Une immersion dans le projet Envol des Femmes
Dans le cadre de ma première année de master en Sciences Sociales à l’Université Paris Cité, j’ai eu l’opportunité de réaliser un stage de recherche au sein de l’association Rosa, partenaire d’Elevages sans frontières pour le projet Envol des Femmes dans la province de Ouarzazate. Pendant 3 mois, j’ai donc pu participer à la vie de la coopérative COROSA destinée à valoriser économiquement le lait de chèvre produit par les femmes bénéficiaires du projet.
À mon arrivée, mon objectif était de comprendre le fonctionnement de la coopérative, d’observer les relations qui unissent ses membres, et plus généralement, d’étudier l’impact de la coopérative sur le processus d’autonomisation de ses adhérentes. Un sujet qui a tout de suite pris tout son sens à travers les actions menées par Elevages sans frontières dans la région.


Le quotidien d’un engagement collectif
En partageant mes journées entre la coopérative et les bureaux de l’association Rosa, je me suis rendu compte du travail considérable accompli par l’équipe pour mettre en œuvre les différentes activités sur le terrain et assurer la pérennité du projet. Être impliquée quotidiennement dans les déplacements au sein des villages m’a également permis de comprendre tout ce que cela implique en amont : la préparation des ateliers, le suivi des éleveuses, la récolte d’informations pour répondre au mieux aux besoins des familles, la capacité d’adaptation de l’équipe face aux imprévus, et bien d’autres choses encore…
Accompagnée par les membres de l’association pour faciliter nos échanges, j’ai pu interroger plus d’une quinzaine de personnes issues de la communauté rurale de Ouarzazate dans le cadre de ma recherche. Ces entretiens ont été réalisés auprès de femmes éleveuses, mais aussi auprès de figures masculines de leur entourage comme leur mari ou leur père.


Coopérative, revenus et légitimité sociale
Grâce à la vente du lait produit au sein de leur élevage, les femmes bénéficiaires disposent d’un revenu stable leur permettant de contribuer financièrement aux charges de leur foyer, une responsabilité traditionnellement assumée par les hommes de la famille.
À travers ce rôle, elles acquièrent ainsi une nouvelle légitimité sociale au sein de leur communauté et témoignent toutes de la fierté d’avoir pu améliorer les conditions de vie de leur famille.
Au-delà de l’acquisition d’une nouvelle source de revenu durable, l’implication des éleveuses au sein de l’association Rosa leur offre un véritable espace de rencontre où elles peuvent à la fois tisser des liens avec d’autres femmes qui partagent leur quotidien mais aussi prendre confiance en elles grâce à l’écoute et aux dialogues instaurés par les intervenantes du projet.
Un stage riche en enseignements
Mon stage fut également rythmé par les sessions de formations proposées par Rosa aux femmes désirant y participer. Dès les premières semaines, j’ai donc assisté aux ateliers participatifs sur l’estime de soi et le calendrier journalier co-organisé avec le soutien de Batik International. Ces journées ont permis de mettre en lumière de nombreux éléments directement en lien avec mon étude comme la difficile reconnaissance de leurs activités ou encore la charge mentale qui pèse sur elles au sein de leur foyer…
Mais je retiens surtout l’énergie collective et bienveillante qui a encouragé des femmes souvent timides à prendre la parole pour exprimer leurs idées devant le groupe, parfois pour la première fois !
Je tiens à remercier Elevages sans frontières, et plus particulièrement sa directrice Pauline Casalegno en charge du projet Envol des femmes, pour sa confiance, ainsi que toute l’équipe de Rosa qui m’a accueillie sur place avec une grande générosité. Je souhaite enfin exprimer ma gratitude envers toutes les femmes qui ont accepté de m’ouvrir les portes de leur foyer afin de partager une partie de leur histoire. Ces trois mois ont été d’une grande richesse tant sur le plan humain que professionnel.
