des Savanes. Sa famille bénéficie de la réussite de son projet. Formation sur l’alimentation des pintades JOSEPH KABORÉ, Référent projet « Or Gris des Savanes » (1) Fédération des Maisons Familiales et Rurales du Togo (FMFRT) – Elevages et Solidarité des Familles au Togo (ESFT)

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Regard sur les champs-écoles – Vies à Vies 2022

Un « champ-école paysan » est une démarche de conseil agricole visant à accompagner les paysans dans l’amélioration de leurs pratiques pour une intensification durable de leurs productions agricoles. ESF utilise cet outil de formation pour animer des processus d’apprentissage en milieu rural. Comme une école « sans murs », les rencontres sont organisées dans un champ pour apprendre et valider des nouvelles techniques et solutions améliorant la gestion et l’écologie d’une culture. COMMENT METTRE EN ŒUVRE UN CHAMP-ÉCOLE ? Cette méthode centrée sur les apprenants repose sur une logique d’apprentissage par l’expérience. Durant toute une saison de culture (de la préparation des sols à la récolte), 15 à 30 agriculteurs se regroupent autour d’un champécole. Sous l’animation d’un technicien en agriculture, les membres d’un groupe se rencontrent pour conduire plusieurs expérimentations autour de la fertilisation des sols, la gestion de l’eau ou d’autres techniques testées. Le champ est divisé en plusieurs parcelles afin de disposer d’éléments visuels et factuels permettant de comparer les pratiques culturales communément utilisées et les techniques novatrices à mettre en œuvre (comme par exemple la substitution d’engrais chimiques par du compost à base de fumure animale). Lors de ces rencontres, le facilitateur encourage les participants à observer et apprécier les effets des pratiques appliquées sur les cultures de façon à retenir les solutions les plus avantageuses. A l’issue de ce processus, les paysans reproduisent les innovations validées collectivement dans la conduite des cultures dans leur ferme. https://www.youtube.com/watch?v=uJ4R3uukLtk Abou, Animateur en productions végétales sur le projet « Or Gris des Savanes » QUELS IMPACTS DANS NOS PROJETS ? Depuis 6 ans, ESF a essaimé cette approche dans plusieurs zones d’action. Récemment au nord Togo, les résultats de 25 champs-écoles paysans conduits au cours du projet « Or gris des Savanes » ont été capitalisés. L’objectif était d’amener les agroéleveurs à apprendre et à mettre en pratique les techniques de l’agroécologie et de l’agroforesterie pour améliorer la productivité des cultures vivrières tout en diversifiant leurs productions végétales. D’après l’évaluation menée, les producteurs disent avoir de meilleurs rendements sur leurs cultures (maïs, sorgho,…) avec les solutions de lutte antiérosives et l’application d’engrais verts. Ils souhaitent poursuivre ces expérimentations collectives et l’échange de savoir-faire entre pairs. THIBAULT QUEGUINER, Référent projet « Du champ à l’assiette »

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Parole de Christian Bassolé, dessinateur – Vies à Vies 2022

CHRISTIAN BASSOLÉ DIT « MAIN2DIEU » Je me nomme Christian Arnaud Bassolé, dit « Main2DIEU ». Je suis dessinateur. Je termine ma formation aux Beaux-Arts d’Abidjan en Côte d’Ivoire. Ma formation initiale en Droit m’aide à dénoncer par le dessin les injustices, les inégalités et les faiblesses de nos sociétés. J’ai croisé Sylvain Gomez, référent projet ESF au Burkina Faso lors d’une « soirée caricatures » à Ouagadougou. Je l’ai caricaturé et puis on a parlé dessin et d’ESF ! Ensemble nous avons conçu deux kits de formation imagés : un sur l’élevage de poulets, l’autre sur l’élevage de chèvres. Nous avons d’autres idées pour former en images et à travers l’élevage sur les droits des femmes, la préservation de l’environnement et l’insertion socio-professionnelle des jeunes. Savoir que mes dessins permettent d’échanger, de former et de décider avec les éleveurs sur les améliorations de leurs pratiques me motive beaucoup. Cela dépasse le simple plaisir des yeux et mes dessins contribuent aux changements économiques, sociaux et environnementaux auxquels je crois. Un grand merci à Elevages sans frontières pour cette collaboration !

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Elevages sans frontières et son projet au Maroc : lauréat du prix Medici For Equality

Jeudi 16 juin, Elevages sans frontières était à Paris, au Cabinet Medici pour recevoir avec grande joie et fierté le prix « Medici for equality ». Les 25 associations lauréates étaient présentes, réunies par ces groupes d’avocates qui ont fait le choix de monter ce Fonds de dotation pour soutenir des initiatives d’intérêt général et lutter contre les inégalités. Avec un féminisme, une force et un engagement,qui étaient tout simplement communicatifs et ressourçants. C’est notre projet « Envol des femmes », que nous mettons en œuvre au Maroc, qui a été récompensé par ce prix. Ce qui a marqué le jury, c’est cette volonté, dans notre projet, d’appuyer les jeunes femmes qui se sentent une charge pour leur famille. En leur offrant la possibilité de développer leur propre activité, ce sont des ailes qui leur poussent dans le dos ! Ce fut donc une belle soirée, riche de rencontres, d’émotions et de partage. Cela nous motive évidemment à continuer nos actions, à nous mobiliser encore et toujours pour les plus démunis d’entre nous. Merci au fonds Medici pour votre soutien, et merci à Caroline Duclercq, nous vous attendons à Ouarzazate !

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Elevages sans frontières lauréat de la 3ème édition du Prix Jean Cassaigne

Après la Maison des Himalayas en 2020 et les Enfants de Louxor en 2021, les lycéens du Lycée Jean Cassaigne récompensent Elevages sans frontières d’un premier Prix de 9 000 € pour son action en faveur des communautés paysannes vulnérables du Nord Togo et Street Child France d’un deuxième Prix de 3 000 € pour son action en faveur des Musahars, minorité discriminée au Népal. Prix Jean Cassaigne des lycéens pour la solidarité internationale Avec ce Prix, le groupe scolaire Jean Cassaigne et l’association les amis de Mgr Cassaigne souhaitent œuvrer ensemble en faveur de la solidarité internationale et de l’éducation à la solidarité internationale. En mobilisant la communauté française de la solidarité internationale et en sensibilisant un groupe de lycéens aux démarches, aux attendus et aux changements obtenus par des actions de solidarité internationale, ils font vivre le message de Jean Cassaigne qui s’est engagé au 20ème siècle auprès des populations les plus démunies du Vietnam. Ils ont lancé en 2019 le « Prix Jean Cassaigne des lycéens pour la solidarité internationale ». L’objectif est de faire récompenser par ces lycéens des organisations françaises pour une action de solidarité internationale ayant amélioré de façon significative les conditions de vie de populations vulnérables dans un pays du Sud. C’est une initiative unique en France. Lors de la 1ère édition, en 2020, les lycéens ont récompensé la Maison des Himalayas pour son engagement en faveur des enfants souffrant de handicap en Inde, et lors de la 2ème édition en 2021 les Enfants de Louxor pour son action en faveur des populations défavorisées de la rive ouest du Nil à Louxor. Cette année les dons obtenus par la Fondation Jean Cassaigne créée en juin 2021 permettent de décerner un 1er Prix de 9 000 € et un 2ème Prix de 3 000 €. 11 lycéens du groupe scolaire Jean Cassaigne se sont portés volontaires fin 2021 pour former un jury. Ils ont choisi les 5 thématiques prioritaires ci-dessous, en donnant une priorité à l’adaptation aux dérèglements climatiques.  Adaptation au changement climatique au bénéfice des populations les plus vulnérables aux dérèglements climatiques. Amélioration de l’accès aux soins et à la prévention des pandémies pour les populations les plus fragiles. Lutte pour la justice sociale et pour des institutions efficaces, notamment pour aider les populations spoliées de leurs droits et de leurs biens à faire face à l’adversité. Amélioration de l’accès à un travail décent pour réduire la pauvreté et les inégalités et permettre une alimentation saine. 18 organisations ont répondu à l’appel à propositions lancé en janvier 2022. Un comité d’experts indépendants a évalué les actions proposées par ces organisations. Les actions récompensées par les lycéens Cette année, pour la 3ème édition du Prix Jean Cassaigne des lycéens pour la solidarité internationale, les lycéens ont choisi de mettre en valeur les actions permettant aux populations vulnérables des pays du Sud de s’adapter aux dérèglements climatiques. Ils ont aussi considéré que les actions en faveur de la justice sociale devaient être encouragées. Ainsi, après des débats passionnés pour comparer les cinq propositions présélectionnées puis trois tours de vote, ils ont décidé de décerner le premier Prix à « Elevages sans frontières » pour son action en faveur des communautés paysannes vulnérables du Nord Togo et le second Prix à « Street Child » France pour son action en faveur des Musahars, minorité discriminée au Népalet. La remise des Prix aura lieu le vendredi 20 mai 2022 à 16h15 au lycée Jean Cassaigne à Saint-Pierre-du-Mont (Landes) Un grand merci aux lycéens pour leur soutien et leur confiance !

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Témoignage de Fatima, jeune éleveuse de moutons à Soukra au Maroc

Je m’appelle Fatima KhoyaMoh, 32 ans. Je suis mariée et mère de trois enfants. Depuis mon mariage, je vis avec la grande famille de mon mari. Je fais les tâches ménagères et je m’occupe également du bétail de la famille. Les achats pour couvrir les besoins de la maison sont à la charge des hommes. Ce sont aussi eux qui prennent les décisions et font le choix des animaux à vendre. Nous, les belles filles, nous n’avons pas le droit d’intervenir. Même pour mes démarches administratives (demande de carte d’identité par exemple) ou pour aller à l’hôpital, mon mari m’accompagne. Je me sens toujours dépendante de quelqu’un. Un jour, j’ai reçu un appel téléphonique d’une femme du village pour une réunion et j’ai décidé d’assister à cette rencontre. La réunion organisée par l’association Rosa nous proposait de bénéficier d’un projet d’élevage de moutons. C’était l’occasion pour moi d’avoir ma propre activité génératrice de revenus. Avec les autres femmes, on a bénéficié d’une formation sur la loi des coopératives, ce qui m’a permis de connaitre l’importance de la coopération et de l’implication dans la coopérative. Après la mise en place de la coopérative ovine, il fallait réaliser un contrat avec l’association Rosa pour bénéficier d’un élevage : c’est ce qui m’a obligé à aller toute seule, pour la première fois, à l’administration. Au début, j’étais hésitante et effrayée, mais j’ai réussi à surmonter mes peurs. Après avoir construit ma bergerie, j’ai reçu deux brebis, une porte, une mangeoire, de la semence de luzerne et de l’aliment de démarrage pour les animaux. J’ai également assisté à des formations sur les bonnes pratiques d’élevages. Ma participation à ces formations et à ces rencontres avec diverses femmes m’a permis de sortir de ma carapace, de la solitude et d’arrêter de garder le silence. Je me sens maintenant plus à l’aise et je suis devenue de plus en plus sociable. Et ce sont des choses qu’on ne peut pas acheter avec de l’argent. Je remercie l’association Rosa et tous ceux qui ont contribué à ce projet et à ce changement dans ma vie. Fatima KhoyaMoh, Eleveuse de moutons dans le cadre du projet ‘Envol des femmes« 

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Témoignage de Fadma, une marraine et éleveuse de chèvres impliquée au Maroc

Je m’appelle Fadma Hamidi, âgée de 51 ans, célibataire. Je vis, avec ma mère et mon frère qui est marié. En 2011, j’ai bénéficié d’un appui à l’élevage de chèvres par l’association Rosa. Cet élevage me permet d’avoir une source de revenus par la vente de lait et des animaux. J’ai beaucoup profité de l’encadrement et des formations dispensées par l’association Rosa sur les bonnes pratiques d’élevage : l’alimentation, l’hygiène, les interventions pendant la mise-bas, l’abreuvement, les maladies et les remèdes traditionnelles, aussi quelques médicaments. J’ai accumulé une expérience importante dans ce domaine. Cette activité m’a permis d’améliorer ma vie financièrement et moralement mais aussi de m’occuper des besoins de ma mère qui est malade. J’ai l’habitude d’apporter mon aide et mes conseils aux autres femmes avec joie et contentement. Dans le cadre du projet Imik s’Imik, l’association Rosa a adopté une nouvelle stratégie dans l’encadrement et l’accompagnement des jeunes femmes bénéficiaires. D’anciennes bénéficiaires, porteuses d’élevages réussis, ont été intégrées au projet en tant que marraines pour aider les jeunes femmes débutantes à se lancer dans leur activité d’élevage. Fadma fait partie des marraines. J’ai été enthousiasmée par cette idée [de marrainage]. J’ai l’habitude d’apporter aide et conseils aux autres femmes avec joie et contentement. Nous sommes quatre marraines dans mon village, et chacune d’entre nous s’occupe de trois filleules. Le choix des groupes se fait en fonction de la proximité : trois filleules voisines font équipe avec la marraine qui habite à côté. C’est pour être proche en cas de besoin d’intervention, surtout la nuit, et aussi parce que nous avons de bonnes relations entre voisines. Comme je suis une personne sociale, respectée dans le village, mes relations avec les autres sont bonnes. J’aime aider les gens et partager mes connaissances. J’ai pu m’intégrer rapidement dans mon groupe de jeunes bénéficiaires. J’ai aidé à convaincre les jeunes femmes de l’importance de s’impliquer dans l’association locale. Je les ai encouragées à profiter des élevages de chèvres pour améliorer leur situation matérielle et morale et pour aider leur famille. Je visite leurs enclos, leur donne des conseils et les aide à résoudre les difficultés et les obstacles liés à leurs élevages. Parfois même, je les conseille en ce qui concerne les problèmes familiaux. Au début, mes visites dans les élevages des filleules étaient fréquentes, parfois chaque jour pour les aider et les encourager. Je regarde si les chèvreries sont propres, si l’aliment est propre et dans la mangeoire, si il y a suffisamment d’eau, etc. Quand les mises-bas sont proches, je leurs montre comment savoir que la chèvre va mettre bas. J’étais présente pendant les premières mises-bas pour leur montrer quoi faire pour la chèvre et le petit. Je leur ai montré comment faire la traite en respectant l’hygiène. Pendant la saison des chaleurs, je leur demande de mettre le bouc avec les chèvres et de les surveiller. Quand j’ai senti qu’elles commençaient à comprendre et à devenir plus autonome, mes visites sont devenues moins nombreuses et je n’intervenais qu’en cas de nécessité, comme par exemple pour les mises-bas difficiles. Ce travail m’a fait sentir que je suis un membre utile dans mon village, je me sens fière et heureuse quand je fais cette tâche. Je remercie l’association Rosa de m’avoir donné l’opportunité de transmettre l’expérience que j’ai acquise grâce à l’encadrement, la formation et l’accompagnement de l’équipe Rosa. Fadma Hamidi,Eleveuse de chèvres et marraine dans le cadre du projet ‘Imik S’Imik »

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Haïti : pour une insertion professionnelle de jeunes ruraux aux métiers de la filière lait

Le projet « Lait des collines de Lascahobas » initié en octobre 2020 dans le département du Centre et la commune de Belladère accompagne les jeunes et éleveurs.eurs laitiers dans le développement de leurs activités d’élevage. Afin de faciliter l’échange de savoir-faire et l’apport de connaissances sur la gestion et conduite d’élevage bovins-laitiers, Elevages sans frontières et le partenaire CEHPAPE ont expérimenté une nouvelle approche appelée « Ecoles paysannes » pour encadrer et former les éleveuses  et éleveurs soucieux d’améliorer leurs pratiques et leur production laitière. Ce dispositif d’éducation informelle est basé sur des relations plus horizontales où ce sont les paysans et les paysannes qui animent et développent leur propre parcours de formation par l’échange de connaissances et la valorisation de leurs savoir-faire endogènes. Actuellement, 11 groupes « Écoles paysannes » composés de 314 familles paysannes se réunissent régulièrement dans leur localité sous l’animation de promoteurs « Écoles paysannes ». Ces animateurs volontaires, hommes, femmes, jeunes leaders communautaires sont reconnus dans leur localité pour être des éleveuses et éleveurs modèles. Tous les deux mois, ils invitent leurs membres à une rencontre au sein d’une exploitation agricole d’un des membres pour aborder et échanger sur leurs activités et mode de conduite d’élevage. Les dernières rencontres organisées traitaient de l’alimentation animale et des bonnes pratiques à considérer pour apporter des minéraux et protéines dans le régime alimentaire offert aux bovins. En plus des échanges d’expériences, les participantes et participants se sont initiés, par la pratique, à la fabrication de pierres à lécher comme compléments alimentaires à proposer à leurs animaux. Rencontre écoles paysannes Eleveurs s’initiant à la fabrication de pierre à lécher D’autres alternatives sont promues en collaboration avec les bénéficiaires pour augmenter leur capacité de production laitière. A ce stade, 20 éleveurs ont décidé de s’initier à la production de fourrage pour le bétail. Après s’être formés avec le soutien technique du projet et un parcours de formation mis en œuvre par les techniciens, les éleveuses et éleveurs ont reçu des boutures qu’ils ont plantées pour la culture du fourrage qui servira à compléter l’alimentation de leurs animaux. Inspiré du « Qui reçoit… donne », les bénéficiaires s’engagent à rembourser les boutures reçues à d’autres éleveuses et éleveurs. Dans les prochaines semaines, une centaine de ménages profitera de ce fonds rotatif de boutures pour installer à leur tour des nouvelles parcelles fourragères sur leur ferme. Eleveur dans sa parcelle de fourrage Bovin bénéficiant d’un fourrage vert de qualité Afin de contribuer à l’essor de la filière lait locale, l’équipe du CEHPAPE multiplie les actions pour renforcer les différents maillons de la production jusqu’à la commercialisation de produits laitiers transformés. Une laiterie labéllisée « Let’Agogo » appuyée dans le développement de son activité offre dorénavant un débouché stable aux éleveurs et éleveuses pour la vente du  lait. Le mois dernier, l’équipe de salariés de cette unité de transformation a bénéficié d’un appui sur les bonnes pratiques de fabrication et d’hygiène. Le protocole HACCP défini contribuera à l’amélioration de la qualité du lait aromatisé, commercialisé en circuit-court sur les marchés et boutiques d’alimentation de la zone. Pour MORETTE Roseline, 30 ans « Élever des bovins, c’est avoir du lait et de l’argent pour couvrir les besoins alimentaires et assurer la scolarité et la santé de ses 3 enfants ! » Thibault Queguiner, Chargé du projet « Le lait des collines de Lascahobas »

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Du champ à l’assiette : pour un système alimentaire résilient au Sud du Togo

Une coopération public-privé pour un système alimentaire résilient au Sud du Togo Dans le cadre de la promotion du consommer local au Togo et dans un contexte de changement des comportements alimentaires dans nos sociétés actuelles, les acteurs des filières agricoles et agroalimentaires doivent s’adapter, s’organiser et se structurer pour assurer une croissance forte de l’offre nationale de produits alimentaires tout en répondant aux besoins et attentes des consommateurs ruraux et urbains conformément au cadre législatif et réglementaire. C’est à cet effet que l’ONG OADEL a organisé, à l’intention des élus communaux, dans le cadre du projet « Du champ à l’assiette » soutenu par Elevages sans frontières, une journée de travail sur le thème : « Coopération public-privé vers un système alimentaire résilient ». L’objectif de cette séance d’information et de formation des conseillers municipaux est de favoriser la concertation et la participation des élus de la commune au développement des filières de proximité, ceci, à travers des présentations et débats sur les défis de la souveraineté alimentaire, les enjeux de la zone de libre-échange continentale africaine et les systèmes alimentaires territorialisés. Il s’agit à court terme pour OADEL d’appuyer les municipalités et les différents acteurs concernés dans les communes dans la mise en place d’un Système Alimentaire Territorialisé pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des habitants de leur territoire. Les rencontres se sont déroulées dans les salles de délibération des communes du Grand Lomé et de 4 autres communes, de janvier à mars 2022. Un total de 65 élus locaux ont ainsi été sensibilisés sur les trois thèmes précités. Le Grand Lomé, comportant 13 communes, a été choisi pour démarrer cette série de sensibilisation du fait qu’il est le lieu de concentration de la population togolaise et donc un pôle de consommation par excellence. OADEL part du principe que des élus locaux sensibilisés sur les bienfondés du consommer local vont privilégier des actions favorables aux petits agricultures et éleveurs de la région maritime au Togo, notamment pour l’accès au marché de leurs produits. Cette série de rencontres sur la souveraineté alimentaire, la zone de libre-échange continentale africaine et les systèmes alimentaires territorialisés va s’étendre à d’autres communes rurales où intervient le projet « Du champ à l’assiette ». Les communes vont ainsi mesurer l’intérêt social et économique pour leur territoire de produire, transformer, distribuer, et consommer durablement. Cela favorisera leur engagement dans une coopération avec les acteurs économiques et la société civile pour la mise en place et le développement d’un système alimentaire territorialisé, durable et résilient. Soulignons que le thème sur la souveraineté alimentaire présente la différence conceptuelle et les fondements politiques entre sécurité alimentaire et souveraineté alimentaire et montre les raisons pour lesquels les pays du Sud doivent se battre pour de plus en plus de souveraineté alimentaire et non la simple sécurité alimentaire. Quant au thème de la zone de libre-échange continentale africaine, entré en vigueur depuis le 1er janvier 2020, il aborde la question de l’ouverture du marché togolais et montre que si le libre-commerce a ses avantages, il présente aussi des inconvénients pour les petits producteurs souvent livrés à eux-mêmes sur un marché où ce sont les plus gros qui mangent les petits ; d’où, la nécessité de soutenir une production locale togolaise, encore faible, face aux économies des grands pays comme le Nigéria, la Côte d’ivoire ou le Maroc. Enfin, le dernier thème : le système alimentaire territorialisé permet aux élus locaux de visualiser comment, du champ à l’assiette, un gouvernement local peut dialoguer avec les acteurs de son territoire pour construire durablement un système alimentaire de production, de transformation, de distribution, de consommation, tout en veillant au traitement des déchets. Des échanges fructueux ont permis aux élus locaux de comprendre ces notions. Tous ont pris l’engagement de mettre en place une feuille de route pour aller progressivement vers la mise en place d’un système alimentaire durable sur leur territoire. Tata Yawo AETOENYENOU, Directeur Exécutif de l’ONG OADEL (partenaire d’Elevages sans frontières)

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Burkina Faso : des éleveuses en chemin sur la Voie Lactée de l’Oubritenga

Le projet « La voie lactée des femmes de l’Oubritenga » vise un renforcement de la filière laitière locale avec : un renforcement des capacités et des moyens de production et de collecte sur le bassin laitier des communes de Ziniare et de Zitenga, une amélioration des conditions de transformation et de conditionnement avec la mise en place d’une unité laitière, un appui à la commercialisation et à la promotion des produits laitiers locaux au niveau des chefs-lieux des 7 communes de la Province de l’Oubritenga. Outre les enjeux liés à la sécurité alimentaire, à la préservation de l’environnement et au « Consommer Local », le projet vise à travers ses activités une évolution du dialogue, des perceptions, des attitudes et des mécanismes autour de la reconnaissance et du soutien de l’entrepreneuriat et de l’autonomie des femmes. A mi-parcours du projet, 150 femmes de 6 villages des communes de Ziniare et de Zitenga au Burkina Faso, ont été formées aux techniques d’élevage améliorées par les services déconcentrés de l’Etat et l’équipe technique du projet. Parmi elles, 100 éleveuses de bovins ont aménagé leurs sites d’élevage grâce à l’appui du projet avec la construction et l’équipement d’étables. Les 50 dernières éleveuses de caprins sont en train d’être accompagnées dans l’amélioration de leurs sites d’élevage. Elles ont aussi été initiées à la culture fourragère pour améliorer l’alimentation de leurs animaux, notamment grâce aux parcelles démonstratives mises en place par APIL. Depuis février, Elodie Pilabre, ingénieure en productions animales, capitalise sur les itinéraires techniques promus et produira deux référentiels pour l’élevage bovin et caprin laitier. Sylvie Ouedraogo et Ludovic Nabolé d’ESS Consulting ont proposé un plan d’affaires et des alliances pour l’unité laitière qui aidera à la collecte, la transformation et la commercialisation du lait auprès des éleveuses accompagnées. Enfin, Assiata Sawadogo, référente Genre de notre partenaire burkinabè APIL, avec l’appui de notre coordination régionale en Afrique de l’Ouest, a élaboré un diagnostic et une approche dédiée à l’égalité de genre et à l’autonomie des femmes. Cette approche sera mise en œuvre dans la seconde moitié du projet avec notamment l’appui du projet « Parions l’Egalité » développé avec Batik International et APIL et qui vient de débuter en janvier pour 3 ans. Kelly Barbarit, dite KEKE, photographe engagée, est allée à la rencontre de quelques-unes de ces femmes pour les écouter raconter leurs vécus, dans leurs activités d’élevage, et en tant que femmes. Vous pouvez trouver son récit ici. Pour un plein engagement des femmes, pour un entrepreneuriat féminin durable et pour une égalité des chances de réussir, la Voie Lactée renforce les capacités des femmes de l’Oubritenga. Sylvain Gomez, Référent projet ESF « La Voie Lactée des femmes de l’Oubritenga ».

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Or Gris des Savanes : fin d’un premier chapitre, un second s’ouvre

Le projet « Or Gris des Savanes » contribue à l’insertion socio-économique des agroéleveurs et des agroéleveuses vulnérables et au développement local de la région des Savanes grâce à des modes de production et de commercialisation durables des produits de la filière pintade. Une première phase de 3 ans s’est terminée fin 2021. Sur la base d’itinéraires techniques élaborés entre éleveurs, ONG, services étatiques et vétérinaires, un maillage d’« élevages-écoles » et de « champs-écoles » a été mis en place pour une diffusion de techniques améliorées d’élevages et de cultures : 720 éleveurs ont ainsi renforcé leurs capacités et ont amélioré l’aménagement de leurs sites d’élevage grâce à l’appui du projet. https://www.youtube.com/watch?v=3xJsckL9Ats Témoignage de Kantami Kokou, éleveur « talent » et éleveur naisseur sur le projet Or Gris des Savanes. Ce renforcement des savoirs et des savoir-faire s’est aussi reposé sur les résultats de recherches-actions portant sur la production d’aliments pour pintade, l’incubation des œufs et l’équipement des poulaillers en mangeoires, abreuvoirs et pots de chauffage ; tout ceci sur la base des ressources humaines et matérielles locales. Fabrication de l’aliment pour pintades Formation par la MFFR L’initiation aux itinéraires promus s’est aussi faite au sein d’une Maison Familiale de Formation Rurale où 60 jeunes ruraux ont été accompagnés dans leur professionnalisation et dans le montage de leur projet d’élevage de pintades : 31 jeunes ont vu leur plan d’affaire d’installation en élevage validé et soutenu par le projet. 38 relais villageois ont aussi été formés et équipés pour offrir aux éleveurs un appui-conseil et un service vétérinaire de proximité. Auxiliaire Vétérinaire d’Elevage Vaccination Cette phase 1 a aussi permis de préparer les éleveurs à la commercialisation avec la création et l’accompagnement de coopératives d’éleveurs. Une étude a été réalisée sur la faisabilité d’initiatives économiques telles qu’une unité d’abattage et de transformation de la pintade et une unité de fabrication d’aliment pour volailles. Coopérative Kapangoun Man à Nagbeni Vente groupée de pintades Enfin, un livret de recettes a été produit pour revaloriser la place de la pintade dans le patrimoine culinaire togolais et rendre hommage aux éleveuses et aux éleveurs qui permettent l’arrivée dans les assiettes d’un produit local, sain, de qualité et respectueux de l’environnement. Grâce au projet, les acteurs togolais (société civile, services étatiques, universitaires, acteurs de la recherche, privés) ont renforcé leur reconnaissance en tant qu’experts de la filière pintade. La phase 2 du projet (2022 – 2024) Elle concentrera son action sur : l’autonomisation des femmes et des jeunes avec un appui spécifique pour le développement de leur activité d’élevage, une gestion écosystémique des ressources productives avec le développement d’une approche « Une seule santé » Le développement d’initiatives économiques en soutien aux activités d’élevage et de commercialisation comme une provenderie, une unité de transformation et des unités pour équipement des poulaillers. Cette seconde phase est actuellement à l’étape d’ancrage avec le ciblage des bénéficiaires, l’actualisation des dispositifs d’accompagnement et la tenue de deux consultances pour la mise en place d’un dispositif de suivi-évaluation et d’une approche dédiée à l’égalité de genre. Joseph Kabore,Référent projet ESF « Or Gris des Savanes »

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Éleveur de pintades : un métier d’avenir pour les jeunes du Togo

Les jeunes au nord Togo L’agriculture et l’élevage au Togo sont de type familial et caractérisés par des techniques de production traditionnelles souvent peu performantes. Les revenus tirés de ces deux secteurs sont donc peu rémunérateurs et n’encourageant pas les jeunes à prendre la relève de leurs parents ou à d’autres de s’engager dans le monde paysan. Or l’élevage et l’agriculture peuvent offrir des opportunités aux jeunes en contribuant à leur professionnalisation et à leur emploi. La pleine expression du potentiel de ces forces vives contribue ainsi à la lutte contre la pauvreté et au développement des économies locales. Par ailleurs, le taux d’analphabétisme est élevé dans le pays. Selon la direction de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle, 44 % des 15-45 ans sont analphabètes. 79 % des ruraux sont non scolarisés contre 21 % en milieu urbain. Le besoin de formation en milieu rural est donc immense et constitue une priorité ; ceci afin de doter les jeunes garçons et les jeunes filles de leurs pleines capacités et leur permettre de réussir leur insertion socio-professionnelle. Former en milieu rural Face à ces constats, les jeunes font partie des cibles du projet « Or Gris des Savanes ». Ils sont formés en élevage dans une Maison Familiale de Formations Rurales (MFFR) et avec un stage chez un éleveur. Au cours de leur formation, il monte leur projet d’élevage et le soumette pour financement. Si le projet est bon, ils reçoivent une subvention pour aménager leur site d’élevage et acheter les pintades pour démarrer leur élevage. Les Maisons Familiales de Formation Rurale, centres de formation par alternance, facilitent l’accès des jeunes et des adultes du monde rural à la formation agricole et citoyenne. Les personnes formées qui sortent de ces centres ont une meilleure maitrise des techniques de production et sont mieux outillées pour mettre en œuvre leur projet professionnel. Ce dernier contribuera à l’amélioration de leurs conditions de vie et de celles de leur entourage, ainsi qu’au développement économique de leur territoire. Les modules de formation de la MFFR La production végétale La production animale La mécanisation et la motorisation agricole L’économie et la gestion d’une exploitation agricole La conception des plans d’affaires L’entrepreneuriat L’environnement et la protection des ressources naturelles L’irrigation et la maitrise de l’eau La transformation des produits agricoles La construction rurale La commercialisation et le marketing La production des semences Les calculs mathématiques et le français de base Les NTIC La santé et l’hygiène dans la famille Le parcours de formation développé avec les MFFR a contribué à l’insertion socio-professionnelle grâce à l’élevage de 60 jeunes. Témoignage Michel, jeune éleveur de pintades Faute de moyens, Michel a arrêté l’école et a choisi de devenir éleveur de pintades. Grâce à l’appui d’Elevage et Solidarité pour les Familles au Togo (ESFT) et de la MFFR, il a reçu une formation, un accompagnement dans le montage de son projet d’élevage et une subvention pour qu’il puisse développer son activité et faire vivre sa famille. Motivé, passionné et ambitieux, il a un rêve : devenir le plus grand éleveur du Togo. « J’invite les jeunes à faire l’élevage […] Je sais qu’ils vont réussir. C’est l’avenir. » Je soutiens les jeunes éleveurs

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Coopérer pour mieux soigner ses pintades dans les Savanes au Togo

La santé animale au nord Togo La région des Savanes est la première région productrice de pintades. Elle se démarque par sa capacité à approvisionner la majeure partie du secteur de la petite restauration en pintades. La méléagriculture y est pratiquée par la majorité des ménages ruraux et contribue au développement économique (activité génératrice de revenus), à la cohésion sociale (accueil des visiteurs, dons) et au maintien de la santé (apports protéinique avec la viande et les oeufs) des populations togolaises. Cependant, plusieurs facteurs peuvent ralentir considérablement la production de pintades comme un mauvais aménagement du site d’élevage, une mauvaise alimentation des animaux ou un manque de soins vétérinaires. C’est pour mieux accompagner les éleveurs.euses dans la conduite de leur activité d’élevage que des Auxiliaires Villageois d’Elevage (AVE) sont formés, équipés et missionnés. Le développement de ce service d’appui-conseil à l’élevage et de soins vétérinaires de base assuré par les AVE en collaboration avec les vétérinaires locaux permet de : Veiller à la bonne mise en œuvre des itinéraires techniques « Or Gris des Savanes » Maintenir la santé animale et donc la productivité dans les élevages Témoignage Dalouktre, AVE Dalouktre est AVE (Auxiliaire Vétérinaire d’Élevage) dans le cadre du projet ‘Or Gris des Savanes‘. Il travaille en étroite collaboration avec un des vétérinaires de la région pour apporter des conseils techniques aux agroéleveurs et des soins vétérinaires à leurs pintades. En suivant régulièrement les éleveurs et leurs élevages, Dalouktre participe à la diminution du taux de mortalité des pintades dans la Région des Savanes et donc au développement économique de sa région. https://www.youtube.com/watch?v=-4UkJ9_nGMk Pour le bien-être et la santé de ses pintades, Monica, éleveuse à Nano, est suivi par Dalouktre (AVE). C’est lui qui la conseille et vérifie la propreté de son élevage, il vaccine également les animaux et les soigne si nécessaire. J’offre un kit de vaccination à 15€

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Les champs-écoles dans la région des Savanes au Togo

Le projet « Or Gris des Savanes » accompagne les agroéleveurs·euses dans le perfectionnement et la diffusion de pratiques agroécologiques à travers le dispositif de « champ-école ». Le contexte Dans la région des Savanes, au Nord Togo, les évènements climatiques de plus en plus extrêmes (irrégularité des pluies, sécheresse) et les activités humaines (déboisement, fertilisation de synthèse) dégradent fortement les sols (érosion, appauvrissement/diminution de la fertilité). Cela affecte les rendements agricoles, et donc les revenus des familles paysannes et la sécurité alimentaire des ménages. Comment développer l’élevage de pintade dans un tel contexte, au risque de contribuer à l’insécurité alimentaire ?La pintade se nourrit des mêmes céréales que les hommes (maïs, mil, sorgho, riz, etc.). Pour permettre aux agroéleveurs de produire l’alimentation de leurs pintades sans entrer en concurrence avec l’alimentation humaine et tout en leur offrant un environnement favorable à leur développement, le projet a développé le dispositif de formation « Champs-Ecoles Agricoles » (CEA). Les champs-écoles agricoles Qu’est-ce que c’est ? Un champ-école est une parcelle agricole dégradée d’environ 0,5 ha, qui appartient à un agroéleveur bénéficiaire du projet qui en ouvre l’accès à 25 pairs pour se former collectivement à des pratiques agroécologiques. Cette formation dispensée en plusieurs modules va permettre une amélioration de l’état de la parcelle et de ses rendements. Les modules de formation dispensés Les techniques de lutte antiérosive (cordons pierreux ou diguettes enherbées, labours perpendiculaires aux courbes de niveau) La fertilisation organique (par le compostage avec la valorisation des fientes de volailles et les résidus de cultures) Les itinéraires techniques de cultures (calendrier, sélection des semences, association de cultures) Le reboisement d’espèces fourragères. Grâce à la mise en place des champs-écoles, les sols sont plus fertiles, la sécurité alimentaire est améliorée et la nutrition des familles bénéficiaires et des pintades est assurée. TémoignageS Abou, animateur cEA Abou est animateur en productions végétales sur le projet « Or Gris des Savanes ». Son rôle est d’accompagner les agroéleveurs dans la mise en place des champs-écoles. https://www.youtube.com/watch?v=uJ4R3uukLtk « Je suis fier d’avoir mis en place ces champs-écoles, les agroéleveurs s’autosuffisent et nourrissent leurs élevages aujourd’hui. » Moumouni, membre du cea kantandi Djessi Moumouni (45 ans), membre du CEA Kantindi « J’ai répliqué des techniques agroécologiques apprises dans les CEA dans mon champ de 0,5ha, notamment le labour suivant les courbes de niveau, le reboisement, le compostage et les techniques de semis améliorées du sorgho. Les résultats sont bien nets. Avant j’obtenais 0,5 sacs de sorgho (100 kg/ha). Avec la mise en application de ces pratiques, j’ai obtenu 4 sacs de grains (soit 800 Kg/ha). Cela m’aide dans le ménage et contribue bien à l’alimentation de mes pintades. Mais j’ai une doléance en direction du projet ; il serait bon que le projet nous aide à amener ces techniques dans nos terres de bas-fonds pour l’amélioration de la production de nos cultures maraîchères. » J’offre une formation CEA

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Maroc : installation des ovins à Skoura

Dans le cadre du projet ‘Envol des femmes‘ lancé en octobre, 150 femmes de la région de Ouarzazate au Maroc sont accompagnées dans leur activité d’élevage caprin et ovin. L’appui à l’élevage de moutons débute par le choix des bénéficiaires ; 20 femmes ont été identifiées. L’équipe de ROSA a d’abord sensibilisé les éleveuses sur l’enjeu de se regrouper en coopérative, pour être plus fortes et conforter leur activité d’élevage. La coopérative LKSSIBA ainsi créée regroupe aujourd’hui l’ensemble des femmes bénéficiaires. Les femmes choisies ont assisté à la première session de formation sur « l’habitat, l’alimentation et l’abreuvement ». Ces formations leur ont permis de construire elles-mêmes les abris selon les normes et les démonstrations faites. L’équipe ROSA est passée ensuite vérifier que les bergeries construites suivaient les recommandations. Ces temps de formation et de construction ont été réalisés avant l’arrivée des animaux. Cela permet de consolider les connaissances de bases pour une bonne prise en charge des animaux dès leur arrivée et limiter ainsi la mortalité des animaux. Le 16 mars, 40 brebis ont enfin été achetées. Les femmes étaient très excitées à l’idée de recevoir leurs animaux. Elles se sont levées tôt et se sont rendues chez la présidente de leur coopérative Lkssiba pour accueillir ROSA …et les brebis ! Devant l’ensemble des femmes de la coopérative, ROSA a effectué le tirage au sort pour que chaque femme ait ses brebis sans crainte de favoritisme. 2 brebis ont été distribuées à chaque éleveuse et 4 béliers ont été donnés à la coopérative. Suite à cela, ROSA a aussi distribué 122 kg de semences de luzerne et de l’orge pour assurer l’alimentation des animaux, ainsi que les portes et les mangeoires qui garantissent un abri sain et de qualité pour le bien-être des animaux. Ce moment était historique pour elles, elles ne sont pas près de l’oublier ! Elles ont partagé leurs émotions avec l’équipe de ROSA en témoignant que « c’est  la première fois qu’elles sentent qu’elles ont raison et qu’elles ont fait le bon choix ». C’était aussi l’occasion pour elles de les sortir de leur coquille et de faire entendre leur voix. La joie était évidente sur leurs visages ce jour-là, nous leur souhaitons à toutes un bon démarrage et de la réussite dans leur élevage ! « C’est la première fois qu’elles sentent qu’elles ont raison et qu’elles ont fait le bon choix » Je soutiens ces femmes Zahra Jamil, Animatrice de ROSA

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Monica, éleveuse de pintades : une référence dans son village

La région des Savanes est la région la plus pauvre du Togo : 90% des personnes y vivent avec moins d’1€ par jour. L’agriculture demeure l’activité principale malgré les difficultés croissantes liées aux aléas climatiques. L’élevage de pintades y joue un rôle socio-économique fort et représente un bon potentiel dans le développement d’activités génératrices de revenus. Les femmes sont plus particulièrement touchées par la pauvreté. Elles sont peu reconnues. Elles occupent les emplois les plus précaires, souvent dans le secteur informel. Elles ont des difficultés pour accéder au foncier, au crédit et aux formations : autant de contraintes qui les freinent dans le développement de leurs activités et leur émancipation. Monica, éleveuse de pintades Monica a 63 ans. Elle habite le village de Nano au nord du Togo. Elle est agricultrice, vendeuse de pain, éleveuse de pintades et mère de 5 enfants. Avant l’arrivée d’Elevages sans frontières, Monica se heurtait à une faible capacité de production, à une mortalité élevée des pintadeaux et à un manque d’accompagnement technique et économique. Pour se perfectionner dans son activité, Elevages sans frontières l’a aidée à construire un bâtiment d’élevage. Elle a également reçu 100 pintadeaux pour renforcer son cheptel et des équipements : mangeoires, abreuvoirs et pots de chauffage. En plus, elle a suivi des formations sur la conduite de l’élevage, sur la vente de pintades, la santé animale et sur la fabrication de l’aliment pour pintades. Pour le bien-être et la santé de ses pintades, Monica est suivie par un Auxiliaire Vétérinaire d’Elevage (AVE). Il a un rôle important. C’est lui qui la conseille sur l’entretien de son élevage. Il vaccine également les animaux et les soigne si nécessaire. En 1 an, Monica est passée de 100 à 250 pintades. Cela lui a permis d’améliorer et diversifier l’alimentation de toute la famille. Grâce à la vente de ses pintades, elle peut payer les frais de santé et de scolarité de ses enfants et épargner. « Les pintades sont comme un porte-monnaie pour moi. » Monica fait maintenant partie de ces femmes qui se réalisent grâce à l’élevage de pintades. Éleveuse confirmée, elle est un relai précieux pour les femmes de son village qui veulent à leur tour pratiquer l’élevage. Elle les guide et leur donne des conseils pour réussir leur activité. « Tout le village me dit que je suis une grande éleveuse et quand quelqu’un a besoin de pintades, il vient vers moi. » « Depuis que je me suis perfectionnée dans mon activité d’élevage, les autres femmes voient mon évolution et mes conditions de vie améliorées. De ce fait, elles s’intéressent aussi à l’élevage et je les encourage dans ce sens. » Je soutiens ces femmes

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Elevages sans frontières fête ses 20 ans

20 ans déjà ! Le 26 janvier 2002, la création de l’association ELEVAGES SANS FRONTIERES, alors dénommée Heifer France, était annoncée au Journal Officiel. Depuis 20 ans, le défi lancé par le fondateur André Decoster pour aider des familles vulnérables à sortir durablement de la grande pauvreté grâce à l’élevage a mobilisé des milliers de personnes dans 15 pays. Rien n’aurait été possible sans les donateurs et sympathisants, les mécènes et bailleurs, convaincus de l’efficacité de notre action et garants de sa pérennité. Alors que les besoins restent immenses, fêtons aujourd’hui les progrès accomplis en ce 1er jour du reste de notre combat aux côtés des familles paysannes. Ecoutez André Decoster et le Président Bruno Guermonprez expliquer comment l’association est née et a évolué et ce que leur inspire cet anniversaire. élever la solidarité. Ce double témoignages est le 1er d’une série qui mettra à l’honneur jusqu’à l’été sur notre page Facebook tous les acteurs de cette aventure solidaire. Qui reçoit du soutien… donne de la vie ! Ensemble, continuons à élever la solidarité. Suivez-nous sur Facebook

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Première édition de la foire de la pintade à Dapaong au Togo

Première édition de la foire de la pintade Dapaong, 13 déc. (ATOP) Elevages et Solidarité des Familles au Togo (ESFT) et Elevages sans Frontières (ESF) ont organisé la première édition de la foire de la pintade, du 10 au 12 décembre à Dapaong. La cérémonie de lancement a été présidée par le préfet de Tône, Tchimbiandja Yendoukoa Douti en présence du directeur régional de l’Agriculture, de l’Elevage et du Développement Rural, Douti Lardja, des responsables des associations ESFT et ESF ainsi que des éleveurs. Des stands dédiés à l’exposition et vente de pintades ont été érigés pour la circonstance. Il y a eu également un stand dédié à la vente de matériels traditionnels destinés à l’élevage des pintades tels que des couveuses et des abreuvoirs. Durant ces trois jours d’exposition, 20 exposants ont présenté la richesse et la diversité de leurs produits. Ils ont fait découvrir leur savoir-faire dans le domaine de l’élevage de pintades. https://elevagessansfrontieres.org/wp-content/uploads/2021/12/SESSION-DE-VALORISATION-DES-ACQUIS-DE-LA-PREMIERE-PHASE-DU-PROJET-OR-GRIS-DES-SAVANES-FILIERE-PINTADES-NVO.mp4 Cette foire se positionne comme une vitrine incontournable pour l’émergence des produits pintades issus de la zone de la région des Savanes. Il s’agit de promouvoir la croissance de l’économie par la consommation des biens et services localement produits. La manifestation s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Or GRIS DES SAVANES : appui à la filière pintade dans la région des Savanes au Togo ». Ce projet vise à réduire la vulnérabilité alimentaire et économique des ménages ruraux grâce au renforcement d’une filière locale permettant une production et une commercialisation améliorées de pintades de la région. Durant 4 ans de mise en œuvre, ce projet a permis aux initiateurs d’élaborer un itinéraire technico économique de production de pintades, de renforcer les capacités de production de 720 producteurs et productrices, de réduire de 40% le taux de mortalité des pintadeaux. Il a permis également la mise en place de 25 champs écoles pour la diffusion des pratiques agroécologiques et de 180 élevages écoles. A l’ouverture de cette foire, le préfet de Tône et le directeur régional de l’Agriculture, de l’Elevage et du Développement Rural ont félicité les initiateurs de ce projet qui a permis de réduire considérablement le taux de mortalité des pintadeaux qui constitue un problème majeur dans l’élevage des pintades dans la région des Savanes. Selon eux, ce projet vient renforcer les efforts du gouvernement en matière d’élevage au Togo. Ils ont convié tous les acteurs économiques et éleveurs de la filière à mettre l’accent sur la qualité des produits et à respecter l’itinéraire technique normale afin de rendre plus compétitifs leurs produits et d’en tirer profit. Mme Tchacolow-Tagba Awoussi, la directrice exécutive d’ESFT, s’est réjouie de la tenue de cette manifestation. Pour elle, cette foire est une opportunité pour leséleveurs de se faire connaître et de nouer des contacts fructueux. Source : ATOP / GS / TJ https://elevagessansfrontieres.org/wp-content/uploads/2021/12/PREMIERE-EDITION-DE-LA-FOIRE-DE-LA-PINTADE-A-DAPAONG-SAVANES.mp4

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4 courts métrages sur le quotidien de 4 éleveuses du Haut-Atlas

Elevages sans frontières et ROSA ont réalisé en 2020 un guide méthodologique sur la mise en place d’élevages de chèvres laitières et l’appui à l’émergence d’une filière depuis la production de lait jusqu’à la vente de fromages. Ce guide s’appuie sur l’expérience de plus de 15 ans d’action au Maroc, dans la région d’Ouarzazate et se veut un partage d’expérience. En plus de ce partage technique, 4 très courts métrages ont été réalisés ; 4 portraits de femmes qui illustrent, par une immersion dans leur quotidien, la réalité de mise en œuvre des projets et les impacts recherchés. On espère que le parcours et les témoignages de ces femmes vous toucheront comme ils nous ont touchés. Je consulte le guide Portrait de 4 éleveuses de chèvres au Maroc Amina – La collecte du lait et l’accompagnement des éleveuses Amina est une des femmes leader du réseau mis en place et animé par ROSA et Elevages sans frontières. En suivant Amina, on découvre la collecte de lait des chèvres au petit matin, les temps d’échanges informels entre éleveuses et les rencontres entre femmes leader qui permettent cet appui même à distances des éleveuses. Une journée d’Amina, c’est aussi la réalité des tâches domestiques qui font de ces journées des journées bien remplies. Ce film donne un aperçu, en 12 minutes , de l’accompagnement suivi par les éleveuses, et réalisé à leur tour par les femmes leader. Radia – L’élevage et le travail aux champs Radia, c’est un peu la laborieuse du groupe. L’élevage, c’est pour elle un vrai métier, une activité économique dans laquelle, si tu t’investis que tu y crois, tu peux trouver ton compte. Ceci pour gagner de l’argent, mais aussi aider les autres car la solidarité est une évidence, quand on a traversé des moments difficiles. C’est aussi pour cela que Radia, accepte et s’engage dans la démarche de microcrédit en animaux, et s’apprête à transmettre 2 chevrettes à une autre femme. Mais comme ce sont des jeunes femmes, cela doit aussi être un temps d’amusement et de connivence… Ce 2ème portrait de 11 minutes vous emporte dans la vie de Radia et son champ de luzerne. https://www.youtube.com/watch?v=TANeKtA9TdE Fatmah – Le soin aux animaux et la coopérative laitière Fatmah fait partie des éleveuses formées et accompagnées par ROSA depuis plusieurs années. On peut voir le chemin parcouru et la pertinence de l’appui individuel maintenu même pour une éleveuse confirmée. Fatmah fait aussi partie de ces femmes qui sont impliquée aujourd’hui dans la gestion de la coopérative laitière, COROSA, créée en 2008 et qui est l’instrument indispensable de la valorisation économique du lait produit par les éleveuses. Le portrait de Fatmah laisse apercevoir le chemin technique parcouru, mais aussi l’évolution sociale et personnelle de cette femme. https://www.youtube.com/watch?v=qXMqCwGDq_o Le don de chèvres entre éleveuses, le « Qui reçoit… Donne » (Jmiaa) Jmiaa souhaite se lancer dans l’élevage, car elle voit bien ce que cela a apporté aux autres femmes du village et on perçoit la vulnérabilité de cette jeune femme et de ses enfants. On découvre avec elle les conditions et le fonctionnement du microcrédit en animaux, le « Qui reçoit… Donne », qui va lui permettre de recevoir 2 chevrettes et des formations. La fête lors de cette transmission est aussi là pour rassurer cette jeune entrepreneuse et consolider la solidarité de ce groupe d’éleveuses, à qui il est difficile de ne pas souhaiter le meilleur pour l’avenir. Je soutiens ces éleveuses

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Des nouvelles des jeunes éleveuses de chèvres du projet Imik S’Imik

4 jeunes éleveuses de chèvres soutenues par leur marraine Fatma 📍 Tamassint, à l’ouest de Ouarzazate au Maroc. La rencontre à Tamassint d’une marraine et de ses 4 filleules est édifiante. Les 4 jeunes femmes sont heureuses d’avoir eu l’opportunité de débuter leur propre élevage et de commencer à tirer des revenus grâce à la vente du lait de leurs chèvres à la fromagerie COROSA. Fatma, une éleveuse appuyée depuis longtemps par ROSA et très investie dans l’association des femmes de Tamassint, les a convaincues et les accompagne dans leurs débuts. Fatma (marraine) et ses éleveuses Ouidad, Ilham, Fatima et Fatima Mis en place dans le cadre du projet Imik S’Imik, ce marrainage est apprécié tant par les jeunes que par la marraine, Fatma. Pour cette dernière, c’est un plaisir de transmettre et de donner une chance aux jeunes femmes de son village : « Elles ont besoin d’aide ! J’ai reçu de l’aide quand j’en avais besoin, et je connais leur situation à chacune. C’est pour cela que je les aide à mon tour ». Fatma a pris le temps de diffuser l’information autour d’elle, d’aller chercher des jeunes qui pouvaient être intéressées par une activité d’élevage, qu’elles soient adhérentes à l’association des femmes ou pas, qu’elles soient mariées ou pas, peu importait. Le critère était leur motivation et leur envie de réussir. Réception des chèvres, portes et mangeoires par les bénéficiaires Pour Ouidad, jeune éleveuse, le projet Imik S’imik est enthousiasmant car il permet une véritable reconnaissance des jeunes. A départ, des personnes du village lui ont dit qu’elle ne réussirait jamais. Mais le marrainage et les formations collectives de ROSA l’ont aidée à ne pas les écouter. Après 10 mois de projet, elle vend du lait chaque semaine à la fromagerie. Ses revenus lui permettent entre autres d’avoir la satisfaction et la fierté de « donner quelque chose de sa propre poche à ses enfants ». Ouidad pense même à ouvrir son propre compte en banque, pour y déposer son argent. La rencontre organisée avec d’autres coopératives lui a montré jusqu’où elles pourraient aller, et elle compte bien ne pas s’arrêter en si bon chemin. Ilham, elle, avait déjà une activité qui lui procurait un revenu, celui de garde d’enfant. Seulement ce qu’elle gagne est bien trop peu et l’activité d’élevage, qui lui prend moins de temps (environ 2 à 3h par jour), lui rapportera bientôt plus que son salaire d’enseignante (500Dhr/mois). Les formations suivies durant le projet lui ont apporté « de la rigueur, [l’ont aidé à] bien organiser son temps », et cela lui a donné envie « de développer cette activité d’élevage ». Son souhait, surtout, est de créer une association dans son village d’origine à côté de Zagora, pour transmettre ce savoir qu’elle a acquis, « car là-bas, il y a plus de pauvreté ».  Pour Fatima, les formations à l’entrepreneuriat lui ont montré l’intérêt de créer sa propre entreprise. Elle voit aujourd’hui ce qu’elle a comme capacité, et ce qui lui manque. Et puis pour elle, le moment qu’elle n’oubliera pas, c’est la sortie entre marraines et filleules, car elle n’était allée au restaurant avant. Elle n’avait également jamais suivi de formation : « le premier jour, mon stylo tremblait… ».   Formation des éleveuses : parage des onglons (ou entretien des sabots des chèvres) Enfin, la cadette avec tout juste 26 ans, la deuxième Fatima du groupe a vu sa vie changer par ce projet. Elevée par sa mère seule, Fatima sortait très peu, aidait sa mère et n’avait pas de projet à elle. Dans les jardins où elle va pour aider sa mère aux travaux des champs, Fatima entend parler de ce projet d’appui à l’élevage de chèvres, réservé aux jeunes. Elle prend son courage à deux mains et se rend chez Fatma pour candidater et devenir bénéficiaire de ce projet. Quand l’équipe de ROSA vient lui rendre visite, elle et sa mère ont déjà construit l’abris pour accueillir les chèvres afin de montrer leur motivation et montrer que Fatima est capable de s’investir dans ce projet d’élevage. Rapidement, Fatima développe un réseau de quelques clients qui lui achètent directement du lait, en plus de ce qu’elle peut livrer à la coopérative COROSA. La coupe de la luzerne dans les champs La joie et le dynamisme de ces 4 jeunes femmes est à l’image de l’engouement qu’a suscité le projet Imik S’Imik auprès des 25 jeunes femmes bénéficiaires du projet. Leurs troupeaux sont encore petits aujourd’hui, nécessitant encore quelques mises-bas pour stabiliser les productions de lait. Les connaissances techniques sont encore à consolider, notamment grâce au relai des marraines des groupes de femmes leader, animés par ROSA depuis une dizaine d’années. La suite du projet « Imik S’Imik », appelée « L’Envol des femmes », vient de débuter en novembre et permettra de poursuivre l’appui technique de ces jeunes éleveuses, le temps nécessaire à la pérennisation de leur activité économique naissante. Pauline Casalegno, directrice d’Elevages sans frontières Je soutiens ces éleveuses

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Des nouvelles des éleveuses de la Voie Lactée de l’Oubritenga au Burkina Faso

« Des nouvelles des éleveuses de la Voie Lactée de l’Oubritenga au Burkina Faso » Il y a quelques mois nous vous avions emmenés dans le village de Nakamtenga sur la commune de Ziniare, au cœur de la zone d’intervention du projet « La Voie Lactée des femmes de l’Oubritenga » qui vise une amélioration de l’entrepreneuriat féminin et de l’autonomisation des femmes. Adama Diallo, présidente du groupement féminin « Potan », avait été notre guide. Elles et ses consœurs avaient échangé avec nous sur les contraintes rencontrées par les femmes dans le développement de leurs activités d’élevage. Début octobre 2021, nous sommes repartis à la rencontre de ces femmes pour une visite des 22 ménages des agroéleveurs de Nakamtenga engagés dans le projet : 12 dans le quartier Peulh Nonemtenga et 10 dans le quartier Mossi. L’environnement a bien changé depuis avril. L’hivernage, saison des pluies des zones sahéliennes, a tout fait verdir et pousser. Nous traversons des champs d’arachides, de mil, de maïs et de sorgho. Les motos patinent dans la boue par endroits. Difficile parfois de trouver la bonne piste pour accéder aux concessions très éloignées les unes des autres. La place nue et poussiéreuse où nous avions fait notre rencontre en avril, à l’ombre d’un pauvre arbre, est maintenant noyée dans un océan de végétation. Malgré ce dédale vert, Iliasse Tiemtoré, le nouveau chargé de projet APIL exprime son inquiétude : « Tu as vu l’état de certaines parcelles… C’est pas terrible : ça pourrait menacer la sécurité alimentaire. » Le bilan des récoltes qui commence juste parlera et nous dira si la saison pluvieuse a été bonne ou mauvaise. Les villages sont déserts : tout le monde est aux champs. La pluie qui est tombée ce petit matin est propice aux travaux champêtres. Djeneba Bandé qui nous avait montré les briques qu’elle avait rassemblées pour la construction de son étable, s’est faite « piéger » par l’hivernage. « Le champ collectif des hommes est maintenant en cultures. Il était prévu que je fasse construire mon étable là-bas. Le mil a poussé. Je ne peux plus installer mon bâtiment d’élevage maintenant. Dans la coutume, on ne peut pas couper les cultures comme ça. Je dois attendre après la récolte. Mais mon mari devra m’aider : toutes mes briques ont été gâtées par la pluie. » Est-ce la vraie explication ? Djeneba a-t-elle du faire face à une urgence familiale qui l’a incitée à utiliser l’appui projet ? Tout ne se dit pas parfois. Adama notre guide de la dernière fois nous a rejoint et nous explique : « Sur les 12 femmes du quartier Nonemtenga qui ont été appuyées dans le village, elles sont deux à ne pas avoir pu construire leur étable. Nous avons toutes été appuyées par nos maris pour compléter la subvention donnée par le projet (60 000 FCFA = 92 €) et destinée à l’achat de matériaux. En ce qui me concerne, mon ménage a dû rajouter 200 000 FCFA (305 €) pour finir la construction recommandée par le projet (14 m², 10 feuilles de tôle, 9 poteaux, 3 chevrons, 1 chape en béton et des murs ou murets) ». Son étable est une des plus jolies et des plus avancées. Non loin de là, le hangar qui, en avril, supportait des résidus de culture et abritait 2 béliers et un taurillon a été démonté. Abraham Kalaga et Awa Sawadogo, les animateurs d’APIL mobilisés sur le projet, sont satisfaits. Le message est passé : « Lors des réunions et des formations nous avions insisté sur le fait que si la femme est bien, tout le ménage sera bien. Le soutien des maris a payé ». Adama surenchérit : « Et vous nous avez bien accompagnées. Je peux dire que le suivi était fait à 150 %. A chaque fois ils étaient là : pour sensibiliser, pour expliquer, pour remettre l’argent, pour choisir le lieu d’implantation de l’étable, pour voir le rassemblement des matériaux et des matériels et pour suivre les constructions. » Plus loin, nous tombons sur Salamata Bandé. Elle est parmi les animaux revenus du pâturage et se prépare à la traite. Sur les 16 vaches que compte le troupeau, seules 4 sont suitées [1] et donnent donc du lait. Un des veaux ne se sent pas bien : il ne tient pas sur ses pattes. Le vétérinaire a été appelé (« Meilleure santé ! » comme on dit ici). Salamata nous montre son étable autour duquel des petits ruminants s’ébattent. Elle pointe du doigt le tas de 350 briques en banco [2] que la pluie a gâtées et avec lesquelles elle comptait construire son bâtiment d’élevage. « Le maçon a tardé à venir. A 35 FCFA la brique, j’ai perdu 12 250 FCFA ; sans compter le transport : 10 000 FCFA ! ». Son mari Saïdou Bandé [3] l’a aidée et a racheté des briques, mais « en dur » cette fois-ci [4]. L’appui de Saïdou est louable et semble sincère mais il faudra veiller à ce que l’investissement réalisé ne justifie pas un contrôle exclusif de l’atelier d’élevage de sa part. Adama tente de rassurer : « Nos maris ne vont pas nous enlever ceci. Ils ne peuvent pas. » Elle complète les explications : « Les peulhs ne savent pas comment faire les briques. On doit les acheter et faire appel aux maçons. Ils ne sont pas toujours disponibles et avec la préparation de la fête nationale du 11 décembre qui va se dérouler à Ziniaré cette année, beaucoup sont mobilisés sur le chantier de la cité [5]. D’ailleurs j’aimerais que mon enfant s’initie à la maçonnerie ». Un marché est à prendre. Adama, femme leader précurseur avec toujours un temps d’avance sur ses consœurs, sa communauté, son temps… Pendant ce temps, Salamata a commencé la traite d’une vache peulhe noire. Son veau est attaché un peu plus loin et observe ce partage du lait imposé par l’Homme. Le lait fuse dans la calebasse. La traite

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L’année de la pandémie est marquée par un pic de la faim dans le monde

L’année de la pandémie est marquée par un pic de la faim dans le monde Comme les Nations Unies l’ont fait savoir récemment, la faim dans le monde s’est aggravée de manière dramatique durant l’année 2020 – une grande partie de la hausse est liée aux conséquences du Covid-19 et aux changements climatiques. Il est estimé que 811 millions de personnes soit environ un dixième de la population mondiale – était en situation de sous-alimentation en 2020. Et c’est l’Afrique qui a connu la plus forte poussée de la faim, avec une prévalence de la sous-alimentation estimée à 21 % de la population. Cette crise sanitaire révèle la fragilité profonde des systèmes alimentaires locaux : les petits producteurs peinent à vivre dignement de leur travail, dépendent des chaînes d’approvisionnement et des marchés locaux, sont trop peu soutenus face aux crises sanitaires et climatiques et font face à la concurrence des importations et au manque de filières pour valoriser leur production. Ce qui peut être fait La transformation des systèmes alimentaires est essentielle pour atteindre la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et permettre à tous d’avoir accès à une alimentation saine. Une des voies à suivre est de renforcer la résilience des plus vulnérables face à l’adversité économique – en mettant par exemple en place des programmes d’aide en espèces ou en nature pour réduire les conséquences de la pandémie ou l’instabilité des prix des denrées alimentaires. Ce que fait Elevages sans frontières sur le terrain Les équipes d’Elevages sans frontières contribuent à l’organisation d’un système alimentaire durablement plus juste par l’implantation d’activités d’élevage familial productives et respectueuses de l’environnement, par l’appui de pratiques agroécologiques, par le développement de circuits courts et la promotion de la production locale. Au Togo, les agroéleveurs s’initient à la production de compost en valorisant la fumure animale de leurs élevages. Dorénavant, la disponibilité d’engrais vert produit sur leurs exploitations agricoles permet progressivement de réduire la dépendance aux intrants chimiques et de reconstituer la fertilité de sols. En savoir plus sur le projet « du Champ à l’Assiette » Au Bénin, pour une consolidation du « Produire Local – Consommer Local », nous mettons en place un modèle innovant et écoresponsable de circuit-court de viandes locales, basé sur un partenariat entre des éleveurs et une entreprise privée. En savoir plus sur le projet « Filières vertes » Au Burkina Faso, nous améliorons la production laitière et la résilience des systèmes d’élevage dans le but de renforcer la résilience des éleveuses burkinabè. Notre appui passe par l’expérimentation de l’élevage caprin laitier conduit par les femmes, le développement d’un circuit court, juste et équitable pour une offre de produits laitiers de qualité et la promotion des produits locaux auprès des consommateurs. En savoir plus sur le projet « La voie lactée des femmes de l’Oubritenga » Au Maroc, afin d’améliorer autonomie sociale et économique des femmes, nous renforçons leurs compétences techniques et entrepreneuriales. Nous appuyons les initiatives collectives des éleveuses. En savoir plus sur le projet « Envol des femmes » Ensemble, engageons-nous avec détermination et pragmatisme pour une alimentation locale suffisante pour tous, en quantité et en qualité. La sécurité alimentaire de millions de personnes – dont beaucoup d’enfants – est en jeu. Il faut agir maintenant pour espérer atteindre l’objectif «Faim zéro» pour 2030 des Objectifs de Développement Durable des Nations Unies. Je fais un don

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Témoignage de David Simon, Parrain du projet « Envol des Femmes »

David Simon, collaborateur chez Alstom et parrain du projet « Envol des Femmes » co-financé par la Fondation Alstom, nous partage son expérience lors de l’atelier

Bienvenue à notre nouveau parrain, Dr Hugues Fabrice Zango !

Un grand saut pour Elevages sans frontières ! Nous avons le plaisir d’annoncer une nouvelle étape majeure dans l’histoire d’Elevages sans frontières ! Dr

Le bien-être animal au cœur de nos actions

Elevages sans frontières souhaite mettre en lumière son engagement pour améliorer les pratiques d’élevage et promouvoir le bien-être animal auprès des familles paysannes accompagnées.

Bilan de l’année 3 du projet Filières vertes au Bénin

Au Bénin, l’agriculture est au cœur de l’économie, avec 70 % de la population active travaillant dans ce secteur. Cependant, près de la moitié

[Témoignage] De l’espoir dans ma famille

SAWADOGO SIBDOU, éleveuse du projet Voie Lactée au Burkina Faso, partage son parcours et les défis quotidiens qu’elle surmonte pour subvenir aux besoins de

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