Actu Sénégal : « Qui reçoit… donne »

Dans tous les projets développés par notre association, chaque bénéficiaire d’un animal s’engage à faire don d’un petit né de son élevage à une autre famille vulnérable. Ce principe « Qui reçoit… donne » est appliqué et fêté sur le terrain ! La semaine dernière débutaient au Sénégal les cérémonies officielles de transmission de béliers aux bénéficiaires du projet « Les éleveuses du Sahel ». Ainsi le 24 août à Thiankone Hiraye dans le commune de Ogo, 13 béliers ont été distribués à 5 familles. Et le 31 août, 12 béliers ont été distribués à Fété Niébé dans la commune de Nabadji. Le taux de remboursement des animaux est de 100% sur ces 2 villages. Lors de ces cérémonies, 120 béliers au total seront officiellement distribués à d’autres familles en plus du matériel pour bâtir les enclos et une formation afin de développer l’élevage dans les meilleures conditions. L’occasion également de sensibiliser l’ensemble des bénéficiaires sur les principes et les valeurs du fonctionnement du microcrédit en animaux. Le microcrédit en animaux est contrôlé avec soin par notre équipe de terrain. Il responsabilise les bénéficiaires et crée une véritable solidarité entre les familles. Son effet multiplicateur permet à une communauté entière de profiter de cette aide durable. Les paroles de Djenaba et Diarra montrent la force de cet engagement : « Elever et transmettre une brebis que j’ai reçue en don est pour moi un véritable honneur. Aujourd’hui, je suis fière de partager cette opportunité. » Djenaba Sow « Je m’engage à prendre soin de la brebis que je reçois et je transmettrai la prochaine naissance à une autre femme. » Diarra Hawa. Ainsi, soutenir une famille aujourd’hui, c’est voir des centaines d’autres bénéficier de votre générosité demain ! Sur 15 000 familles soutenues à ce jour par Elevages sans frontières, 7000 ont pu bénéficier du principe « Qui reçoit… donne ».

Formation sur la fabrication de pierre à lécher au Sénégal

En ce moment, les éleveuses sénégalaises sont sensibilisées sur l’intérêt de la complémentation minérale puis formées à la fabrication des pierres à lécher pour mieux nourrir leurs moutons. Qu’est ce que la pierre à lécher ? Ce sont des blocs de sels minéraux utilisés pour pallier aux carences alimentaires des herbivores. L’utilisation de pierre à lécher est une pratique très courante en élevage, notamment lorsque les animaux pâturent. En effet, les aliments des ruminants ne contiennent pas suffisamment de sodium pour satisfaire les besoins. Faute de complémentation, des carences peuvent s’installer induisant des maladies comme le pica, une perte de l’appétit et une diminution de la production. Ce phénomène est de plus en plus rencontré. Avec une pierre à lécher à disposition, les animaux sont en capacité de se fournir en sels minéraux selon leur besoin et ainsi de réduire leur carence. Cette pierre peut également est un outil de distribution de remèdes appartenant à la pharmacopée locale. Une pierre peut être suspendue dans la bergerie, dans l’étable ou dans tout autre endroit d’accès facile aux animaux. La fabrication d’une telle pierre est facile et peut être réalisée à partir de matériaux locaux. Quels sont les avantages du bloc multinutritionnel ? Il permet de : Assurer une supplémentation d’éléments minéraux essentiels pour l’animal (faiblement pratiqué en milieu paysan) et donc de réduire les carences Améliorer la digestibilité des fourrages et l’apport en azote par une action sur la flore microbienne du rumen Être facilement manipulé et transporté Être facilement fabriqué et commercialisé en milieu paysan/à l’échelle villageoise sur la base de matières premières localement disponibles Aider l’éleveur dans la diminution du coût de la supplémentation Aider à la distribution de remèdes/médicaments.

Expérimentation de nouvelles pratiques rizicoles

Sur le projet « Du champ à l’assiette » au Togo, un des volets de l’action encourage les riziculteurs/éleveurs à tester de nouvelles pratiques culturales. Par l’installation d’une parcelle appelée « Champ école » qui sert de lieu de formation et d’expérimentation, les riziculteurs et rizicultrices améliorent leur rendement grâce à des techniques de production agroécologiques. Actuellement, la préparation des sols et le repiquage du riz sont en cours. Pour découvrir le projet « Du champ à l’assiette » : cliquez ici

AU CŒUR DE l’adaptation face au Covid-19

« Aujourd’hui, il reste à poursuivre l’appui des éleveurs en aliment et en dispositifs de lavage de mains, afin de prémunir les populations vulnérables des effets néfastes de cette pandémie. Nous devons sauvegarder les élevages afin de barrer la route à la famine qui se pointe à l’horizon ». C’est le constat que pose Gabriel, le directeur d’Eleveurs sans Frontières Bénin, faisant le point sur les actions mises en place ces derniers mois et celles restant à mener. Dès les premiers signes de l’arrivée de l’épidémie de Covid-19 sur le continent africain, Elevages sans Frontières et ses partenaires se sont mobilisés pour informer et former leurs équipes, mettre en place les gestes barrières et poursuivre les activités des projets grâce à une bonne dose de créativité, d’énergie et de volonté. Les gestes de prévention devaient également être diffusés aux populations, qui ont un accès inégal à l’information. Au Maroc, l’équipe de ROSA a rapidement traduit et développé les messages de prévention sous forme de vidéos, transmises par smartphones. Les radios rurales, principal canal d’information dans certaines zones rurales au Bénin, au Togo et au Sénégal, ont diffusé des messages d’information et de prévention, tant pour la santé humaine que celle des animaux. Enfin, afin d’aider les éleveuses et éleveurs à respecter ces gestes, ESF Bénin et ESF Togo ont doté les élevages de dispositifs de lave-mains. Au-delà de l’urgence sanitaire à court terme, un enjeu majeur transversal à tous les projets devait être poursuivi : l’appui de proximité auprès des éleveuses et éleveurs et la préservation des troupeaux. Face aux différentes mesures prises par les gouvernements de nos pays d’intervention (couvre-feu, cordons sanitaires qui coupaient le pays, confinements, laisser-passer, etc.) limitant plus ou moins drastiquement les mobilités des équipes, les formations et appuis techniques étaient impossibles. Au Togo, les Auxiliaires Villageois d’Elevage (AVE) formés par les projets ont assuré les visites des élevages et les remontées d’informations aux équipes projets. Au Bénin, ce sont les « éleveurs talents » (identifiés comme des éleveurs sortant du lot et accompagnés dans le cadre de projets pour aller plus loin dans l’acquisition de compétences et de connaissances) qui ont été mobilisés pour assurer ce maillage de territoire que les équipes ne peuvent plus assurer. Enfin, au Sénégal, les leaders des associations d’éleveuses et d’éleveurs, parfois dotés en téléphone, ont assuré ce lien de cohésion sociale pour être plus forts face à la crise. Ces quelques exemples montrent tout l’intérêt et la pertinence des relais identifiés et formés par les projets, qui participent à une cohésion entre les éleveurs et l’animation des territoires. L’animation des groupes d’échange et de formation collective s’est également adaptée. Au Maroc, les trois techniciennes ont gardé un lien fort avec les éleveuses grâce aux groupes de discussion sur les téléphones. Les problèmes ont été partagés et les conseils donnés à distance. Si les activités d’élevage semblent aujourd’hui sécurisées, l’avenir à court et moyen terme reste préoccupant. L’ensemble des partenaires souligne l’enjeu de l’alimentation animale : si les ventes des animaux, du lait ou des fromages sont bloquées, alors les éleveurs n’ont plus les ressources pour acheter des fourrages, les vaccins pour les animaux, ou pour subvenir à leurs besoins habituellement couverts par ces ventes. Des solutions temporaires se mettent en place : dotations en fourrages, groupements d’achats pilotés par les ONGs pour assurer la commercialisation des animaux, etc. Ceci se poursuivra par des actions à plus long terme, pour préserver les éleveuses et éleveurs de crises similaires dans l’avenir. Travailler à l’égalité entre les femmes et les hommes, dont dépend la résilience des territoires et de ses populations, développer les stockages collectifs de fourrage, consolider les relations entre les éleveurs et les consommateurs en proximité. Autant de pistes déjà émergentes à renforcer pour l’avenir. Pauline Casalegno, Directrice ESF Témoignages de nos partenaires et éleveurs AU MAROC, Tahra témoigne : « Tous les jours les femmes coupaient la luzerne, une par une, comme l’obligeait le confinement. Mais cela ne suffisait pas : les aides de l’Etat et des associations ont permis de préserver les troupeaux grâce à des dotations en orge, le lien et l’appui technique. Cela a permis que toutes les femmes poursuivent leur activité d’élevage. » AU SÉNÉGAL, Pape Djiby Ba explique que « la fermeture des marchés a durement impacté les éleveurs car elle limite fortement la commercialisation du bétail et l’achat de denrées alimentaires de base pour les familles. Cet impact va être d’autant plus fort que l’on approche de la période de soudure. » HAÏTI reste très dépendante des importations alimentaires qui fragilisent sa sécurité alimentaire à court terme. Pour Jean-Camille, du CEHPAPE « L’autonomisation est la solution. Nous devons continuer à travailler pour arriver à une meilleure prise en charge alimentaire et à nous regrouper en coopérative pour sortir de cette impasse. » Dans le même thème, retrouvez également : REGARD SUR l’Afrique face au Covid-19 >> ZOOM SUR les Auxiliaires Vétérinaires d’Elevages >>

ZOOM SUR les Auxiliaires Villageois d’Élevage

AVE : le relai de proximité Dès le début de la crise sanitaire du Covid-19, ESFT, notre partenaire togolais, a formé les Auxiliaires Villageois d’Élevage (AVE) aux gestes barrières et mesures de précautions à appliquer. Pourquoi ce choix des AVE ? Il s’agit d’éleveuses et d’éleveurs issus des villages où ESF intervient, choisis par les populations locales. Ils ont donc la confiance des habitants et sont réceptifs aux bonnes pratiques liées à l’hygiène et à la santé animale. En effet, ils sont formés régulièrement par ESFT et accompagnés dans leur rôle de relais vétérinaire de proximité. Les AVE se déplacent chez les gens, manipulent les animaux, entrent dans les enclos, etc. Face aux incertitudes, aujourd’hui encore, sur les modes de transmission (poussières, pelages, air, etc.), la prudence était de rigueur. Ces éleveurs et éleveuses ont donc été dotés en masques et gants, et formés à leur utilisation, et ils sensibilisent à leur tour les autres éleveurs. Les AVE ont participé à la réalisation de vidéos sur l’explication des gestes barrières, partagées via les groupes de discussion sur les téléphones. Par ces groupes, les populations ont pu témoigner de la réalité de l’épidémie, et les habitants des zones rurales les plus isolées ont été eux aussi informés. Les AVE ont donc contribué à la diffusion des messages sanitaires et à la prise de conscience collective. Les AVE ont également participé aux émissions radiophoniques, qu’ESFT a renforcées dès le début de la crise, pour poursuivre la diffusion des bonnes pratiques d’élevage. Compte tenu du contexte, le thème de l’hygiène pour les animaux et les humains était plus que prioritaire ! Sylvie Tchacolow-Tagba, Directrice ESF Togo Dans le même thème, retrouvez également : AU CŒUR DE l’adaptation face au Covid-19 >> REGARD SUR l’Afrique face au Covid-19 >>

REGARD SUR l’Afrique face au Covid-19

Réactive, solidaire et résiliente Plus de 5 mois après les premiers cas de Coronavirus sur son continent, l’Afrique reste le continent le moins touché par la crise sanitaire liée au Covid-19. On a avancé pendant un temps que les chiffres étaient sousévalués, compte tenu de l’absence de politique de dépistage et d’un comptage aléatoire des décès. Même si tel était le cas, le système de santé et les hôpitaux auraient été submergés. Or cela n’est arrivé dans aucun pays. Des éléments démographiques, virologiques, sociologiques et politiques, moins condescendants vis-à-vis de ce continent qu’un argument de « mauvais comptage », expliqueraient que le continent ait été relativement épargné : • La jeunesse du continent : environ 60% de la population a moins de 25 ans. Seuls 5 % des Africains ont plus de 65 ans. Avec un âge médian de 19,7 ans, (42 ans en Europe), la population jeune est moins vulnérable au virus. • Les pays africains se sont appuyés sur les enseignements tirés de précédentes pandémies (Ebola, le VIH, la rougeole ou le choléra) et sont d’une certaine façon préparés à ce contexte épidémique. La plupart des Etats africains ont réagi très tôt dès l’apparition des premiers cas de Covid-19, en fermant leurs frontières et en prenant aussitôt des mesures préventives de confinement ou de mise en quarantaine des grandes villes. • Enfin, pour la plupart des pays, les gestes barrières, la fermeture des lieux de rassemblement, la distanciation physique, l’isolement géographique des zones touchées, le couvre-feu, le port systématique du masque, ont été une réponse logique et dans un premier temps socialement acceptée. La crise sanitaire semble contenue à ce jour. Cependant, la fermeture de marchés locaux, des frontières, des restaurants et globalement la limitation des déplacements et des échanges entravent les ventes, l’accès au fourrage, aux fournitures vétérinaires, etc. Les risques de pénuries et les hausses des prix des biens alimentaires importés se cumulent à une baisse des revenus, accentuant la vulnérabilité des populations déjà fragiles. Les inégalités sociales et l’insécurité alimentaire pourraient malheureusement s’accroître. A long terme, cette crise révèle les profonds dysfonctionnements du système agricole et alimentaire artificialisé et globalisé qui fragilise les plus pauvres face aux difficultés économiques, sociales et sanitaires. Elle conforte également la nécessité de soutenir les transitions agricoles, partout dans le monde, en faveur d’une agriculture et d’un élevage respectueux des femmes, des hommes et de la nature. Charlotte Conjaud, Responsable partenariat Dans le même thème, retrouvez également : AU CŒUR DE l’adaptation face au Covid-19 >> ZOOM SUR les Auxiliaires Vétérinaires d’Elevages >>

L’Association ESF-TOGO offre des kits de protection aux agroéleveurs du projet «Or Gris des Savanes»

Mango, 2 juin (ATOP) – L’association « Elevage et Solidarité pour les Familles au Togo » (ESF-Togo) a fait don de kits de protection aux agro-éleveurs du projet « Or Gris des Savanes » des préfectures de l’Oti et de Tone, le vendredi 29 mai à Galangashie à une vingtaine de kilomètres au nord de Mango. Ce don de l’ESF – Togo a été rendu possible grâce à l’appui de l’ONG Française « Elevages sans frontières ». Il est composé de 113 dispositifs de lavage de mains, un lot de masques chirurgicaux, des savons et des détergents. Cette action vise à accompagner les efforts du gouvernement dans la lutte contre la propagation du coronavirus. Avant la remise du lot, les éleveurs ont été édifiée sur les modes de contamination à cette maladie, ses symptômes et les gestes barrières à observer pour se prémunir contre la pandémie notamment le lavage régulier des mains avec du savon, la distanciation sociale, le port systématique du masque. Ils ont été instruits également sur l’utilisation du dispositif de lave-mains afin d’assurer sa durabilité. Le conseiller municipal, Demakou Kombaté a, au nom du maire de la commune Oti 2, exprimé sa reconnaissance au donateur, soucieux du bien-être de ces éleveurs qui participent à l’accroissement de la production des pintades et leur commercialisation sur les marchés ruraux et urbains du Togo à travers le projet « Or Gris des Savanes ». Il a convié les bénéficiaires à une utilisation efficiente des kits pour leur mieux-être en cette période de crise sanitaire. De son côté, la chargée de l’Administration et des Finances à l’ ESF-Togo, Mme Moyeme Foyeme a rappelé que la bataille contre la COVID 19 ne doit pas être l’affaire du gouvernement seul mais une mobilisation de tous pour endiguer ce mal. Elle a indiqué que ces kits sanitaires permettront à chaque famille d’éleveurs de contrecarrer ce coronavirus à travers le respect des consignes barrières et les règles d’hygiène. Le chargé du projet « Or Gris des Savanes », Lagbema Soumana a indiqué que ce projet a installé et équipé à ce jour 113 éleveurs en poulaillers et en abreuvoirs sur un total de 168 envisagés. M. Lagbema a fait savoir qu’il a été mis en place un itinéraire technique avec tous les acteurs impliqués pour améliorer les capacités et les moyens des éleveurs de pintades. Il a ajouté que deux groupes d’éleveurs notamment « les naisseurs » et « les engraisseurs » travaillent en synergie depuis la production des pintadeaux jusqu’à la vente des pintades et il était impérieux de les accompagner dans la lutte contre cette maladie. Le projet « Or Gris des Savanes » lancé en novembre 2018, vise à réduire la vulnérabilité économique et alimentaire des ménages ruraux dans trois préfectures (Oti, Tandjouare et Tone) en leur permettant d’accroître la production des pintades et de trouver des débouchés. ATOP/ TT/ FD – Agence Togolaise de Presse Découvrez le reportage de la télévision nationale togolaise

Notre solidarité résistera au virus

Chers donateurs, partenaires, bénévoles et soutiens d’Elevages sans frontières, Nous espérons que vous vous portez bien. Nous avons une pensée particulière pour les personnes touchées par le Covid-19, personnellement ou dans leur famille, pour celles qui souffrent de l’isolement ou qui voient la pérennité de leur activité menacée par la crise sanitaire. Toute l’équipe d’Elevages sans frontières est mobilisée et travaille à distance en cette période de confinement afin d’assurer la continuité de notre action. Il est essentiel de rester solidaires envers les familles paysannes démunies. En contact permanent avec nos collègues et partenaires sur le terrain, nous suivons attentivement l’évolution de la situation sanitaire dans les zones d’intervention. Des cas de covid-19 sont déclarés sur l’ensemble des pays où nous agissons : Sénégal, Burkina Faso, Togo, Bénin, Maroc et Haïti où des mesures gouvernementales de fermeture des frontières et de confinement sont en vigueur. Notre principale préoccupation est de protéger nos collègues ainsi que les bénéficiaires en établissant avec nos partenaires des consignes claires d’organisation et de protection. Nous restons à l’écoute des donateurs et des partenaires. Vous pouvez adresser vos questions et demandes à Chloé, notre chargée de relation donateur, par courriel : chloe.olivereau@elevagessansfrontieres.org. Notre solidarité résistera au virus. Prenez soin de vous.

Des nouvelles du projet « Les éleveuses du Sahel »

Le 8 mars, nous célèbrerons la journée mondiale des droits des femmes. Voici l’occasion de vous donner des nouvelles du programme au Sénégal ‘Les éleveuses du Sahel’. Ce programme prévu de mars 2018 à août 2020, en partenariat avec Agronomes et Vétérinaires sans Frontières, est mené dans la région de Matam à l’est du pays. Il vise à favoriser l’émancipation des femmes sénégalaises par la professionnalisation de l’activité d’élevage de moutons. Ces femmes pratiquent en effet l’élevage mais de façon rudimentaire et informelle. En valorisant leur potentiel et en renforçant leur savoir-faire, les bénéficiaires pourront développer une activité rémunératrice et durable. Grâce à nos partenaires financiers – la Fondation RAJA Marcovici et CDC développement solidaire – et à la générosité de plusieurs centaines de donateurs, ce projet avance comme prévu et des impacts sont déjà visibles. La place de la femme dans le programme « Les éleveuses du Sahel » Combien de femmes sont soutenues ? Sur les 100 bénéficiaires accompagnés, 96 sont des femmes de 20 à 70 ans, ce qui participe à créer des liens de solidarité entre générations et à assurer la relève en formant des jeunes éleveuses. Pourquoi avoir accompagné majoritairement des femmes ? La situation économique des femmes de la région de Matam est précaire. Elles ont peu accès aux moyens de production (terres, animaux, équipements….) et aux crédits. Leurs activités sont bien souvent limitées à la sphère domestique ou à des activités économiques non reconnues (le petit commerce transfrontalier par exemple) alors qu’elles apportent une forte contribution à la vie et à l’économie des ménages. Dans cette zone où de nombreux hommes partent dans les villes ou en migration, elles se retrouvent souvent seules et assument les charges de la « grande famille », incluant leurs propres enfants mais également les parents, beaux-parents, … Loin d’être résignées, les femmes sénégalaises sont à l’origine de nombreuses initiatives collectives et solidaires (création d’organisations paysannes, mutualisation des ressources, investissement dans des activités de subsistance ou créatrices de revenus). C’est ce potentiel qu’ESF cherche à renforcer. Quel est l’objectif de ce programme pour les femmes ? L’objectif de ce projet pour les femmes est :– Qu’elles élèvent et vendent mieux leurs moutons– Qu’elles développent des pratiques agroécologiques avec leurs familles – Qu’elles s’organisent en regroupements paysans, capables d’apporter des services pour le développement de leurs activités : accès au crédit, organisation des ventes, accès aux intrants, développement d’un microcrédit animal…– Qu’elles gardent la pleine maîtrise de leurs activités rémunératrices ainsi améliorées et surtout sur des revenus générés, évitant l’accaparement par les hommes– Qu’elles gagnent plus d’argent pour mieux subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants. Quelles sont leurs activités au quotidien ? Quotidiennement, les femmes sénégalaises en milieu rural assurent l’entretien du foyer, lavent, nourrissent et préparent les enfants ; elles font la lessive et préparent les repas. Elles portent donc encore la quasi-totalité des tâches familiales et domestiques. En plus, elles entretiennent la bergerie et nourrissent les animaux, elles vont chercher de l’eau s’il n’y a pas d’eau dans le foyer. Elles participent aux travaux sur les parcelles maraichères pendant la « contre saison » (de novembre à mars) et à ceux des cultures pendant la saison des pluies (de juillet à sept). Enfin, elles s’occupent d’autres activités qui génèrent des revenus comme la gestion de petits commerces de savons, de céréales, de broderies… Ces revenus leur permettent d’assumer l’achat des « condiments » ajoutés à la base des repas constituée de céréales. Où en sommes-nous ? Quelles formations ont-elles suivi pour maîtriser leurs élevages de moutons ? Les sénégalaises sélectionnées ont été formées pour :– Construire une bergerie dite « améliorée »– Sélectionner les animaux destinés à la vente et ceux à élever– Alimenter et abreuver les moutons pour qu’ils atteignent le poids idéal – Fabriquer la pierre à lécher (complément alimentaire pour animaux) – Améliorer la qualité et la production de fourrage pour une meilleure alimentation du bétail – Traiter la paille à l’urée pour une meilleure digestion des moutons  – Prendre soin de la santé animale : mesures d’hygiène, vaccinations, soins et déparasitages, prévention sanitaire– Assurer le renouvellement du troupeau en maîtrisant les notions de base de la reproduction – Assurer une bonne gestion économique et financière de l’activité d’élevage Quels équipements ont-elles reçu pour démarrer leur activité ? Chaque femme a bénéficié de la construction d’une bergerie, de 2 béliers (en plus de leur cheptel d’origine) et d’aliments pour les moutons. Elles ont également reçu un kit d’irrigation pour les cultures fourragères, des semences (niébé = haricot), des boutures d’espèces fourragères (maralfalfa), du petit équipement pour la fauche et une charrette. Les résultats obtenus à ce jour Des changements de pratiques : Les éleveuses accompagnées ont été suivies et évaluées par les animateurs du projet. 99% d’entre elles ont changé leurs pratiques en élevant les béliers dans de meilleures conditions : sur le plan de l’hygiène, de la santé, de l’alimentation et de la protection contre le vol. Une diminution de la durée du cycle d’embouche : Au début du projet, 96% des personnes enquêtées réalisaient un cycle d’embouche (engraissage) de plus de 240 jours. Les 56 premières éleveuses accompagnées ont pu réduire ce délai pour réaliser un cycle de 118 jours. Elles ont pu vendre à bon prix 95% des béliers qu’elles ont élevés. Une augmentation de la prise de poids des béliers : Au regard des premiers résultats de pesée des animaux, le Gain Moyen Quotidien (GMQ) avoisine les 75,2 g/j, contre un GMQ de 45g/j dans la situation initiale. Cela signifie que les bénéficiaires nourrissent mieux leurs animaux et prennent en considération les préconisations d’hygiène. Une diminution de la mortalité : Jusqu’à présent, seulement 4 mortalités ont été enregistrées sur les 112 béliers soit 3,5 % de mortalité, contre 15% enregistrés avant le début du projet. Un développement des services rendus par les organisations paysannes : Les organisations paysannes ont permis de développer : – 1 service de location de charrettes pour collecter et transporter les fourrages,– 1 accès aux semences pour semer le niébé et le maralfalfa, sur le principe « Qui reçoit… Donne

Action solidaire à l’école élémentaire Michelet, à Halluin

Courir pour l’autonomie des familles paysannes ! Courir pour… des poules ! La solidarité c’est du sport ! Action pédagogique à l’école élémentaire Michelet, à Halluin avec Chloé Olivereau, chargée des relations donateurs, Nassim Benouahlima étudiant et bénévole et moi-même Nawel Guerazem, chargée de projet événementiel chez Elevages sans frontières. Voici mon témoignage sur cette action : L’école élémentaire Michelet à Halluin est un établissement scolaire qui nous a sollicité pour la première fois cette année afin d’intervenir dans les classes de primaires. Grâce au bouche à oreille, une des professeures avait entendu parler de notre association et l’idée lui est vite venue : faire d’Elevages sans frontières la bénéficiaire des « Foulées solidaires » organisées à l’école au mois d’avril. Nous avons présenté aux élèves le projet de solidarité internationale « Eleveur, un métier d’avenir » qui se déroule au Bénin. Notre priorité était d’expliquer aux élèves les missions d’Elevages sans frontières à savoir : permettre l’autonomie des femmes et des familles, favoriser le développement durable et la solidarité en Afrique de l’Ouest, en Haïti et au Maroc. Nous en avons aussi profité pour remercier les enseignants et les élèves pour leur initiative caritative et sportive. L’action de sensibilisation s’est déroulée du 13 au 17 janvier 2020 et a touché 12 classes de CP, CE1, CE2 et CM2. Lors de ces présentations, j’étais accompagnée de Chloé Olivereau les deux premiers jours. Ensuite, c’est un bénévole de l’association, Nassim Benouahlima, étudiant en master MEEF (Métiers de l’Enseignement, de l’Education et de la Formation) qui est venu faire les présentations avec moi. Grâce à la création de supports numériques et pédagogiques nous avons pu faire comprendre aux enfants comment une chèvre pouvait considérablement aider les familles béninoises à enrichir leurs repas grâce à sa viande, son lait et ses excréments. Comme toujours, nous proposons aux élèves de se mobiliser pour participer de manière concrète à la réalisation d’un de nos projets. Cette école a choisi de réaliser une course solidaire où les élèves doivent trouver un sponsor qui leur reversera de l’argent en fonction du nombre de tours qu’ils auront couru. Cet argent servira à acheter des animaux pour les familles paysannes démunies du Bénin. L’objectif de ce projet consiste à aider 900 familles en leur offrant des animaux d’élevage. Parmi eux, 36 jeunes très vulnérables âgés de 15 à 18 ans vont pouvoir démarrer un élevage de lapins et ainsi s’offrir une vie meilleure ! Des élèves de primaires dévoués pour le Bénin Les élèves ont été très perspicaces, concentrés et curieux tout au long de notre intervention. Découvrir le quotidien d’enfants béninois qui vivent en zone rurale leur a permis d’avoir accès à un autre mode de vie que le leur et de comprendre les enjeux de la solidarité internationale. Vivre sans eau ni électricité courante, dans des régions frappées par le réchauffement climatique et où aller à l’école est un privilège… voilà qui a donné à réfléchir à ces graines de citoyens. Pendant la présentation, je leur ai demandé : ‘’Voulez-vous aider ces familles ?’’. La réponse était immédiate, c’était un grand OUI collectif ! ‘’Mais comment les aider dans ce cas ?’’ Ai-je demandé. Hanna a proposé de donner l’argent de la course solidaire à ces familles paysannes, tandis qu’Adam a suggéré de leur envoyer de la nourriture grâce à cet argent. Mais très vite, ils comprirent que leurs propositions ne permettraient pas aux familles d’être autonomes, ils auront toujours besoin d’un appui. Or ce n’est pas le but de l’association. Une fois l’argent dépensé, une fois la nourriture consommée, les problèmes de la malnutrition et de l’instabilité économique allaient resurgir. Les animaux, par contre, peuvent se reproduire et constituer une épargne « sur pattes ». Ils permettent aux familles paysannes de développer une activité d’élevage pérenne apportant une sécurité alimentaire et un revenu économique stable. Sensibilisation et valorisation ! Nous tenons à informer les élèves et les enseignants  sur l’avancée du projet et leur montrer l’impact réel qu’a eu leur action solidaire sur la vie des familles paysannes béninoises. C’est pourquoi Chloé et moi demandons régulièrement des nouvelles du projet à nos collaborateurs sur le terrain. En fin d’année scolaire, nous reviendrons dans l’établissement afin de féliciter et remercier les enfants ainsi que le corps enseignant pour conclure l’action, en leur présentant le bilan du projet. Ce sera aussi le moment de procéder à la remise du diplôme solidaire, attribué à tous les élèves de l’école qui auront couru pour la collecte.  Nous pourrons remercier tous les élèves en personne au nom de toutes les familles bénéficiaires et ainsi valoriser leur investissement comme il se doit. Nous tenons à remercier sincèrement l’école Michelet pour nous avoir accueillis et un grand merci pour sa confiance et sa détermination dans cette belle initiative et cette collaboration nouvelle. Sans oublier bien sûr de remercier les élèves pour leur écoute et leur implication dans le projet.