Focus sur l’autonomisation et la défense des droits des femmes

Un développement local est-il possible lorsqu’on ignore plus de 50% de la population ? Le constat de la forte discrimination des femmes encore aujourd’hui dans les sociétés et des conséquences négatives sur les dynamiques de développement des territoires est aujourd’hui partagé. Afin de mieux lever les contraintes spécifiques rencontrées par les femmes, ESF et ses partenaires doivent renforcer leurs compétences d’intégration du genre dans les projets. Depuis sa création, Elevages sans frontières a toujours accordé une place importante aux femmes et aux jeunes filles dans ses projets, dans une volonté de travailler avec les populations vulnérables. L’appui à l’autonomie des femmes a récemment fait l’objet d’ateliers d’échanges et de travail, lors des réflexions sur la stratégie d’Elevages sans frontières (plan stratégique en cours de finalisation). C’est également dans cet objectif qu’un partenariat a été tissé avec Batik International, ONG spécialisée dans l’autonomisation des femmes et la défense de leurs droits. Le projet « Parions l’Egalité » offre un cadre d’apprentissage de bonnes pratiques pour ESF et ses partenaires. Prévu sur 3 ans (2022 – 2024), il vise à réduire les 11 violences et les inégalités liées au genre par une amélioration des pratiques des ONG et des activités sur le terrain. En interne, le projet a permis à ESF et d’autres ONG d’échanger sur leurs pratiques, sur les difficultés rencontrées, les leviers du changement et d’analyser leurs positionnements. Ces échanges viennent également nourrir un chantier ouvert cette année pour l’élaboration d’un mécanisme d’alerte et de prévention des fraudes et des harcèlements sexistes et sexuels notamment. Dans le cadre de notre action, le projet « Parions l’Egalité » offre des ressources techniques et financières au projet La Voie Lactée des Femmes de l’Oubritenga au Burkina Faso. Le diagnostic de départ a été affiné avec un meilleur repérage des inégalités liées au genre. Des activités visant à les réduire ont par la suite été formulées, comme l’octroi d’un broyeur et de charrettes pour un allègement de la pénibilité de leurs travaux ou la tenue de forums/débats pour une amélioration du dialogue dans les communautés. Les bonnes pratiques initiées par « Parions l’Egalité » sont diffusées dans les projets d’ESF au delà du Burkina Faso : au Nord Togo, au Maroc ou au Bénin, pour un meilleur accompagnement des femmes et une amélioration de nos pratiques. Sylvain Gomez Chargé de projets ESF

Les temps forts d’Elevages sans frontières (juillet 2021 – juin 2022)

OCTOBRE : Lancement du projet « Envol des femmes » Une nouvelle action en appui à l’autonomisation socio-économique des femmes rurales vulnérables de la province de Ouarzazate au Maroc, à travers l’élevage de chèvres et de moutons. OCT-DÉC : Capitalisation « Or Gris des Savanes » Capitalisation des méthodes adoptées sur le projet Or Gris des Savanes Phase 1 (champs école, élevages écoles, entrepreneuriat rural) et réalisation de vidéos. JANVIER : Lancement du projet « Parions l’Egalité » Le projet «Parions l’Egalité» porté par Batik International et mis en œuvre par APIL et ESF vient renforcer le volet du projet « Voie Lactée » dédié à la lutte contre les violences et les inégalités liées au genre. JANVIER : ESF fête ses 20 ans ! Le 26 janvier 2002, ELEVAGES SANS FRONTIERES est annoncée au Journal Officiel. Depuis 20 ans, le défi lancé par le fondateur André Decoster pour aider des familles vulnérables à sortir durablement de la grande pauvreté grâce à l’élevage a mobilisé des milliers de personnes dans 15 pays. AVRIL-MAI : 1ère pierre de l’unité laitière « Voie Lactée » Le village de Nakamtenga accueillera l’unité laitière « Voie Lactée » pour la collecte et la transformation du lait de la zone d’intervention du projet. MAI : Expérimentation de la méthanisation ESF et ENPRO expérimentent la méthanisation comme source d’énergie renouvelable pour des ménages d’agroéleveurs au Togo. MAI-JUIN : ESF lauréat de 2 prix ESF est récompensé du premier Prix par les lycéens du Lycée Jean Cassaigne pour son action au Nord Togo et lauréat du Prix « Medici for equality » pour son projet « Envol des femmes» au Maroc. JUIN : Adhésion à Coordination Sud Une adhésion au mois de juin permettant à l’association d’avoir accès à des ressources utiles à l’action ainsi qu’à des lieux d’échanges de pratiques.

Le mécénat de compétences au service de notre action

Elevages sans frontières soutient le partage d’expériences et le renforcement des initiatives économiques et entrepreneuriales au sein des filières animales dans ses pays d’intervention. Nous nous employons, depuis plusieurs années, à développer des partenariats avec des entreprises françaises du secteur de l’agroalimentaire et œuvrant dans d’autres domaines d’activités. Notre ambition : susciter et instaurer progressivement du « mécénat de compétences » entre acteurs économiques du nord et du sud investis ou non dans les mêmes secteurs d’activités. Qu’est-ce que le mécénat de compétences ? Cela consiste pour une entreprise à mettre à disposition ses collaborateurs sur leur temps de travail au service d’actions d’intérêt général. Pour Elevages sans frontières, il peut être multiforme et se concrétiser par exemple par : de la prestation de services où l’entreprise partenaire réalise à ses frais une mission bien déterminée sur l’un de nos projets ; ou bien par la mobilisation de salariés qui s’engagent bénévolement dans l’appui à la réalisation des activités d’un projet. Quelles retombées pour Elevages sans frontières et son action ? Cette forme de mécénat représente plusieurs atouts pour l’association, en particulier l’accès à de nouvelles compétences grâce à l’implication de collaborateurs. Cela permet à nos salariés et à ceux de nos partenaires au sud, via une expérience humaine enrichissante, de perfectionner leurs savoir-faire et d’acquérir de nouveaux outils de travail. C’est aussi un moyen qui contribue à élargir notre réseau en rencontrant de potentiels futurs bénévoles et de nouveaux sympathisants investis dans notre action. Quelle valeur ajoutée pour l’entreprise partenaire et ses salariés ? Pour l’entreprise, cela permet de travailler sur la cohésion sociale entre les collaborateurs qui vont s’engager pour une cause et sur les valeurs portées par l’entreprise. Ainsi, cet engagement sociétal des salariés permet à l’entreprise de les fédérer autour d’une action de solidarité internationale et d’assoir sa responsabilité sociale. Pour les salariés qui s’engagent, en physique ou à distance, sur des missions concrètes sur les projets d’ESF, c’est un moyen de s’enrichir sur le plan personnel, de donner du sens à son investissement professionnel, de faire de nouvelles rencontres et de découvrir l’association et ses projets. C’est aussi une source d’évolution et de remotivation dans leur travail et un premier pas vers l’engagement bénévole. Le mécénat de compétences au cœur de notre action au sud, cas du projet « Filières vertes » au Bénin Notre appui au développement des filières animales intègre, dans le projet « Filières vertes », des activités visant à contribuer à l’essor de la chaine de valeur viande locale. L’objectif premier du projet étant de renforcer la mise sur le marché de produits carnés issus d’une agriculture familiale, en quantité et qualité suffisantes pour une augmentation de leur consommation dans le pays et une rémunération plus juste des éleveurs.euses. Pour y contribuer, nous facilitons la mise en relation de collectifs d’éleveurs.euses avec l’entreprise béninoise La Bonne Viande autour d’un partenariat commercial. Les éleveurs.euses investis dans l’élevage de lapins sont appuyés par Eleveurs sans frontières Bénin (ESFB) dans l’amélioration de leur production et l’organisation de la commercialisation de leurs animaux. La Bonne Viande s’engage, quant elle, à acheter leurs animaux et à les former aux critères de qualité requis pour leur mise en marché. Afin de contribuer à la professionnalisation de nos équipes dans la mise en œuvre de ce projet, mais également aux ressources humaines de l’entreprise La bonne viande, nous avons depuis 2021 initié une collaboration de mécénat de compétences avec l’entreprise Lesage & Fils, spécialiste de la transformation et de la distribution des produits carnés dans le nord de la France. Grâce à l’implication du Directeur des achats et production, François Lesage, l’entreprise s’investit dorénavant à nos côtés et met au service de notre action son expérience et ses expertises techniques. Autour de ce partenariat, nos partenaires et salariés échangent à distance avec les collaborateurs de l’entreprise sur les problématiques techniques qu’ils rencontrent dans le développement de leurs activités et identifient ensemble des solutions viables pour contribuer à la structuration des différents maillons des filières animales. Dans ce cadre, nous avons récemment organisé la venue en France de Nadia Akiyo, Co-fondatrice et Directrice Adjointe de La Bonne Viande, pour une immersion de 3 jours au sein de l’entreprise Lesage & Fils. Au programme : découverte de l’entreprise,  visites des infrastructures et différentes chaines de production, formations techniques sur les métiers de la boucherie et traiteur, ainsi que des échanges d’expériences et partages de savoir-faire avec les salariés. Découvrez l’intérêt et les bénéfices d’un tel partenariat : https://youtu.be/qemISPLVMHM Thibault Queguiner Chargé de projets ESF

Consommer local : levier d’émancipation et de développement

Dans les pays d’intervention – Bénin, Togo, Burkina Faso, Maroc, Haïti entre autres – avec le boom démographique, la croissance économique et l’urbanisation croissante, la consommation de produits laitiers et carnés est en forte augmentation. Cependant, la production locale ne répond pas à toute cette demande : la production de lait local ne couvre que la moitié de la consommation en Afrique de l’Ouest, voire un tiers au Sénégal. En Haïti, le lait constitue le 2ème poste budgétaire d’importation de produits alimentaires après le riz. Les produits importés comme la viande, le lait en poudre et le riz sont majoritairement consommés et souvent perçus comme plus attractifs sur le plan de la qualité, du prix et de la facilité d’utilisation. Or, cette prédominance des importations issues de l’agro‐industrie a des impacts néfastes dans plusieurs domaines : Pour l’économie locale : les importations concurrencent les produits des petits paysans qui peinent à vivre de leur travail, faute de moyens pour produire et vendre en quantité et en qualité. Rappelons qu’en Afrique de l’Ouest, 90% de la production agricole est issue de petites exploitations. Pour la santé : les produits transformés contiennent souvent des additifs – sel, sucre, conservateurs – et sont de moindre qualité nutritive, comme la volaille congelée traitée à la javel ou le lait en poudre enrichi avec de l’huile de palme. Pour l’environnement : les modes de production, le conditionnement, le transport et les emballages des produits importés laissent une lourde empreinte par leur dégagement de CO2 et leurs déchets. Pourtant, dans ces pays avec un secteur agricole représentant jusqu’aux 2/3 de la population active et dotés d’une grande biodiversité non cultivée et cultivée, la croissance de la demande pourrait offrir de larges débouchés aux petits producteurs afin qu’ils puissent enfin répondre aux besoins essentiels de leur famille : alimentation, soins, scolarisation, habitat. L’appui à la production et à la consommation locale est la clé du développement. Elevages sans frontières s’inscrit pleinement dans cette vision en contribuant à l’organisation de systèmes alimentaires plus justes, par l’implantation de microentreprises d’élevage familial productives et respectueuses de l’environnement, par l’organisation de circuits courts et la promotion du « consommer local ». Voici quelques initiatives menées en collaboration avec Elevages sans frontières LET’AGOGO (Haïti) : un lait produit, transformé et consommé sur le même territoire Grâce à l’appui d’Elevages sans frontières, la micro-laiterie Let’Agogo a été réhabilitée en 2017. C’est l’unique micro-entreprise de transformation sur la commune de Belladère. Cette micro-laiterie a pour vocation la collecte auprès des éleveurs bovins et la transformation du lait pour une mise en marché en circuit court de bouteilles de lait pasteurisé. RIZ BERCEAU (Togo) : un riz local, produit de terroir issu d’une agriculture paysanne respectueuse de l’environnement Le projet « Du Champ à l’Assiette » promu par Elevages sans frontières a permis la création d’une unité de transformation du riz : une entreprise mutualisée entre 17 coopératives qui permet la commercialisation du riz en circuit court, une meilleure redistribution de la valeur ajoutée et in fine l’amélioration des revenus des producteurs et productrices. Selon la technologie agroécologique SRI, ce riz de la marque « Berceau » est produit grâce à l’utilisation du compost au détriment des engrais chimiques. Ce principe favorise l’exploitation durable et harmonieuse du sol-eau-lumière permettant à la plante d’exprimer son potentiel de production. COROSA (Maroc) : le fromage de chèvre, levier d’émancipation pour les femmes marocaines dans le développement de leurs activités d’élevage La coopérative COROSA est une fromagerie montée grâce au soutien d’Elevages sans frontières et de l’association marocaine ROSA. COROSA assure la collecte quotidienne de lait dans les différents villages du projet « Envol des femmes » dans la région de Ouarzazate. Le lait est transformé en yaourt et fromage et est revendu à Ouarzazate principalement. Les revenus réguliers issus de la vente du lait permettent aux éleveuses de chèvres de couvrir les besoins quotidiens et d’améliorer leurs conditions de vie. LA BONNE VIANDE (Bénin) : un partenariat avec un transformateur privé garantissant un débouché rémunérateur aux éleveurs.euses. La Bonne Viande, partenaire du projet « Filières Vertes », travaille à la professionnalisation de la boucherie charcuterie au Bénin. L’entreprise familiale a pour vocation de promouvoir le « consommer local » en connectant les acteurs du secteur de l’élevage avec les consommateurs urbains de Cotonou par une mise en marché de gamme variée de produits viande de qualité en circuits courts. En prêtant ses services au projet, l’entreprise contribue à : Offrir un réseau de distribution de boucheries de proximité et un service de livraison rapide Améliorer le pouvoir d’achat des petits producteurs en les aidant à optimiser leurs techniques de production et en achetant leur produit à un prix équitable Promouvoir la participation des femmes et des jeunes à la chaîne de valeur afin d’améliorer leur situation socioéconomique. LA BOBAR (Togo) : la première boutique Bar Restaurant 100% produits du terroir L’ONG togolaise OADEL, en collaboration avec Elevages sans frontières, a ouvert la Boutique-bar-restaurant BoBaR de promotion et vente des produits du terroir. Alors qu’aucun lieu n’existait à part les supermarchés, qui offraient des gammes réduites de produits locaux transformés et conditionnés, la BoBaR propose en un seul lieu plus de 300 produits locaux à acheter à la boutique, à boire au bar et à manger au restaurant. Ces initiatives peuvent encore grandir et être diffusées pour ainsi contribuer à une plus grande accessibilité et disponibilité des produits alimentaires locaux transformés et conditionnés pour un plus grand nombre de consommateurs. Ensemble, engageons-nous avec détermination et pragmatisme pour une alimentation locale suffisante pour tous, en quantité et en qualité. Je fais un don

Des pratiques d’élevage respectueuses du bien-être animal

A l’occasion de la journée mondiale des animaux, Elevages sans frontières souhaite partager sa contribution à l’amélioration des pratiques d’élevage et au bien-être animal à travers son action auprès de familles paysannes. C’est quoi le bien-être animal ? D’après l’Organisation mondiale de la santé animale, les 5 libertés fondamentales pour assurer le bien-être des animaux dans les élevages sont les suivantes : Liberté 1 : absence de faim, de soif et de malnutrition Liberté 2 : absence de peur et de détresse Liberté 3 : absence de stress physique et/ou thermique Liberté 4 : absence de douleurs, de lésions et de maladies Liberté 5 : liberté d’expression d’un comportement normal de son espèce Le bien-être animal ne profiterait qu’aux animaux ? Non, il est prouvé que les souffrances animales et celles de ceux qui les élèvent sont intimement liées. Les relations avec les animaux aident à l’éducation des femmes et des hommes et favorise le développement de qualités humaines comme l’affection, l’empathie et le sens des responsabilités. Le bien-être animal au cœur des projets d’Elevages sans frontières Sur le terrain, nos équipes, nos partenaires et collaborateurs veillent à ce que le bien-être animal soit un axe transversal aux pratiques d’élevage promues et que les 5 libertés fondamentales soient respectées : – Liberté 1 : Absence de faim, de soif et de malnutrition Comme pour l’Homme, l’alimentation est le premier médicament de l’animal : des animaux bien nourris, ce sont des animaux apaisés qui disposent de forces physiques pour résister aux maladies. Ce sont aussi des animaux qui se développent mieux et qui répondent mieux aux besoins alimentaires des humains. Dans le cadre de nos projets, les éleveuses et les éleveurs se forment à des techniques de nourrissage en veillant à l’équilibre des rations afin de ne pas créer un stress alimentaire occasionné par des quantités insuffisantes ou des carences nutritives. Pour parvenir à une alimentation animale de qualité, tout en préservant l’alimentation de la famille, il faut savoir et pouvoir cultiver en qualité et quantités suffisantes. Les agroéleveurs.euses accompagnés améliorent leurs pratiques sur leur ferme familiale en renforçant la complémentarité entre les élevages et les cultures. Ceci passe par les cultures fourragères, les associations de culture, la fertilisation organique (par valorisation des déjections animales) et/ou la fabrication de formules alimentaires à base des ressources locales. Concernant la prévention du stress hydrique, l’implantation des élevages se fait en fonction des points d’accès à l’eau pour les éleveurs. Regard d’un éleveur du Nord Togo : pour une alimentation équilibrée « J’ai appris à améliorer et à valoriser certaines de mes cultures (et leurs résidus). A présent, je fabrique moi-même mes propres formules alimentaires pour nourrir mes pintades en veillant à ce qu’elles aient tous les apports énergétiques, protéiniques, minéraux et vitaminiques nécessaires. Des animaux qui mangent bien, ce sont des animaux en bonne santé, qui se sentent bien et qui produisent bien. » – Liberté 2 : Absence de peur et de détresse Afin de ne pas générer du stress, source de maladie ou de comportement agressif, des actions sont menées pour avoir des gestes rassurants et des habitats adaptés. Les formations dispensées proposent des pratiques ou des aménagements pour diminuer la peur ou la détresse animale occasionnées par des chiens errants, des mauvaises manipulations ou la peur nocturne des animaux. La première préconisation est la mise en place de conditions d’élevage apaisantes, l’aménagement d’un lieu sécurisé pour les jeunes (poussinière, éleveuse) ou la séparation par sexe ou par âge pour préserver la tranquillité des femelles ou des plus jeunes. Les éleveuses.eurs sont également formés à l’instauration d’un  lieu et d’un temps de traite rassurants pour l’animal (lieu fixe, sans personne aversive pour l’animal). En revanche, un gros travail reste à faire sur les conditions de transport des animaux, dans des pays où les transports se font dans des conditions parfois sommaires, même pour les êtres humains. Retour d’un animateur de projet au Sud du Togo : sensibilisation à la peur et à la détresse animale « Dans le module de formation imagé que je déroule pour les éleveurs, la question de la peur, du stress et de la détresse animale est évoquée. J’ai des images qui sensibilisent à l’importance d’avoir un site d’élevage calme et paisible. Concernant l’abattage des animaux, l’état sanitaire à l’abattage des animaux est strictement contrôlé et l’abattage clandestin strictement interdit. La maltraitance des animaux peut être punie par la loi. Les consommateurs togolais commencent à être sensibles à cette question et à faire le lien entre santé animale et santé humaine et celui entre santé animale et qualité de la viande. » – Liberté 3 : Absence de stress physique et/ou thermique Soleil de plomb, saison chaude, saison des pluies, vents violents, forte variation de température entre le jour et la nuit : le climat et la météo ne sont pas toujours cléments et ne viennent pas aider au maintien du bien-être des animaux. Le stress physique et thermique nuit à la santé des animaux et à la réussite des activités d’élevage. Aussi, les projets menés par ESF comprennent toujours un volet « Amélioration du site d’élevage » avec notamment la construction de bâtiments d’élevage permettant aux animaux de se mettre à l’abri. Les cours entourant ces bâtiments sont parfois agrémentées d’arbres pour favoriser l’ombrage. Ces bâtiments sont équipés de mangeoires et d’abreuvoirs qui limitent la compétition et les conflits entre animaux pour accéder à la ressource alimentaire ou à l’eau. Ils sont souvent accompagnés d’une aire de circulation qui permet aux animaux d’avoir accès à l’extérieur. Ces aménagements permettent aussi de protéger l’intégrité des animaux en évitant la prédation par des animaux sauvages, les vols ou la divagation responsable d’accidents comme les chocs avec les véhicules. En offrant un espace de tranquillité sécurisé, les éleveuses.eurs garantissent le bien-être de leurs animaux et la productivité de leurs élevages. Regard d’un éleveur du Nord Togo : le chauffage, un facteur primordial pour la survie des pintadeaux « Lorsque vient la période des pintadeaux, je délaisse le lit conjugal pour dormir non loin de mon élevage et veiller au bon

Témoignage de Lenga, jeune éleveur togolais formé par la MFFR

« Je m’appelle Lenga GNANDJA. J’ai 32 ans, diplômé du Brevet de Technicien en Electro-technique. Je réside à Natoundi dans le canton de Nagbéni au nord du Togo. Je suis actuellement une formation en aviculture à la Maison Familiale de Formation Rurale (MFFR) de Nagbéni. Nous sommes 20 dans la promotion et avons déjà passés plusieurs modules portant sur : l’habitat des pintades, l’équipement, l’hygiène et l’entretien d’un poulailler, l’alimentation des volailles, les maladies et la gestion d’une entreprise. A ce stade, j’ai le sentiment d’avoir les acquis pour développer mon activité avec plus de facilité. Mes connaissances en technique d’élevage ont été approfondies grâce aux différentes thématiques abordées lors de ma formation. Chez moi, j’ai un petit effectif de 20 pintades, 32 poules et coqs. Je sais maintenant comment prendre soin des animaux, comment bien les nourrir et assurer leur bonne santé pour produire davantage. Au centre, nous avons également participé à un atelier pédagogique où nous avons appris à incuber les œufs des pintades et à fabriquer l’aliment pour les animaux (à base de maïs, sorgho, soja, petit poissons et drèche de Tchakpa – boisson locale). Nous visitons régulièrement des éleveurs talents pour échanger sur leur quotidien et leurs pratiques. Aujourd’hui, je recherche un appui financier pour installer ma ferme afin d’éviter la divagation de mes animaux et les vols. A l’avenir, j’aimerai être reconnu dans ma localité et même au plan national comme un grand aviculteur ; devenir une référence en la matière pour accompagner les jeunes désireux de se lancer dans cette activité. » Découvrez le projet

Burkina Faso : « Parions l’Egalité »

Prendre conscience et mieux se préparer à la lutte contre les inégalités et les violences subies par les femmes Le projet « Parions l’Egalité », c’est quoi ? Porté par Batik International sur une période de 3 ans (janvier 2022 – décembre 2024), le projet « Parions l’Egalité* » vise à réduire les inégalités liées au genre en favorisant l’insertion socio-économique de femmes en zone urbaine et rurale. Ceci avec un programme de sensibilisation et d’accompagnement des femmes et de leurs entourages au Sénégal, en Tunisie, en Mauritanie et au Burkina Faso. Au Burkina Faso, le projet consolide le volet « Défense de l’Egalité de Genre et de l’autonomisation des femmes » du projet « La Voie Lactée des Femmes de l’Oubritenga », mis en œuvre par Elevages sans frontières et APIL, en répondant aux objectifs suivants : 1) Favoriser l’accès des femmes à l’emploi et aux ressources productives avec une meilleure insertion, reconnaissance et maitrise de ces dernières sur la filière laitière. 2) Promouvoir une culture d’égalité avec une information, une sensibilisation et une réflexion communes entre communautés, ONG, acteurs économiques, autorités et autres pouvoirs ou services publics, sur les constats d’inégalités et la possibilité de les réduire par un changement des perceptions et des comportements. 3) Renforcer les capacités de réponse d’ESF et d’APIL voire d’autres acteurs de la société civile avec le développement de pratiques permettant d’être en phase en interne avec les valeurs et les principes défendus ; et de mieux préparer et mieux mettre en œuvre les actions visant à réduire les inégalités entre les femmes et les hommes. Un renforcement des capacités d’ESF et d’APIL Du 05 au 11 août, ESF et APIL ont participé à la mission de Batik International à Ouagadougou. Violences économiques, psychologiques, physiques ou sexuelles : cette rencontre leur a permis de mieux prendre conscience des violences pouvant être faites aux femmes et d’approfondir leur diagnostic « Genre, Elevage et Egalités des Chances ». Les deux organisations se sont dotées de nouveaux outils et de méthodes pour mieux cibler et expliquer les inégalités de genre. Elles ont aussi travaillé leurs plans d’action pour mieux répondre aux déséquilibres constatés. Participant à la rencontre et sensible à la question de l’autonomisation des femmes, l’artiste Christian Bassolé (dit Main2DIEU) a élaboré un lot d’images reflétant les discussions et les constats de la rencontre. Ses productions feront l’objet d’une exposition itinérante. L’alphabétisation, une nécessité Constat de l’inégalité des chances Des moyens de production à la hauteur de l’implication des femmes ? Maitrise des moyens de production par les femmes : un challenge Les activités prévues Le projet « Parions l’Egalité » prévoit : l’octroi d’animaux et de matériels aux femmes pour un renforcement de leur activité d’élevage et une diminution de la pénibilité de leurs tâches. la production de supports de sensibilisation et d’aide au débat sur les questions liées Genre (saynète théâtrale, kit imagé, photos, vidéos, audios, exposition itinérante) l’organisation de rencontres, de forums-débats et d’expositions pour informer, sensibiliser les populations rurales et urbaines sur les droits des femmes et inciter aux changements. La défense des droits des femmes et de leur autonomisation : une cause à laquelle tient Elevages sans frontières. Découvrez le projet SYLVAIN GOMEZ Référent projet « La Voie Lactée des femmes de l’Oubritenga » * Projet mené avec le soutien financier de l’Agence Française de Développement (AFD).

Bénin : lancement du projet filières vertes

Le 11 août 2022, Elevages Sans Frontières et ses partenaires locaux ESFB (Eleveurs Sans Frontières Bénin), ACED (Action pour l’environnement et le développement durable) et LBV (La Bonne Viande) se sont réunis dans le village d’AWAWE dans le département du Mono au Sud-Bénin pour le lancement du projet Filières d’Elevages Vertes (alliances innovantes pour des filières viandes durables et adaptées aux consommateurs). Les autorités locales et administratives étaient présentes ainsi que les bénéficiaires. C’est un projet qui vise développer un modèle innovant de circuit-court de commercialisation des viandes locales, écoresponsable, sur la base d’un partenariat entre éleveurs et une entreprise privée et qui consolide l’approche « Produire Local, Consommer Local ».  Trois filières seront renforcées telles que les filières Lapin, petits ruminants et poulets locaux. Il sera mis en œuvre dans 3 départements au Sud Bénin (Mono, Zou et Atlantique). Découvrez le projet Micro-crédit animal : remise des volailles Remise des équipements d’élevage Au cours de la cérémonie de lancement, chaque partenaire de mise en œuvre a présenté son rôle et ses actions autour du projet et a précisé la nécessité de travailler en synergie pour l’atteinte des objectifs du projet. Les bénéficiaires ont également exprimé leur bonheur et soulagement quant aux solutions apportées par le projet car ils avaient beaucoup de difficultés dans leurs élevages, dans le transport et la commercialisation des produits. A la fin de la cérémonie, une visite guidée par les bénéficiaires a permis de constater les premières réalisations des activités du projets dans leurs unités d’élevage. GÉRAUD YEVUH Référent projet « Filières vertes »

« La Voie Lactée des Femmes de l’Oubritenga » : où en sommes-nous à mi-parcours ?

Vendredi 22 juillet, les éleveuses du projet La Voie Lactée des Femmes de l’Oubritenga* et les services techniques de l’élevage se sont réunis à Ziniaré, pour échanger avec Elevages sans frontières et APIL sur les avancées du projet. A ce jour, 150 éleveuses ont amélioré leurs pratiques en élevage et se sont initiées à la culture fourragère. Après étude de faisabilité, une unité laitière est en train d’être construite, et les éleveuses avec leur entourage ont entamé une réflexion sur les inégalités de genre. Les participants à la rencontre ont aussi ciblé les faiblesses, les manques et les besoins persistants en vue d’améliorer les activités du projet en cours et d’identifier les enjeux pour une possible nouvelle phase du projet comme : la défense des droits des femmes, la préservation de l’environnement l’accès à l’eau l’insertion socio-économique des déplacé(e)s la paix sociale. Le projet a profité de l’évènement pour distribuer des semences de niébé destinées à aider à la production de fourrages pour nourrir les animaux. Découvrez le projet https://elevagessansfrontieres.org/wp-content/uploads/2022/08/Journal-Burkina-Faso.mp4#t=1 JT de 13H du 13 août 2022 de la RTB – Burkina Faso SYLVAIN GOMEZ Référent projet « La Voie Lactée des femmes de l’Oubritenga » * Projet mené avec le soutien du Comité Français de Solidarité Internationale / Fondation de France (CFSI/FF)

Burkina Faso : des chèvres pour renforcer l’entrepreneuriat des éleveuses burkinabè

Rappel du contexte du projet Depuis octobre 2020, face au contexte environnemental et sécuritaire instable que connait le Burkina Faso, 150 éleveuses de 6 villages de la province de l’Oubritenga, dans le Plateau Central, se sont formées dans l’amélioration de leurs connaissances et de leurs pratiques en élevage avec l’appui du projet La Voie Lactée des Femmes de l’Oubritenga*. A cet effet, elles ont construit des bâtiments d’élevage améliorés. Avec leur entourage, elles ont aussi entamé une réflexion sur les inégalités de genre. Une étude de faisabilité a aussi été menée pour la construction d’une unité laitière. L’objectif : renforcer l’entrepreneuriat féminin sur la filière laitière pour une amélioration et une diversification des produits laitiers et ainsi une meilleure satisfaction des besoins des consommateurs. Un renforcement des moyens de production Ce 14 juillet 2022, une cérémonie de remise s’est déroulée au niveau du centre agroécologique d’APIL de Nakamtenga, dans un des 6 villages d’intervention du projet, en présence de la directrice régionale et du directeur provincial des ressources animales et halieutiques : 50 éleveuses de caprins et 25 éleveuses de bovins ont reçu des mangeoires et des abreuvoirs dans le cadre de l’amélioration de leurs sites d’élevage. 25 éleveuses de chèvres ont aussi reçu 3 chèvres chacune. Ces éleveuses nouvellement dotées se sont engagées à rembourser ce microcrédit animal en réservant des chevreaux issus de leurs élevages pour les 25 autres éleveuses en attente de l’amélioration de leurs moyens de production. Bonne chance à elles ! 100 autres éleveuses attendent les vaches qui renforceront leur activité d’élevage. Nous vous donnerons bientôt de leurs nouvelles. Ce microcrédit animal, Elevages sans frontières l’adapte à la vulnérabilité des éleveurs engagés dans ses projets. Il permet d’instaurer un contrôle social et des liens de solidarité entre les ménages d’éleveurs. Micro-crédit animal : remise des chevreaux Cérémonie : remise des équipements d’élevage Des animaux, des équipements mais pas que…. Le projet a aussi dupliqué sa parcelle expérimentale de production fourragère : une nouvelle parcelle de maralfalfa a été installée au niveau du centre agroécologique d’APIL à Nakamtenga. L’innovation se rapproche des bénéficiaires et bientôt des tentatives d’appropriation au niveau des parcelles des ménages d’agroéleveurs seront testées. Ceci afin de mieux nourrir les animaux pour améliorer leur production laitière. Les éleveuses et leur entourage ont mené un diagnostic « Genre et Egalité des Chances » afin de cibler les inégalités et les violences faites aux femmes et qui nuisent au développement de leur entrepreneuriat et de leur bien-être socio-économique. Les activités en faveur de l’autonomisation des femmes seront renforcées avec le projet « Parions l’Egalité » dont nous vous parlerons sous peu. Enfin, une unité laitière est en cours de construction sur le même site. Elle permettra de recueillir et de valoriser les quantités de lait produites sur la zone d’intervention du projet. A bientôt pour des nouvelles des premières dégustations de lait pasteurisé, yaourt, dégué, gapal ou autre produit laitier. Découvrez le projet SYLVAIN GOMEZ Référent projet « La Voie Lactée des femmes de l’Oubritenga » * Projet mené avec le soutien du Comité Français de Solidarité Internationale / Fondation de France (CFSI/FF)

Chaque don compte. Pouvez-vous nous aider ?

Au Togo, beaucoup de familles élèvent poules, lapins ou chèvres, mais leurs revenus restent trop faibles. Avec le projet Des éleveurs aux consommateurs, Elevages sans frontières veut leur permettre de vivre de leur travail et de nourrir leurs familles.