Alexia : un stage au Maroc décisif pour sa vie professionnelle

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Alexia Pignol est étudiante en 3ème année à l’École d’Agronomie de Montpellier en cursus ingénieur « Système agricole et agroalimentaire des pays du Sud ». Dans le cadre de sa formation, elle a effectué un stage ouvrier de 6 semaines dans notre zone d’intervention au Maroc, sur le projet ‘Envol des femmes‘.

Nous avons eu plaisir à recueillir ses impressions à la fin de son stage.

Bonjour Alexia, tu reviens d’un stage au Maroc, sur le projet Envol des femmes : pourquoi ce stage et pourquoi chez ESF ?

Bonjour ! Oui en effet, je viens de passer à peu près deux mois immergés dans la région de Ouarzazate. D’après moi, le point de départ de ce projet est mon goût pour le voyage. J’avais à cœur de faire mon stage ouvrier à l’étranger pour découvrir un système de culture différent de celui exercé en France. Originaire du sud de la France, région de terroir viticole et arboricole, je n’avais jamais vraiment pratiqué une culture d’élevage.

Déterminée dans mes choix, j’ai rapidement découvert l’association Elevages sans frontières et ses missions solidaires au Maroc. Sous le charme de ce projet associant mon intérêt pour l’associatif et l’agriculture des pays du Sud, j’ai décidé de me lancer. Avec ce stage, ESF m’a permis d’aller beaucoup plus loin qu’un simple stage ouvrier, j’ai également pu découvrir le fonctionnement associatif d’une mission à l’internationale.

Quelles ont été tes principales activités durant ce stage ?

Mon stage s’est déroulé en deux temps. Au cours des deux premières semaines, je me suis concentrée sur le travail de transformation du lait en fromage au sein de la coopérative COROSA. J’ai participé à la préparation des fromages frais et des tommes ; de la fabrication au conditionnement. Par la suite, je me suis focalisée sur le travail agricole des femmes éleveuses. J’accompagnais tous les matins Fatma, une éleveuse membre de l’association ROSA, dans les champs afin de faucher la luzerne. Nous finissions la matinée en nourrissant les animaux avec la luzerne récoltée plus tôt puis nous nettoyions la chèvrerie afin de récolter le fumier.  Nous faisions deux traites par jour, la première en fin de matinée et la seconde en début de soirée.

Durant cette période, j’ai également eu la chance de rencontrer plusieurs adhérentes afin de recueillir leurs témoignages sur leurs expériences personnelles au sein de l’association ROSA, leurs responsabilités, leurs ressentis, etc. Ces témoignages m’ont permis de mieux appréhender l’organisation sociale de l’association.

Ce projet a comme objectif principal de contribuer à l’émancipation des femmes ; as-tu peu percevoir l’impact du travail de ROSA et ESF sur le terrain ?

Oui, tout à fait. Sur place on remarque clairement que les femmes adhérentes au projet parviennent à s’émanciper du rôle qui leur est attribué par la société marocaine. Ce travail leur permet d’avoir un projet à elles, indépendamment de l’activité de leurs maris et elles en sont très fières. Ce projet permet aux femmes de devenir des actrices de la société et de prouver qu’elles ont du potentiel.

D’après moi, la construction d’un projet mène à un sentiment de liberté et d’autosatisfaction que ces femmes ont trop peu de fois eut l’occasion d’avoir. Concrètement, le projet leur permet d’avoir un salaire pour acheter ce dont elles ont envie sans l’intermédiaire de leurs maris. Cette dimension financière est une émancipation au quotidien.

Pour finir, ce qui m’a surtout marqué chez les quelques femmes que j’ai pu rencontrer, c’est l’énorme soutien qu’elles reçoivent de leurs maris. J’ai remarqué qu’il y avait une réelle entraide positive sans aucun sentiment de jalousie ou de frustration.

Et pour terminer, quel est le souvenir le plus marquant, pour ta vie personnelle et professionnelle ?

Globalement, ces deux mois à Ouarzazate ont été marquants et décisifs pour ma vie professionnelle. Tout au long de cette expérience, j’ai été confrontée à l’inconnu en étant obligé de m’adapter à un environnement qui n’était pas le mien. Ce voyage a été complexe mais surtout enrichissant et intéressant. Cette expérience m’a fait prendre du recul sur les idées d’interculturalité et d’acceptation de l’autre. Chaque souvenir, chaque petit évènement de vie était chargé en émotions et en enseignements. Du mariage traditionnel à la danse traditionnel ahwach aux simples repas en famille en passant par le travail au champ avec Fathma, Siham et Kawtar, chaque moment était unique. C’est une expérience qui restera ancrée dans ma façon de penser et de voir le monde.

Un grand merci à Alexia pour son retour d’expérience et pour son implication durant ce stage. Nous lui souhaitons une bonne continuation et encore de belles expériences à vivre !

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