Des pratiques d’élevage respectueuses du bien-être animal

A l’occasion de la journée mondiale des animaux, Elevages sans frontières souhaite partager sa contribution à l’amélioration des pratiques d’élevage et au bien-être animal à travers son action auprès de familles paysannes. C’est quoi le bien-être animal ? D’après l’Organisation mondiale de la santé animale, les 5 libertés fondamentales pour assurer le bien-être des animaux dans les élevages sont les suivantes : Liberté 1 : absence de faim, de soif et de malnutrition Liberté 2 : absence de peur et de détresse Liberté 3 : absence de stress physique et/ou thermique Liberté 4 : absence de douleurs, de lésions et de maladies Liberté 5 : liberté d’expression d’un comportement normal de son espèce Le bien-être animal ne profiterait qu’aux animaux ? Non, il est prouvé que les souffrances animales et celles de ceux qui les élèvent sont intimement liées. Les relations avec les animaux aident à l’éducation des femmes et des hommes et favorise le développement de qualités humaines comme l’affection, l’empathie et le sens des responsabilités. Le bien-être animal au cœur des projets d’Elevages sans frontières Sur le terrain, nos équipes, nos partenaires et collaborateurs veillent à ce que le bien-être animal soit un axe transversal aux pratiques d’élevage promues et que les 5 libertés fondamentales soient respectées : – Liberté 1 : Absence de faim, de soif et de malnutrition Comme pour l’Homme, l’alimentation est le premier médicament de l’animal : des animaux bien nourris, ce sont des animaux apaisés qui disposent de forces physiques pour résister aux maladies. Ce sont aussi des animaux qui se développent mieux et qui répondent mieux aux besoins alimentaires des humains. Dans le cadre de nos projets, les éleveuses et les éleveurs se forment à des techniques de nourrissage en veillant à l’équilibre des rations afin de ne pas créer un stress alimentaire occasionné par des quantités insuffisantes ou des carences nutritives. Pour parvenir à une alimentation animale de qualité, tout en préservant l’alimentation de la famille, il faut savoir et pouvoir cultiver en qualité et quantités suffisantes. Les agroéleveurs.euses accompagnés améliorent leurs pratiques sur leur ferme familiale en renforçant la complémentarité entre les élevages et les cultures. Ceci passe par les cultures fourragères, les associations de culture, la fertilisation organique (par valorisation des déjections animales) et/ou la fabrication de formules alimentaires à base des ressources locales. Concernant la prévention du stress hydrique, l’implantation des élevages se fait en fonction des points d’accès à l’eau pour les éleveurs. Regard d’un éleveur du Nord Togo : pour une alimentation équilibrée « J’ai appris à améliorer et à valoriser certaines de mes cultures (et leurs résidus). A présent, je fabrique moi-même mes propres formules alimentaires pour nourrir mes pintades en veillant à ce qu’elles aient tous les apports énergétiques, protéiniques, minéraux et vitaminiques nécessaires. Des animaux qui mangent bien, ce sont des animaux en bonne santé, qui se sentent bien et qui produisent bien. » – Liberté 2 : Absence de peur et de détresse Afin de ne pas générer du stress, source de maladie ou de comportement agressif, des actions sont menées pour avoir des gestes rassurants et des habitats adaptés. Les formations dispensées proposent des pratiques ou des aménagements pour diminuer la peur ou la détresse animale occasionnées par des chiens errants, des mauvaises manipulations ou la peur nocturne des animaux. La première préconisation est la mise en place de conditions d’élevage apaisantes, l’aménagement d’un lieu sécurisé pour les jeunes (poussinière, éleveuse) ou la séparation par sexe ou par âge pour préserver la tranquillité des femelles ou des plus jeunes. Les éleveuses.eurs sont également formés à l’instauration d’un  lieu et d’un temps de traite rassurants pour l’animal (lieu fixe, sans personne aversive pour l’animal). En revanche, un gros travail reste à faire sur les conditions de transport des animaux, dans des pays où les transports se font dans des conditions parfois sommaires, même pour les êtres humains. Retour d’un animateur de projet au Sud du Togo : sensibilisation à la peur et à la détresse animale « Dans le module de formation imagé que je déroule pour les éleveurs, la question de la peur, du stress et de la détresse animale est évoquée. J’ai des images qui sensibilisent à l’importance d’avoir un site d’élevage calme et paisible. Concernant l’abattage des animaux, l’état sanitaire à l’abattage des animaux est strictement contrôlé et l’abattage clandestin strictement interdit. La maltraitance des animaux peut être punie par la loi. Les consommateurs togolais commencent à être sensibles à cette question et à faire le lien entre santé animale et santé humaine et celui entre santé animale et qualité de la viande. » – Liberté 3 : Absence de stress physique et/ou thermique Soleil de plomb, saison chaude, saison des pluies, vents violents, forte variation de température entre le jour et la nuit : le climat et la météo ne sont pas toujours cléments et ne viennent pas aider au maintien du bien-être des animaux. Le stress physique et thermique nuit à la santé des animaux et à la réussite des activités d’élevage. Aussi, les projets menés par ESF comprennent toujours un volet « Amélioration du site d’élevage » avec notamment la construction de bâtiments d’élevage permettant aux animaux de se mettre à l’abri. Les cours entourant ces bâtiments sont parfois agrémentées d’arbres pour favoriser l’ombrage. Ces bâtiments sont équipés de mangeoires et d’abreuvoirs qui limitent la compétition et les conflits entre animaux pour accéder à la ressource alimentaire ou à l’eau. Ils sont souvent accompagnés d’une aire de circulation qui permet aux animaux d’avoir accès à l’extérieur. Ces aménagements permettent aussi de protéger l’intégrité des animaux en évitant la prédation par des animaux sauvages, les vols ou la divagation responsable d’accidents comme les chocs avec les véhicules. En offrant un espace de tranquillité sécurisé, les éleveuses.eurs garantissent le bien-être de leurs animaux et la productivité de leurs élevages. Regard d’un éleveur du Nord Togo : le chauffage, un facteur primordial pour la survie des pintadeaux « Lorsque vient la période des pintadeaux, je délaisse le lit conjugal pour dormir non loin de mon élevage et veiller au bon