SAWADOGO SIBDOU, éleveuse du projet Voie Lactée au Burkina Faso, partage son parcours et les défis quotidiens qu’elle surmonte pour subvenir aux besoins de sa famille. À travers l’agriculture, l’élevage et un petit commerce, elle se bat pour assurer une vie meilleure à ses cinq enfants.
Malgré les difficultés liées aux récoltes et aux périodes de soudure, le projet Voie Lactée a apporté un soutien crucial, transformant ses pratiques d’élevage et apportant une lueur d’espoir pour un avenir plus prospère.
Découvrez son témoignage, marqué par la résilience et l’espoir pour améliorer la qualité de vie de sa famille et de sa communauté.
Je m’appelle SAWADOGO SIBDOU. J’ai 50 ans, je suis mariée et j’ai 5 enfants qui vont tous à l’école. Je fais de l’agriculture, de l’élevage et un peu de commerce. Je cultive du niébé, du sorgho, de l’arachide et de l’oignon. À cause des problèmes de pluies, les récoltes sont mauvaises. Nous consommons une grande partie de ces récoltes et faisons un peu de stock pour vendre au marché de Kaya (situé à 20 km du village) lorsque les prix des céréales grimpent. Cette activité est pénible car je dois m’occuper seule des enfants, travailler aux champs et marcher chaque jour 40 km quand il faut vendre.
Les défis avant le projet
Avant le projet, j’avais deux chèvres que je laissais divaguer pour brouter, mais en période de récolte, je les attachais pour qu’ils n’endommagent pas les cultures des voisins. Je n’avais pas de bergerie et ne me souciais pas beaucoup des soins des animaux, ce qui causait parfois leur mort.
Pendant les périodes de soudure, il n’y avait pas d’herbe et c’était difficile pour les animaux de trouver à manger, ainsi que pour nous-mêmes. Je me rappelle que mon mari et moi avons passé 2 jours sans manger, donnant le peu que nous avions trouvé à nos enfants.
L'impact du projet
L'équipe projet est venue nous former sur l’élevage et nous a dotés d’animaux. Grâce à la formation, j’ai appris à construire un habitat pour les animaux, à nettoyer et à rendre propre la bergerie et à utiliser les déjections animales pour fertiliser nos champs. Nous avons appris à faire des mélanges d’herbes et de tourteaux pour nourrir les animaux et à stocker de l’herbe pour les périodes de soudure. Je sais maintenant comment prévenir les maladies et faire appel aux auxiliaires d’élevage pour les soins. Cependant, le coût des soins pour les animaux reste une difficulté majeure.
De l'espoir pour l'avenir
Je suis membre d’une organisation de femmes éleveuses et productrices d’oignons. Mes femelles sont gestantes, et d’ici peu, j’aurai plus de 10 têtes dans mon troupeau. Je pourrai vendre des animaux pour subvenir aux besoins de scolarisation, de soins médicaux de mes enfants et renforcer mon petit commerce.
Avec les dons d’animaux du projet, il y a une lueur d’espoir dans ma famille. J’espère devenir commerçante de bétail et faire prospérer ma famille. Si j’ai trois souhaits à faire, ce serait d’avoir des revenus pour assurer trois repas par jour, renforcer ma maison qui est délabrée et obtenir un moyen de déplacement pour aller au marché de Kaya.