ZOOM sur l’expérience haïtienne

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Depuis 2012, le Centre Haïtien pour la Promotion de l’Agriculture et la Protection de l’Environnement (CEHPAPE) et ESF portent ensemble des projets d’appui à l’élevage de bovins et caprins, au bénéfice des familles paysannes pauvres de la commune de Belladère dans le centre-est d’Haïti.

Microcrédit en animal en Haïti

Ces projets intègrent le microcrédit en animaux « Qui reçoit… donne ». Voici une autre manière d’appliquer le premier couplet de notre hymne national « marchons unis, marchons unis ». Ce principe est à la fois une chaîne de solidarité et un outil de promotion du « vivre ensemble » pour lutter contre la pauvreté et l’exode rural. Chaque bénéficiaire d’animaux dans le cadre du microcrédit animal sait obligatoirement qu’il doit rembourser le cheptel de départ au profit d’une autre famille.

Depuis les débuts de l’action dans les localités rurales, en collaboration avec
3 associations villageoises, 77 chèvres gestantes et 52 génisses gestantes ont été remises aux premières familles bénéficiaires. Ces dernières, grâce aux remboursements réalisés issus des progénitures de leurs élevages, ont permis à 84 nouvelles familles de lancer une activité d’élevage bovin ou caprin.

Elevage bovin en Haiti

Dans cette région montagneuse, et communément en Haïti, les paysans pratiquent l’élevage extensif. La journée, les animaux sont en totale liberté et errent à la recherche de fourrage. Cette divagation crée des conflits à cause des dégâts occasionnés dans les champs cultivés et provoque sur la durée une dégradation et l’appauvrissement des sols par une érosion accélérée. En s’appuyant sur une sensibilisation et une formation sur l’élevage, et plus particulièrement sur le mode de conduite en enclos, le CEHPAPE a cherché progressivement à faire évoluer le mode d’élevage des paysans vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement. À l’écoute de ces alternatives, les bénéficiaires se sont organisés en groupe pour mutualiser et clôturer leurs terres pour accueillir leurs animaux. Cette initiative d’instaurer pour la première fois une gestion collective des espaces de pâturages et parcelles de production de fourrage est attribuable aux valeurs promues par le « Qui reçoit… donne ». Non seulement ce principe fédère les familles mais il rend également les populations paysannes actrices de leur développement communautaire.

Par Jean Camille BISSERETH, Directeur Exécutif du CEHPAPE

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