Sécurité alimentaire : quels leviers sont actionnés pour la préserver ?

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LE SAVIEZ-VOUS ?

La différence entre sécurité alimentaire et souveraineté alimentaire

La sécurité alimentaire garantit l’accès à une nourriture nutritive et suffisante
pour tous.

La souveraineté alimentaire défend le droit des populations à définir leurs propres politiques agricoles et alimentaires pour une autonomie durable.

Permettre à tous les êtres humains d’avoir à tout moment la possibilité physique, sociale et économique de se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive, représente un réel défi planétaire au regard des inégalités sociales et des crises économiques, climatiques et sécuritaires qui affectent la sécurité alimentaire.

Sur les territoires d’intervention d’Elevages sans frontières, des paysans, des paysannes, des collecteurs, des transformateurs et des commerçants contribuent à la mise à disposition de lait, de produits laitiers, d’œufs, d’animaux ou de produits carnés sur les marchés. La sécurité alimentaire à laquelle ils contribuent est toutefois menacée : les difficultés de production, de préparation et de stockage limitent l’accessibilité de ces produits pour les consommateurs et compromettent la disponibilité stable de ces aliments nutritifs.

Pour lutter contre l’insécurité, Elevages sans frontières et ses partenaires activent 4 leviers :

Lutter contre les inégalités sociales et économiques

La sécurité alimentaire est menacée par la faible reconnaissance des acteurs du monde rural. Les femmes représentent plus de la moitié des emplois des systèmes agroalimentaires et les jeunes représentent près des 2/3 de la population des pays où nous travaillons, ainsi que les futurs professionnels du secteur agricole. Pourtant, ils sont souvent les premiers exclus car les jeunes et les femmes ont plus de difficultés à initier une activité agricole par manque de capital économique ou de formations. ESF met en œuvre des approches inclusives qui aident à lever les obstacles à l’émancipation de ces groupes spécifiques pour leur permettre de participer pleinement aux filières d’élevage et d’en accroître le potentiel.

Au Togo, dans les Savanes, le projet
Or Gris forme les partenaires à animer des forums-débats et à renforcer la capacité d’agir des femmes. Il soutient aussi la professionnalisation des jeunes avec les Maisons Familiales de Formation Rurale (MFFR) et facilite l’accès aux financements par un dispositif de crédit-subvention développé avec l’institution de microfinance COOPEC-SIFA, permettant l’aménagement des sites d’élevage et le lancement des activités.

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Améliorer les moyens de production

Être éleveuse ou éleveur nécessite l’accès à divers « moyens de production ». Cela inclut l’accès aux animaux, au matériel pour construire des bâtiments d’élevage, à l’alimentation pour les animaux, aux terres agricoles, ainsi qu’aux connaissances techniques. Les conflits et les problèmes de sécurité sont par ailleurs une cause directe de l’insécurité alimentaire car ils peuvent entraîner la destruction de surfaces agricoles et d’élevages, ou rendre inaccessible l’accès aux champs et aux pâturages. Nous formons, octroyons des bâtiments, des équipements et des animaux. Des services vétérinaires de proximité sont également suivis afin que les éleveuses et éleveurs puissent soigner leurs animaux.

Au Burkina Faso, le projet Voie Lactée a contribué au renforcement de la filière laitière mise à mal par la crise sécuritaire qui a freiné la circulation des troupeaux, fait fermer des unités de transformation et occasionné le déplacement de ménages. Certains d’entre eux ont été appuyés par le projet. La disponibilité du lait local s’en trouve renforcée.

Augmenter la résilience des fermes des agroéleveurs

Les enjeux de gestion durable des territoires, d’adaptation et d’atténuation des changements climatiques sont structurants dans les projets d’ESF. Pour préserver les eaux, les sols, les capacités de production et la cohabitation de l’élevage avec les autres activités agricoles, ESF soutient le développement de pratiques agroécologiques qui permettent entre autres l’augmentation des rendements et la complémentarité cultures-élevages.

Soutenir la commercialisation

La préparation des produits issus des fermes et leur acheminement d’une manière sécurisée vers les lieux de vente ne sont pas toujours aisés. ESF appuie des dispositifs de collecte, de transformation et de commercialisation pour augmenter
la mise en marché de produits bien conditionnés et donc l’accessibilité des consommateurs à ces produits. Les coûts de production et les prix de vente sont étudiés pour garantir des revenus aux agroéleveuses et agroéleveurs, tout en maintenant des prix abordables pour les consommateurs.

Au Bénin, ESF étudie et travaille la collecte et la transformation des animaux avec notamment l’entreprise privée béninoise
La Bonne Viande. Ce partenaire innove en matière de valorisation des produits carnés locaux notamment via le mécénat de compétences porté par l’entreprise française LESAGE ET FILS.

Sylvain Gomez

Responsable de projets

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