Une femme, une éleveuse, une entrepreneuse !

PARTAGER

Barkoundouba est un village peulh de la commune de Ziniaré située dans la région du Plateau Central au Burkina Faso. Situé à 15 km du chef-lieu de la commune, Barkoundouba signifie « la terre des hommes dignes et valeureux ». Là-bas nous avons rencontré Mariam Diallo, 36 ans, et son mari. Mariée et mère de 5 enfants (2 garçons et 3 filles), Mariam a pour activité principale l’élevage de bovins et la vente de lait de vache. Elle est membre du groupement Djam-naati qui existe depuis 2016 et rassemble 70 femmes. Mariam fournit du lait de vache, pour approvisionner les femmes de son village engagées dans la transformation et la vente :

« Il y a 12 ans, grâce à mon adhésion au groupement, j’ai pu bénéficier d’une formation sur la transformation du lait : j’ai appris à faire la pasteurisation du lait et la transformation en yahourt. Avec le projet « la Voie lactée des femmes de l’Oubritenga », j’ai pu renforcer mes capacités sur la gestion de mon élevage. Je pratiquais l’élevage avant mais il y avait pas mal de paramètres qui m’échappaient comme le rationnement des animaux, la fauche, la conservation du fourrage et les avantages de l’étable pour ses vaches. Ce paquet de savoirs vient galvaniser mon activité et je suis sûre que cette activité m’apportera des économies durables dans l’avenir. Je n’avais pas de projet de construction de hangar étable car je n’avais pas les ressources financières pour, mais aussi parce que je ne connaissais pas les avantages d’un tel aménagement. Le projet m’a permis de construire mon étable avec l’appui de mon mari qui me soutient depuis le début du projet. »

Son mari complète : « J’apprécie le soutien apporté aux femmes du village pour améliorer les conditions de vie des ménages. C’est moi qui ai mobilisé les agrégats (sable et graviers), trouvé le maçon et qui ai suivi les travaux. Je n’hésitais pas à interpeler le maçon lorsqu’il ne respectait pas ses engagements. J’ai aussi ajouté 30 000 FCFA pour la réalisation des travaux. »

Mariam poursuit : « J’ai vraiment des difficultés pour l’alimentation de mes deux vaches. Le son de maïs et les tourteaux sont chers et ne sont pas disponibles à proximité. Or, j’ai bien compris que la production laitière est fonction de l’alimentation donnée à mes vaches. Une vache peut produire 1 à 4 litres de lait en période hivernale. Elle pourrait produire autant en saison sèche si une attention particulière est accordée à l’alimentation. Mais la saison sèche coûte cher en alimentation des vaches. Je vois un avenir meilleur : j’ai été formée, j’ai pu construire une étable. Il me reste à améliorer mes équipements et renforcer mon cheptel laitier pour mieux produire. Je suis confiante pour la vente du lait qui sera facilité avec la laiterie. »

Les dernières actualités