Le retour d’expérience d’un donateur en visite au Togo !

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Qui êtes-vous ? Depuis quand soutenez-vous ESF ?

Philippe Renou, 66 ans, pisciculteur retraité, ingénieur en agriculture de l’ISAB.

Je soutiens occasionnellement Elevages sans frontières depuis quelques années et régulièrement depuis peu.

L’approche « Qui reçoit… donne » et la spécificité « agricole » ont attiré mon attention et rendent cette association humanitaire un peu différente des nombreuses autres associations. D’autre part, les appels à dons ne sont pas misérabilistes mais plutôt positifs et enthousiastes.

Qu’est-ce qui vous a motivé à nous contacter pour aller découvrir un de nos projets d’intervention ?

Le hasard m’envoie au Togo en avril 2023 (mariage d’une cousine) et je me suis souvenu qu’ESF œuvrait là bas. Les témoignages des éleveurs du Togo m’avaient touché dans les comptes rendus d’ESF. J’ai eu très envie de rencontrer ces éleveurs et me suis donc rapproché d’ESF France pour savoir si cela serait possible.

Pauline Casalegno, Directrice d’ESF, Natalia Dhalluin, Chargée de communication et Marina Njaki, Chargée des relations donateurs, m’ont reçu aimablement au siège de Wasquehal. Après un rappel de l’historique d’ESF, elles m’ont décrit le fonctionnement actuel de l’association, les missions en cours et celles en projet ainsi que les moyens humains et financiers. Elles ont accepté que je puisse me rendre sur place, échanger avec les partenaires ESF Togo ainsi qu’avec des bénéficiaires des aides. Elles souhaitaient vivement un petit compte rendu de mon séjour et de mes rencontres au Togo.

Qui avez-vous rencontré sur place au Togo ?

Non sans quelques difficultés pratiques liés au Togo (pas d’adresse précise, pas de Google Maps…), mais grâce à l’organisation d’ESF France et ESF Togo et à mon nouvel ami togolais Edmond, j’ai eu le plaisir de rencontrer, au siège de l’association à Lomé, Sylvie Tchacolow-Tagba, Directrice, Moyeme Foyeme, Assistante et Abalo Alfado, Animateur technicien d’ESFT. Les échanges ont été sympathiques et très enrichissants.

Où êtes-vous allé ? Sur quel projet ?

Mes interlocuteurs m’ont confirmé qu’il n’était pas prudent de se rendre sur le lieu du projet Or Gris des Savanes (au Nord du Togo), étant donné la proximité avec le Burkina Faso et le climat politique… De plus, c’était compliqué compte tenu du temps de trajet… J’étais donc invité à découvrir le projet Du Champ à l’Assiette à environ 1h de la capitale.

Accompagné d’Abalo et Edmond, avec un véhicule gentiment prêté par une connaissance sur place, je me suis rendu dans le secteur de Nyegbé. Les routes et la conduite sont un peu différentes de ce qu’on connait en France… Terminant par quelques kilomètres de chemin à peine praticable, nous sommes arrivés au lieu de rendez-vous. Abalo avait parfaitement organisé la rencontre avec les adhérents (bénéficiaires) de la coopérative Tarkpare qui nous attendaient. Des échanges eurent rapidement et facilement lieu avec, le plus souvent, l’aide des interprètes Edmond et Abalo ! Toutes les personnes rencontrées ne parlaient pas le français (mais le comprenaient en général).

Puis visites de 2 élevages de chèvres associés à des élevages de poulets et moutons sans compter les cultures avoisinantes de ces petites exploitations.

Est-ce qu’il y a une différence entre ce que vous avez vu et ce que vous imaginiez ?

Je n’imaginais pas grand-chose avant de me rendre sur place, mais j’étais incapable d’imaginer les conditions de vie des paysans togolais : des ressources financières quasi-nulles, des conditions de vie très dures (ni eau courante, ni électricité, des logements réduits au strict minimum, un travail très dur physiquement…) et , malgré cela, de l’optimisme, de l’enthousiasme, la foi en des jours meilleurs… L’entraide entre eux m’a marqué, le conseiller-technicien semble très proche des éleveurs. J’ai également échangé rapidement avec des adolescents, fils d’une éleveuse, en formation professionnelle (électricité, maçonnerie) : leur détermination à se sortir de leur situation tout en souhaitant poursuivre leur activité d’élevage et aider leur mère m’ont interpellé.

Qu’est-ce qui vous a marqué durant cette visite ? Qu’avez-vous retenu ?

J’ai réalisé que :

  • Quelques dizaines d’euros pour chacun d’eux était énorme,
  • La priorité des personnes rencontrées était de pouvoir scolariser leurs enfants,
  • Quelques chèvres représentent un capital assurance-vie ; en cas de grave problème de santé, vendre une chèvre donnera les moyens financiers de se rendre chez le médecin !
  • Ces éleveurs (éleveuses en majorité) sont des personnes admirables, courageuses, intelligentes, pleines de bon sens, positives…
  • J’ai eu honte de leur reconnaissance à mon égard tant elles sont bien plus méritantes que moi.

Avez-vous quelque chose à ajouter ?

Il est étonnant que la vie soit si dure au Togo, tant pour les « citadins » que pour les « villageois » ; j’ai vu des paysages luxuriants, des terres fertiles, le grand port de Lomé, des gens tellement gentils et généreux…

J’ai très envie de mieux connaitre ce pays et ses habitants.

ESF a déjà permis de réaliser beaucoup de choses au Togo. Leur communication et argumentaires sont parfaitement fidèles à la réalité !

De très nombreuses personnes m’ont touché, je souhaite les revoir en espérant que leur situation se sera un peu améliorée et je souhaite y contribuer.

Philippe Renou

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