Regard sur la période de soudure

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La plupart des pays où Elevages sans frontières intervient sont marqués par des risques alimentaires qui se cristallisent souvent au court de ce qu’on appelle la « période de soudure ». On nomme ainsi la jonction entre deux récoltes, de durée très variable, précédant les premières récoltes et où les réserves de la récolte précédente sont épuisées. Les greniers sont vides et il faut pourtant aller au champ cultiver et faire face aux besoins de chacun.

La réponse à cette période difficile passe notamment par une organisation de stocks de céréales ou d’animaux et une adaptation à cette période de soudure qui va varier en fonction des territoires (climat, fertilité des sols, etc.), mais aussi en fonction des communautés
voire des familles (combien de bouches à nourrir, qui travaille, etc.).

La durée de la période de soudure dépend donc fortement de la vulnérabilité sociale et économique des populations. Anticiper et prévenir ce moment parfois très difficile nécessite de prévoir et gérer les stocks durant 2, 3, parfois 6 mois, en fonction des personnes à nourrir, des autres sources économiques possibles et de la durée hypothétique à tenir avant les récoltes suivantes. Assurer l’alimentation de sa famille et une source de revenus monétaires nécessitent aussi une capacité de production durant la période culturale, en quantité et en qualité suffisante. Concernant les animaux, l’enjeu est d’assurer l’abreuvement et l’alimentation.

Traditionnellement, les populations rurales mettent en place des stratégies d’adaptation et n’ont bien sûr pas attendu les appuis extérieurs pour chercher et trouver des solutions. Toutefois les changements climatiques, les crises sanitaires et sécuritaires
bouleversent brutalement ces pratiques. Dans un contexte de crises et de risques plus élevés de catastrophes naturelles, sociales et sécuritaires, les populations peinent parfois dans ce contexte à trouver des adaptations. 

C’est face à cette vulnérabilité accrue qu’il est important et urgent d’agir, afin de travailler à la réduction des risques et aux moyens durables d’y faire face. Le chemin est long et parfois ardu, mais la capacité d’innovation et de résilience des populations est importante.

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