Séisme Maroc : Amina, éleveuse et employée de la Coopérative Corosa témoigne

« Je m’appelle Amina Abdeddine, j’habite à Tifoultoute, j’ai 31 ans et je suis célibataire. J’ai bénéficié de l’appui en élevage de Rosa/Elevages sans frontières en 2021, lors du projet Imik S’Imik. Mon élevage a été touché par le séisme du 8 septembre au Maroc. Mon enclos a été en partie détruit. Je réfléchis toujours à comment je vais faire pour réparer mon enclos et louer une nouvelle parcelle de luzerne car ma zone de stockage a aussi été touchée. Je n’ai trouvé nulle part où louer car tout le monde en a eu besoin après le séisme.  Le tremblement de terre a touché tout le village, pas seulement moi. Depuis, j’ai remarqué que tout a augmenté, l’alimentation pour les animaux aussi. Dans mon village, les habitants cherchent à avoir des revenus mais le séisme a fait que toutes leurs économies vont vers les réparations maintenant. Ma maison, par exemple, a aussi des fissures importantes. J’ai recommencé à donner du lait à la coopérative laitière Corosa récemment mais avec une plus petite fréquence car je n’ai plus le même état d’esprit. Je pense encore au séisme. L’alimentation que je donne aux chèvres, soit je n’ai pas l’argent pour l’acheter soit je n’ai plus le moral pour aller la chercher dans les champs. Je reste choquée. Ma mère a pris le relais dans mon activité d’élevage pour l’instant. La coopérative Corosa est une coopérative qui a beaucoup aidé les femmes, surtout avec la production de lait. Maintenant, les femmes ont des revenus mensuels, c’est bénéfique pour elles. Elles peuvent avoir leur propre argent et aider leurs familles.  Pour ma part, je suis salariée de Corosa depuis 2022. Je suis chargée de remplir les fiches de production et de stockage, conformément aux normes de l’ONSSA (Office Nationale de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires). Je gère aussi les besoins de production dans la coopérative. Et si nous avons une commande, nous préparons les produits avec mes 2 autres collègues. L’activité de Corosa a beaucoup changé depuis le séisme, presque un virage à 180 degrés. Il n’y a plus la même fréquence de ventes, même les passages de clients ont diminué.  Les fissures importantes de la coopérative sont très visibles et peuvent aussi effrayer les clients. Certains d’entre eux nous demandent si nous n’avons pas peur de travailler ici. Il arrive que des clients préfèrent attendre leurs commandes à l’extérieur à cause des fissures. Lorsqu’un camion passe à côté de la coopérative, nous craignons que ce soit un nouveau séisme. Nous sortons tout de suite de la coopérative de peur que le sous-sol s’effondre devant nous. Si la coopérative reste dans cet état, elle va fermer. Nous cherchons de l’aide pour que la coopérative reste debout et fonctionne de nouveau. » La Coopérative COROSA La coopérative est née de la volonté d’ESF et de ROSA de promouvoir les produits issus de l’élevage, de valoriser le travail des femmes et de garantir des revenus grâce à la commercialisation de produits issus du lait. En l’absence de statut, les femmes ne pouvaient vendre le fromage de chèvre. Elles décident alors de créer une coopérative leur autorisant la commercialisation. C’est en 2008 que la coopérative COROSA voit le jour. Elle compte aujourd’hui plus d’une centaine d’éleveuses réparties dans 8 villages autour de Tamassint. Ces éleveuses sont les adhérentes de l’association ROSA. Elles ont bénéficié du don d’animaux d’Elevages sans frontières et viennent régulièrement fournir le lait à la coopérative. Depuis, la coopérative s’est étendue et a permis la vente de produits dérivés. Avec l’obtention de l’autorisation de l’ONSSA, elle s’est ouverte à de nouveaux marchés comme les établissements touristiques et quelques supermarchés. Cela a aussi aidé à appuyer les compétences de transformation et assurer aux clients un respect des normes sanitaires. 3 techniciennes y travaillent à temps plein et se répartissent le travail de la transformation des produits. Amina Abdeddine Éleveuse et employée de la Coopérative Corosa Je contribue à la rénovation de Corosa

Des produits laitiers locaux pour tous

En cette Journée Mondiale de l’Alimentation, il est crucial de rappeler l’importance de l’alimentation pour la santé et le bien-être de tous. Dans les pays où nous intervenons, l’urgence est notamment de soutenir des filières laitières durables et équitables. Les filières laitières européennes présentent des réalités contrastées. L’élevage laitier industriel, qui est le modèle dominant dans la plupart des territoires, assure une production laitière abondante couvrant largement les besoins nationaux. La fin des quotas laitiers et l’ouverture du marché à l’international ont engendré un export massif de lait en poudre de qualité nutritionnelle médiocre. Parallèlement, dans les pays du sud où Elevages sans frontières intervient, les filières laitières font face à des défis importants. On y trouve des élevages sédentaires et pastoraux non industrialisés, des ressources naturelles insuffisantes, des rendements laitiers faibles, ainsi que des moyens techniques et financiers limités pour les éleveurs. De plus, l’absence de soutien au développement des chaînes de valeur laitière locales et la concurrence déloyale des importations en provenance de l’Europe compliquent encore davantage la situation. Pourquoi soutenons-nous les filières laitières dans nos pays d’intervention ? Nous soutenons activement les filières laitières pour améliorer les conditions de vie des familles paysannes en leur permettant de diversifier leurs activités génératrices de revenus grâce à l’élevage laitier. Cette diversification contribue à réduire leur vulnérabilité économique. Ensuite, nous visons à améliorer la sécurité alimentaire en enrichissant les apports nutritionnels des ménages, en particulier ceux des enfants, grâce à la disponibilité de produits laitiers locaux de qualité. Cela a un impact direct sur la santé et le bien-être des populations. De plus, nos actions favorisent la création de richesses et d’emplois dans les territoires d’intervention, ce qui stimule le développement économique local. Enfin, en soutenant les filières laitières locales, nous renforçons la souveraineté alimentaire des pays où nous collaborons réduisant ainsi leur dépendance aux importations. Comment notre appui contribue-t-il au développement des filières laitières ? Elevages sans frontières contribue au développement de filières laitières dans 4 pays (Maroc, Burkina Faso, Haïti et Zambie) par : L’amélioration des conditions d’élevage : des infrastructures et des équipements d’élevage sont fournis afin d’accroître la productivité et le bien-être des animaux. Le microcrédit animal : l’accès des éleveurs aux animaux est facilité grâce au « Qui reçoit… donne », afin de réduire les barrières financières au démarrage de l’élevage laitier. La formation et l’assistance technique : des formations approfondies et une assistance technique sont offertes aux éleveurs pour améliorer leurs compétences en matière de gestion du bétail et de conduite d’élevage. La mise en place d’outils de valorisation : nous soutenons la création de structures telles que les centres de collecte, les laiteries et les fromageries pour transformer et commercialiser le lait localement. La promotion du consommer local : des actions de communication, des opérations marketing et des campagnes de sensibilisation sont mises en place pour encourager la consommation de produits laitiers locaux auprès des consommateurs.   Exemples de projets dans différents pays : Au Maroc : un programme de microcrédit animal a été mis en place pour développer l’élevage de chèvres laitières. Une fromagerie locale a également été créée. Au Burkina Faso : des étables améliorées ont été construites et des formations ont été dispensées aux éleveurs pour améliorer leur production et la collecte de lait. En Haïti : l’accès à l’alimentation animale a été amélioré et les compétences des jeunes en élevage bovin laitier ont été développées à travers des élevages-écoles. En Zambie : des études sur le potentiel laitier et une étude de marché ont été menées. Un modèle économique gagnant-gagnant est à l’étude entre les éleveurs et les transformateurs avec le montage d’un plan d’affaires pour la création d’une laiterie. Quels effets sur les territoires et les populations touchés par les projets ? Nos projets ont un impact significatif sur les territoires et les populations que nous accompagnons : Au Maroc Les femmes éleveuses s’émancipent et jouent un rôle essentiel dans la production d’aliments nutritifs pour leur famille et leur territoire. Une coopérative de femmes est devenue un acteur clé dans le développement de la transformation laitière. Au Burkina Faso Les revenus des femmes s’améliorent pour un impact positif sur leur nutrition et celle de leurs enfants. En Haïti La jeunesse s’engage davantage dans le développement de la filière laitière. De jeunes éleveurs entrepreneurs ont pu développer leur activité d’élevage bovin laitier. En Zambie Nos projets contribuent à proposer des alternatives économiques aux éleveurs locaux pour atténuer le conflit homme-faune sauvage. Elevages sans frontières s’engage activement dans des campagnes de plaidoyer envers les décideurs politiques pour protéger les acteurs des filières en Afrique de l’Ouest. C’est notamment au travers de la campagne « Mon lait est local » que nous nous investissons au côté du Comité français pour la solidarité internationale (CFSI) et d’autres acteurs. Cette campagne vise à sensibiliser et à faire pression sur les décideurs politiques européens pour promouvoir et protéger les producteurs locaux et les chaînes de valeur laitières. Cette démarche vise à garantir une meilleure équité commerciale et à préserver la souveraineté alimentaire de ces pays. Thibault Queguiner, Responsable projets Je souhaite soutenir ces projets

Burkina Faso : Salamata, éleveuse de la Voie Lactée, partage son expérience

Un lait burkinabé de qualité grâce à une filière durable, sociale et solidaire ! C’est ce que veulent construire l’ONG APIL et Elevages sans frontières avec les femmes à travers le projet Voie Lactée des femmes de l’Oubritenga (VLFO). Depuis octobre 2020, ce sont 150 éleveuses laitières qui sont formées au métier et dotées d’animaux (caprins et bovins) et d’équipements pour fournir un lait local de qualité aux consommateurs et offrir également un revenu durable aux familles. 6 villages de l’Oubritenga dont 3 dans la commune de Ziniaré et 3 autres dans la commune de Zitenga sont bénéficiaires de ce projet.  Récemment, nous avons parcouru ces différentes localités et rencontré des bénéficiaires. Une d’elle a tenu à nous partager son ressentis et son appréciation du projet. Témoignage de Salamata DICKO, éleveuse caprin « Je me nomme DICKO Salamata. J’ai la cinquantaine et je suis mère de 6 enfants dont 3 filles âgées de 8, 10 et 14 ans et 3 garçons âgés de 2, 5 et 12 ans. Aucun de mes enfants n’a eu la chance d’être scolarisé pour des raisons financières mais je ménage tous mes efforts avec mon mari pour scolariser mon benjamin Sayouba qui a actuellement 2 ans.  Lelexé est un grand village et notre quartier est malheureusement éloigné de près de 6 kilomètres de l’école. La plupart des enfants du quartier ne vont pas à l’école car c’est loin et ils n’ont pas de moyen de déplacement ou un parent disponible pour chaque fois les y accompagner. Certes, nos enfants ne vont pas à l’école mais ils nous aident à faire de l’élevage caprins ou bovins. Nous vivons de cette activité et un peu de l’agriculture même si nous ne disposons que d’une petite portion de terre. Notre production agricole de sorgho et de niébé fourrager se situe sur un demi hectare qu’un propriétaire a bien voulu nous prêter. Nos récoltes ne nous permettent pas de couvrir l’alimentation de la famille pour toute l’année. Nous sommes obligés, à partir du mois de février, d’acheter des vivres pour nourrir la famille. Les ressources financières du ménage viennent de la vente de lait de nos animaux. Tous les 3 jours, nous avons un marché à Bissiga où nous vendons le lait de vache et de chèvre. Mon mari possède 2 vaches et moi 2 chèvres avec lesquelles nous pouvons mener cette petite activité génératrice de revenu.  Avec les revenus dégagés, j’arrive à payer la nourriture, des condiments, à soigner mes enfants et nous acheter des habits. Concernant ma vie de femme en tant qu’éleveuse, je peux dire que je suis heureuse. Je ne dépends pas chaque fois de mon mari pour mes besoins et je me sens utile en participant aux frais du quotidien. L’indépendance d’une femme, c’est être considéré par son mari, la société et de pouvoir mener une activité en famille. De l’appui, les femmes en ont besoin car nous rencontrons des difficultés dans l’élevage. Nous ne disposons pas d’eau potable pour la famille et nos animaux. Il faut aller loin pour en trouver. De plus, l’alimentation devient compliquée car les prix sont en hausse et les services vétérinaires plus coûteux. Nous ne disposons pas d terres pour des cultures fourragères. C’est ce qui limitent les femmes à s’engager dans cette aventure. Ce n’est pas facile si tu n’as aucun appui. Le projet Voie Lactée est arrivé au bon moment dans nos vies. J’ai pu renforcer mes capacités en élevage laitier, bénéficier de 3 caprins dont 2 chèvres (qui ont déjà mise bas) et recevoir une mangeoire et un abreuvoir. 48 000 FCFA m’ont également été versés pour construire ma chèvrerie sans oublier la formation reçue en fauche et conservation du fourrage ainsi que la dotation en semence de niébé. Mon mari également a profité des différentes formations pour mieux s’occuper de son troupeau. Maintenant, je suis propriétaire de caprins et le projet a renforcé mes liens avec mon mari. APIL a vraiment aidé les femmes à travers les théâtres forum organisés dans nos villages. Les hommes ont pris conscience de l’importance d’inclure les femmes dans les prises de décision familiales et sociétales. C’est une grande avancée et je tiens à remercier APIL et Elevages sans frontières pour cet éveil de conscience. J’ai foi que la laiterie qui sera mise en place par le projet viendra transformer nos vies et nous permettre d’être encore plus autonome. » Témoignage recueilli par le département de la communication de notre partenaire APIL en juillet 2023.

Zambie : des chiens pour protéger le bétail

En bordure d’un parc national de Kafue en Zambie, la coexistence Homme-faune sauvage est un défi majeur pour les populations locales que nous accompagnons dans le cadre du projet ‘Des Lions et des Vaches’. Dans cette zone, les éleveurs perdent régulièrement du bétail notamment à cause de la prédation des félins sauvages. Pour limiter ce phénomène, notre partenaire Melindika a mis à l’essai la mise en place de chiens de garde dans quelques sites d’élevage bovins. Après des entretiens et visites, 5 bénéficiaires disposant d’enclos renforcés ont ainsi été identifiés. La formation des éleveurs Avant de recevoir leur chiot, les éleveurs ont suivi une formation mise en place par Melindika avec l’aide d’une éducatrice canine de Lusaka. L’objectif de cette formation était de leur expliquer les modes de conduite d’un chien de garde de troupeau et les différentes règles à respecter en termes d’alimentation, de santé, de bien-être et sur l’éducation du chiot. La sélection des chiots En ce qui concerne la sélection des chiots, le choix s’est porté sur des races locales qui sont plus adaptées au terrain et moins couteuses. Des chiots de différentes origines ont été sélectionnés. Notre intention étant de comparer s’il y aura des différences dans les résultats par la suite : 3 chiots provenant d’un refuge à Lusaka : des tests de comportement ont été effectués avec une comportementaliste canine italienne, Alexa Capra, afin de sélectionner des chiots calmes, sociables, pas très joueurs et pas agressifs. 2 chiots provenant d’Itezhi-Tezhi, ville proche de la chefferie de Musungwa : chiens que les communautés peuvent trouver autour de chez elles. Dans ce cas, le choix des animaux étant souvent restreint à l’état de santé, il a été plus difficile de mettre en place les tests. Le traitement (vaccination, antiparasitaires et stérilisation) et le suivi de santé des chiots ont été assurés par Melindika. Une formation aux bonnes pratiques de dressage et de soins pour les chiens a également été dispensée. Le placement des chiots dans les élevages Durant les mois de juin et juillet, 5 chiots ont été placés dans les élevages. Lors du placement, l’état de l’enclos est vérifié (capable d’accueillir un chiot sans danger). Puis chaque éleveur a construit un abri pour le chiot à l’intérieur de l’enclos. Tout le matériel et la nourriture nécessaire ont également été fournis au démarrage de l’activité. Suite au placement, des visites de contrôle régulières ont été organisées et seront réalisées au cours des prochains mois par le référent local Boyd. Les premiers constats : les chiots se sont bien adaptés et ont déjà créé des liens intéressants avec les veaux. Ils se sont bien appropriés les enclos ainsi que leurs abris. Certains chiots suivent déjà le troupeau et le berger dans des sorties très proches de l’enclos. Un des chiots a même alerté son propriétaire alors que des hyènes rodaient autour de l’enclos la nuit. Concernant la suite de l’expérimentation, il est prévu le protocole suivant : 2-4 mois : le chiot reste dans l’enclos renforcé, la journée avec les veaux et la nuit avec l’ensemble du troupeau. 4-6 mois : le chiot peut commencer à suivre les veaux qui commencent à sortir, soit sur une demi-journée ou toute la journée (toujours accompagné de quelqu’un pour surveiller le troupeau et le chiot). > 6 mois : le chiot peut sortir tous les jours avec le troupeau (toujours accompagné de quelqu’un pour surveiller le troupeau et le chiot). Le suivi régulier permettra d’affiner nos pratiques en matière de protection de bétail et de trouver la démarche le plus efficace pour permettre aux communautés de monter des projets similaires d’elles-mêmes. Pour l’instant, on observe un fort investissement et des prises d’initiatives pertinentes de la part des éleveurs du projet, ce qui est encourageant pour la suite ! Thibault Queguiner, Responsable projets

Burkina Faso : du théâtre pour mieux parler Élevage et Égalité des chances

Au Burkina Faso, le lait local n’intervient que faiblement dans les circuits de commercialisation et de transformation, ce qui conduit le pays à importer chaque année des quantités croissantes de lait en poudre. Conscient des bienfaits nutritionnels et de la rentabilité du lait local, l’ONG APIL et Elevages sans frontières se sont donnés pour objectif de défendre le lait local à travers la mise en œuvre du projet La voie lactée des femmes de l’Oubritenga (VLO) dans 6 villages de la région du Plateau Central, notamment la province de l’Oubritenga. Ce projet vise à soutenir 150 femmes ainsi que leurs familles dans l’amélioration de leur cheptel laitier, à optimiser leur production laitière et à multiplier leurs revenus issus du lait local. Ce projet a débuté en octobre 2020. Depuis, il a permis de renforcer les connaissances des bénéficiaires en élevage avec le travail d’itinéraires d’élevage bovin et caprin laitiers, de dispenser des formations en élevage adaptées au contexte environnemental, sécuritaire et aux exigences de la production laitière avec notamment une complémentarité cultures-élevages et enfin d’améliorer et de renforcer les sites d’élevage (animaux, bâtiment, alimentation animale, semences fourragères). A cette étape du projet un autre partenaire Batik International nous a rejoint pour mener un diagnostic genre et mettre en lumière l’implication des femmes dans la filière mais aussi les freins, les inégalités et les violences qu’elles vivent et qui handicapent le développement de leur entrepreneuriat et de la société en général. Batik international a apporté une plus-value à notre intervention. Ainsi l’axe transversal du projet « Défense des droits et de l’autonomisation des femmes » est complété par le projet « Parions l’égalité » qui veut contribuer à la réduction des inégalités liées au genre en favorisant l’insertion socio-économique des zones urbaines et rurales. Pour ce faire, une campagne de sensibilisation a été réalisée la semaine du 29 mai au 3 juin 2023 à travers des théâtres forum. L’objectif étant de sensibiliser les bénéficiaires au comportement des communautés dans les 6 villages du projet VLO. La troupe théâtrale Bassy de Ziniare a ainsi joué des saynètes autour des thématiques d’élevages durables et résilients, de l’entrepreneuriat féminin, de l’égalité des chances et du produire/transformer/consommer local. Les objectifs visés par cette campagne de sensibilisation étaient d’encourager le développement de bonnes pratiques d’élevage, d’amorcer une réflexion et un dialogue autour de l’égalité des droits entre hommes et femmes et de renforcer la connaissance et la capacité de choix des consommateurs pour un soutien aux économies locales. Le bilan de la semaine fut satisfaisant à en croire les participants. En témoignent les retours recueillis au terme des sensibilisations : « Cela fait plus de 30 ans que je vis à Lelexé, je n’avais jamais assisté à un théâtre forum. J’ai apprécié cette expérience. C’est certes une mise en scène comique mais le théâtre fait ressortir le quotidien des femmes et des hommes. Des messages forts ont pu être transmis. Je pense que chacun a pu tirer des leçons de cette activité et je remercie l’ONG APIL, Elevages Sans Frontières et Batik International pour cette belle opportunité. » Boukaré Diandé du village de Lelexé « Merci au projet et à ses partenaires d’avoir pensé à nous. Ce que nous pensions et ce que nous ne pouvions pas dire aux hommes, vous l’avez dit aujourd’hui et c’est une grande avancée. De par les différentes réactions pendant et après le théâtre forum, je crois fortement à un changement pour permettre une égalité de chances à tous et à toutes. » Awa OUEDRAOGO du village de Tamasgo De notre passage dans les 6 villages, nous avons constaté que l’insécurité du pays limitait les communautés à se retrouver. Cette campagne de sensibilisation a permis les retrouvailles dans une ambiance ludique et conviviale. Une des participantes a avoué que cela faisant très longtemps qu’elle n’avait pas autant rit. Ce fut un plaisir de voir ces personnes s’en réjouir, d’oublier leurs soucis et de croire en un avenir meilleur. De telles activités sont donc à perdurer. Article rédigé par le département de la communication et de la mobilisation des ressources de l’ONG APIL le 3 juin 2023.

Paroles de : Abdoulaye ADAM, un partenaire engagé

« Je suis Abdoulaye ADAM, Directeur d’ENPRO*, ONG togolaise qui défend depuis 1999 des valeurs à la fois sociales et environnementales. Nous collaborons avec Elevages sans frontières depuis 2021 en particulier sur le projet « Du champ à l’assiette ». Nous nous mobilisons pour lutter contre l’appauvrissement des sols et la dégradation de l’environnement tout en fournissant des emplois aux hommes et femmes à travers le développement d’une activité économique durable. En promouvant des pratiques agroécologiques, nous agissons pour la préservation de l’écosystème par la production du compost pour restaurer et emblaver des sols dégradés par les intrants chimiques et par la valorisation des sachets plastiques pour empêcher leur incorporation aux sols. Chez ENPRO, nous prônons le compostage familial ou individuel auprès des agriculteurs et éleveurs. Plus largement, notre objectif est de vulgariser cette pratique sur tout le territoire national par la mise en place de sites de compostage dans chacune de nos régions. ENPRO souhaite également mettre en place un centre de formation en promouvant l’agroécologie. » *Écosystème Naturel Propre (ENPRO) Nous avons tous pour ambition, comme le dit notre slogan, de laisser « Une belle terre pour nos enfants.» Abdoulaye ADAM, Directeur d’ENPRO

Zoom sur une réussite : hygiène et contrôles à toutes les étapes

Au Maroc, dans la région d’Ouarzazate, la coopérative laitière COROSA, implantée avec l’aide d’Elevages sans frontières, a pour priorité la santé humaine en fournissant des produits laitiers de qualité et sains, respectant les normes de sécurité sanitaire. Cette attention débute dès la traite, chez les éleveuses. Puis, dans chaque village, une femme leader est responsable de la collecte du lait et s’assure de la bonne qualité du produit : elle lave, désinfecte les citernes et teste le lait de chaque femme (test organoleptique et de l’acidité). Elle doit respecter les bonnes pratiques d’hygiène et accompagne les femmes pour s’assurer de l’état sanitaire des chèvres (mammite, utilisation de traitements, etc.). Afin de garder un produit frais, le lait est prélevé de 5h30 à 8h par le collecteur et testé à la réception. Cette recherche de qualité et d’hygiène s’effectue donc à chaque étape, de la collecte à la transformation. La collecte de lait à Tazroute Le contrôle qualité chez COROSA La transformation du lait en fromage Ce processus s’est renforcé depuis l’obtention de l’agrément sanitaire en 2016. Ainsi, l’Office National de Sécurité Sanitaire et Alimentaire (ONSSA) effectue un contrôle pluriannuel à la fromagerie pour s’assurer du respect des conditions d’hygiène et des consignes indiquées. Un ensemble de fiches de qualité est rempli au quotidien, pour chaque étape du processus, depuis la collecte jusqu’à la livraison et le nettoyage. Des analyses annuelles sont faites pour le lait, l’eau et tous types de produits. L’entretien, la maintenance et l’étalonnage du matériel se font également chaque année. Le personnel doit aussi avoir des attestations sanitaires qui assurent sa sécurité et préviennent des maladies infectieuses. L’ensemble de ces fiches et normes est ensuite contrôlé par le service de l’ONSSA. Les retours positifs de l’ONSSA et des consommateurs sont une belle reconnaissance pour les éleveuses, pour Corosa et ses partenaires. Aline Migault Chargée de mission

Flash Actu : Pourquoi un nouveau centre de soutien à l’élevage en Zambie ?

En décembre dernier, un centre communautaire de soutien à l’élevage a ouvert ses portes dans la Province Centrale de Zambie. Il se situe au sein de la chefferie Musungwa, à Basanga, village principal des communautés bénéficiant du projet. Il appartient à SOLEWE, société à responsabilité limitée zambienne créée en mars 2021 par Melindika. Cette association partenaire a pour objectifs de soutenir l’autonomie des familles rurales, améliorer leurs conditions de vie et gérer durablement les ressources naturelles locales. Mais à quoi va servir ce centre ? Il permettra de rassembler et consolider les services vétérinaires dispensés au sein de la chefferie, de renforcer l’implication des acteurs locaux dans la gestion collective de la santé animale et des ressources naturelles et enfin, d’agir contre les attaques de lions à la frontière du Parc National de Kafue. Il est géré par 5 Assistants en Santé Animale (ASA) formés par Melindika, chacun issu d’un village différent. La vente de médicaments, des conseils et des actes vétérinaires y sont proposés. Une pharmacie vétérinaire centralisée est implantée avec un réfrigérateur contenant les vaccins. Il dispose par ailleurs d’un espace de stockage, de formation et de regroupement pour les éleveurs ainsi que d’un atelier de construction de harnais pour les ânes. Afin de bénéficier des avantages du centre, les éleveurs devront être organisés en coopérative. Cela leur permet de devenir de véritables acteurs du développement de l’élevage local. Ils auront droit gratuitement à une inspection annuelle de leur ferme ainsi qu’à une visite annuelle d’un ASA leur permettant d’obtenir un registre d’élevage. Ils suivront deux formations gratuites par an sur la santé animale et pourront participer aux programmes de recherche vétérinaire réalisés par des volontaires de Melindika. Des prix réduits sur les campagnes de vaccination leur seront proposés. Enfin, les coûts engendrés par le déplacement d’un ASA lors d’une consultation ne sera pas à régler, ils seront pris en charge grâce à leur cotisation. Bien entendu, tous ces services restent accessibles aux éleveurs ne souhaitant pas s’organiser en coopérative, moyennant finance. Une ère nouvelle s’ouvre pour l’élevage traditionnel de la chefferie Musungwa ! Laura Guido, Chargée du projet « Des Lions et des Vaches »

Au coeur du terrain : « Une seule santé », comment agir concrètement ?

LE SAVIEZ-VOUS ? 75 % des maladies infectieuses humaines émergentes ont une origine animale. _Organisation mondiale de la santé animale Ces maladies, transmises des animaux à l’homme sont appelées zoonoses : il en existe plus de 200 types connus (OMS). Cette transmission peut se faire lors d’un contact direct entre un animal et un être humain, en consommant des aliments contaminés (viande, lait, etc.), ou encore par la présence d’un environnement contaminé (eau, sol, air). Selon l’organisation mondiale de la santé animale, l’approche « une seule santé¹ » résume un concept connu depuis plus d’un siècle, à savoir que la santé humaine, la santé animale et la santé végétale sont interdépendantes et liées à celle des écosystèmes dans lesquels elles existent. Dans un contexte où de nouvelles maladies humaines apparaissant chaque année dans le monde sont en partie d’origine animale, Elevages sans frontières a décidé depuis plusieurs années d’agir pour l’intégration de l’approche « une seule santé » dans son action. Pour les pays dits « à faible et moyen revenus » où nous intervenons, l’élevage contribue à la subsistance et à l’alimentation des populations rurales vulnérables. Il est donc crucial de protéger et de sécuriser leur avenir en protégeant leurs animaux et les écosystèmes où ils vivent afin de préserver la sécurité sanitaire et la sécurité alimentaire sur ces territoires. Comment Elevages sans frontières et ses partenaires intègrent cette approche sur le terrain ? En contribuant au développement d’élevages sains et viables Les maladies animales peuvent impacter la santé et les maladies humaines, celle des animaux domestiques et sauvages. Selon les études récentes², plus de la moitié des agents pathogènes causant des maladies humaines sont d’origine animale et contribuent au développement de maladies infectieuses. De plus, les principaux facteurs causant de lourdes pertes dans les élevages et menaçant les revenus des éleveur·euse.s soutenus par nos projets sont dus aux maladies animales et à l’absence de services vétérinaires. En s’alliant à des acteurs experts de la santé animale et des services vétérinaires privés et publics pour sensibiliser et former les éleveur·euses·s aux bonnes pratiques, nous agissons pour la bonne santé des animaux et l’amélioration des conditions d’élevage. Au Togo dans la région des Savanes, la santé et le bien être animal des élevages de pintades sont garantis par l’apport de savoir-faire, de moyens matériels et la mise en place de services vétérinaires de proximité. L’objectif est d’améliorer au quotidien la conduite des animaux et les infrastructures d’élevage et ainsi de diminuer les maladies animales impactant la productivité des activités économiques des éleveur·euses. En contribuant au développement d’élevages sains et viables La perte de biodiversité et l’intensification des activités humaines font partie des causes de l’émergence de nouvelles maladies : l’élevage industriel, la consommation de viande de brousse ou la déforestation non contrôlée augmentent les risques d’apparition et de diffusion de zoonoses. Pour lutter contre ces dérives et pratiques dévastatrices, nous soutenons le développement de systèmes agricoles intégrés et mobilisons des moyens techniques et financiers pour accompagner la transition agroécologique dans les exploitations agricoles accompagnées. En Haïti, les jeunes éleveur·euse·s de la commune de Belladère apprennent, via les rencontres des « écoles paysannes », à améliorer la santé de leurs sols en produisant des engrais verts à la place des intrants chimiques, à associer cultures fourragères et cultures vivrières et à développer plus de complémentarités culture-élevage. Un ensemble de pratiques et connaissances qui leur permet d’augmenter la production en lait de leurs vaches, les revenus issus de leur élevage et les détournent de la production de charbon de bois néfaste pour leur environnement. En encourageant la valorisation et la commercialisation de produits animaux de qualité Plus de 70 %³ de protéines animales supplémentaires seront nécessaires pour nourrir le monde d’ici à 2050. Leur consommation en milieu rural et urbain est trop faible dans les pays où nous intervenons, particulièrement pour les femmes et les enfants. Pour subvenir aux besoins nutritionnels et alimentaires de leur population, ces pays sont de plus en plus dépendants d’importations en produits animaux de piètre qualité issus d’activités agroindustrielles fortement carbonées. Les acteurs des filières animales quant à eux peinent à développer leur offre de produits. Le manque de moyens techniques et financiers et l’absence de services de contrôle limitent leurs capacités à développer une transformation et un conditionnement assurant la sécurité, l’hygiène et la salubrité des produits. En contribuant à la diversification de l’offre locale de produits animaux en circuits courts et à l’amélioration des conditions de transformation, ESF favorise l’accès à des produits sains et de qualité pour tous. Au Burkina Faso à Ziniaré, les femmes de l’Oubritenga sont impliquées dans la collecte et la transformation du lait grâce à une laiterie en création. Pour garantir la sécurité sanitaire et la qualité alimentaire des produits laitiers commercialisés, éleveuses, collecteurs et transformateurs sont sensibilisés et formés à la maîtrise des conditions d’hygiène et des bonnes pratiques de transformation. Ainsi par l’échange de savoirs et de savoir-faire promus par et auprès de l’ensemble des acteurs des chaines de valeur de l’élevage, ESF entend soutenir et diffuser une communauté de pratiques saines, responsables et respectueuses de la santé unique. Thibault Queguiner, Responsable projets ¹ et ² OMSA, Une seule santé – site web, 2023³ FAO, 2011. L’élevage dans le monde en 2011 – Contributionde l’élevage à la sécurité alimentaire

Le retour d’expérience d’un donateur en visite au Togo !

Qui êtes-vous ? Depuis quand soutenez-vous ESF ? Philippe Renou, 66 ans, pisciculteur retraité, ingénieur en agriculture de l’ISAB. Je soutiens occasionnellement Elevages sans frontières depuis quelques années et régulièrement depuis peu. L’approche « Qui reçoit… donne » et la spécificité « agricole » ont attiré mon attention et rendent cette association humanitaire un peu différente des nombreuses autres associations. D’autre part, les appels à dons ne sont pas misérabilistes mais plutôt positifs et enthousiastes. Qu’est-ce qui vous a motivé à nous contacter pour aller découvrir un de nos projets d’intervention ? Le hasard m’envoie au Togo en avril 2023 (mariage d’une cousine) et je me suis souvenu qu’ESF œuvrait là bas. Les témoignages des éleveurs du Togo m’avaient touché dans les comptes rendus d’ESF. J’ai eu très envie de rencontrer ces éleveurs et me suis donc rapproché d’ESF France pour savoir si cela serait possible. Pauline Casalegno, Directrice d’ESF, Natalia Dhalluin, Chargée de communication et Marina Njaki, Chargée des relations donateurs, m’ont reçu aimablement au siège de Wasquehal. Après un rappel de l’historique d’ESF, elles m’ont décrit le fonctionnement actuel de l’association, les missions en cours et celles en projet ainsi que les moyens humains et financiers. Elles ont accepté que je puisse me rendre sur place, échanger avec les partenaires ESF Togo ainsi qu’avec des bénéficiaires des aides. Elles souhaitaient vivement un petit compte rendu de mon séjour et de mes rencontres au Togo. Qui avez-vous rencontré sur place au Togo ? Non sans quelques difficultés pratiques liés au Togo (pas d’adresse précise, pas de Google Maps…), mais grâce à l’organisation d’ESF France et ESF Togo et à mon nouvel ami togolais Edmond, j’ai eu le plaisir de rencontrer, au siège de l’association à Lomé, Sylvie Tchacolow-Tagba, Directrice, Moyeme Foyeme, Assistante et Abalo Alfado, Animateur technicien d’ESFT. Les échanges ont été sympathiques et très enrichissants. Où êtes-vous allé ? Sur quel projet ? Mes interlocuteurs m’ont confirmé qu’il n’était pas prudent de se rendre sur le lieu du projet Or Gris des Savanes (au Nord du Togo), étant donné la proximité avec le Burkina Faso et le climat politique… De plus, c’était compliqué compte tenu du temps de trajet… J’étais donc invité à découvrir le projet Du Champ à l’Assiette à environ 1h de la capitale. Accompagné d’Abalo et Edmond, avec un véhicule gentiment prêté par une connaissance sur place, je me suis rendu dans le secteur de Nyegbé. Les routes et la conduite sont un peu différentes de ce qu’on connait en France… Terminant par quelques kilomètres de chemin à peine praticable, nous sommes arrivés au lieu de rendez-vous. Abalo avait parfaitement organisé la rencontre avec les adhérents (bénéficiaires) de la coopérative Tarkpare qui nous attendaient. Des échanges eurent rapidement et facilement lieu avec, le plus souvent, l’aide des interprètes Edmond et Abalo ! Toutes les personnes rencontrées ne parlaient pas le français (mais le comprenaient en général). Puis visites de 2 élevages de chèvres associés à des élevages de poulets et moutons sans compter les cultures avoisinantes de ces petites exploitations. Est-ce qu’il y a une différence entre ce que vous avez vu et ce que vous imaginiez ? Je n’imaginais pas grand-chose avant de me rendre sur place, mais j’étais incapable d’imaginer les conditions de vie des paysans togolais : des ressources financières quasi-nulles, des conditions de vie très dures (ni eau courante, ni électricité, des logements réduits au strict minimum, un travail très dur physiquement…) et , malgré cela, de l’optimisme, de l’enthousiasme, la foi en des jours meilleurs… L’entraide entre eux m’a marqué, le conseiller-technicien semble très proche des éleveurs. J’ai également échangé rapidement avec des adolescents, fils d’une éleveuse, en formation professionnelle (électricité, maçonnerie) : leur détermination à se sortir de leur situation tout en souhaitant poursuivre leur activité d’élevage et aider leur mère m’ont interpellé. Qu’est-ce qui vous a marqué durant cette visite ? Qu’avez-vous retenu ? J’ai réalisé que : Quelques dizaines d’euros pour chacun d’eux était énorme, La priorité des personnes rencontrées était de pouvoir scolariser leurs enfants, Quelques chèvres représentent un capital assurance-vie ; en cas de grave problème de santé, vendre une chèvre donnera les moyens financiers de se rendre chez le médecin ! Ces éleveurs (éleveuses en majorité) sont des personnes admirables, courageuses, intelligentes, pleines de bon sens, positives… J’ai eu honte de leur reconnaissance à mon égard tant elles sont bien plus méritantes que moi. Avez-vous quelque chose à ajouter ? Il est étonnant que la vie soit si dure au Togo, tant pour les « citadins » que pour les « villageois » ; j’ai vu des paysages luxuriants, des terres fertiles, le grand port de Lomé, des gens tellement gentils et généreux… J’ai très envie de mieux connaitre ce pays et ses habitants. ESF a déjà permis de réaliser beaucoup de choses au Togo. Leur communication et argumentaires sont parfaitement fidèles à la réalité ! De très nombreuses personnes m’ont touché, je souhaite les revoir en espérant que leur situation se sera un peu améliorée et je souhaite y contribuer. Philippe Renou