Zahra accompagne les éleveuses sur le volet environnement au Maroc

Zahra Jamil, animatrice sur la thématique environnement du projet « Envol des femmes » au Maroc nous partage son expérience Mon nom est Zahra JAMIL, j’ai 27 ans, je viens d’un petit village appelé “Tassaouant” à côté d’Agdez, au Sud de Ouarzazate. Je suis mariée. J’ai fait une formation agricole et eu mon diplôme de technicienne spécialisée en commercialisation des intrants agricoles en 2018. Je travaille avec l’association ROSA depuis juillet 2019. Je suis animatrice et responsable sur la thématique environnement pour le projet « Envol des Femmes« . A travers les visites régulières sur le terrain, je constate l’impact positif et significatif du projet sur les femmes, notamment sur leurs connaissances en élevage et en agroécologie. Aussi, elles gagnent en confiance, leurs prises de parole et de décisions dans les groupes et réunions sont plus aisées, de même au sein de leur foyer, avec leurs familles. Ce que j’apprécie dans ce travail c’est d’être au contact de la terre et des animaux, suivre les brebis et les chèvres. La routine n’a pas sa place avec les femmes que j’accompagne dans les champs. La richesse des partages rend ma fonction enrichissante. J’aime faire des sessions de mise en pratique avec les femmes à travers des activités environnementales, notamment la fabrication d’un bon compost/fumier qui va nous aider à suivre notre culture de la fourche à la fourchette. C’est concret ! Parmi les choses qui pourraient être améliorées dans le projet, je dirais qu’il serait intéressant d’ouvrir les connaissances de l’équipe à d’autres thématiques. Pour moi, l’équipe Rosa devrait animer des formations en entrepreneuriat/gouvernance, en développement personnel, etc. Je souhaite pour ce projet la pérennisation des activités d’élevage pour les femmes afin qu’elles continuent de bénéficier de leurs propres revenus. Je sens vraiment le changement qu’apporte ce projet aux femmes sur le volet économique spécifiquement. Cela aide clairement à l’autonomisation des femmes. Merci ROSA et ESF de me permettre de vivre cette expérience unique et de faire confiance en mes compétences. Zahra Jamil

Une femme, une éleveuse, une entrepreneuse !

Mariam Diallo, bénéficiaire du projet « La Voie Lactée des femmes de l’Oubritenga » partage son expérience sur le projet. Barkoundouba est un village peulh de la commune de Ziniaré située dans la région du Plateau Central au Burkina Faso. Situé à 15 km du chef-lieu de la commune, Barkoundouba signifie « la terre des hommes dignes et valeureux ». Là-bas nous avons rencontré Mariam Diallo, 36 ans, et son mari. Mariée et mère de 5 enfants (2 garçons et 3 filles), Mariam a pour activité principale l’élevage de bovins et la vente de lait de vache. Elle est membre du groupement Djam-naati qui existe depuis 2016 et rassemble 70 femmes. Mariam fournit du lait de vache, pour approvisionner les femmes de son village engagées dans la transformation et la vente : « Il y a 12 ans, grâce à mon adhésion au groupement, j’ai pu bénéficier d’une formation sur la transformation du lait : j’ai appris à faire la pasteurisation du lait et la transformation en yahourt. Avec le projet « la Voie lactée des femmes de l’Oubritenga », j’ai pu renforcer mes capacités sur la gestion de mon élevage. Je pratiquais l’élevage avant mais il y avait pas mal de paramètres qui m’échappaient comme le rationnement des animaux, la fauche, la conservation du fourrage et les avantages de l’étable pour ses vaches. Ce paquet de savoirs vient galvaniser mon activité et je suis sûre que cette activité m’apportera des économies durables dans l’avenir. Je n’avais pas de projet de construction de hangar étable car je n’avais pas les ressources financières pour, mais aussi parce que je ne connaissais pas les avantages d’un tel aménagement. Le projet m’a permis de construire mon étable avec l’appui de mon mari qui me soutient depuis le début du projet. » Son mari complète : « J’apprécie le soutien apporté aux femmes du village pour améliorer les conditions de vie des ménages. C’est moi qui ai mobilisé les agrégats (sable et graviers), trouvé le maçon et qui ai suivi les travaux. Je n’hésitais pas à interpeler le maçon lorsqu’il ne respectait pas ses engagements. J’ai aussi ajouté 30 000 FCFA pour la réalisation des travaux. » Mariam poursuit : « J’ai vraiment des difficultés pour l’alimentation de mes deux vaches. Le son de maïs et les tourteaux sont chers et ne sont pas disponibles à proximité. Or, j’ai bien compris que la production laitière est fonction de l’alimentation donnée à mes vaches. Une vache peut produire 1 à 4 litres de lait en période hivernale. Elle pourrait produire autant en saison sèche si une attention particulière est accordée à l’alimentation. Mais la saison sèche coûte cher en alimentation des vaches. Je vois un avenir meilleur : j’ai été formée, j’ai pu construire une étable. Il me reste à améliorer mes équipements et renforcer mon cheptel laitier pour mieux produire. Je suis confiante pour la vente du lait qui sera facilité avec la laiterie. »