[ Témoignages ] Bénin : des éleveurs et éleveuses améliorent leurs revenus

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Béatrice, Archille et Brigitte sont tous bénéficiaires du projet « Filières vertes » au Bénin. Grâce à l’amélioration de leurs pratiques d’élevage et à une meilleure gestion de leur activité, les éleveurs et éleveuses augmentent leur production et dégagent davantage de revenus. Ils peuvent ainsi mieux se nourrir et améliorer leurs conditions de vie.

Béatrice AGASSAOU, 45 ans, éléveuse de poules et de porcs

« Je m’appelle AGASSAOU Béatrice. Béninoise, je suis éleveuse à Ouémè Dokon, un village situé dans la commune d’Abomey [Département du Zou]. J’ai 45 ans et je suis mère de 6 enfants dont 3 garçons et 3 filles. Je vis avec mon mari et je fais l’élevage de poulets locaux et de porcs. En dehors de l’élevage, je fais aussi un peu de commerce. En effet, je prépare de l’akassa [pâte de maïs accompagnant les viandes et poissons, très consommée en Afrique de l’Ouest] que je livre à d’autres revendeurs en gros. C’était de ça que vivaient mes enfants et moi.

Avant le projet, ma principale difficulté était la faible maitrise des techniques d’élevage, surtout la conduite des poussins, ce qui fait que j’avais perdu tous mes poulets. Il ne me restait que 3 poules et 1 coqs en 2021.  

Je suis membre de la coopérative Yavo de Ouémè qui n’est composé que de femmes éleveuses de poulets. C’est au cours de l’une de nos réunions que la Présidente a effectué une demande de soutien du projet pour les éleveuses de la coopérative. C’est ainsi que j’ai été sélectionnée et appuyée en poulets locaux. 

En 2022, j’ai bénéficié d’un bâtiment d’élevage de 16m², de 4 mangeoires, de 2 abreuvoirs, d’une poussinière et de déparasitant. J’ai reçu 10 géniteurs dont 9 poules et 1 coq Goliath et j’ai également bénéficié de la première vaccination contre la peste aviaire.

J’ai suivi entièrement la formation sur les techniques d’élevage des poulets locaux. Je reçois très régulièrement la visite des animateurs de l’équipe projet. De toutes les formations reçues, l’aspect qui m’a le plus impacté est celui de la conduite des poussins qui est une nouvelle notion que j’ai apprise et que j’ai expérimentée dans mon élevage. Cette nouvelle technique m’a permis de réduire un peu les pertes de poussins due à la divagation et aussi d’accroitre un peu mon effectif. Cela fait déjà six mois que j’ai démarré avec le projet et j’ai effectué une première vente récemment qui s’élève à un montant de 18000 FCFA [environ 27,5€]. Aujourd’hui je suis à un effectif total de 63 poulets dont 15 géniteurs et 48 jeunes.

D’ici peu, grâce aux ventes que je pourrais faire, j’envisage d’augmenter l’effectif de mon cheptel, d’investir dans du matériel d’élevage afin de tirer davantage de revenus de mon activité. »

Archille ADJOVI, 39 ans, éleveur de moutons

« Je m’appelle ADJOVI Archille, âgé de 39 ans, je suis cultivateur et éleveur d’ovins  et de caprins dans le village de Hayakpa [Département de l’Atlantique] au Bénin.  Je suis père de 6 enfants dont le premier est en classe de 6ème, le second en classe de CM1, le troisième en classe de CE1, le quatrième en classe de CP et les autres sont encore petits. Je me suis lancé dans l’élevage de petits ruminants sans m’être formé.

J’ai commencé fortuitement avec des ovins : 2 femelles et 1 mâle. Ces animaux ont commencé par se reproduire et je voyais déjà mon troupeau s’accroitre quand une maladie bizarre a tué une bonne partie de mes animaux. Je me suis retrouvé à une dizaine de petits ruminants. Je n’avais pas de bergerie, j’avais juste fabriqué un abri pour les animaux qui étaient non seulement exposés aux intempéries et qui n’étaient pas en sécurité.

J’avais de l’ambition mais je manquais de moyens. Grâce au projet, j’ai pu avoir une bergerie digne de ce nom, une formation de qualité, un complexe de mangeoires et d’abreuvoirs et des médicaments pour les animaux. J’ai reçu 5 ovins (dont 1 mâle et 4 femelles) que nous allons rendre après pour installer d’autres personnes dans le besoin [tous les projets soutenus par Elevages sans frontières sont basés sur le principe « Qui reçoit… donne »: pour chaque animal reçu, les familles bénéficiaires s’engagent à faire don d’un animal né de leur élevage à une autre famille vulnérable].

Des vaccinateurs villageois d’animaux ont été formés et nos animaux ont été vaccinés et suivis gratuitement par le Conseiller de l’ONG. Grâce à leurs appuis, je n’ai plus eu de mortalité. Toutes mes femelles sont déjà gestantes et d’ici quelques mois j’aurai les premiers petits. Comme effectif actuel, j’ai 2 mâles 13 femelles et 8 petits, soit au total 23 petits ruminants.   

Sur les conseils de l’équipe projet, j’ai commencé par valoriser la fumure organique issue des animaux pour amender mon champ sans dépenser pour l’achat d’engrais chimique. 

Je suis plus que content et je remercie tous les donateurs qui ont pensé à nous. »

Brigitte KPOKANDJO, 25 ans, éleveuse de lapins

« Je suis Brigitte KPOKANDJO, âgée de 25 ans et mère de 3 enfants (8 ans, 6 ans et 4 ans). J’habite le village d’Adjido dans la commune de Za-Kpota bénéficiaire du projet Filières vertes en 2022.

J’ai abandonné l’école en 6e puis je suis tombé enceinte. Je me suis mise en apprentissage en coiffure mais mon diplôme m’a été confisqué par ma patronne car je n’ai pas soldé les frais de formation d’apprentissage. Pour m’en sortir avec déjà 3 enfants à charge, je fais le commerce d’oranges.

J’ai été sélectionnée pour bénéficier de lapins. Grâce au projet j’ai reçu un bâtiment d’élevage de 24m2, 15 abreuvoirs, 15 mangeoires, 5 boîtes à nid, un clapier de 10 cages, un flacon d’Alfamec, un sachet d’Anticox, 10 géniteurs, un accompagnement en provende sur les 3 premiers mois, une formation sur l’élevage de lapin et un suivi continu.

Après 6 mois d’activité, je suis à un effectif de 42 lapins dont 8 géniteurs. J’ai fait ma première vente de 5 lapins à 14 000fcfa [environ 21€] en ce mois de septembre 2022. Une partie a servi à m’approvisionner en aliment pour les lapins et le reste est rentré dans les dépenses du foyer.

J’ai comme vision de confectionner des clapiers car c’est ma difficulté majeure aujourd’hui ensuite vient l’alimentation.

C’est le moment pour moi d’exprimer toute ma gratitude à ESF, ESFB et à ses divers partenaires pour l’aide qu’ils ne cessent de nous apporter.« 

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