[Témoignage] Kbira Ouchen et l’impact du projet Envol des femmes

Pendant une période de trois ans (oct 2021 – sept 2024), le projet Envol des femmes, initié par Elevages sans frontières en collaboration avec l’association locale Rosa, accompagne 148 éleveuses dans la région de Ouarzazate. L’objectif principal est d’accompagner 102 femmes dans le développement d’une activité d’élevage de moutons ou de chèvres, offrant ainsi des sources de revenus et favorisant leur autonomisation socio-économique. Ce programme comprend la mise en place d’élevages, la formation aux pratiques d’élevage efficaces et durables, ainsi que le suivi régulier des activités d’élevage. De plus, il intègre un suivi économique et des sessions de sensibilisation à l’entrepreneuriat. Un aspect crucial du projet est le renforcement des connaissances en santé animale, assuré par des formations dispensées par le service vétérinaire local, ainsi que la nomination de 10 femmes relais au sein des villages. L’objectif global de ces initiatives est d’assurer la pérennité à long terme des activités d’élevage. Découvrez le témoignage de Kbira, éleveuse caprins, femme relais environnement et santé animale et relais suivi économique Je m’appelle Kbira Ouchen, j’ai 43 ans, j’habite dans le village d’Aghane, je suis mariée et j’ai 5 enfants. Mon mari est forgeron et mon aîné est militaire. Ils travaillent tous les 2 dans d’autres régions et reviennent de temps en temps dans le village. Moi, je reste au village pour m’occuper de la maison et des enfants. Je commence ma journée en général, par les tâches dans la maison et auprès des enfants, puis je pars aux champs. Lorsque je rentre, je vais m’occuper de mon élevage. Grâce au projet Envol des femmes d’Elevages sans frontières et Rosa, j’ai bénéficié de 2 chèvres et débuté une activité qui me permet d’avoir du lait pour ma famille. Mon élevage me permet aussi d’avoir mes propres revenus. Avec le projet, j’ai reçu des formations en élevage, en santé animale, en suivi économique pour mon activité et à la transformation du fumier et compost. Formation au compostage Formation valorisation du fumier Dans mon village, je suis femme relais environnement et santé animale. Si une éleveuse a des problèmes avec ses animaux, elle vient chez moi et j’essaie de l’aider ou la conseiller. Si je n’ai pas de solution, j’oriente vers le service vétérinaire de la région. Avant le projet, je n’avais pas de connaissances en élevage, je ne faisais pas attention à la nourriture que je donnais ou au nettoyage de mon enclos. Je ne faisais pas non plus attention à ce que j’achetais ou aux dépenses que je faisais. Suivi des dépenses avec cahier de gestion Aujourd’hui, j’ai conscience de l’importance de l’hygiène pour mes animaux et je fais attention au matériel dont j’ai besoin pour qu’ils soient bien. J’ai compris aussi l’importance du sevrage des animaux. Enfin, je surveille mes achats et mes dépenses pour mon activité. Il faut être patiente au début, le temps du démarrage de l’élevage, mais je conseille aux femmes de bénéficier des actions de Rosa et ESF. Dans le futur, je m’imagine continuer à développer mes compétences en élevage, être indépendante et capable de subvenir à mes propres besoins. Ainsi, elles peuvent avoir leur propre activité génératrice de revenus et apporter du lait pour leurs familles. Dans le futur, je m’imagine continuer à développer mes compétences en élevage, être indépendante et capable de subvenir à mes propres besoins. Kbira Ouchen
[Étude] Des cantines scolaires approvisionnées en protéine animale

Notre projet a germé début janvier 2023. Aude avait très envie de (re)partir à l’étranger, Mathieu avait très envie de découvrir la coopération. Le dénominateur commun était notre attrait pour l’Afrique et notre soif d’aventure. L’équation était posée, on décide de se donner une chance et d’avancer dans nos recherches. Quelques mois plus tard, nous rencontrons l’association Elevages sans frontières à qui nous proposons nos compétences et qui nous confie une mission en collaboration avec un de leurs partenaires locaux Éleveurs Sans Frontières Bénin. It’s a MATCH ! Nos entreprises respectives nous soutiennent (MERCI), c’est comme ça que nous nous retrouvons le 1er Novembre 2023 au départ d’Orly à destination de Cotonou. Notre mission : étudier la faisabilité de l’introduction de la protéine animale dans les cantines scolaires pour développer un nouveau canal de distribution en circuit court et améliorer l’alimentation des enfants avec tous les impacts bénéfiques associés. Aude LEFEBVREResponsable de developpement Grands Comptes chez API RestaurationMathieu TRICARTResponsable Marketplace & Partenariat chez Spareka L’alimentation scolaire intégrée, associée à la production locale, se révèle être un filet de protection sociale aux multiples objectifs au Bénin. Karimou Salimane, Ministre des enseignements maternel et primaire du pays, souligne son impact positif sur l’accès à l’éducation, la performance scolaire et la garantie d’une alimentation saine. Dans cette perspective, Aude et Mathieu ont entrepris pour Elevages sans frontières, une étude visant à évaluer la faisabilité de l’approvisionnement en protéine animale dans les cantines scolaires. Contexte et justification de l’étude Le Bénin a rendu officiellement gratuit l’accès à l’éducation maternelle et primaire depuis 2006, plaçant l’alimentation scolaire parmi les mesures essentielles pour favoriser l’accès, la rétention et la performance des élèves. Les cantines scolaires, soutenues par le Programme National d’Alimentation Scolaire Intégré (PNASI), ont été identifiées comme un moyen de lutter contre l’absentéisme, le redoublement et l’abandon scolaire, en améliorant significativement la nutrition des élèves. Cependant, une carence notable en protéines animales, sauf le fretin, persiste dans les repas des cantines scolaires en raison de contraintes financières. Convaincu des bienfaits de la sécurité alimentaire, l’État béninois a débloqué des fonds pour les cantines mais l’approvisionnement en protéines animales reste un défi. La Mission L’étude initiée par Elevages sans frontières vise à étudier la faisabilité de l’approvisionnement en protéine animale des cantines scolaires au Bénin. Les objectifs principaux incluent l’analyse du fonctionnement des cantines scolaires, l’évaluation des opportunités de partenariat avec des fournisseurs locaux de viande, l’identification des opportunités et contraintes d’approvisionnement, ainsi que l’étude de faisabilité de l’intégration d’élevages locaux. Analyse et recommandations L’étude révèle le fonctionnement du PNASI avec des livraisons trimestrielles de vivres sèches (maïs, riz, niébé, sel, huile) mais souligne l’absence de protéines animales. Pour introduire la protéine animale, trois pistes sont aujourd’hui à étudier plus en profondeur : un circuit court avec les éleveurs locaux, la mise en place d’un élevage intégré à l’école, l’intégration d’un élevage communautaire chez un éleveur local. La réussite de ces initiatives reposera également sur des fondamentaux tels que la sécurité, l’implication communautaire, l’expertise en élevage et le suivi rigoureux. L’étude recommande une initiative pilote dans une école pour concrétiser ces propositions. Ces approches ont chacune des contraintes et des avantages spécifiques qu’il convient maintenant de creuser avant une expérimentation qu’Elevages sans frontières souhaite pouvoir tester dans un avenir proche. Conclusion L’analyse met en lumière l’importance de l’approvisionnement en protéine animale dans les cantines scolaires béninoises. Les recommandations s’orientent vers des solutions locales et durables, alignées sur la vision d’Elevages Sans Frontières. En renforçant l’alimentation scolaire, le Bénin peut créer un environnement éducatif propice à la croissance et au développement des enfants. Merci à Aude et Mathieu pour leur travail !
[Témoignage] De l’adversité à l’épanouissement : le parcours de Dame Kitiyésso au Togo

Dans le nord du Togo, le projet Or Gris des Savanes vise à améliorer les conditions de vie des éleveurs et des éleveuses de pintades. Dans sa deuxième phase, le projet s’engage à accroître les revenus des communautés locales en créant une filière pintade renforcée, rémunératrice et respectueuse de l’environnement. La mission est claire : insérer socialement et professionnellement les femmes et les jeunes de la région des Savanes grâce à une filière pintade « Or Gris des Savanes » renforcée. À travers le récit de Dame Kitiyésso, découvrez l’impact concret de ce projet. Témoignage de Dame Kitiyésso, bénéficiaire du projet Or Gris des Savanes Ce témoignage a été recueilli en janvier 2024 par notre équipe au Togo : ESFT (Elevages et Solidarité des Familles au Togo). Voici l’extrait de l’interview en vidéo. https://elevagessansfrontieres.org/wp-content/uploads/2024/01/Dame.mp4#t=4 « Je m’appelle DAME Kitiyésso, j’ai 35 ans, je suis mariée avec 5 enfants ; 2 filles et 3 garçons. J’habite le village de Kpandjini dans le canton de Galangashie, préfecture de l’Oti (Togo). Avant d’être bénéficiaire du projet Or Gris des Savanes, mon mari et moi avions beaucoup de difficultés dans l’élevage. Nous avions beaucoup de mortalité de poussins et pintadeaux allant jusqu’à 100%. Nous avions un poulailler traditionnel dont une partie de la toiture était en très mauvais état, l’eau de pluie s’infiltrait ; les conditions financières ne nous permettaient pas de le réparer. Le peu de récoltes que nous faisions étaient utilisées pour payer l’alimentation des animaux. Depuis 3 ans, je suis éleveuse associée(1) de DOUTI Komi auprès de qui je mets en pratique les connaissances théoriques apprises dans le cadre du projet, comme comment bien alimenter mes volailles ou encore les bonnes pratiques de couvaison des œufs de pintades. Grâce aux connaissances acquises et aux conseils de l’équipe ESFT, je suis motivée et engagée à poursuivre cette activité que mon mari et moi voulions abandonner. Dans le cadre du projet, j’ai été sélectionnée pour bénéficier de formations sur les itinéraires techniques d’élevages de pintades. On nous a appris les normes de construction des poulaillers, les techniques pour bien formuler l’aliment des pintades et des pintadeaux, les bonnes pratiques d’hygiène dans le poulailler pour éviter les maladies dans les élevages et/ou en limiter ainsi que la gestion financière d’une unité d’élevage avec des cahiers de suivi. Aujourd’hui, j’ai 23 pintades, 16 canards et 12 poules. Je me réjouis de ce début d’amélioration de nos conditions de vie. Les revenus issus de l’élevage m’ont permis d’acheter les tenues scolaires de mes enfants et d’acheter une chèvre pour faire de l’élevage de petits ruminants. Après les formations, par le biais de la COOPEC SIFA, j’ai pu ouvrir un compte bancaire. J’ai reçu une subvention de 245 000 FCFA (375€) qui m’a permis de construire mon poulailler amélioré. D’ici peu, je devrais recevoir les équipements d’élevage, les produits vétérinaires, l’aliment et même des pintades pour renforcer mon activité. Aujourd’hui, je peux dire que je suis épanouie dans cette activité. Je veux développer mon élevage pour aider mon mari à subvenir aux besoins de la famille, surtout la santé et la scolarisation de mes enfants. Je remercie le projet Or Gris des Savanes, tous les partenaires de mise en œuvre et les généreux donateurs de nous soutenir. » Bravo Kitiyésso ! (1) Une éleveuse associée désigne une éleveuse bénéficiant de l’accompagnement d’une éleveuse talent. Une éleveuse talent est une éleveuse confirmée, agissant comme une référence pour d’autres femmes du village souhaitant s’engager dans l’élevage. Elle les oriente et donne des conseils précieux pour assurer la réussite de leur activité. Je découvre le projet Témoignage recueilli par Soumana Lagbema Chargé de projet ESFT
Impact du séisme au Maroc et les perspectives d’avenir en 2024

Séisme au Maroc : défis et réponses du Projet Envol des Femmes Le 8 septembre dernier, un séisme d’une ampleur considérable a touché le Sud du Maroc. Les bénéficiaires et les activités du projet Envol des Femmes, dans la région de Ouarzazate ont été impactées. La proximité et la réactivité de l’équipe de Rosa, notre partenaire au Maroc, ont été déterminantes pour évaluer la situation et réagir efficacement. Les éleveuses, bénéficiaires directes du programme, ainsi que leur famille, ont été touchées psychologiquement et économiquement par ce tremblement de terre. Si on ne déplore heureusement aucune victime, certaines ont subi des dommages importants dans leurs habitations et leurs élevages entraînant des perturbations dans leurs activités. Des mesures d’urgence ont été mises en place : des visites pour un soutien dans les villages, l’orientation vers les aides de l’Etat marocain et la distribution d’aliments pour les animaux. Des dégâts importants ont également été enregistrés au niveau de la coopérative laitière COROSA qui permet la transformation du lait de chèvres en formages et yaourts. Les éleveuses étant prioritairement focalisées sur les réparations à faire sur leur habitation, la collecte de lait a naturellement connu un recul significatif après le séisme. Les clients (Kasba, restaurants, etc.) et les consommateurs sont fortement dépendants de l’activité touristique, ils ont donc également diminué leurs demandes en produits de la coopérative le temps de leurs propres réparations et le retour des touristes. Ces 2 éléments ont eu un impact majeur sur les ventes. Alors que la collecte de lait concernait 8 villages avant le séisme, elle est actuellement limitée à 4 villages seulement. Une fermeture temporaire d’un mois de la coopérative est planifiée en février afin d’effectuer les réparations du bâtiment. Cette période correspond à la mise-bas des chèvres et à un arrêt de la collecte de lait, afin de limiter les impacts sur l’activité économiques de COROSA et donc des éleveuses. Amina témoigne… Découvrez le témoignage d’Amina, éleveuse et employée de la Coopérative Corosa. Je consulte Vers l’avenir : défis et ambitions pour l’Autonomisation des éleveuses en 2024. Parallèlement, les efforts pour améliorer le système d’élevage et les formations aux bonnes pratiques se poursuivent. L’appropriation par les éleveuses des outils de suivi économique, qui ont démontré leur efficacité pour analyser le bon fonctionnement des élevages en termes d’alimentation, d’hygiène et de santé animale, demeure un défi à relever. La phase 2 du projet est d’ores et déjà en préparation. Elle consistera à accompagner les éleveuses vers un système élevage-agriculture capable de s’adapter aux crises socio-climatiques auxquelles elles font face aujourd’hui. Les activités pour améliorer leur capacité à élaborer un système économiquement viable seront aussi poursuivies. Les actions de l’équipe se concentreront également sur l’appui aux coopératives, visant une meilleure valorisation des produits issus des élevages (lait, laine, cuir par exemple) et leur autonomisation. Malgré les obstacles rencontrés, l’équipe Rosa reste résolue à poursuivre sa mission d’émancipation des femmes et d’amélioration des conditions d’élevage. L’année 2024 s’annonce propice à des changements significatifs, avec un engagement renouvelé en faveur de la collaboration, de la formation et de l’innovation. Je contribue à la rénovation de Corosa Pauline Casolegno Directrice
Séisme Maroc : Amina, éleveuse et employée de la Coopérative Corosa témoigne

« Je m’appelle Amina Abdeddine, j’habite à Tifoultoute, j’ai 31 ans et je suis célibataire. J’ai bénéficié de l’appui en élevage de Rosa/Elevages sans frontières en 2021, lors du projet Imik S’Imik. Mon élevage a été touché par le séisme du 8 septembre au Maroc. Mon enclos a été en partie détruit. Je réfléchis toujours à comment je vais faire pour réparer mon enclos et louer une nouvelle parcelle de luzerne car ma zone de stockage a aussi été touchée. Je n’ai trouvé nulle part où louer car tout le monde en a eu besoin après le séisme. Le tremblement de terre a touché tout le village, pas seulement moi. Depuis, j’ai remarqué que tout a augmenté, l’alimentation pour les animaux aussi. Dans mon village, les habitants cherchent à avoir des revenus mais le séisme a fait que toutes leurs économies vont vers les réparations maintenant. Ma maison, par exemple, a aussi des fissures importantes. J’ai recommencé à donner du lait à la coopérative laitière Corosa récemment mais avec une plus petite fréquence car je n’ai plus le même état d’esprit. Je pense encore au séisme. L’alimentation que je donne aux chèvres, soit je n’ai pas l’argent pour l’acheter soit je n’ai plus le moral pour aller la chercher dans les champs. Je reste choquée. Ma mère a pris le relais dans mon activité d’élevage pour l’instant. La coopérative Corosa est une coopérative qui a beaucoup aidé les femmes, surtout avec la production de lait. Maintenant, les femmes ont des revenus mensuels, c’est bénéfique pour elles. Elles peuvent avoir leur propre argent et aider leurs familles. Pour ma part, je suis salariée de Corosa depuis 2022. Je suis chargée de remplir les fiches de production et de stockage, conformément aux normes de l’ONSSA (Office Nationale de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires). Je gère aussi les besoins de production dans la coopérative. Et si nous avons une commande, nous préparons les produits avec mes 2 autres collègues. L’activité de Corosa a beaucoup changé depuis le séisme, presque un virage à 180 degrés. Il n’y a plus la même fréquence de ventes, même les passages de clients ont diminué. Les fissures importantes de la coopérative sont très visibles et peuvent aussi effrayer les clients. Certains d’entre eux nous demandent si nous n’avons pas peur de travailler ici. Il arrive que des clients préfèrent attendre leurs commandes à l’extérieur à cause des fissures. Lorsqu’un camion passe à côté de la coopérative, nous craignons que ce soit un nouveau séisme. Nous sortons tout de suite de la coopérative de peur que le sous-sol s’effondre devant nous. Si la coopérative reste dans cet état, elle va fermer. Nous cherchons de l’aide pour que la coopérative reste debout et fonctionne de nouveau. » La Coopérative COROSA La coopérative est née de la volonté d’ESF et de ROSA de promouvoir les produits issus de l’élevage, de valoriser le travail des femmes et de garantir des revenus grâce à la commercialisation de produits issus du lait. En l’absence de statut, les femmes ne pouvaient vendre le fromage de chèvre. Elles décident alors de créer une coopérative leur autorisant la commercialisation. C’est en 2008 que la coopérative COROSA voit le jour. Elle compte aujourd’hui plus d’une centaine d’éleveuses réparties dans 8 villages autour de Tamassint. Ces éleveuses sont les adhérentes de l’association ROSA. Elles ont bénéficié du don d’animaux d’Elevages sans frontières et viennent régulièrement fournir le lait à la coopérative. Depuis, la coopérative s’est étendue et a permis la vente de produits dérivés. Avec l’obtention de l’autorisation de l’ONSSA, elle s’est ouverte à de nouveaux marchés comme les établissements touristiques et quelques supermarchés. Cela a aussi aidé à appuyer les compétences de transformation et assurer aux clients un respect des normes sanitaires. 3 techniciennes y travaillent à temps plein et se répartissent le travail de la transformation des produits. Amina Abdeddine Éleveuse et employée de la Coopérative Corosa Je contribue à la rénovation de Corosa
Des produits laitiers locaux pour tous

En cette Journée Mondiale de l’Alimentation, il est crucial de rappeler l’importance de l’alimentation pour la santé et le bien-être de tous. Dans les pays où nous intervenons, l’urgence est notamment de soutenir des filières laitières durables et équitables. Les filières laitières européennes présentent des réalités contrastées. L’élevage laitier industriel, qui est le modèle dominant dans la plupart des territoires, assure une production laitière abondante couvrant largement les besoins nationaux. La fin des quotas laitiers et l’ouverture du marché à l’international ont engendré un export massif de lait en poudre de qualité nutritionnelle médiocre. Parallèlement, dans les pays du sud où Elevages sans frontières intervient, les filières laitières font face à des défis importants. On y trouve des élevages sédentaires et pastoraux non industrialisés, des ressources naturelles insuffisantes, des rendements laitiers faibles, ainsi que des moyens techniques et financiers limités pour les éleveurs. De plus, l’absence de soutien au développement des chaînes de valeur laitière locales et la concurrence déloyale des importations en provenance de l’Europe compliquent encore davantage la situation. Pourquoi soutenons-nous les filières laitières dans nos pays d’intervention ? Nous soutenons activement les filières laitières pour améliorer les conditions de vie des familles paysannes en leur permettant de diversifier leurs activités génératrices de revenus grâce à l’élevage laitier. Cette diversification contribue à réduire leur vulnérabilité économique. Ensuite, nous visons à améliorer la sécurité alimentaire en enrichissant les apports nutritionnels des ménages, en particulier ceux des enfants, grâce à la disponibilité de produits laitiers locaux de qualité. Cela a un impact direct sur la santé et le bien-être des populations. De plus, nos actions favorisent la création de richesses et d’emplois dans les territoires d’intervention, ce qui stimule le développement économique local. Enfin, en soutenant les filières laitières locales, nous renforçons la souveraineté alimentaire des pays où nous collaborons réduisant ainsi leur dépendance aux importations. Comment notre appui contribue-t-il au développement des filières laitières ? Elevages sans frontières contribue au développement de filières laitières dans 4 pays (Maroc, Burkina Faso, Haïti et Zambie) par : L’amélioration des conditions d’élevage : des infrastructures et des équipements d’élevage sont fournis afin d’accroître la productivité et le bien-être des animaux. Le microcrédit animal : l’accès des éleveurs aux animaux est facilité grâce au « Qui reçoit… donne », afin de réduire les barrières financières au démarrage de l’élevage laitier. La formation et l’assistance technique : des formations approfondies et une assistance technique sont offertes aux éleveurs pour améliorer leurs compétences en matière de gestion du bétail et de conduite d’élevage. La mise en place d’outils de valorisation : nous soutenons la création de structures telles que les centres de collecte, les laiteries et les fromageries pour transformer et commercialiser le lait localement. La promotion du consommer local : des actions de communication, des opérations marketing et des campagnes de sensibilisation sont mises en place pour encourager la consommation de produits laitiers locaux auprès des consommateurs. Exemples de projets dans différents pays : Au Maroc : un programme de microcrédit animal a été mis en place pour développer l’élevage de chèvres laitières. Une fromagerie locale a également été créée. Au Burkina Faso : des étables améliorées ont été construites et des formations ont été dispensées aux éleveurs pour améliorer leur production et la collecte de lait. En Haïti : l’accès à l’alimentation animale a été amélioré et les compétences des jeunes en élevage bovin laitier ont été développées à travers des élevages-écoles. En Zambie : des études sur le potentiel laitier et une étude de marché ont été menées. Un modèle économique gagnant-gagnant est à l’étude entre les éleveurs et les transformateurs avec le montage d’un plan d’affaires pour la création d’une laiterie. Quels effets sur les territoires et les populations touchés par les projets ? Nos projets ont un impact significatif sur les territoires et les populations que nous accompagnons : Au Maroc Les femmes éleveuses s’émancipent et jouent un rôle essentiel dans la production d’aliments nutritifs pour leur famille et leur territoire. Une coopérative de femmes est devenue un acteur clé dans le développement de la transformation laitière. Au Burkina Faso Les revenus des femmes s’améliorent pour un impact positif sur leur nutrition et celle de leurs enfants. En Haïti La jeunesse s’engage davantage dans le développement de la filière laitière. De jeunes éleveurs entrepreneurs ont pu développer leur activité d’élevage bovin laitier. En Zambie Nos projets contribuent à proposer des alternatives économiques aux éleveurs locaux pour atténuer le conflit homme-faune sauvage. Elevages sans frontières s’engage activement dans des campagnes de plaidoyer envers les décideurs politiques pour protéger les acteurs des filières en Afrique de l’Ouest. C’est notamment au travers de la campagne « Mon lait est local » que nous nous investissons au côté du Comité français pour la solidarité internationale (CFSI) et d’autres acteurs. Cette campagne vise à sensibiliser et à faire pression sur les décideurs politiques européens pour promouvoir et protéger les producteurs locaux et les chaînes de valeur laitières. Cette démarche vise à garantir une meilleure équité commerciale et à préserver la souveraineté alimentaire de ces pays. Thibault Queguiner, Responsable projets Je souhaite soutenir ces projets
Burkina Faso : Salamata, éleveuse de la Voie Lactée, partage son expérience

Un lait burkinabé de qualité grâce à une filière durable, sociale et solidaire ! C’est ce que veulent construire l’ONG APIL et Elevages sans frontières avec les femmes à travers le projet Voie Lactée des femmes de l’Oubritenga (VLFO). Depuis octobre 2020, ce sont 150 éleveuses laitières qui sont formées au métier et dotées d’animaux (caprins et bovins) et d’équipements pour fournir un lait local de qualité aux consommateurs et offrir également un revenu durable aux familles. 6 villages de l’Oubritenga dont 3 dans la commune de Ziniaré et 3 autres dans la commune de Zitenga sont bénéficiaires de ce projet. Récemment, nous avons parcouru ces différentes localités et rencontré des bénéficiaires. Une d’elle a tenu à nous partager son ressentis et son appréciation du projet. Témoignage de Salamata DICKO, éleveuse caprin « Je me nomme DICKO Salamata. J’ai la cinquantaine et je suis mère de 6 enfants dont 3 filles âgées de 8, 10 et 14 ans et 3 garçons âgés de 2, 5 et 12 ans. Aucun de mes enfants n’a eu la chance d’être scolarisé pour des raisons financières mais je ménage tous mes efforts avec mon mari pour scolariser mon benjamin Sayouba qui a actuellement 2 ans. Lelexé est un grand village et notre quartier est malheureusement éloigné de près de 6 kilomètres de l’école. La plupart des enfants du quartier ne vont pas à l’école car c’est loin et ils n’ont pas de moyen de déplacement ou un parent disponible pour chaque fois les y accompagner. Certes, nos enfants ne vont pas à l’école mais ils nous aident à faire de l’élevage caprins ou bovins. Nous vivons de cette activité et un peu de l’agriculture même si nous ne disposons que d’une petite portion de terre. Notre production agricole de sorgho et de niébé fourrager se situe sur un demi hectare qu’un propriétaire a bien voulu nous prêter. Nos récoltes ne nous permettent pas de couvrir l’alimentation de la famille pour toute l’année. Nous sommes obligés, à partir du mois de février, d’acheter des vivres pour nourrir la famille. Les ressources financières du ménage viennent de la vente de lait de nos animaux. Tous les 3 jours, nous avons un marché à Bissiga où nous vendons le lait de vache et de chèvre. Mon mari possède 2 vaches et moi 2 chèvres avec lesquelles nous pouvons mener cette petite activité génératrice de revenu. Avec les revenus dégagés, j’arrive à payer la nourriture, des condiments, à soigner mes enfants et nous acheter des habits. Concernant ma vie de femme en tant qu’éleveuse, je peux dire que je suis heureuse. Je ne dépends pas chaque fois de mon mari pour mes besoins et je me sens utile en participant aux frais du quotidien. L’indépendance d’une femme, c’est être considéré par son mari, la société et de pouvoir mener une activité en famille. De l’appui, les femmes en ont besoin car nous rencontrons des difficultés dans l’élevage. Nous ne disposons pas d’eau potable pour la famille et nos animaux. Il faut aller loin pour en trouver. De plus, l’alimentation devient compliquée car les prix sont en hausse et les services vétérinaires plus coûteux. Nous ne disposons pas d terres pour des cultures fourragères. C’est ce qui limitent les femmes à s’engager dans cette aventure. Ce n’est pas facile si tu n’as aucun appui. Le projet Voie Lactée est arrivé au bon moment dans nos vies. J’ai pu renforcer mes capacités en élevage laitier, bénéficier de 3 caprins dont 2 chèvres (qui ont déjà mise bas) et recevoir une mangeoire et un abreuvoir. 48 000 FCFA m’ont également été versés pour construire ma chèvrerie sans oublier la formation reçue en fauche et conservation du fourrage ainsi que la dotation en semence de niébé. Mon mari également a profité des différentes formations pour mieux s’occuper de son troupeau. Maintenant, je suis propriétaire de caprins et le projet a renforcé mes liens avec mon mari. APIL a vraiment aidé les femmes à travers les théâtres forum organisés dans nos villages. Les hommes ont pris conscience de l’importance d’inclure les femmes dans les prises de décision familiales et sociétales. C’est une grande avancée et je tiens à remercier APIL et Elevages sans frontières pour cet éveil de conscience. J’ai foi que la laiterie qui sera mise en place par le projet viendra transformer nos vies et nous permettre d’être encore plus autonome. » Témoignage recueilli par le département de la communication de notre partenaire APIL en juillet 2023.
Zambie : des chiens pour protéger le bétail

En bordure d’un parc national de Kafue en Zambie, la coexistence Homme-faune sauvage est un défi majeur pour les populations locales que nous accompagnons dans le cadre du projet ‘Des Lions et des Vaches’. Dans cette zone, les éleveurs perdent régulièrement du bétail notamment à cause de la prédation des félins sauvages. Pour limiter ce phénomène, notre partenaire Melindika a mis à l’essai la mise en place de chiens de garde dans quelques sites d’élevage bovins. Après des entretiens et visites, 5 bénéficiaires disposant d’enclos renforcés ont ainsi été identifiés. La formation des éleveurs Avant de recevoir leur chiot, les éleveurs ont suivi une formation mise en place par Melindika avec l’aide d’une éducatrice canine de Lusaka. L’objectif de cette formation était de leur expliquer les modes de conduite d’un chien de garde de troupeau et les différentes règles à respecter en termes d’alimentation, de santé, de bien-être et sur l’éducation du chiot. La sélection des chiots En ce qui concerne la sélection des chiots, le choix s’est porté sur des races locales qui sont plus adaptées au terrain et moins couteuses. Des chiots de différentes origines ont été sélectionnés. Notre intention étant de comparer s’il y aura des différences dans les résultats par la suite : 3 chiots provenant d’un refuge à Lusaka : des tests de comportement ont été effectués avec une comportementaliste canine italienne, Alexa Capra, afin de sélectionner des chiots calmes, sociables, pas très joueurs et pas agressifs. 2 chiots provenant d’Itezhi-Tezhi, ville proche de la chefferie de Musungwa : chiens que les communautés peuvent trouver autour de chez elles. Dans ce cas, le choix des animaux étant souvent restreint à l’état de santé, il a été plus difficile de mettre en place les tests. Le traitement (vaccination, antiparasitaires et stérilisation) et le suivi de santé des chiots ont été assurés par Melindika. Une formation aux bonnes pratiques de dressage et de soins pour les chiens a également été dispensée. Le placement des chiots dans les élevages Durant les mois de juin et juillet, 5 chiots ont été placés dans les élevages. Lors du placement, l’état de l’enclos est vérifié (capable d’accueillir un chiot sans danger). Puis chaque éleveur a construit un abri pour le chiot à l’intérieur de l’enclos. Tout le matériel et la nourriture nécessaire ont également été fournis au démarrage de l’activité. Suite au placement, des visites de contrôle régulières ont été organisées et seront réalisées au cours des prochains mois par le référent local Boyd. Les premiers constats : les chiots se sont bien adaptés et ont déjà créé des liens intéressants avec les veaux. Ils se sont bien appropriés les enclos ainsi que leurs abris. Certains chiots suivent déjà le troupeau et le berger dans des sorties très proches de l’enclos. Un des chiots a même alerté son propriétaire alors que des hyènes rodaient autour de l’enclos la nuit. Concernant la suite de l’expérimentation, il est prévu le protocole suivant : 2-4 mois : le chiot reste dans l’enclos renforcé, la journée avec les veaux et la nuit avec l’ensemble du troupeau. 4-6 mois : le chiot peut commencer à suivre les veaux qui commencent à sortir, soit sur une demi-journée ou toute la journée (toujours accompagné de quelqu’un pour surveiller le troupeau et le chiot). > 6 mois : le chiot peut sortir tous les jours avec le troupeau (toujours accompagné de quelqu’un pour surveiller le troupeau et le chiot). Le suivi régulier permettra d’affiner nos pratiques en matière de protection de bétail et de trouver la démarche le plus efficace pour permettre aux communautés de monter des projets similaires d’elles-mêmes. Pour l’instant, on observe un fort investissement et des prises d’initiatives pertinentes de la part des éleveurs du projet, ce qui est encourageant pour la suite ! Thibault Queguiner, Responsable projets
Burkina Faso : du théâtre pour mieux parler Élevage et Égalité des chances

Au Burkina Faso, le lait local n’intervient que faiblement dans les circuits de commercialisation et de transformation, ce qui conduit le pays à importer chaque année des quantités croissantes de lait en poudre. Conscient des bienfaits nutritionnels et de la rentabilité du lait local, l’ONG APIL et Elevages sans frontières se sont donnés pour objectif de défendre le lait local à travers la mise en œuvre du projet La voie lactée des femmes de l’Oubritenga (VLO) dans 6 villages de la région du Plateau Central, notamment la province de l’Oubritenga. Ce projet vise à soutenir 150 femmes ainsi que leurs familles dans l’amélioration de leur cheptel laitier, à optimiser leur production laitière et à multiplier leurs revenus issus du lait local. Ce projet a débuté en octobre 2020. Depuis, il a permis de renforcer les connaissances des bénéficiaires en élevage avec le travail d’itinéraires d’élevage bovin et caprin laitiers, de dispenser des formations en élevage adaptées au contexte environnemental, sécuritaire et aux exigences de la production laitière avec notamment une complémentarité cultures-élevages et enfin d’améliorer et de renforcer les sites d’élevage (animaux, bâtiment, alimentation animale, semences fourragères). A cette étape du projet un autre partenaire Batik International nous a rejoint pour mener un diagnostic genre et mettre en lumière l’implication des femmes dans la filière mais aussi les freins, les inégalités et les violences qu’elles vivent et qui handicapent le développement de leur entrepreneuriat et de la société en général. Batik international a apporté une plus-value à notre intervention. Ainsi l’axe transversal du projet « Défense des droits et de l’autonomisation des femmes » est complété par le projet « Parions l’égalité » qui veut contribuer à la réduction des inégalités liées au genre en favorisant l’insertion socio-économique des zones urbaines et rurales. Pour ce faire, une campagne de sensibilisation a été réalisée la semaine du 29 mai au 3 juin 2023 à travers des théâtres forum. L’objectif étant de sensibiliser les bénéficiaires au comportement des communautés dans les 6 villages du projet VLO. La troupe théâtrale Bassy de Ziniare a ainsi joué des saynètes autour des thématiques d’élevages durables et résilients, de l’entrepreneuriat féminin, de l’égalité des chances et du produire/transformer/consommer local. Les objectifs visés par cette campagne de sensibilisation étaient d’encourager le développement de bonnes pratiques d’élevage, d’amorcer une réflexion et un dialogue autour de l’égalité des droits entre hommes et femmes et de renforcer la connaissance et la capacité de choix des consommateurs pour un soutien aux économies locales. Le bilan de la semaine fut satisfaisant à en croire les participants. En témoignent les retours recueillis au terme des sensibilisations : « Cela fait plus de 30 ans que je vis à Lelexé, je n’avais jamais assisté à un théâtre forum. J’ai apprécié cette expérience. C’est certes une mise en scène comique mais le théâtre fait ressortir le quotidien des femmes et des hommes. Des messages forts ont pu être transmis. Je pense que chacun a pu tirer des leçons de cette activité et je remercie l’ONG APIL, Elevages Sans Frontières et Batik International pour cette belle opportunité. » Boukaré Diandé du village de Lelexé « Merci au projet et à ses partenaires d’avoir pensé à nous. Ce que nous pensions et ce que nous ne pouvions pas dire aux hommes, vous l’avez dit aujourd’hui et c’est une grande avancée. De par les différentes réactions pendant et après le théâtre forum, je crois fortement à un changement pour permettre une égalité de chances à tous et à toutes. » Awa OUEDRAOGO du village de Tamasgo De notre passage dans les 6 villages, nous avons constaté que l’insécurité du pays limitait les communautés à se retrouver. Cette campagne de sensibilisation a permis les retrouvailles dans une ambiance ludique et conviviale. Une des participantes a avoué que cela faisant très longtemps qu’elle n’avait pas autant rit. Ce fut un plaisir de voir ces personnes s’en réjouir, d’oublier leurs soucis et de croire en un avenir meilleur. De telles activités sont donc à perdurer. Article rédigé par le département de la communication et de la mobilisation des ressources de l’ONG APIL le 3 juin 2023.
Paroles de : Abdoulaye ADAM, un partenaire engagé

« Je suis Abdoulaye ADAM, Directeur d’ENPRO*, ONG togolaise qui défend depuis 1999 des valeurs à la fois sociales et environnementales. Nous collaborons avec Elevages sans frontières depuis 2021 en particulier sur le projet « Du champ à l’assiette ». Nous nous mobilisons pour lutter contre l’appauvrissement des sols et la dégradation de l’environnement tout en fournissant des emplois aux hommes et femmes à travers le développement d’une activité économique durable. En promouvant des pratiques agroécologiques, nous agissons pour la préservation de l’écosystème par la production du compost pour restaurer et emblaver des sols dégradés par les intrants chimiques et par la valorisation des sachets plastiques pour empêcher leur incorporation aux sols. Chez ENPRO, nous prônons le compostage familial ou individuel auprès des agriculteurs et éleveurs. Plus largement, notre objectif est de vulgariser cette pratique sur tout le territoire national par la mise en place de sites de compostage dans chacune de nos régions. ENPRO souhaite également mettre en place un centre de formation en promouvant l’agroécologie. » *Écosystème Naturel Propre (ENPRO) Nous avons tous pour ambition, comme le dit notre slogan, de laisser « Une belle terre pour nos enfants.» Abdoulaye ADAM, Directeur d’ENPRO