Au Burkina Faso, Elevages sans frontières agit en partenariat avec l’ONG Action pour la Promotion des Initiatives Locales (APIL) pour renforcer l’autonomie des familles rurales grâce à l’élevage laitier.
Dans un contexte marqué par la dégradation des ressources naturelles et les déplacements de populations, le projet La Voie Lactée des Femmes de l’Oubritenga accompagne les femmes éleveuses – qu’elles soient hôtes ou déplacées – dans la relance de leurs activités et le renforcement de leurs compétences.
TIEMTORE Iliasse, ingénieur d’élevage et chargé de projet chez APIL, partage ici son expérience du terrain.
Témoignage de Iliasse TIEMTORE, chargé de projet à l’ONG APIL (Burkina Faso)
Je suis TIEMTORE Iliasse, chargé de projet à l’ONG APIL, une ONG nationale d’utilité publique au Burkina Faso, engagée pour la sécurité alimentaire durable, l’agroécologie, la gouvernance locale, la promotion du genre et la gestion des risques à base communautaire. Elle intervient dans plusieurs régions : Kadiogo, Oubritenga, Koulpélogo, Namentenga, Gourma et Ganzourgou.
Un engagement pour la sécurité alimentaire des familles rurales
Dans son action pour la sécurité alimentaire, APIL vise à diversifier et accroître la production agro-sylvo-pastorale, améliorer les pratiques commerciales et faciliter l’accès aux marchés pour les femmes et les jeunes.
En tant que chargé de projet, je planifie les activités et les sorties terrain avec mes collègues animatrices. Le projet La Voie Lactée des Femmes de l’Oubritenga est arrivé à un moment crucial pour soulager les femmes éleveuses, en particulier dans les zones rurales.
Depuis son lancement, plus de 250 femmes et leurs familles ont été accompagnées pour relancer leur activité d’élevage laitier bovin et caprin, dans un contexte difficile marqué par la dégradation des ressources naturelles, les déplacements de populations et le manque d’intrants.

Salimata DICKO, éleveuse de chèvres à Lelexé

Famille de Salimata et des membres du village
Former, accompagner, équiper
L’objectif est de renforcer la résilience des communautés rurales par un élevage durable, en misant sur l’amélioration génétique, la nutrition animale, la santé vétérinaire de proximité et surtout la formation continue des éleveurs et éleveuses.
Parmi les temps forts : des sessions sur l’aménagement des sites d’élevage, la santé animale, l’alimentation, la reproduction, l’hygiène de la traite, ou encore la production fourragère (maralfalfa, niébé fourrager). Ces formations permettent aux éleveuses de mieux gérer leur exploitation familiale.
Nous réalisons aussi des visites à domicile pour adapter l’accompagnement aux réalités des familles. Chez nous, on dit :
« Pour aider une personne, il faut d’abord la former avant de lui remettre le matériel nécessaire. »
C’est pourquoi, après les formations, les bénéficiaires reçoivent du matériel : matériaux de construction (tôles, ciment, fenêtres…), équipements d’élevage (mangeoires, abreuvoirs) et caprins.

Eleveuse de vaches à Monomtenga

Son bâtiment d’élevage
Une transformation personnelle et collective
Ce projet m’a personnellement transformé.
« Voir une femme me dire qu’elle sait désormais rationner l’alimentation de ses bovins, ou qu’elle peut gérer seule ses animaux, ce sont des victoires discrètes mais profondes. »
Malgré les difficultés, notamment la saison sèche ou le manque d’eau, l’engagement des communautés reste fort. Ce projet n’a pas seulement soutenu l’élevage : il a renforcé la dignité, l’autonomie et la cohésion sociale.
Pour moi, ce projet touche du doigt la réalité des femmes éleveuses, hôtes ou déplacées. Il fait revivre et il donne espoir.

Cliente devant la laiterie du projet

Un enfant mageant le yaourt de la laiterie
Le témoignage d’Iliasse reflète l’impact concret du projet La Voie Lactée des Femmes de l’Oubritenga : au-delà de l’élevage, il s’agit de transmettre un savoir-faire, de renforcer l’autonomie des femmes et de faire renaître l’espoir dans les villages.
Avec l’appui d’Elevages sans frontières et de ses partenaires, des solutions durables et porteuses de dignité se mettent en place, au plus près des communautés.

Iliasse TIEMTORE
Chargé de projet chez APIL
👉 Pour en savoir plus sur le projet « La Voie Lactée des Femmes de l’Oubritenga » : c’est par ici